hawaï 5.0 : Stella

Chapitre 15

1500 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/09/2021 10:32

L'avion atterrit. Steve emmène l'enfant chez lui, Max l'attend avec de quoi la soigner. Il est tard. Il l'installe dans sa chambre à coucher :


« Merci d'être venu.

- On va devoir la découvrir, commandant. Elle a de belles cicatrices.

- Le médecin m'a dit que celles des poignets, des chevilles, son bras bien évidemment, son dos et son flanc resteront à vie. Je ne pensais pas que cette cicatrice au bras était si grande...

- Vous ne le saviez pas ?

- Non !

- Les autres cicatrices sont plus fines, elles seront à peine voyantes.

- J'ai l'impression qu'elle ne comprend pas réellement où elle se trouve.

- Elle est perdue et fatiguée, commandant. La plaie à son flanc s'est infectée. Il faut la refaire.

- Vous voulez opérer cette enfant ici !

- C'est moi ou l'hôpital. Je vais avoir besoin de vous. Elle est trop faible pour être endormie. Je vais juste endormir là, où je dois travailler. »


Max se met au travail, Steve reste près de l'enfant. Il l'empêche de bouger. Max lui donne des informations tout en allant : elle est âgée de plus ou moins cinq ans, elle a reçu une mauvaise hygiène. Elle est caucasienne.


« C'est bientôt fini, ma puce, lui dit-il quand elle remue et pleure. Max ! Où en es-tu ?

- Elle n'a pas mal commandant. Ce n'est juste pas agréable de sentir une aiguille et un fil passer dans son corps. Le produit commence à se dissoudre et elle a sûrement envie d'être tranquille. C'est terminé ! On va la poser sur le côté droit. Mettez-lui un oreiller au niveau de son torse pour la soutenir. Le temps que les plaies cicatrisent, il ne faut pas qu'elle dorme sur son dos ou sur son flanc gauche.

- Max, il faut que je sache, si elle a subi des attouchements. S'il vous plaît, insiste-t-il.

- Ils ne vous ont rien dit à l'hôpital ?

- Non, on n'a pas trop eu le temps de discuter.

- Ça ne va pas être agréable pour elle, commandant.

- Attendez qu'elle dorme. »


« Elle n'a pas eu d'agressions sexuelles, annonce Max, une heure, plus tard. Elle ne s'est pas rendu compte de l'examen. Elle est épuisée.

- Mahalo, Max.

- Elle a besoin d'antibiotiques pour son infection et de médicaments pour les douleurs. Vous allez devoir... Je vais voir ce que je peux faire, se corrige-t-il quand il voit Steve embêté. Je vous demanderai de la surveiller. Je repasserai demain, au lever du jour. Je lui ferai une prise de sang en même temps. Elle doit avoir plusieurs manques de vitamines. Ne la nourrissez pas tant que je n'ai pas prélevé son sang. »



Steve passe sa nuit auprès d'elle. Le lendemain, il contacte le gouverneur afin d'obtenir son aide :


« Commandant.

- Monsieur le Gouverneur, je vous présente Max. Il a soigné la fillette.

- Enchanté, Monsieur le Gouverneur.

- Merci, Max, dit-il en fermant sa porte d'entrée. Il était venu voir son évolution, dit-il en regardant les médicaments pour l'enfant.

- Où est-elle ?

- À l'étage. Vous allez m'aider oui ou non ?

- J'ai bien compris au téléphone qu'elle est en danger, commandant. Mais je ne vous donnerai aucun document.

- Vous voulez que j'abandonne cette enfant ! Mon père l'a élevée !

- Je ne vous empêche pas de l'élever, commandant ! Seulement, vous devrez faire comme votre père l'a fait, le faire à l'abri de tous.

- Je ne la laisserai pas entre quatre murs !

- Je le conçois. Vous pouvez jouer le rôle de père pour elle si vous le voulez, mais elle ne pourra jamais s'insérer dans la civilisation : pas d'école, pas de sport collectif, rien ! On est sur une petite île. Wo Fat la cherche et vous avez été attaqué en Corée pour elle. Vous ne savez même pas s'il reste encore des hommes qui la cherchent ! Elle reste avec vous ici et au QG ou je la fais quitter mon île. Je ne veux pas qu'elle mette mes citoyens en danger. Est-ce clair ?

- Très clair, Monsieur le Gouverneur. Elle n'existe pas pour l'état civil. »


Quelques jours passent, l'enfant récupère, doucement. Steve l'aide à se lever. Daniel leur rend visite chaque jour :


« Oh ! Coucou toi, tu marches ! Ça y est ! Elle ne parle toujours pas ?

- Non et je n'arrive pas non plus à la faire manger. Max passe tous les jours pour lui injecter le traitement antibiotique par piqûre. C'est très difficile. Elle ne se laisse pas faire.

- Il faut lui laisser du temps de prendre confiance en toi. Et pour ces blessures, Max a répondu à ta question ?

- Oui, dit-il soupirant en regardant la fillette voyager dans la maison. Elle a des blessures anciennes, soignées, mais il pense aussi que Wo Fat commençait à la négliger ces derniers temps. Il a dit qu'il faut plusieurs jours pour qu'un tissu colle ainsi à la peau. Personnellement, je pense qu'il n'arrivait pas avoir des réponses de sa part et que c'était une façon de la punir.

- …

- Je reviens au QG dans deux jours, après la fin de son traitement. J'irai avant au tribunal pour voir, Joe.

- Ce qui veut dire que tu la gardes !, réplique-t-il tout heureux. C'est super, tu vois, car je lui ai installé un petit coin dans ton bureau : des poupées, des feutres et tout et tout, continue-t-il enjoué. Où est-elle ?

- Oh ! Ce n'est pas vrai ! Il doit y avoir Max dans l'entrée ! Ouvre-lui !, dit-il en montant à l'étage.

- OK, je lui ouvre. »


Les trois hommes la trouvent cachée dans la penderie de Steve avec la photo d'elle et de l'ours dans les mains. Elle tremble, déjà paniquée par la piqûre qui l'attend.

Daniel regarde en retrait. Il voit Steve tenir l'enfant tandis que Max lui injecte le produit. Une fois le soin pratiqué, Steve lâche l'enfant qui ferme la porte de la penderie derrière lui.


« Il faut qu'elle mange, Max.

- Vous arrivez à la faire boire ?

- Directement au robinet.

- Trouvez une solution, commandant, dit-il en quittant le domicile.

- Steve, elle doit manger, elle est faible.

- Je sais, je sais. Mais elle ne l'est pas pour fuir son traitement, dit-il pour s'apaiser. J'ai même essayé le biberon ! Rien ne passe !

- Tiens, je t'ai ramené un ours en peluche comme tu me l'as demandé. Ce n'est pas le même que celui de la photo, mais j'espère qu'elle l'adoptera. »


Daniel quitte le domicile. Steve ouvre la porte de la penderie, la fillette dort comme après chaque soin. Il se pose sur son lit, il attend qu'elle se réveille.


Une fois la fillette réveillée, il ruse en astuce pour la nourrir, mais celle-ci repousse tout aliment.

Dans la nuit, elle se lève discrètement. Elle se rend sous le lit, puis elle mange ce que Steve a mangé durant la journée. Elle récupère les déchets directement dans la poubelle puis les cache discrètement sous le lit quand Steve est occupé à la douche ou aux toilettes.


Le lendemain, Max vient pour la dernière fois, chez Steve. C'est la dernière piqûre pour l'enfant. Le même schéma se reproduit, sauf que cette fois-ci, ils la retrouvent cachée dans la douche. Steve la prend délicatement après l'injection pour la poser dans son lit.


« Est-ce que j'arriverai à être un bon père pour elle, Max ?, demande-t-il une fois l'enfant endormie avec la fatigue.

- Ce n'est pas de vous qu'elle a peur, commandant. C'est de tout ce qui rentre dans son corps.

- Ce n'est pas ce que je vous demande, Max, réplique-t-il en posant l'ours en peluche près d'elle.

- Vous serez un bon père pour elle. Elle a juste besoin de temps. Elle est comme une enfant sauvage.

- Elle est douce et calme en dehors de ses traitements.

- Je suis légiste. Tout ce qui concerne un être humain en vie sort de mes compétences. Commandant, vous êtes un bon père. Vous souffrez autant qu'elle, peut-être plus, à la voir dans cet état. C'est ça, être un bon père. Vous vous inquiétez pour elle. »


Max quitte le domicile. Steve regarde la fillette dormir sur son lit avec l'ours dans ses bras. Il la couvre d'une fine couverture. Il ne sait pas quoi penser de cette enfant. Elle se débat au lieu de se battre avec lui, alors qu'il sait qu'elle est capable de faire mal. Elle a battu Wo Fat alors qu'elle était fatiguée et gravement blessée, au bunker.


« Bonne sieste, Libellule. », lui dit-il avant de descendre prendre un peu l'air.


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