Harry Potter et la lumière infinie
Chapitre 13 : Mauvaises rencontres au Ministère
7763 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 09/01/2017 12:01
La semaine fut longue et très instructive. En jonglant avec les cours, les devoirs, l'entraînement de Quidditch, Harry, Jessy et Drago terminaient avec succès de développer leur pouvoir. Drago avait découvert avec regret que ses pouvoirs ne pourraient jamais être aussi puissant sinon plus que Harry. L'ancienne magie n'était malheureusement pas égale avec tous les sorciers. Il pouvait néanmoins envoyer des boules de feu, électrocuter ses adversaires et faire apparaître des objets par la pensée. Dans un sens, il était quand même satisfait du résultat et il ne tenait qu'à lui de les perfectionner. Harry, quant à lui, avait atteint un niveau de puissance qui lui faisait même peur par moment. Pourtant, il se sentait plus confiant et prêt à affronter Voldemort dans le cas où il se retrouverait à nouveau face à face. Il lévitait également, pas encore au point de voler haut et loin comme Jessy, mais ce dernier lui avait assuré qu'il ne faisait pas mieux à ses débuts (du moins si on oublie qu'il flottait déjà avant d'avoir appris à marcher).
Enfin, si on considérait qu'on était qualifié de douer quand on acquérait une leçon ou un exercice en une durée limitée, alors Jessy était un génie. Non content d'apprendre à contrôler ses pouvoirs pour ne plus en souffrir physiquement, il avait découvert de nouveaux talents qui étaient apparus au fur et à mesure de son entraînement (ou du moins, étaient déjà présents, mais il en ignorait leurs existences) c'était pas moins de cinq nouvelles capacités qui étaient venus s'ajouter aux dix autres qu'il connaissait déjà, bien qu'il ne se servait pas toujours de tous.
Léo était ravi du résultat. Il se sentait plus confiant pour l'avenir de son protégé d'adoption. Il avait eu l'occasion de voir grandir Jessy alors qu'il veillait sur les sœurs Halliwell. Combien de fois l'a-t-il sauvé de la mort, de kidnapping et de tentative d'enrôlement par des démons – à ce moment-là, ils ignoraient les véritables capacités de Jessy – quand ses sœurs n'étaient pas là. Il n'en avait jamais parlé, préférant ne pas accabler les manquements des trois sorcières déjà lourdement impactées par leurs missions. Heureusement pour lui, Jessy n'avait pas encore la capacité de détecter les présences invisibles à cette époque, sinon, la suite aurait été plus compliquée à expliquer, surtout concernant son rôle, et beaucoup de choses se seraient passées différemment.
Les trois garçons testaient leurs aptitudes en marge de l'école pour ne pas attirer l'attention des élèves. Ce début de printemps était doux et les étudiants sortaient de plus en plus, obligeant le petit groupe à s'éloigner du côté de la forêt interdite, sous le regard bienveillant de Hagrid qui veillait à ce qu'ils ne soient pas dérangés. Pourtant, Jessy avait découvert un oiseau siffleur des plus suspects : il avait beau avoir l'oreille musicale, le volatile chantait vraiment bizarrement. En essayant de le capturer, il s'était tout de suite volatilisé. C'en était suivi une traque du ou des responsables, car de toute évidence, il s'agissait d'un objet magique. En apparaissant derrière les jumeaux Weasley, il découvrit qu'une dizaine d'élèves, toutes maisons confondues, observaient et écoutaient tout ce qui se passait au loin à travers un écran que l'oiseau filmait : c'était la toute nouvelle invention des deux frères pour l'espionnage qu'ils espéraient vendre. Jessy confisqua l'oiseau et, bien que cela lui fasse mal au cœur, ôta cinq points à tous les élèves présents.
Léo quitta Pouldard après avoir remercié Albus Dumbledore de lui avoir permis de s'occuper du jeune professeur (sans mentionner que deux élèves se formaient à l'ancienne magie en même temps). Il ne pouvait rien faire de plus pour le moment et il espérait être présent dès qu'il sentirait Jessy en danger. Il n'en avait parlé qu'au Directeur, mais il lui avait promis l'aide des sœurs Halliwell très prochainement contre la lutte des démons. Il était certain qu'ils n'allaient pas rester inactifs très longtemps, surtout depuis que l'identité de Jessy avait été dévoilée.
Pendant une nuit, Harry s'agita en tous sens. Sans pouvoir contrôler quoi que ce soit, il se trouva dans la peau de Voldemort en pleine discussion avec trois Mangemorts dont Lucius Malefoy et Peter Pettigrow.
— Rogue m'a raconté, il y a bien des années, l'existence d'une prophétie sur le garçon et moi. Je n'en connais pas la teneur complète, mais il est vital que je me la procure. Malheureusement, elle se trouve dans le département des mystères, bien gardée, et lui et moi sommes les seuls à pouvoir la toucher. La magie qui la protège fait effet quand quiconque autre que les destinataires de cet augure essaient de la prendre.
— Que comptez-vous faire, Maître ? demanda Lucius.
— Écoutez-moi bien, vous…
La vision se brouilla tout d'un coup et il vit un long couloir peu éclairé. Au bout de celle-ci, une porte noire. Il la connaissait, il l'avait déjà franchi une fois. Il tendit son bras et la poussa. Elle s'ouvrit sans aucune forme de résistance. Il se trouva à nouveau dans cette pièce circulaire entouré de nombreuses portes. Il choisit celle en face de lui et l'ouvrit. Il se trouvait à présent dans une pièce composée d'étagères sur lesquelles de nombreuses sphères s'alignaient. Ses pas l'amenèrent directement à la dernière rangée, celle dont la prophétie semblât s'illuminer à sa présence. Il était inscrit en toute lettre "Voldemort" et son nom avec un point d'interrogation. Alors qu'il tendit son bras pour la toucher, il se réveilla. Les yeux grands ouverts dans la pénombre, sa main levée devant lui, il semblait avoir réellement vécu son rêve. À quelques jours de se rendre au Ministère de la Magie, il comprit que ce rêve n'en était pas un et qu'il savait où trouver la Prophétie. En revanche, il comprenait aussi que Voldemort voulait s'en emparer également. Tout ce qu'il devait faire, c'était de la trouver avant lui.
Les bagages s'accumulaient sur les calèches en direction de la gare de Pré-au-Lard. Quasiment tous les étudiants avaient décidé de rentrer chez eux pendant les vacances de Pâques, soit par demande express des parents qui ne voulaient pas laisser leurs enfants plus que nécessaire dans l'école, soit par les élèves qui souhaitaient mettre de la distance avec l'école à cause des derniers événements. Seuls restaient les septièmes années en pleine révision, moins frileux face au danger, malgré la perte d'un de leur camarade, et quelques élèves qui n'avaient pas la possibilité de partir.
Ron et Hermione étaient également restés. Harry leur avait raconté ce que son cousin, Drago et lui comptaient faire. Ils s'étaient indignés d'être mis de côté et en avait parlé directement à Jessy qui leur raconta le danger qu'ils les attendaient, ainsi que le fait qu'ils agissaient en toute illégalité, sachant que ça pouvait lui coûter son poste de professeur. Officiellement, il ne pouvait pas annoncer de but en blanc ce qu'il comptait faire à Dumbledore. Pourtant, en lisant à travers les lignes, le directeur lui avait indirectement dit d'aller chercher la Prophétie. Malheureusement, rien de ce qu'il pouvait dire n'en fit démordre les deux fidèles amis de Harry et il dut se résoudre à les emmener avec lui.
Jessy avait étudié le plan du Ministère de la magie, mais l'organisation même de ce haut lieu de la magie était vraiment chaotique. Tout semblait totalement illogique. Même les murs paraissaient bouger sur cette carte magique qu'il s'était procuré par le biais de Severus. Comment ce monde arrivait à être cohérent ? Les Moldus étaient bien mieux structurés et pourtant, les sorciers n'arrivaient pas à les comprendre. C'était le monde à l'envers. Toujours est-il qu'en cherchant bien, il songea que le département des mystères se rapprochait au mieux du lieu qui pourrait abriter une prophétie.
Ils avaient tout préparé dans le moindre détail afin d'éviter de se retrouver bloqué à un moment donné ou prendre le risque de se faire remarquer. Bien sûr, comme pour toute expédition secrète, il y avait toujours un minimum d'imprévus, mais Jessy comptait sur sa capacité à tous se sortir du pétrin à la moindre embrouille.
Afin de ne pas attirer les soupçons, chacun décidèrent de ne pas trop se voir en dehors des repas, des cours de rattrapage ou des devoirs en retard à faire. D'un point de vue extérieur, personne ne pouvait deviner que le soir venu, la petite troupe composée de Jessy, Harry, Drago, Hermione et Ron allaient prendre la poudre d'escampette et aller cambrioler le Ministère de la Magie.
Jessy ne nota rien du côté des professeurs quand il se retira de table après le dîner. Il savait qu'il devait rester le plus naturel possible pour ne pas trahir l'adrénaline qui circulait dans son sang. Non pas que c'est la première fois qu'il se sauvait de Poudlard pour jouer les justiciers dans les rues de Londres, de ça, il en avait l'habitude, mais l'enjeu de ce qu'il s'apprêtait à faire pourrait bien les aider enfin à découvrir ce que le destin avait décidé pour Harry et lui.
Il était presque minuit. Le silence régnait dans les couloirs de l'école. Seul une ombre semblait se mouvoir parmi les ténèbres, qui se faufilait avec prudence pour éviter Rusard et Miss Teigne qui faisaient leur ronde.
En haut de la tour d'astronomie, Jessy, habillé de son costume en cuir noir et de son long par-dessus fluide, attendait, appuyé contre le parpaing âgé de plusieurs centaines d'années, observateur silencieux dans les ténèbres. L'air était doux et la lune apportait un peu de clarté dans la nuit. On percevait au loin les bruissements des arbres secoués par le léger vent qui venait de se soulever et parfois, quand on tendait un peu l'oreille, un hurlement lointain s'échappait d'une créature qui pourrait glacer les os à ceux qui la rencontreraient.
La porte grinça dans un son sinistre et fit apparaître Drago, vêtu d'une veste et d'un jean noir.
— Personne ne t'a vu ? demanda Jessy.
— Non, je ne pense pas, sauf si les tableaux se mettent à cafter. J'ai dû en réveiller un ou deux. Et deux fois, j'ai bien failli me faire repérer par Miss Teigne, mais j'avais prévu le coup, dit-il en sortant un sac contenant de la viande séchée.
— Bien joué ! le complimenta le professeur. Il ne nous reste plus qu'à attendre Harry et ses amis qui ne devraient plus tarder.
En effet, cinq minutes plus tard, les trois Gryffondor apparurent de sous la cape d'invisibilité de Harry. Jessy récupéra la cape et la fit disparaître. Nul ne savait où, Jessy non plus d'ailleurs, mais il savait qu'elle réapparaîtrait quand il la demandera.
— Prêts ?
— Oui ! répondirent en chœur les quatre étudiants.
Ils se donnèrent la main et ils disparurent dans une gerbe de lumière.
Le silence avait repris ses droits en haut de la tour.
Les cinq sorciers apparurent dans une ruelle proche de Trafalgar Square. Malgré l'heure tardive, la circulation routière, bien que plus clairsemée, prouvaient que la vie à Londres ne s'arrêtait jamais.
Ils avancèrent dans la ruelle jusqu'à se trouver dans un petit jardin public avec balançoires, bacs à sable et bancs. Ils s'assirent et attendirent en silence la seule personne qui savaient comment entrer dans le Ministère.
Quelques minutes plus tard, un chien noir apparut sur leur droite. D'un jappement, il annonça sa présence. Harry fut le plus rapide et bondit de sa place pour venir se jeter dans les bras de l'homme qui reprit sa forme humaine.
— Harry ! Comment vas-tu ? J'ai été tellement inquiet après tout ce qui s'était passé à Poudlard. J'ai bien failli venir plus d'une fois si Jessy ne m'en avait pas dissuadé.
— Tu sais pourquoi on est là, Sirius ? interrogea Harry.
— Bien sûr ! Vous venez voler la Prophétie. C'est la plus périlleuse des idées et pourtant la plus intelligente qui soit, se réjouit-il. Il est temps de prendre une longueur d'avances sur nos ennemis.
— Et si on y allait ? proposa Jessy.
— Venez ! C'est par ici, les invita à le suivre Sirius.
Après avoir passé cinq ruelles, ils se retrouvèrent devant une cabine téléphonique à l'aspect miteux et qui ne semblait plus fonctionner.
— On va devoir y entrer en deux groupes. Jessy, passe le premier, décroche le combiné et tape ces cinq chiffres. Nous te suivrons juste après toi.
Harry, Jessy et Drago entrèrent en premier et après un instant, la cabine s'enfonça dans le sol.
Une fois arrivé, ils sortirent de la cabine. Le hall était désert mis à part un homme qui semblait être le gardien des lieux. Avant qu'il ne dise quoi que ce soit, Jessy apparut face à lui. Le sorcier, surpris, s'apprêtait à dégainer sa baguette quand Jessy passa une main devant son visage tout en marmonnant : « Tu ne nous as pas vu. Tu nous laisses circuler. Continue à faire ton travail en nous ignorant. » L'homme, hagard, reprit sa tournée sans plus faire attention aux nouveaux arrivants qui sortirent de la cabine. Les cinq compagnons rejoignirent Jessy peu après.
— Qu'as-tu fait à cet homme ? demanda Sirius, tandis que Drago agitait sa main devant le gardien sans réaction.
— Oh ! C'est de l'auto-suggestion. C'est comme si nous n'étions pas là. Il n'en gardera aucune trace dans sa mémoire. Nous pouvons continuer sans risque. Finalement, c'est une chance qu'il n'y ait personne au Ministère à cette heure-ci. Je dirais même que c'est flippant sachant tous les secrets qui sont gardés ici.
— Les fonctionnaires ne travaillent pas la nuit, mais il doit forcément y avoir des enchantements et quelques personnes qui font des heures supplémentaires. Restons sur nos gardes, reprit Sirius.
— Alors allons-y ! enchaîna Harry.
Ils arrivèrent aux ascenseurs et attendirent que la porte s'ouvre.
Le voyage fut surprenant. Un ascenseur en règle général, monte et descend. Celui-ci se déplaçait en tous sens. Ils eurent une frayeur quand, arrivés au département de la justice magique, un sorcier apparut devant les portes qui s'ouvraient. Celui-ci entra et leur tourna le dos, appuyant sur le bouton Département des accidents et catastrophes magiques, avant que les portes ne se referment. Personne ne pipa mot, ne comprenant pas pourquoi l'homme, qui bailla à s'en décrocher la mâchoire, ne leur avait pas encore dit quoi que ce soit, comme s'il ne les avait pas remarqués. Tous tournèrent la tête du côté de Jessy qui leur sourit, un doigt sur les lèvres pour leur signifier le silence. Arrivé à destination, le sorcier sortit et l'ascenseur continua sa descente.
— Peux-tu nous expliquer ce qui vient de se passer, dit soudain Ron.
— C'est pourtant simple, répondit Hermione, il nous a rendu invisible.
Jessy fut ravi de la perspicacité de son élève.
— Je ne t'ai jamais vu faire ça à l'entraînement, enchaîna Drago.
— Oh, eh bien, tout simplement parce que je savais déjà le faire. Tu es loin de tout savoir sur moi.
La voix annonçant le département des mystères se déclencha et la porte s'ouvrit. Harry s'avança le premier, suivi des cinq autres.
— Bon. Et maintenant ? demanda Sirius.
— C'est par là ! indiqua Harry.
— Il n'y a que moi qui trouve anormal que ce soit par le rêve de Tu-sais-qui qu'on sait où aller ? Ça sent le piège à plein nez tout ça, grogna Ron.
— Oui, mais sans cette information, on ne serait pas là ! répliqua Harry.
Ils suivirent tous Harry dans le long couloir qui bifurquait à certains endroits. Ce dernier avait révélé à tous, les rêves qu'il faisait sur ce lieu. Jessy n'était pas rassuré à l'idée que l'information venait de Voldemort. Il commençait à se demander si la connexion qu'il y avait entre eux ne pouvait pas être utilisée par le mage noir pour obliger Harry à faire ce qu'il voudrait. Il était d'ailleurs sur ses gardes quant à une rencontre malencontreuse à un moment donné de leur escapade.
Devant la fameuse porte, Harry l'ouvrit et ils entrèrent tous à l'intérieur. Alors qu'ils avançaient jusqu'à la porte toute désignée, celle par laquelle ils étaient entrés se referma dans un claquement sourd et tout se mit à tourner autour d'eux. Tout s'arrêta et plus personne ne pouvait savoir d'où ils venaient et où ils devaient aller. Du moins, c'est ce qu'ils croyaient quand ils remarquèrent un point lumineux sur une des portes.
— Jessy ? interrogea Sirius.
Jessy se contenta d'un sourire arrogant. Il se doutait qu'atteindre la prophétie ne pourrait pas être aussi simple et qu'il devait y avoir un minimum de sécurité. Il avait réagi immédiatement à l'instant où les murs commencèrent à bouger. Pour être sûr que son geste fut le bon, il alla ouvrir la porte en question et effectivement, il s'agissait bien du couloir qu'ils avaient empruntés. En la refermant, tout tourna de nouveau, mais il n'avait plus lieu de s'inquiéter pour leur évasion.
— Harry, sauras-tu retrouver la porte qui mène aux prophéties ?
— Sans problème, c'est celle-ci ! pointa-t-il du doigt.
Ils entrèrent tous dans la salle dans laquelle de nombreuses étagères s'alignaient pour former tout un labyrinthe. Des centaines de boules lumineuses étaient alignés dans un ordre quasi maniaque à tous les niveaux formant un ensemble d'une symétrie parfaite.
— Bon, il ne reste plus qu'à trouver ta prophétie, Harry.
— Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, se résigna Harry.
— Pourquoi tu parles de chercher une aiguille dans une botte en foin ? s'étonna Ron.
— Botte DE foin, Ron. Et c'est juste une expression pour dire que ça ne sera pas facile à trouver parmi toutes celles qu'il y a, expliqua Hermione. Elles sont toutes identiques.
— Il y a des noms devant chacune. Il reste juste à trouver celle marqué Voldemort.
— On se sépare, décida Sirius. On couvrira plus de surface.
Le petit groupe se sépara pour prendre chacun une allée. Au bout d'une vingtaine de minutes, Harry cria pour leur annoncer qu'il avait trouvé la Prophétie. Tout le monde se dirigea vers lui.
— Elle est trop haute pour que je puisse la toucher, dit Harry.
— Laisse-moi te l'attraper, dit Ron.
— Non ! Surtout pas ! cria Sirius. Elle est protégée par un maléfice. Quiconque autre que le destinataire de la Prophétie se voit jeter un sort terrible.
— Il faudrait peut-être…
— Au diable les sortilèges ! le coupa Jessy qui prit la prophétie sous les cris horrifiés de tous.
La boule crépita un moment. La main de Jessy trembla. Il se concentra pour repousser le sortilège qui se recroquevilla et disparut dans un pop sonore.
— Eh bien, ce n'était pas si terrible que ça, lâcha-t-il.
— Bougre d'idiot ! Ça t'arrive de réfléchir quand je dis que c'est dangereux ? s'emporta Sirius.
— Ça va ! Il n'y a pas mort d'homme. J'ai contenu le maléfice pour le faire disparaître. Il y avait peu de chance pour qu'il ait eu le moindre effet sur moi.
— Et si au contraire, tu n'avais pas pu défaire le sort, tu aurais fait quoi ?
— Depuis quand prendre un risque te fait si peur, Sirius ? Où est passé ton insouciance ? Je t'ai connu plus téméraire !
— Depuis que j'ai vu mourir nombre de mes amis, je préfère prendre des précautions.
— Je te rassure, si je n'étais pas certain de pouvoir contrer le maléfice, je ne l'aurais pas prise. Ça te va comme justification ?
Sirius grommela, mais n'ajouta rien. Il se rendait compte du temps qu'il avait perdu depuis que Jessy était parti aux États-Unis. Il ne reconnaissait plus le petit garçon timide et poli, qui ne faisait rien sans demander la permission. Il l'adorait autant que Harry, mais le fossé qui les séparait aujourd'hui était bien plus éloigné. Plus rien ne serait plus jamais comme avant.
— Maintenant que nous avons la Prophétie, qu'est-ce qu'on fait ? On découvre ce qu'elle dit ou on rentre ? demanda Harry.
— Ou tout simplement, vous me la rametez ! exigea une voix grave derrière lui.
Harry fit volte-face pour se retrouver nez à nez avec Lucius Malefoy. Autour du petit groupe, d'autres personnes le rejoignirent, leur coupant toute retraite.
Drago rabattit sa capuche sur sa tête pour tenter de se dissimuler à la vue de son père. Il espérait qu'il n'ait pas fait attention à lui auquel cas, les ennuis ne feraient que commencer.
— Lucius ! Je me doutais bien que les toutous de Voldemort seraient de sortie, cracha Sirius qui avait dégainé sa baguette.
— Parle pour toi ! Tu aurais mieux fait de rester cacher dans ta tanière. Je vais me faire un plaisir de te donner le coup de grâce, répliqua-t-il.
— Et si nous ramenions toute la bande au Maître ? suggéra Bellatrix Lestrange. Il serait ravi de retrouver Harry Potter. Et on aurait du divertissement avec les autres.
— Hors de question ! cria Sirius. Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Harry !
Pendant qu'ils s'invectivaient, Jessy avait fait disparaître la boule, ni vu ni connu, et jeté un œil à son cousin et aux autres qui conservaient un calme inhabituel en présence des Mangemorts pour leur signifier qu'il prenait le relais. La présence du héros notoire qu'était leur professeur leur permit de prendre la situation avec plus de sérénité.
— Si je puis vous interrompre, annonça Jessy, je me permets de décliner votre invitation. Que ce soit la Prophétie que nous comptons bien garder en notre possession, tout comme nous-mêmes qui n'avons pas de temps à perdre avec vous.
— Quel impertinent ! feula Bellatrix qui fut tenté de lui lancer un sort, mais Lucius l'en empêcha.
— Si je ne m'abuse, vous êtes Jessy Potter, le cousin du jeune Harry.
— Exactement ! Et vous comprendrez qu'il est inutile d'espérer obtenir quoi que ce soit de nous. Alors je vous conseille vivement de nous laisser partir.
Jessy leur parla calmement, comme s'ils étaient dans une conversation normale et non sur le point de s'envoyer des sorts à la figure.
— Très bien ! Votre présence n'est finalement pas très utile. Cependant, je ne vous laisserais pas partir tant que vous ne m'aurez pas remis la Prophétie.
— Alors nous avons un problème, car je n'ai aucunement l'intention de vous la donner.
— C'est comme vous voudrez ! Dans ce cas, nous vous la prendrons de force ! Attrapez les gamins ! ordonna-t-il aux autres Mangemorts.
Sirius lança un sort contre le premier à sa portée :
— « Répulso ! »
Au même moment, Jessy téléporta d'un claquement de doigts les quatre adolescents dans la salle circulaire tandis qu'il repoussait le sort que Lucius venait de lui lancer ; dans ces conditions, ils ne pouvaient pas les envoyer bien loin, concentré dans le contre-sort. Il s'écarta d'un éclair rouge qui fonçait sur lui et attrapa le bras de Sirius pour s'éclipser dans l'autre pièce.
En arrivant dans la pièce des portes, Hermione réagit de suite en lançant un « collaporta » pour fermer le passage entre les Mangemorts et eux.
— Hermione, on a un problème : Où est la sortie ? demanda Harry.
Tous regardèrent les portes, la trace lumineuse avait disparu.
— Flûte ! Si ça se trouve, ce sont les Mangemorts qui l'ont fait disparaître, s'énerva Drago. Qu'est-ce qu'on fait ?
— Il va falloir ouvrir toutes les portes pour la retrouver, dit enfin Ron.
Il alla ouvrir celle en face de lui. La pièce était une vaste salle sombre. En son centre se tenait une arche sur un promontoire.
— Ce n'est déjà pas celle-là, dit-il en se tournant vers ses compagnons.
Puis, un phénomène étrange se produisit : comme si la gravité avait changé, les adolescents se firent aspirés dans de grands cris de panique. La porte se referma dans leur dos, d'un coup, avec un claquement sonore.
Ils mirent quelques instants à se remettre de leurs émotions, allongés sur le sol après leur chute.
— Désolé ! lâcha le rouquin.
— Oui, tu peux le dire ! cracha Drago. Ça t'arrive de réfléchir ? Il y a plein de sortilèges contre les intrus et sans les mots de passe ou contre-sorts adéquats, il peut se passer n'importe quoi !
Ron vit rouge et s'apprêta à répondre, mais Harry l'interrompit :
— On n'a pas le temps de se disputer. Il faut retourner dans l'autre pièce.
Harry tenta d'ouvrir la porte, mais elle semblait être verrouillée. Il lança « Alohomora ! », mais elle ne bougea pas.
— La porte est verrouillée, impossible de sortir.
Quelques instants plus tard, Jessy et Sirius apparurent dans la pièce circulaire.
— Où sont les enfants ? s'étonna Sirius.
— Ils ont dû sortir.
— Pas sans l'aide de ta marque lumineuse.
Jessy leva le bras et se concentra sur les différentes portes. Il repéra facilement la sortie, mais aucune trace des élèves de ce côté. Il continua à tourner sur lui-même et les trouva dans une autre salle. Il prit le bras de Sirius et s'éclipsa pour apparaître devant les enfants qui attendaient assis sur les marches du promontoire.
— Ah ! Vous voilà ! Que faites-vous ici ? demanda Sirius.
— C'est la faute de Weasley qui a ouvert la mauvaise porte et on a été aspiré ici, dénonça Drago.
— C'est bon, je me suis déjà excusé ! s'énerva Ron.
— Ce n'est rien, nous allons partir d'ici et...
— Veuillez rester où vous êtes, jeune homme ! dit une voix claire et sonore.
Tous portèrent leur regard vers le nouvel arrivant qui sortit de derrière l'arche. C'était un homme âgé, d'une forte carrure, habillé d'une toge blanche et dorée.
D'un réflexe mécanique, Sirius lança un sort cuisant, pensant que c'était un Mangemort. Le sort disparut avant même qu'il n'atteigne sa cible. D'un mouvement de la main de l'inconnu, Sirius fut pétrifié.
— SIRIUS ! crièrent Harry et Jessy.
Tout le groupe dégaina sa baguette, prêt à se battre si besoin. Étant le seul adulte, Jessy s'avança et interpella l'homme :
— Qu'avez-vous fait à Sirius ? Rendez-lui sa forme normale ! cracha-t-il.
— Ne vous inquiétez pas, il ne risque rien. Je lui rendrais sa liberté quand je le jugerais opportun.
— Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ?
— Je me nomme Odin et je suis un des chefs des êtres de lumière. Je suis là pour vous, Jessy. Il m'a été rapporté que vous possédiez de dangereux pouvoirs qui pourraient mettre en péril l'humanité. Il est de mon devoir de vous évaluer pour décider si je dois vous laisser vivre ou mourir.
— Eh là ! Je n'ai pas l'intention de vous laisser décider de mon sort. En tout cas, pas sans combattre parce que vous pouvez être sûr que j'ai bien l'intention de vivre.
Drago qui n'appréciait pas comment les choses tournaient, surtout avec son père dans une pièce voisine, s'élança en envoyant « Confringo ! ». Aucun sort ne sortit. D'ailleurs, la baguette de Drago avait disparu, ainsi qu'à tous les sorciers présents.
— Ne vous en mêlez pas, les enfants ! retentit la voix grondante de Odin.
— Il a raison, reprit Jessy. Laissez-moi m'occuper de lui. Vous êtes sûrement le Fondateur dont m'a parlé Léo. Je pense qu'il y a un malentendu, je ne souhaite pas la destruction de la Terre.
— Là n'est pas la question. Ce que vous voulez ou non m'importe peu. C'est votre existence qui est une menace pour nous tous et pas seulement pour les humains. Vous êtes une aberration de la nature. Je sens en vous le pouvoir céleste. Ce pouvoir est interdit aux mortels.
— Je ne vais pas me laisser insulter sans rien dire ! S'il vous faut une preuve que je ne suis pas aussi manipulable que vous semblez le croire, alors je n'ai pas d'autres solutions que d'utiliser vos propres pouvoirs contre vous.
Jessy concentra son pouvoir dans ses mains. Odin fit de même. Puis ils envoyèrent leur boules de lumières l'un contre l'autre. Une énorme explosion retentit. Jessy faisait preuve d'imagination pour tenter de surprendre son adversaire, mais celui-ci, rompu par l'expérience, esquiva toutes ses attaques et les siennes arrivèrent à toucher Jessy à plusieurs reprises. Le jeune professeur reconnut que le vieil homme était vraiment très fort et gagner contre lui ne serait pas aisé.
Pendant ce temps, Hermione tenta plusieurs formules pour libérer Sirius, en vain.
— N'as-tu pas une formule interdite ? Quelque chose qui pourrait le libérer ? s'impatienta Harry.
— J'ai fait de mon mieux, Harry ! Sa pétrification n'a rien de magique et je crains que seul un être de lumière puisse le libérer. Mais si tu fais attention, dit-elle en collant son oreille contre la poitrine de Sirius, tu remarqueras que son cœur bat toujours.
Harry prit la place de Hermione et écouta attentivement les battements de cœur lents, mais réguliers de son parrain.
— Il vit, Harry. Odin ne nous veut aucun mal. Ce n'est ni un démon, ni un Mangemort.
Un bruit sourd se fit entendre de l'autre côté de la porte. La panique enfla dans le petit groupe alors que les deux êtres de lumières se battaient toujours à coup de sorts lumineux. La porte explosa d'un coup et les Mangemorts entrèrent dans la salle.
— On est foutu, s'écria Drago.
— Que se passe-t-il ici ? lança Lucius après avoir remarqué son fils aux côtés de Harry.
Harry ne savait pas quoi faire. Jessy, à l'autre bout de la pièce, n'avait pas encore remarqué l'arrivée des Mangemorts et sans Sirius pour les aider, ni leurs baguettes pour se protéger, ils ne leur restaient plus qu'à se rendre, ou bien…
— On dirait que vous êtes tombés dans un piège du Ministère, se réjouit le père de Drago.
— Père… tenta Drago.
— Tais-toi ! Tu m'as terriblement déçu ! Comment as-tu osé t'opposer à moi ? ragea-t-il.
Jessy n'était pas totalement accaparé par son combat. Il avait ressenti le danger avec l'arrivée des Mangemorts. Ils étaient tous en danger, tout ça à cause de ce vieil homme borné qui refusait de l'écouter. Il eut une idée.
— Léo ! Léo ! cria-t-il.
Léo apparut à quelques pas derrière lui suivi de près par Kyle. Il mit un moment pour comprendre où ils étaient et sur ce qui se passait. Quand il vit Odin, il s'interposa d'ambler.
— Odin ! Arrêtez ça ! Vous allez commettre une terrible erreur si vous le tuez. Vous ne savez pas tout !
— Ne vous mêlez pas de ça !
— Je vous en prie, intervint Kyle. Cet homme a le pouvoir de battre les démons. J'en suis certain ! Il n'est pas une menace.
— Depuis quand vous rebellez-vous contre les ordres du Conseil ? C'est une mutinerie ! gronda Odin.
— Ne voyez-vous pas ce qui se passe ? cria Jessy. Les fidèles de Voldemort sont là et les enfants sont en danger. Ça ne compte pas pour vous ?
— Les histoires des sorciers ordinaires ne m'intéressent pas.
Du côté de Harry, les Mangemorts avaient fait prisonnier Ron, Hermione et Drago. Lucius menaçait Harry de sa baguette pour le forcer à le faire obéir.
— Donne-moi la prophétie ! J'en ai plus qu'assez de tes enfantillages !
— Jamais ! aboya-t-il.
Lucius ignorait qu'en fait, c'était Jessy qui la possédait, mais Harry avait préféré jouer le jeu du rebelle. Afin que son entraînement serve à quelque chose, il fit apparaître une boule de lumière dans sa main. Les Mangemorts émirent des signes de peur.
— De l'ancienne magie ! Je croyais que seul le Maître la maîtrisait. Peu importe, montre-moi ce que tu sais faire, petit impertinent.
Lucius arma sa baguette et lança un sort contre Harry qui l'esquiva en lévitant. Juste avant de se poser au sol, il lui balança sa boule d'énergie que Lucius évita tout juste. Son bras frôla la sphère et il reçut une décharge qui rendit gourd son membre.
— Très bien, puisque tu te montres obstiné… Bellatrix ? Je pense que le jeune Potter a besoin d'une motivation.
En voyant Bellatrix s'approcher du corps figé de son parrain, Harry paniqua :
— Non, Arrêtez !
— Bébé Potter se ferait du souci pour Sirius ? Je trouve que l'immobilité lui va si bien. Et si je le faisais tomber, qu'est-ce qui se passerait ? Il ferait juste « Boom » ou il se briserait en mille morceaux ? Ah ! Ah ! Ah !
Plusieurs choses se passèrent ensuite : Les Mangemorts qui tenaient prisonniers les trois amis de Harry s'écroulèrent : Drago reçut un message télépathique de Jessy lui demandant de mettre hors d'état de nuire leurs geôliers ce qu'il fit sans difficultés en lançant à travers son corps une décharge électrique pour mettre chaos celui qui le tenait et foudroyant les deux autres. L'instant d'après, tous retrouvèrent leur baguette dans leur main et aussitôt ils se lancèrent dans la bataille contre les autres. Harry et Drago se retrouvèrent coude à coude pour se battre contre Lucius qui barrait le chemin vers Bellatrix. Léo et Kyle tentèrent de toutes leurs forces de lutter contre Odin tout en le suppliant d'épargner Jessy qui avait été durement touché par un coup en traître alors que ce dernier avait fait appel à ses capacités pour invoquer les baguettes d'où elles avaient disparu. Lui-même s'était dit que c'était un vrai miracle d'y être parvenu, ne sachant pas ce que Odin en avait fait, un peu plus tôt. Cependant, le coup qu'il avait reçu dans les côtes le faisait atrocement souffrir et bien entendu, il ne pouvait pas se soigner lui-même. Malheureusement, Léo et Kyle monopolisaient tous leurs pouvoirs pour lui laisser du temps pour agir. Allongé sur le sol, son sang coulait abondamment.
Il n'avait pas beaucoup de temps pour agir. Il voyait Bellatrix faire léviter le corps de Sirius jusqu'au promontoire central. Il avait un très mauvais pressentiment sur cet objet dès l'instant où son regard s'était porté sur le voile mouvant. Il entendait comme un appel de l'arcade. Des voix lointaines et sinistres. La peur le prit. Il savait que quelque chose était en train de se passer.
Bellatrix était euphorique. Elle connaissait l'histoire de l'arcade de la mort et elle rêvait que d'une chose : faire disparaître à jamais son cousin. Elle envoya son fardeau directement dans le voile qui commença à s'enfoncer quand tout à coup, Jessy apparut et le percuta pour le faire tomber en dehors.
— Je ne sais pas pourquoi le Maître a tant besoin de toi, mais en ce qui me concerne, je vais te tuer maintenant ! « Avada… »
Elle n'eut pas le temps de terminer sa formule. Sa voix s'étrangla au fond de sa gorge. Comme une marionnette désarticulée, elle s'avança vers l'arche et entra dans le voile. Elle disparut en un instant.
— Mais qu'est-ce… commença Jessy.
Comme une fête qui viendrait tout à coup de débuter, une dizaine de personnes apparurent dans des « pop » sonores. Des sorts fusèrent aux quatre coins de la pièce. Un combat acharné entre les membres de l'Ordre du Phoenix et les Mangemorts entraînèrent la mort de deux ennemis. Harry et ses amis se regroupèrent auprès de Jessy au pied du promontoire. Ils étaient mal en point : Ron avait été touché à la jambe et Hermione au bras. Il était facile de reconnaître Albus Dumbledore, Maugrey Fol œil, Rémus Lupin et quelques autres moins connus. Ils firent rapidement prisonniers tous les Mangemorts restants.
— Jess' ? Tu pourrais rendre sa forme à Sirius, demanda Harry.
Lui-même mal en point, il tenta néanmoins de lancer un sort de guérison, mais cela ne fonctionna pas.
— Je suis navré. Je crains de n'en avoir pas le pouvoir.
— Laissez-moi faire, dit une voix dans son dos.
Jessy tourna la tête et vit Odin s'approcher de lui. Instinctivement, il protégea Sirius.
— N'aie craintes, je ne vais que lui rendre sa liberté.
Il fit un mouvement de main et Sirius reprit son souffle. Il regardait autour de lui, pas mal désorienté. Il n'eut pas de temps de dire un mot que Harry et Jessy le serrèrent dans leurs bras en même temps.
— Eh ! Qu'est-ce qui vous arrive tous les deux ? s'étonna-t-il.
— Comment tu te sens ? demanda Harry.
— Ça va... je crois. Je me souviens d'avoir lancé un sort et puis maintenant vous êtes là...
— Tu as été pétrifié, mais tout va bien maintenant.
— Jessy, nous avons longuement discuté pour le convaincre, mais ce que tu as fait pour sauver Sirius a fini par convaincre Odin de ta sincérité, expliqua Léo.
— Alors vous n'avez plus l'intention de le tuer ? dit Hermione.
— Non, jeune fille. J'ai compris que je faisais erreur. Seulement, j'ai un dernier test à faire si vous le voulez bien, dit-il à l'encontre du jeune professeur. Approchez !
N'écoutant que son courage, il s'approcha du Fondateur sous les protestations de Harry et Sirius. Odin plaça une main sur le front de Jessy et se concentra. Jessy ferma les yeux. Il prenait un risque, il le savait, pourtant seule la confiance pourrait lui sauver la vie. Après quelques instants, le verdict tomba :
— Je ne vois aucun mal en vous. Votre colère est toujours réfléchie et nullement vengeresse. Le Bien que vous faites autour de vous est nullement intéressé. La seule chose que je reproche à votre naissance est votre filiation. La loi interdit à un être de lumière d'avoir des enfants avec des humains. La transmission des pouvoirs peuvent avoir des conséquences fâcheuses s'ils sont mal employés. Je me réjouis que vous en fassiez bon usage. Mais vous comprendrez que nous vous surveillerons de près. Nous aurons l'occasion de nous revoir prochainement pour connaître la décision que nous prendrons.
— Attendez ! Quelle décision ? s'étonna Léo. Qu'est-ce qui va lui arriver ?
— Rien de définitif. Nous devons avant tout retrouver sa mère pour comprendre à quel niveau de la hiérarchie elle appartient. Et prendre les mesures qui s'imposent la concernant. Ensuite, je pense qu'au vu de son potentiel, nous lui désignerons des tâches à accomplir.
— Vous voulez que je travaille pour vous ? Eh ! Je ne suis pas mort ! s'insurgea Jessy. Et ne faites aucun mal à ma mère !
— Vous comprendrez le moment venu ce que je veux dire, mais en attendant, vous avez une guerre à mener prochainement et je compte sur vous pour protéger les humains.
— Évidemment ! La question ne se pose même pas !
— Bien ! Je vous quitte et bonne chance !
Sur ces mots, Odin disparut dans une éblouissante lumière.
— Finalement, on ne s'en sort pas si mal : les Mangemorts ont tous été capturés, ce type a fini par se ranger de notre côté et nous avons la Prophétie ! claironna Sirius.
— Oui, enfin maintenant, Dumbledore sait officiellement que je suis venu au Ministère avec des élèves ce qui va me coûter ma place.
— Nous risquons de nous faire renvoyer de Poudlard, continua Harry.
— Et mon père va me tuer si un jour il sort de prison… ma mère va me tuer avant ! termina Drago.
Pendant leurs monologues, Léo et Kyle soignèrent les blessures de tout le monde après quoi, ils décidèrent de les laisser se débrouiller avec les sorciers. Ce qui se passerait ensuite ne les concernait plus.
Ils remontèrent tous les six dans le hall du Ministère où de nombreux Aurors s'occupaient des prisonniers en les entraînant avec eux par les cheminées. En les voyant émerger des ascenseurs, quelques têtes tournèrent vers eux. Le petit groupe se figea quand ils remarquèrent le Directeur avec une mine déçue. Jessy savait qu'il était fautif et il décida qu'il prendrait l'entière responsabilité de ses actes.
Harry avait peur que Jessy quitte Poudlard bien plus que de son propre sort. Il se dit que lui-même avait un statut particulier du fait que Voldemort soit quelque part dans la nature et que sa seule survie dépend à rester à l'abri dans l'école. Pourtant, cela ne le rassura nullement.
— Albus, entama Sirius, ne leur en veuillez pas. J'aurais pu les en empêcher, mais au contraire, je voulais moi aussi y participer et…
Albus fit un geste pour lui signifier de se taire.
— L'as-tu ? demanda-t-il à Harry.
— C'est moi qui l'ai, répondit Jessy à sa place.
— Très bien. Rentrons ! Tenez-vous à moi !
Ils se sentirent aspirés quand le directeur transplana.
Dans le hall, noyé dans la masse de sorciers qui discutaient entre eux, un homme n'avait pas quitté des yeux le petit groupe. Il ne pouvait rien faire face au vieux sorcier qu'il savait très puissant, ni avec tous les sorciers présents d'ailleurs. Son plan se mettait en place. Il n'attendait plus qu'un lieu à obtenir sous son contrôle et l'apocalypse se déchaînerait.
La sensation était rapide, mais en atterrissant dans le bureau du Directeur, les jeunes tombèrent à genoux, prêt à vider leur tripe sur la tapis persan. Jessy lança une vague de soulagement collectif pour éviter les dégâts.
— Merci, ça fait du bien, dit Ron qui se releva tant bien que mal.
— Je tiens à m'excuser, débuta Jessy avant que quiconque prenne la parole. Nous aurions dû faire qu'un aller-retour et personne n'aurait pu remarquer que nous étions partis, mais nous avons eu des difficultés pour trouver la prophétie, les Mangemorts sont apparus, les jeunes se sont retrouvés piégés dans cette drôle de pièce, Odin est apparu… ça n'excuse rien. J'aurais dû y aller seul sans entraîner qui que ce soit avec moi.
— Si vous y étiez allé seul, il n'est pas dit que vous vous en seriez sortis. Vous êtes un homme téméraire, mais qui manque de prudence quand vous n'avez personne à protéger. De plus, seul Harry pouvait retirer la prophétie sans…
— Sur ce point, l'interrompit Sirius. Jessy l'a retiré. Il a eu de la chance d'avoir un pouvoir suffisamment protecteur pour lui éviter le mauvais sort.
— Bien. Inutile d'éterniser ce sujet. Sirius, vous me ferez votre rapport dès demain et je compte sur vous Jessy pour m'entretenir de tous les détails demain matin. Maintenant, venons-en à ce qui vous a fait prendre tous ces risques.
Jessy leva la main et une lumière brilla en son centre. Il se concentra et la Prophétie apparut. Il la déposa sur le bureau. Albus passa la main plusieurs fois sur la boule qui se mit à briller. Une forme fantomatique s'éleva et se mit à parler :
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche… il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois… et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal, mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore… et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit… Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois…
À sa naissance se révélera un enfant aux pouvoirs étonnants. Le fils d'un sorcier et d'un être céleste. Un enfant qui par son héritage possédera les plus grands pouvoirs et imposera sa marque sur le monde. Il régnera sur l'Enfer et dominera la terre ou sauvera le monde aux côtés de l'Élu. »
Tout ne monde resta stupéfait tandis que la forme disparut. Harry découvrait enfin que son destin était étroitement lié à Voldemort et qu'il était destiné à le combattre, sans quoi, il ne pourrait jamais survivre. Hermione prit sa main et posa la tête sur son épaule en signe de réconfort. Sirius lui serra l'autre l'épaule d'une main ferme. Ron avait la tête baissée, conscient que la tâche de son meilleur ami était impossible. Quant à Drago, au-delà de la peur d'affronter sa famille, il comprit que toute la vie de son ennemi de toujours était bien pire que la sienne. Il avait pris sa décision : il aiderait Harry dans son combat.
Jessy était également abasourdi par le cruel destin de son cousin. Il n'avait que faire de la partie le concernant. Il savait ce qu'il voulait faire dans la vie, il s'était entraîné dans l'objectif d'être plus puissant pour protéger ceux qu'il aime. Son choix était fait ! Maintenant qu'il connaissait la teneur de la Prophétie, il conclut que finalement, elle n'apportait rien de concret, mais qu'il ferait tout pour que Harry connaisse une vie normale en participant étroitement à la bataille contre le Mal. Avant toute chose, il savait qu'il devait encore combattre les démons pour que la menace qui pèse sur lui soit définitivement écartée. Pour cela, il ne devait plus subir, mais contrattaqué et il avait déjà une idée en tête.