Imprévisibles changements

Chapitre 13 : Escapade nocturne

2449 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/08/2017 12:17

Hermione Greengrass


Dans un pop, nous nous retrouvons dans ma chambre au manoir de mes parents. Dans ses bras, je m'éloigne de lui, gênée par notre proximité.


Je ne comprenais pas ce que nous faisions au sein de ma chambre, tous les deux. J'étais extrêmement gênée d'être ici, accompagnée d'un homme qui plus est est Malefoy en personne. Quant à lui, il ne bougeait pas. Il était plutôt concentré à identifier ma chambre dans les moindres détails. J'attendais qu'il fasse quelque chose, qu'il me dise quelque chose. Mais rien. Il restait debout à observer les lieux où il se trouvait. J'étais totalement désemparée. Je ne comprenais pas où il voulait en venir.


-Mal... Drago? Essayai-je, de l'interpeller.


-Euh oui. Désolé. Mais c'est que ta chambre ne te ressemble en rien. Déclare-t-il.


-Et en quoi tu me dis ça ? Lui demandai-je, agacée.


-Tu es une fille forte, avec des convictions et une âme blanche. Cette chambre est bien trop sombre et vide d'émotions pour que ce soit la tienne.


-Bon, tu me dis pourquoi on est ici? Lui demandai-je, impatiente de savoir pourquoi nous étions ici.


-Arrêtes de poser des questions, par Merlin ! Râle-t-il. Habilles toi. Nous ne restons pas ici. Dit-il en me souriant.


Voyant qu'il n'était pas décidé à vouloir parler, je prend une tenue en main beaucoup plus confortable. Je soupire en le regardant et me dirige vers la salle de bain de ma chambre.

-Miss Hermione est rentrée? S'exclame Lydi en toquant à ma porte.


Prise de panique, je lâche mes habits et me dirige vers Malefoy. D'un geste, je le pousse en essayant de ne pas faire de bruit dans la salle de bain. Je ferme la porte et pars prendre mon peignoir de chambre. J'enlève en quatre mouvements ma robe que je laisse sur mon lit. D'un seul geste, je me recouvre le corps de mon peignoir. Je respire un bon coup et ouvre la porte, la panique dans l'âme.


-J'ai soudainement eu mal au ventre. Alors je suis rentrée. Lui dis-je en essayant de ne pas lui montrer mon malaise.


Alors que j'espérais secrètement qu'elle parte pour me laisser tranquille, son regard se pose sur mes affaires étalées sur le sol. Je voyais bien qu'elle se demandait ce que cela faisait par terre alors que je venais d'arriver et je n'avais pas ces vêtements sur moi.


-Lydi est une mauvaise elfe ! Veuillez pardonner Lydi. Lydi ne refera plus d'erreurs! S'exclame-t-elle en ramassant mes habits.


-Laisse mes habits, Lydi. M'exclamai-je à mon tour, sur un ton pressé. Je... Je voudrai me reposer... Me rattrapai-je.


-Très bien, Miss. Dit-elle en transplanant.


Je soupire, soulagée qu'elle soit enfin partie. Elle était une elfe adorable mais beaucoup trop étouffante. A toujours me pouponner comme si je ne pouvais m'occuper de moi-même.


Je m'approche de la porte de la salle de bain pour récupérer mes affaire. J'ouvre légèrement la porte de cette dernière et découvre Malefoy entrain de se laver les mains.


-Tu fais quoi? Lui demandai-je, dubitative.


-Tu veux un dessin, peut-être ? Me demande-t-il, un sourire en coin.


-Tu es écoeurant! Bon écoute, je vais me changer. Reste là encore quelques minutes. Lui dis-je en commençant à fermer la porte.


-Mais je vais pas rester là...


-Malefoy, ici tu es chez moi. Et en plus, si Lydi revient et te voit toi à ma place, ça risque de mal aller pour toi comme pour moi. Lui dis-je, sèchement en lui coupant la parole.


Je ne lui laisse pas le temps de me répondre et ferme directement la porte de la salle de bain.


Une fois prête, je lance un sortilège d'illusion pour que mes parents et Lydi ne se doutent de rien. Je ne savais pas ce qu'il me passait par là tête en faisant ça, mais j'avais envie de le suivre. Je sais que ça allait m'apporter des ennuis. Mais à l'heure qu'il était, je n'avais qu'une chose en tête : partir d'ici.


Quand je repense à tout ce qu'il s'est passé, tout était irrationnel. Je partais seule avec Malefoy qui est fiancé à ma cousine, Astoria. J'étais complètement folle, sénile, enfin tous les adjectifs inimaginables pour faire une chose pareil. J'étais pourtant une femme réfléchie, raisonnable. Mais avec ce que je venais d'apprendre, plus rien ne comptait.


Nous étions derrière le manoir. Malefoy regardait toit autour de lui sans parler. Il regardait même d'où provenait la brise de vent. J'en rigole intérieurement. Je le trouvais ridicule à faire tout ça. C'est pas comme si nous allions voler dans les air avec un balais.


-Acio Balais ! S'exclame-t-il en brandissant sa baguette.


-Euh Malefoy... Je ne...


-Laisse-moi faire ! Me dit-il en montant sur son balais. Allez viens !


-Euh... non. Je... Je peux pas... Rétorquai-je, tétanisée.


Comprenant ma peur, il me prend la main. Et tout doucement, il me tire vers lui. Il met soudainement ma main sur son torse. Et au fil des minutes, ma respiration se mélange à la sienne, me sentant tout doucement à l'aise.


-Fermes les yeux, Hermione... Me chuchote-t-il.


Me sentant en confiance, je fais ce qu'il me dit. Je monte petit à petit sur le balais et m'accroche à lui comme si ma vie en dépendait.


-Vas y doucement. Je tiens à ma vie, Drago! M'exclamai-je, en sentant qu'on s'élevait dans les airs.


Tétanisée, je me contracte sur le balais. Les yeux toujours fermés, je ne sens que les sensations du vol. J'avais soudainement mal au coeur. Tous ces mouvements dans les airs me provoquaient des hauts de coeur.


-Vas doucement ! M'exclamai-je en resserrant mon emprise sur lui.


-Je ne vais pas vite, pourtant. Ricane-t-il à plein poumons. Regarde par toi-même !


Peu confiante sur ce coup là, j'ouvre un oeil puis le deuxième. Mon regard se focalise directement vers le bas. Tout d'un coup, je suis prise de palpitations. Tout devenait petit, gros. Je ne savais plus où donner de la tête.


-C'est vachement haut... Lui dis-je, apeurée.


-Ne regardes pas au sol mais plutôt vers l'horizon. Rétorque-t-il en souriant.


Difficilement, je suis ses conseils. La nuit était noire et les étoiles étincelantes. L'air était frais et humide à la fois. Je savais très bien que mes cheveux ne résisteraient pas au temps. Mais à cet instant, je m'en foutais bien. J'étais comme hypnotisée par le ciel étoilé. C'était une grand spectacle que Drago m'offrait. J'étais étrangement bien. Je me sentais libre, comme si rien ne pouvait m'atteindre. Je me sentais invisible et forte. Je n'étais plus généralement monstre dont mes parents redoutaient. J'étais simplement moi, Hermione Greengrass de naissance mais Granger d'adoption.


-Woah ! C'est époustouflant ! M'exclamai-je, enjouée.


-Et tu n'as rien vu, Hermione! S'exclame-t-il en prenant de la vitesse.


Je crie sentant toutes les sensations dans mon bas ventre. Je resserre mon emprise sur lui, même si j'étais beaucoup plus à l'aise sur le balais. Bizarrement, j'ai été simplement surprise de sa prise d'initiative. Prendre de la vitesse ne me faisait plus peur. J'étais plutôt euphorique.


Je rigolais à plein poumons, profitant de cette ballade. Dans les airs, j'oubliais tout. Il n'y avait que nous deux contre le vent.


*


Assis l'un à côté de l'autre, nous observons Big Ben du haut d'un bâtiment situé juste en face. La nuit était claire et les lumières de la ville faisaient toute la décoration du lieu. J'aimais énormément me retrouver sans cette ville. Je me souviens encore de mes nombreuses promenades d'été dans ces rues. Avec la guerre qui se préparait dans le monde magique, mes seuls moments de répit étaient ceux là. Mes longues promenades étaient comme un échappatoire pour moi. C'était les seuls moments où je profitais un maximum du monde moldu avant de me confronter à la guerre qui se préparait. 


Je savais que Malefoy ignorait tout ça. Il m'avait emmener ici pour me sortir du monde des sorciers pour me changer les idées. Il ignore complètement que cet endroit signifie beaucoup pour moi. Et je l'en remerciais intérieurement pour cette attention.


Je ne m'étais jamais aussi bien sentie depuis des années. J'avais l'impression que Malefoy me connaissait mieux que ces Gryffondors qui se disaient mes amies fut un temps. On avait passé peu de temps à nous raconter nos vies. Nous parlions surtout de mes pouvoirs et de tas de choses sans passer par le déballement de nos vies. J'avais ce sentiment au fond de moi, que c'était le seul à vraiment me comprendre. Quand je regarde le déroulement des évènements, je n'aurai jamais pensé avoir ce genre de relation avec lui. Je l'avais toujours vu comme un fils à papa, riche et sans cœur. Mais au plus j'apprenais à le connaitre depuis que j'étais rentrée dans sa maison et au plus je distinguait le personnage. Ça se voit qu'il n'avait jamais eu le choix. N'importe qui qui aurait eu la même éducation que son père lui a inculqué aurait réagit de la même manière que lui. J'en suis certaine et moi même la première. Et je ne pense pas qu'il soit sans coeur. Son sens de l'honneur et de gratitude montraient le contraire.


-Mes parents n'ont jamais voulu de moi... Soufflai-je, me sentant en confiance pour me confier à lui.


-Hermione...


-N'ayant pas d'enfant, j'ai hérité des pouvoirs de ma tante. Déclarai-je, sans lui laisser le temps de parler. Ça aurait pu tomber sur Daphné. Mais je suis née beaucoup plus tôt. Je n'ai jamais voulu ça. Et eux ont trouvé la seule solution de me jeter un sortilège pour masquer mes pouvoirs et m'abandonner pour me donner à une famille de moldu. Je n'ai jamais compte pour eux. Ils voulaient juste se débarrasser de mes pouvoirs, de moi.


-Je ne sais quoi te dire... Me dit-il, gêné.


-Je n'attend pas une quelconque réponse. J'avais juste besoin de me confier. Lui confiai-je.


-Je ne peux pas comprendre ce que tu vis. Je ne l'ai jamais vécu. Mais saches que tu peux te confier à moi. M'annonce-t-il, en me souriant tendrement.


-Qui aurait cru ça entre nous? M'exclamai-je en ricanant légèrement.


-Pas moi en tout cas. Ricane-t-il, à son tour.


-Merci. Lui dis-je dans un murmure.


-Pourquoi ? Me questionne-t-il, surpris.


Mon regard se perd sur le grand monument devant nous, Big Ben. J'avais beaucoup trop de fierté pour pouvoir le regarder en face. Notre rapprochement était encore tout fraie. Le remercier pour ce qu'il venait de me faire était beaucoup pour moi. J'avais ma fierté qu'il m'empêcher de le regarder en face.


-Pour ça. Enfin, je veux dire d'avoir prit la peine de me changer les idées. Me repris-je. Ça me fait énormément de bien.


Sentant une légère brise de vent, je croise mes bras pour me réchauffer, ce qui ne marche guère. Je lève la tête pour respirer l'air frais de ce mois d'octobre.


-Je vais sans doute radoter. Mais tu n'as pas à me remercier. Tu m'as sauve deux fois. Je te dois bien ça. Je veux être là pour toi. Ça fait bizarre de dire ça, surtout venant de moi. Ricane-t-il. J'ai toujours été froid et je n'ai jamais dévoile ce que je ressentais. Mais ça doit être de ta faute. Dit-il, en me poussant légèrement.


-Ma faute? M'exclamai-je, faussement vexée. Je t'ai pas obligé à me dire tout ça. Rigolai-je à mon tour.


*


Alors qu'il venait de me déposer sur le balcon de ma chambre en balais, je le regarde partir comme nous étions venus, aussi vite que le vent et avec agilité. Je soupire un bon coup, ne le voyant plus dans mon champ de vision. J'ouvre la baie vitrée doucement et y rentre dans le plus grand des silence. A l'heure qu'il était, mes parents étaient rentrés depuis quelques temps maintenant. Et ils devaient sûrement dormir. Je ferme ma chambre à clé et n'oublie pas de lancer un sort à la pièce pour empêcher les transplanages. Je ne voulais pas que Lydi débarque une fois de plus. J'avais prit une décision et il ne fallait pas qu'elle me trouve.


D'un geste agile de la main, ma valise apparaît et s'ouvre sur mon lit. Vêtements par vêtements, ils se déplacent dans les airs et finissent par se plier dans mes bagages. Alors que ma valise se rempli petit à petit, je m'approche de mon bureau et prend de quoi écrire. Je m'assois en essayant de ne pas faire grincer la chaise sur le sol. Je chercher mes mots quelques secondes et finis par gribouiller quelques mots sur le papier.


"Mère et père, 

Je vous adresse ces quelques mots pour vous dire que je rentrais à Poudlard. Je ne peux rester ici. Avec ce que j'ai appris, je ne peux pas vous voir sans que ma colère ne se taise. 

Veuillez me pardonner, comme j'essaye de le faire avec vous. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je serai en sécurité au sein de l'école. Et personne ne sera sur mes pouvoirs si cela vous inquiète plus que moi. 

Je vous e.brasse tendrement, Hermione."


Ça de fait, je la plie et la parfume pour qu'elle attire l'attention de Lydi lorsque demain elle viendra me réveiller comme tous les matins dans ce manoir. Je ne pouvais pas rester ici après ce que je venais d'apprendre. C'était bien trop pour moi. Faire semblant que rien ne s'est passé, comme si il m'avait fait adopter en raison de Voldemort comme ils me l'avaient toujours dit. Je ne pouvais pas faire ça. J'y arrivais pas, tout simplement. Dans ma famille, rien ne se dit. Nous restons sur des non dits qui finissent par nous pourrir. Mais je n'étais pas comme ça. Fallait que je parte d'ici pour me tempérer et prendre cette histoire avec plus de calme.



Une fois prête, je prend ma valise en main. Je désactive le sort d'illusion et mes sortilèges lancés à ma chambre et transplaner en un pop à Poudlard.


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