Harry Potter et la lumière infinie

Chapitre 12 : Mission entraînement intensif

Severus Rogue raccompagnait Jessy jusqu'à sa chambre. Il était inquiet pour son confrère pourtant si calme d'habitude. Il comprenait parfaitement les tourments qui le hantaient ; quand un être cher était en danger, on donnerait jusqu'à sa vie pour le sauver. Se sentir impuissant était pire que la torture. Jessy était épuisé. Les efforts fournis durant la bataille lui avait vidé toutes ses forces. Il craignait que plus il utilisait de ses facultés non magiques, plus ceux-ci ne vampirisent toutes ses forces. S'il était vraiment un demi-ange comme il le supposait - sa rencontre avec Léo et Kyle le confortait dans cette idée -, peut-être que sa condition mortelle n'était pas capable de déployer autant de pouvoir sans conséquence physique. Cela lui rappela les différentes prouesses dont il avait été témoin depuis le début d'année et il en vint à la conclusion que son raisonnement semblait cohérent.

Il appela un elfe de maison et lui demanda de chercher une fiole de potion de sommeil sans rêves à l'infirmerie. Quelques instants après, il vida le mélange dans un verre qu'il fit apparaître et le présenta au jeune professeur.

— Buvez ceci ! Vous avez besoin de dormir.

— Severus… Suis-je incapable de protéger les personnes que j'aime ? dit-il avec lassitude.

— Non, Jessy. Ne vous dévalorisez pas ! Si vous n'étiez pas intervenu, nous aurions pu connaître bien pire tragédie. Vous nous avez tous sauvé.

Jessy lui sourit légèrement et prit le verre qu'il lui tendit et le but d'une traite. Severus l'aida à retirer son veston et à l'allonger. Après quelques instants, Jessy ferma les yeux et s'endormit. Severus ajusta les couvertures sur lui. Après un dernier regard, il sortit pour rejoindre les cachots.

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Lors du banquet, le professeur Dumbledore mit au courant tout le corps enseignant ainsi que les élèves sur la réalité des démons. La nouvelle fut tout autant acceptée avec fatalité qu'en parlant de Voldemort l'année précédente. Tous croyaient qu'un mauvais sort les obligeait à endurer coup sur coup les tragédies. Le mystère de la mort de Théodore Nott dût être révélé par la même occasion suite aux interrogations des élèves.

Après l'entrevue avec le Directeur, Harry avait raconté à ses amis tout ce qui s'était passé dans le brouillard et la manière dont son cousin leur avait permis de faire disparaître le Nexus. Ils avaient longuement débattu sur les objectifs des démons et échafaudé plusieurs hypothèses sur tout ce qu'ils savaient jusqu'à présent, mais aucun ne semblait les satisfaire complètement. Il leur manquait un élément essentiel : le démon rencontré par Voldemort que Harry avait vu dans son rêve. Il n'arrivait pas à se rappeler en quoi il lui était familier… une impression de déjà-vu. Pourtant, il était certain que tout partait de lui.

Pendant le repas, le mot "démon" était dans toutes les bouches. Harry était absorbé par les discussions autour de lui.

— Et Malefoy ? Tu n'étais pas étonné qu'il soit avec toi ?

— J'ai été très surpris sur le coup. Je vous avoue que je m'attendais à voir n'importe qui sauf lui.

— Il t'a dit pourquoi il se trouvait là ? demanda Ron.

— Non, on n'a pas eu le temps d'en parler. Il est resté vague sur le sujet quand Dumbledore l'a interrogé.

— Ça prouve qu'il n'est pas si mauvais que ça. Seulement, je ne pense pas que son soudain comportement héroïque soit prémédité. À mon avis, il cherchait quelque chose. L'autre jour, je l'ai trouvé en pleine discussion avec Dumbledore. Je n'ai pas pu entendre ce qu'ils se disaient, mais Malefoy semblait paniqué, raconta Hermione.

— Drago a fait des recherches sur les démons. Je pensais que c'était juste pour comprendre leur nature, afin de pouvoir se défendre dans le cas où il se retrouverait à nouveau dans la même situation. Il a peut-être découvert quelque chose.

— Ou alors c'est lié à quelqu'un d'autres. Tu sais que son père est un mangemort. Si Voldemort a déjà eu affaire avec les démons dans le passé, Drago sait peut-être quelque chose à ce sujet, ce qui pourrait expliquer son comportement, intervint Hermione.

Pendant qu'ils discutaient dans leur coin, Fred et George se dirigèrent vers eux.

— Alors les amis, commença George, encore en train de comploter ? Bravo Harry pour ton exploit, tu nous as sauvé… une fois de plus !

— Tu as été génial ! Ton cousin et toi, vous formez un sacré tandem de flingueur de démons ! rajouta Fred.

— N'oubliez pas Malefoy ! Il a joué un rôle même s'il était dérisoire, ricana Ron.

— Ron ! s'insurgea Hermione en le tapant du dos de la main. Sois plutôt heureux qu'il ait été là pour sauver Harry.

— C'est vrai, désolé ! Mais tu comprends… voir cette petite fouine devenir un héros, c'est comme si tu me disais que Rogue allait se mettre à faire des claquettes !

Tout le petit groupe partait dans un fou rire, tandis que Harry jeta un œil au siège vide de son cousin. Le Gryffondor était inquiet. Ce n'était pas la première fois que Jessy se montre si fatigué après avoir usé de ses pouvoirs. Depuis qu'il avait pris ses fonctions à l'école, il avait déployé très souvent de ses pouvoirs "spéciaux". Après avoir vu l'inconnu disparaître comme Jessy, il se demandait s'il existait une autre forme de magie.

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La pluie tombait drue. Le printemps avait repris ses droits laissant loin derrière l'hiver glacial qui s'était abattu quatre mois plus tôt. Trois semaines s'étaient écoulés depuis les derniers événements durant le match de Quidditch. Personne n'avait remis les pieds sur le terrain, hormis les Aurors et les enchanteurs pour réparer et renforcer le bouclier protecteur anti-démons. Heureusement, le prochain match n'était prévu que début mai, ce qui laissait à tous du temps pour se remettre de leurs émotions avant de reprendre à nouveau l'entraînement. De toute façon, les examens approchaient à grands pas et ils n'avaient pas beaucoup de temps libre. Ils profitèrent de cette période creuse pour plancher sur les révisions.

Pendant la nuit, Harry fut secoué par un rêve étrange qui lui revenait souvent depuis plusieurs semaines : il se trouvait dans un long couloir à peine éclairé. Il tendit la main pour ouvrir la porte qui se tenait désespérément fermée jusqu'à présent. Il avait beau vouloir l'ouvrir, elle ne s'ouvrait jamais. Sauf cette fois. Il poussa le battant et entra dans une pièce circulaire composé de plusieurs portes. Il s'apprêtait à franchir l'une d'entre elles quand il fut réveillé par Ron, pris par une quinte de toux. Les yeux ouverts, Harry se demandait ce que signifiait son rêve. Ne sachant quoi en faire, il décida de ne pas y donner trop d'impatience et se rendormit.

À l'heure du petit-déjeuner, de nombreux hiboux s'engouffrèrent dans la Grande Salle avec des lettres et des paquets dans leurs pattes. Chaque élève récupéra celui qui lui était destiné. Hermione paya le hibou qui lui apporta la Gazette du Sorcier et disparut derrière le journal pour une lecture intensive des nouvelles.

Harry portait son jus de citrouille à ses lèvres quand il remarqua à la table d'en face Malefoy se figer à la lecture d'une lettre. Quand celui-ci releva la tête pour croiser le regard de Harry, il se leva et sortit de la Grande Salle.

— Qu'est-ce qui lui prend à Malefoy ?

— Je ne sais pas, Ron. J'ai l'impression que la lettre qu'il a reçue ne contenait pas des bonnes nouvelles.

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Le cours d'aquagym était toujours attendu avec impatience chaque vendredi soir. La motivation et la bonne humeur de Jessy étaient communicatives. Il continuait à enseigner avec la même passion qu'au premier jour. Sa prestation pendant la bataille contre les démons lui avait remonté sa cote de popularité, si bien que les élèves le sollicitaient pour tout et n'importe quoi. Non pas qu'il soit désarmé face à cet afflux de fans – il en avait l'habitude – mais leur soutien inconditionnel le mettait sur le même piédestal qu'Albus Dumbledore – ce qui n'était pas rien. Fort ému par cette marque de confiance, il s'était engagé à être toujours au service de son prochain pour le bien de toute la communauté – magique ou non.

Harry se retrouva seul dans la piscine. Ron avait attrapé une mauvaise grippe qui le contraignait à rester au chaud. Le Gryffondor faisait ses mouvements dans l'eau avec beaucoup d'application. Il reconnut qu'après plusieurs mois de sport, il se sentait beaucoup mieux. Jessy ne manquait pas d'humour pour exagérer les gestes que les élèves s'amusaient à imiter. Parfois même, il dansait au rythme de la sono qu'il mettait exagérément fort. Harry songeait que son cousin prenait autant plaisir à exécuter chaque exercice que les élèves.

Trop concentré par ce qu'il faisait, il ne vit pas arriver Malefoy dans son dos.

— Hey ! Potter ! chuchota le Serpentard.

Harry se retourna légèrement. Heureusement, le bruit de la musique et la voix forte de Jessy empêchaient quiconque de faire attention à eux. Il recula pour se retrouver au même niveau que le Serpentard.

Tout en continuant ses exercices, il demanda :

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Il faut qu'on parle ! C'est à propos de Tu-sais-qui. J'ai de très mauvaises nouvelles.

— OK. Tu me diras tout après le cours.

L'exercice suivant se faisait à deux. Certains furent surpris de voir Harry et Drago travailler ensembles, mais aucun n'osa commenter de peur des représailles du Serpentard. Ils imaginaient déjà tous Harry en mauvaises postures.

Jessy avait également remarqué ce rapprochement, mais il préféra ne pas faire de conclusion hâtive. Depuis le début d'année, la rivalité entre les deux garçons était évidente. Pourtant elle s'était peu à peu estompée. Même s'il ne les avait jamais ouvertement vu parler ensemble, la tension qui animait ses deux élèves dans sa classe avait disparu comme par… magie. Le récent soutien du jeune Malefoy ne l'avait pas interpellé immédiatement, trop concentré à combattre le démon. C'était à tête reposée, en se remémorant la scène qu'il s'était enfin demandé ce qu'il faisait là. Il espérait que Harry lui expliquerait ce nouveau lien.

Le cours terminé, tous retournèrent dans les vestiaires pour se changer. Dès qu'il sortit du bâtiment, il retrouva Malefoy appuyé contre le mur. Sans mot dire, ils se dirigèrent vers le château. Harry ne comprit pas tout de suite où il l'emmenait quand il reconnut la porte cachée de la maison des Serpentards.

— Tu es sûr que c'est raisonnable que j'entre chez les Serpentards ? Je suis un "indésirable" je te rappelle, même si j'ai la possibilité d'y venir grâce à mon nouveau statut.

— T'inquiète ! Je leur servirais un bobard si besoin.

Harry suivit Drago et trouva quelques élèves de dernière année très studieux en pleine révision dans la salle commune. Les autres devaient être dans la Grande Salle pour le repas du soir. Personne ne lui fit de remarque. C'est à peine s'ils avaient levé leur tête de leurs bouquins. Harry découvrit pour la première fois le dortoir des Serpentards. Heureusement, elle était déserte.

— Drago ? Hermione m'a dit t'avoir vu avec Dumbledore quelques jours avant le match…

— Je me suis souvenu d'un truc. Théo… enfin Anton m'avait vaguement parlé d'une fissure dans la barrière du côté du stade. Je me suis confié au Directeur, mais il m'a assuré que tout avait été sécurisé. Le jour du match, j'ai eu un doute. Du coup, j'ai essayé de vérifier moi-même, mais peu après l'attaque des démons a été lancée et je me suis retrouvé enfermé dans le Nexus. C'est la raison pour laquelle j'ai pu te rejoindre rapidement pour te porter secours.

Drago s'assit en tailleur à la tête de son lit. Harry posa son sac au sol et s'assit de même à l'opposé. Face à face, Drago inspira à fond et sortit une lettre de sous l'oreiller pour la remettre à Harry. Celui-ci commença à lire :

" Cher fils,

J'ai été particulièrement déçu par ton comportement lors de la bataille contre les démons. Je t'avais averti de ne jamais faire quoi que ce soit qui te mette en danger. Je te presse donc de me dire pourquoi tu te trouvais aux côtés de Harry Potter et de ton professeur.

Quand j'ai lu l'article dans la Gazette du sorcier, je ne voulais pas y croire, mais de toute évidence, tu t'es encore retrouvé mêlés de près à ce qui ne te regarde pas. J'ose espérer qu'à l'avenir, tu garderas tes distances.

Quand le Maître a appris que ton professeur de défense était le cousin du jeune Potter, tu ne te rends pas compte de la position dans laquelle tu m'as mis. Pourquoi ne m'as-tu jamais révélé une information aussi capitale ? Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons plus rester observateurs de ce qui se passe à Poudlard, car nous sommes concurrencés par un puissant démon qui poursuit le même objectif que le Maître.

Trouve un moyen pour nous réhabiliter à ses yeux. Note tous les faits et gestes de ton professeur. Découvre son emploi du temps. Il est la clé de notre victoire.

Je compte sur ta discrétion.

Lucius "

À la fin de sa lecture, Harry releva brutalement la tête pour comprendre que son expression épouvanté était la même que celui de Drago le jour où il reçut sa lettre.

— Il sait pour Jessy ! Comment ?

— J'imagine qu'il a envoyé un espion à Poudlard. Ton cousin se retrouve avec Tu-sais-qui en plus des démons sur le dos. Et mon père veut que je l'espionne. En fait, ça fait plusieurs mois qu'il me demandait qui il était, mais comme j'étais sous l'influence du démon, je pense qu'il m'a empêché de raconter quoi que ce soit. Enfin, je ne sais plus trop. Je… je ne sais pas quoi faire ! Je n'ai pas envie de lui obéir.

Drago replia ses jambes contre sa poitrine et les entoura de ses bras. Il se sentait si vulnérable que Harry eut de la peine pour lui. Le blond avait beau avoir un père, son courrier ne reflétait aucune marque d'amour filiale. Ce n'était que reproches et tâches à accomplir. Harry s'avança à genoux et posa ses mains sur les épaules de Drago.

— Drago, ne t'inquiète pas. On va en parler à Jessy et nous trouverons une solution.

Celui-ci lui fit un signe de tête en reconnaissance. Au même moment, la porte s'ouvrit sur trois garçons : Goyle, Crabe et Zabini.

— Qu'est-ce que vous faites là, Potter ? Drago ? questionna Zabini.

— Ça ne vous regarde pas ! siffla Malefoy.

Le ventre de Harry se mit à grogner ce qui fit sourire Drago. Le sien fit de même juste après.

— Et si on allait manger avant qu'il ne reste plus rien ? proposa le Serpentard.

— Excellente idée !

Les deux garçons passèrent devant les amis de Malefoy sans leur porter un seul regard. Ceux-ci ne comprirent pas ce qu'ils faisaient ensembles.

Malheureusement toutes les tables étaient débarrassées et il n'y avait plus personne.

— Flûte ! Qu'est-ce qu'on fait ?

— Que faites-vous là tous les deux ? les surprit la voix du professeur Rogue.

— Oh ! Euh… nous avons manqué l'heure du repas, répondit Harry qui vit Jessy à ses côtés.

— Allons à la cuisine, suggéra ce dernier. Ça sera l'occasion de discuter.

Les garçons acceptèrent et tous les quatre furent attablés à l'une des tables similaires à ceux de la Grande Salle. Tout autour d'eux, les elfes de maison se firent un devoir de nourrir les deux plus jeunes.

Pendant qu'ils mangèrent, Jessy débuta la conversation :

— Depuis quand êtes-vous amis tous les deux ?

— Nous ne le sommes pas ! répondit du tac au tac Drago.

Harry leva les yeux de son assiette, mais n'ajouta aucune remarque. Cet aspect de leur entente était difficile à nommer : compagnons d'infortune ? Union contre un ennemi commun ?… En tout cas, il n'était pas sûr que leur récent rapprochement survive une fois la menace des démons écartée.

— Pourtant, vous mangez côte à côte sans vous injurier. Et je doute que c'est notre présence qui vous cloue le bec. Alors ?

— En fait, c'est peu après Anton. J'ai commencé à faire des recherches sur les démons et comme Harry était mieux renseigné sur la question, je lui ai demandé de m'en dire plus.

— Harry ?

— Il dit vrai. J'ai beaucoup hésité au début, mais je lui ai finalement avoué quelques petites choses.

— Et plus tard, vous comptez reprendre vos joutes verbales comme avant ?

— Je n'ai pas le choix ! Mon père ne veut pas que je fraternise avec l'ennemi. Et puis mes amis pourraient cafter à leurs parents. Il finirait par le savoir.

Jessy jeta un coup d'œil à Rogue qui était resté silencieux.

— Je ne peux que confirmer. Lucius est voué à la cause du Seigneur des Ténèbres. Il n'acceptera jamais que son fils passe dans l'autre camp.

— Tu devrais leur parler des lettres, suggéra Harry.

Drago acquiesça et raconta tout sur les courriers de son père qu'il avait reçu.

— Bon… Eh bien, maintenant tout le monde est au courant, se résigna Jessy. De toute façon, je ne pouvais pas le cacher éternellement. Et en même temps, c'est Dumbledore qui voulait cet anonymat, pas moi. Personnellement, ça ne changera pas ma façon de vivre. Le danger ne m'a jamais fait peur.

— Et vous comptez faire quoi si jamais vous abusiez de vos forces et vous faites enlever ? contra Rogue. Car c'est de ça qu'il s'agit en fin de compte : mettre la main sur vous pour que vous ralliez leur camp. Pour le Seigneur des ténèbres, il veut se servir de vous pour asservir les sorciers et réduire en esclavage les Moldus. Pour les démons, à ce que j'ai pu comprendre, il s'agirait tout simplement de détruire le monde.

— Vous en avez d'autres des bonnes nouvelles comme ça ? ironisa Jessy. Jusqu'à présent, le contre coup arrive toujours après un effort et non pendant. Mais vous avez raison : tant que je ne contrôlerais pas toutes les particularités de l'ancienne magie et celles non magiques, il y a toujours un risque. Autrefois, je n'utilisais pas autant de mes pouvoirs. J'ai toujours préféré vivre comme un Moldu. Depuis que je suis à Poudlard, je les utilise constamment et je me rends compte du problème. Tôt ou tard, il faudra que je règle la question.

— Pour ce qui est de votre père, continua Rogue à Drago, je pense qu'il est temps que vous décidiez de ce que vous voulez faire. Réfléchissez bien aux conséquences de vos choix.

Drago opina du chef. Il aurait bientôt seize ans. Sa vie se résumait à faire tout ce que son père lui dictait. Il adorait ses parents, mais depuis le retour de Voldemort, il rencontrait de plus en plus de gens non fréquentables et il avait peur du jour où le Mage noir décide de l'inclure parmi ses fidèles.

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Le jour suivant, à la fin de leur dernier cours de la journée, Jessy se trouvait dans la salle des professeurs. En pleine discussion avec Charity Burbage, il fut interrompu par l'arrivée du professeur de métamorphose.

—Professeur Potter, Severus ! appela-t-elle. Le professeur Dumbledore souhaite nous parler dans son bureau.

— Très bien, allons-y de suite !

Jessy s'excusa auprès de son interlocutrice et se dirigea en compagnie des deux professeurs au deuxième étage pour emprunter le passage à côté de la gargouille.

Il était sur le point de toquer à la porte du bureau quand il entendit une voix familière à l'intérieur. Il frappa et attendit que le Directeur les invite à entrer.

— Entrez !

— Professeur… Léo ? s'étonna Jessy.

— Bonjour, Jess' ! Désolé de n'avoir pas pu rester la dernière fois. Je te dois des explications.

— En effet ! clama-t-il en s'avançant vers lui.

— Léo est ici pour nous apporter son aide, les renseigna Dumbledore. La menace des démons ne peut plus être prise à la légère. Sans connaissance dans le domaine, nous ne pourrons pas nous protéger efficacement.

— Kyle aurait dû vous informer sur ce que nous avons découvert sur les démons, mais pour une raison qui m'échappe, il est parti. Je le connais depuis longtemps et il est très à cheval sur les règles de confidentialité. Il se borne aux ordres qu'on lui donne. Nous avons découvert le nom du démon en cause. Il s'appelle Balthazar : il sévit dans le monde humain depuis le début du vingtième siècle. Pendant longtemps, nous n'avons jamais pu suivre ses activités ; il excelle dans le camouflage. Nous supposons qu'il se cache parmi les humains non magiques à défaut de pouvoir infiltrer les sorciers, mais l'information n'est pas vérifiable. Un ancêtre de tes sœurs à tenter de le combattre, mais en est mort.

— Les démons seraient-ils immortels ? s'inquiéta Minerva.

— D'après certaines légendes, les plus puissants peuvent vivre des milliers d'années, à moins que nous les tuions. Seulement, certains sont bien protégés et parfois, nous avons recours à des sorts d'enfermement quand rien d'autre ne les atteints.

— Comment le reconnaître ? s'enquit Rogue.

— J'ai une image de sa forme démoniaque, dit-il en montrant un dessin du démon rouge, malheureusement, personne ne l'a jamais vu sous sa forme humaine. Il peut être n'importe qui.

— Explique-moi une chose : quel est ton rôle dans tout ça ? Vous êtes quoi au juste tous les deux ? exigea Jessy.

— Nous sommes des Êtres de lumière – des anges gardiens si tu préfères. Notre rôle est de veiller sur certains sorciers et sorcières qui font le Bien dans le monde ainsi que des humains non magiques qui sont destinés à devenir des Êtres de lumière. Nous les protégeons et les guidons. Je veille sur tes sœurs depuis qu'elles ont pris possession de leur pouvoir. Par extension, je te propose mon aide pour la bataille qui se prépare. Il est temps que tu maîtrises tous tes pouvoirs et je suis là pour t'y aider.

— Alors c'était donc vrai ! J'avais fini par arriver à cette conclusion grâce à Severus, mais je ne pouvais pas le prouver. Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ?

— Je ne voulais pas attirer ton attention sur cette part de toi que tu ne t'expliquais pas. Comme tu n'avais jamais rencontré l'un d'entre nous auparavant, je voulais te protéger de ce pouvoir qui sommeille en toi. Tant que tu l'utilisais peu, ça ne posait pas de problèmes, mais le professeur Dumbledore vient de m'expliquer que tu te retrouvais sans forces après un usage plus conséquent de ton pouvoir.

— Je suis donc comme vous ? Un ange ? Ou plutôt un demi-ange ?

— Tu possèdes nos pouvoirs, mais tu restes humain et mortel. Ce n'est pas de la magie, mais de l'énergie céleste que tu utilises. Elle te permet de faire fi des lois de la magie comme t'éclipser hors de Poudlard ou passer n'importe quelle protection magique incognito, ce qui peut faire de toi un très bon cambrioleur. Tu dois aussi avoir le don de guérir avec tes mains ; c'est le pouvoir de base de tout être de lumière pour sauver nos protégés en cas de problèmes. Pour tuer les démons, même si l'ancienne magie t'y aide grandement, le pouvoir céleste t'apporte plus de puissance. C'est cette partie qui t'indispose. La source qui nous alimente est l'univers qui nous entoure. Elle est infinie ! Pour nous qui ne sommes pas humains, utiliser ce pouvoir ne nous pose aucun problème, mais pour toi, cette énergie, si elle n'est pas contrôlée, absorbe tes forces et peuvent te laisser sans défenses. Ta faiblesse est d'être né humain et sorcier et d'avoir hérité de nos capacités ; une combinaison de pouvoir la plus redoutée et aussi la plus convoitée par les forces du Mal.

— Et c'est donc ce pouvoir que les démons recherchent ?

— Tout comme Voldemort, ajouta Dumbledore.

— Mais je ne comprends pas : comment sont-ils tous au courant de mon existence ?

— Les démons ont des enchanteresses qui lisent l'avenir dans les étoiles. Elles ont donc facilement interprété les signes qui ont annoncé ta naissance. Tout ce qu'elles ignoraient, c'est comment te reconnaître. Elles ne peuvent que voir des événements, des lieux… la première guerre contre le Mage Noir était l'une des interprétations.

— Très bien, mais pour Voldemort ? Il n'avait pas les moyens de lire l'avenir ?

— Il existe une Prophétie. Celle par laquelle ton cousin est lié, enchaîna Dumbledore.

— Quoi ? La prophétie qui concerne Harry ? C'est absurde ! Pourquoi Harry serait mêlé aux démons ?

— Harry est lié à Voldemort par le sortilège interdit auquel il a survécu. Elle a été annoncée deux ans avant sa naissance. Il n'existe aucune Prophétie te concernant directement, mais tu apparais dans celle de Harry.

— Où se trouve-t-elle ?

— Là où tout sorcier se rend au moins une fois dans sa vie, mais dont personne ne pensera à la chercher. Cachée parmi tant d'autres.

— Peut-on au moins connaître son contenu ?

— Je sais juste qu'elle annonce l'avènement d'un pouvoir qui influencerait des choix et décidera de l'avenir du monde. Elle n'a aucun intérêt pour notre problème actuel.

Jessy resta sceptique sur le peu d'intérêt que Dumbledore porte à la prophétie. Quelque chose lui avait échappé, mais il décida qu'il ferait le point plus tard.

— Je sais par Drago que Voldemort est au courant pour moi, mon lien avec Harry et bien sûr ce que je représente.

— Voilà une nouvelle plutôt fâcheuse, dit Dumbledore.

— Toujours est-il qu'il te faut un entraînement adapté pour pallier à tout ce qui va te tomber dessus d'ici peu. Appelle-moi quand tu auras un moment de libre. Dis mon nom à haute voix et j'apparaîtrais où que tu sois.

— Je te remercie… Au fait, Léo, ma mère est donc un Être de lumière ?

— Non, elle ne l'est pas.

— Quoi ? Mais tu viens de dire que j'avais les mêmes pouvoirs que vous !

— Pour votre bien à tous les deux, oublie ça ! (Il reçoit un appel) Navré, je dois m'en aller.

— Non, Léo ! Attends ! (Léo disparaît) Aaaaahhhhhhh ! ragea Jessy, en tournant sur lui-même, les mains sur la tête.

— Je vous comprends. Quand vous pensez avoir enfin la réponse et qu'elle vous échappe encore…, compatissait le Directeur d'un demi sourire.

— Vous êtes un drôle de personnage ! annonça Minerva. Je n'avais jamais vu autant de mystère autour d'une personne.

— On sait déjà que vous avez un lien avec ces anges et on peut enfin expliquer la sources de vos pouvoirs.

— Eh vous ? Vous étiez au courant ? dit Jessy à Dumbledore.

— Pour votre mère, dès notre première rencontre, je me doutais qu'elle n'était pas une simple moldue et j'ai pensé, tout comme vous, qu'elle faisait partie des Êtres de lumière comme Léo. De toute évidence, nous avions tort tous les deux. Je crois que tout ceci est bien plus compliqué qu'il n'y paraît, mais un jour, nous connaîtrons la vérité.

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Le lundi soir, Harry et Jessy répétaient encore la chanson qu'ils devaient tous les deux interpréter au concert de juin. Avec toutes les interruptions et accidents qui s'étaient enchaînés, ils avaient pris du retard. Harry ne se débrouillait pas si mal. Il butait encore sur certaines intonations et quelques phrases oubliées, sans parler de la chorégraphie qu'il devrait faire. Mais dans l'ensemble, ils pensèrent être prêts le jour J.

Alors que Harry était en train de faire ses gammes, quelqu'un frappa à la porte.

— Entrez, lança Jessy.

Quelle ne fut pas leur surprise quand ils virent entrer Drago Malefoy.

— Euh, désolé de vous interrompre.

— Tu souhaites me parler, Drago ?

— Non, en fait… je me demandais si je pouvais juste rester là à écouter.

Harry rougit à cette idée. Il ne se sentait pas prêt à avoir un public. D'ailleurs, il eut beaucoup de mal à chanter juste par la suite. À la fin du cours, Harry voyait que Drago semblait songeur, limite angoissé. Il jeta un œil à son cousin qui semblait en venir à la même conclusion.

— Drago ? Souhaites-tu nous informer de quelque chose ? l'interrogea Jessy.

— Non … enfin, oui. J'aimerais vous aider… contre les démons. J'en ai assez d'être lâche. J'ai pris ma décision : je veux faire quelque chose de bien dans ma vie.

— Voilà une bonne nouvelle ! Si tu es prêt à combattre à nos côtés, je dois tout te dire sur les démons, sur moi… Tu me jures que tu n'en parleras à personne ? C'est très important.

— Heu… Jess' ! Tu es sûr de toi ? hésita Harry.

— Oui, je pense que je peux lui faire confiance.

— Je te promets que je ne dirais rien, jura Drago J'en ai assez de tous ces complots, et je ne sais plus quoi dire à mon père sans lui révéler que je ne veux pas être manipulé par Vous-savez-qui.

— Drago, n'aie pas peur de dire son nom, l'apaisa Jessy. Et concernant ton père, je ne peux pas te soustraire à lui, tu es encore mineur, mais tu auras mon soutien pour alléger ce fardeau.

Pendant toute l'heure qui suivit, Jessy lui expliqua, ainsi qu'à Harry, ce qu'il savait sur lui-même et donna plus de détails à Drago sur les démons, leurs intentions, la prophétie, la visite de Léo…

— Donc, si je comprends bien, tu es très puissant, tu pourrais même tuer Vol… Voldemort ?

— Rien est moins sûr ! Il aurait dû mourir en recevant l'Avada Kedavra. Ce n'est pourtant pas le cas. Je doute que le tuer soit simple, tant que nous ne saurons pas ce qui lui a permis de rester en vie. Il est cependant loin d'être immortel. Ni même Balthazar. Tout le monde a un point faible. Il nous suffit de le trouver.

— Et la Prophétie, Jess' ? De quoi elle parle ? demanda Harry. Ça fait un moment qu'on en parle et je n'en sais toujours rien.

— Tout comme moi ! L'idéal serait d'aller la chercher là où elle se trouve et je suis prêt à parier qu'elle est au Ministère de la magie, suggéra Jessy. Dumbledore m'a dit que la prophétie parlait d'un pouvoir qui influencerait l'équilibre du monde. Il est resté vague sur le sujet et m'a juste dit qu'on n'avait pas besoin d'en savoir plus. Pourtant, je suis certain qu'elle pourrait nous révéler quelque chose d'important.

— C'est tout lui ! grogna Harry. À chaque fois, il nous cache des informations sous prétexte qu'on n'est pas prêt à entendre la vérité ! Et après on se retrouve dans les ennuis jusqu'au cou.

— Tu sais, Harry ! Je suis d'avis que lors des prochaines vacances, nous allions faire un petit tour au Ministère de la magie.

— Jess' ! C'est une idée que j'adore ! approuva Harry.

— Attendez ! On n'entre pas au Ministère comme ça. Il faut des autorisations et je suis prêt à parier que l'endroit où se trouve cette prophétie n'est pas accessible au public, s'inquiéta Drago.

— Oh, je n'en doute pas un seul instant. Ça te tente une petite virée avec nous ?

— Vous n'êtes pas sérieux tous les deux ! On va se faire prendre ! clama Drago.

— Drago, on voit bien que tu ne sais pas encore tout ce que peut faire Jessy. Crois-moi ! On va y arriver !

— Mais vous ne savez même pas où elle se trouve exactement !

— On y songera plus tard. Alors, tu es des nôtres ?

Drago se tritura les mains. Il était divisé entre la peur des représailles de son père et l'adrénaline de l'aventure.

— D'accord ! J'en suis ! se résolut Drago. J'espère vraiment que vous savez ce que vous faites !

— Très bien ! Dans une semaine, ce sont les vacances. Nous irons le mardi suivant. D'ici là, ne lâchez rien, sinon notre plan tombera à l'eau.

— Compris ! dirent en chœur les deux garçons.

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Kyle était retourné dans les Cieux. Il avait hésité à rapporter aux Fondateurs ce qu'il savait sur l'homme qui pouvait changer le destin de l'Humanité. Il avait reçu l'ordre de l'éliminer s'il présentait une menace. Cependant, en le sondant, il s'était rendu compte que le jeune sorcier était entièrement tourné vers le Bien – d'ailleurs, ses actions en témoignaient. Il n'avait pas souhaité en discuter avec Léo, beaucoup trop impliqué avec le jeune homme. Il préférait rester objectif et laisser ses supérieurs décider ce qu'il convenait de faire. Pourtant, la menace avec les démons se faisait plus grande et il était de son devoir de prévenir une guerre imminente pendant qu'il en était encore temps.

Il se rendit auprès du grand Conseil pour leur rapporter ses observations.

— Je tenais à vous avertir que j'ai retrouvé l'homme que tous recherchent. C'est un sorcier de sang mêlé. Son pouvoir est loin d'atteindre le niveau que tous convoite, mais j'ai décelé un grand potentiel en lui. Le jour où il développera complètement ses pouvoirs, il dépassera même le pouvoir des trois des sœurs Halliwell

— Est-il un danger pour notre communauté ? demanda l'un d'eux.

— Je ne le pense pas. Il est ouvert à son prochain et n'hésite pas à s'impliquer dans une bataille pour protéger son entourage. Cependant, il est jeune et inexpérimenté. Un âge très influençable !

— À ton avis, est-il une menace ou un espoir ?

La question surprit beaucoup Kyle. D'habitude, les Fondateurs décidaient en général d'éliminer dans l'œuf toute personne qui pourrait détruire l'équilibre du monde, même s'il n'avait pas encore fait quoi que ce soit. Devait-il le condamner ou lui laisser une chance de faire ses preuves ? Il connaissait bien Léo et il était sûr qu'il n'aurait pas eu une si haute estime de lui s'il croyait que son destin était néfaste. Il devait lui faire confiance.

— Je pense qu'il serait un atout. Il pourrait bien être le seul qui nous sauvera. Si nous le tuons maintenant, rien ne dit que les démons abandonneront leur attaque sur la Terre.

Les Fondateurs discutèrent entre eux, laissant Kyle en attente de leur décision finale. Si jamais ils décidaient de le tuer, il irait en avertir Léo. En son for intérieur, il était persuadé que sa mort n'apporterait rien de bon.

Les Fondateurs lui firent face et lui annoncèrent leur décision.

— Nous avons décidé d'envoyer Odin le rencontrer. S'il est aussi Bon que tu le dis, alors nous déciderons de son avenir. Dans le cas contraire, nous l'éliminerons.

— Vous êtes seuls juges, dit Kyle en s'inclinant puis il s'éclipsa.

Kyle était assez confiant du résultat et c'est en toute innocence qu'il alla retrouver Léo chez les Halliwell.

.

Prue et Piper préparaient une série de potions anti-démons. Plusieurs jeunes femmes avaient été capturées dans le but de les transformer en mauvaises sorcières. La prémonition de Phoebe les avait averties qu'elles avaient jusqu'à minuit pour les sauver. Phoebe et Léo cherchèrent dans le Livre des Ombres une formule qui pourraient détruire la Prêtresse.

Ils se retrouvèrent tous dans le salon.

— Prêtes les filles ? demanda Léo.

— Oui ! lancèrent-elles.

Léo utilisa son pouvoir pour les transporter jusqu'au repaire de la Prêtresse et des démons qui la protégeaient.

En les voyant apparaître, les démons attaquèrent aussitôt. Prue dévia la boule de feu qui fonçait sur elle et courra directement vers un démon. Elle lévita et décocha un violent coup de pied qui l'éjecta au loin.

Phoebe jeta une fiole contre un autre démon qui explosa. Piper en figea un, mais ne vit pas celui qui arriva par-derrière. En voyant sa sœur en danger, Prue projeta son image astrale à côté du démon.

— Eh ! Oh ! Je suis là ! l'exhorta-t-elle.

Le démon lui jeta une boule de feu qui traversa l'image. Le temps qu'il comprenne ce qui se passait, Phoebe lui lança une potion et mourut comme les autres.

Ils descendirent dans les profondeurs de la caverne où se trouvaient la Prêtresse et les prisonnières.

— Crois-tu qu'on a tué tous les démons du coin, s'inquiéta Phoebe.

— Je ne sens pas d'autres présences, révéla Léo.

Ils arrivèrent dans la grotte principale éclairée par une lueur jaune. Les prisonnières se trouvaient attachées au mur et la Prêtresse incantait une formule.

— Relâchez-les, clama Prue.

— Les sœurs Halliwell ! Je me doutais bien que vous viendriez. Vous allez rejoindre les autres sorcières et vous travaillerez pour moi.

— Compte là-dessus ! se moqua Piper. C'est plutôt nous qui allons t'éliminer.

Les trois sœurs se mirent à incanter une formule :

« Pouvoir de lumière

Magie blanche,

Conduit cette prêtresse

Dans l'enfer éternel »

La Prêtresse disparut dans le néant.

— Bien joué les filles ! Je me charge de les ramener toutes chez elles, dit Léo.

Plus tard dans la soirée, les filles étaient enfin à la maison. Phoebe eut juste le temps de s'asseoir sur le canapé quand elle fut prise par une nouvelle prémonition.

— Phoebe ! Qu'est-ce que c'est ? Un autre démon ? s'inquiéta Piper.

— Non, c'est Jessy ! Je le vois aux prises avec un homme qui tente de le tuer.

— Est-ce que tu sais quand ça se passera ? Un lieu ?

— Il fait nuit et je vois des immeubles. Je pense que c'est à Londres.

— OK, je l'appelle !

Quelques instants plus tard, Jessy décrocha.

— Jessy ! C'est Prue ! Comment vas-tu ?

— Très bien ! Il doit être tard chez toi, pourquoi tu m'appelles ?

— Phoebe a eu une prémonition te concernant. Elle te voit te battre contre un homme. Ça se passe la nuit et très probablement à Londres.

— Elle m'a vu mourir ?

— Non, mais il doit être suffisamment dangereux pour qu'un tel risque soit possible.

— D'accord, je ferais attention. J'éviterais mes escapade nocturnes pendant un moment.

— Tant mieux, mais reste sur tes gardes, on ne sait jamais. À bientôt !

Bon, apparemment, ce n'est pas pour ce soir. Il se peut que ta prémonition se réalisera plus tard. En tout cas, nous ne pouvons rien faire de plus pour le moment. Allons nous coucher.

Le lendemain, elles prenaient toutes leur petit-déjeuner dans la cuisine. Léo arriva de bonne heure pour passer un peu de temps avec Piper.

Tout à coup, Kyle apparut devant eux.

— Oh, Kyle ! Que fais-tu ici ? demanda Léo.

— Je voulais te prévenir que j'ai découvert que ton ami Jessy possédait un puissant pouvoir. Je ne t'avais pas dit que les Fondateurs m'avaient demandé de retrouver celui que les démons recherchaient. J'en ai référé aux Fondateurs qui vont statufier sur son sort. J'ai été assez élogieux en sa faveur et je pense qu'ils vont le mettre sous leur protection pour nous aider à vaincre les démons. Odin doit s'occuper des derniers détails en le rencontrant.

Pendant tout le monologue de Kyle, Léo avait pâli de plus en plus et l'effroi qu'il ressentait était bien pire que toutes les mauvaises nouvelles qu'il avait connues jusque-là.

— Qu'as-tu fait, Kyle ! Si je t'ai dis qu'il fallait le laisser le paix, c'est parce que sa vie serait en danger. Si les Fondateurs découvrent ce qu'il est vraiment, ils vont le mettre à mort sur le champ !

— Quoi ? Mais non voyons ! Je l'ai sondé et c'est un jeune homme formidable ! Il sera un allié de taille contres les démons. Il n'y a aucune chance qu'il lui arrive quoi que ce soit si on le protège.

— Tu n'as rien remarqué d'étrange dans ses pouvoirs ? indiqua Léo.

— Tu parles de sa manière de s'éclipser comme… Attends Léo, tu ne vas pas me dire que l'un d'entre nous a enfreint l'interdiction suprême ? comprit Kyle.

— Tu es loin d'imaginer la gravité de la situation ! Nous devons tout faire pour qu'Odin ne le rencontre pas ou je ne donne pas cher de sa peau !

— Vous pensez que c'est la prémonition que j'ai eu hier ? s'épouvanta Phoebe.

— Quelle prémonition ? s'enquirent Léo et Kyle.

— J'ai vu un homme se battre contre Jessy. À Londres pendant une nuit. Je pensais que c'était un démon.

— S'il s'agit de Odin, alors ça voudrait dire qu'on ne pourra pas empêcher la confrontation. Il est le plus puissant et le moins tolérant des Aînés.

— J'ai appelé Jessy, mais il n'a pas prévu d'aller en ville donc on ignore quand ça se déroulera, avoua Prue.

— J'ai prévu de l'entraîner à développer ses pouvoirs. Si jamais il doit se battre contre Odin, il aura plutôt intérêt à être en pleine mesure de ses forces pour avoir une chance de s'en sortir.

.

Un dimanche matin, Harry, Jessy et Drago se retrouvèrent dans le couloir du septième étage.

Jessy avait décidé d'entraîner Harry. Celui-ci commençait à bien se débrouiller avec les sorts de bases de l'ancienne magie et il voulait lui en apprendre davantage pour être préparé pour leur excursion au Ministère. Drago les avait rejoints. Il était curieux d'en voir plus et espérait secrètement qu'il veuille bien lui apprendre à utiliser ce pouvoir qui l'avait fasciné lors du combat au sous-sol du château. Ils avaient décidé de se rendre dans la Salle sur Demande pour être tranquille et éviter de se faire trop remarquer. L'ancienne magie avait le désavantage d'être versatile. La contrôler demandait une maîtrise qui n'était pas à la portée d'un débutant.

Avant de pénétrer dans la salle qui contenait tout ce qu'il fallait pour l'entraînement, Jessy appela Léo comme promis.

— Léo !

Il apparut dans une gerbe de lumière dorée.

— Bonjour, Léo ! Comme tu me l'as demandé, j'ai quelques heures de disponible. Avec les garçons, on a prévu de consacrer du temps à l'apprentissage de l'ancienne magie.

— Jess' ! J'ai de mauvaises nouvelles.

— Oh, non, pas encore ! Entrons dans la salle pour qu'on soit à l'abri des oreilles indiscrètes… Alors raconte !

— Dans la hiérarchie des anges, nos supérieurs, les Fondateurs, veillent sur l'équilibre du monde et nous confient nos missions. À cause de Kyle, ils vont envoyer le plus puissant d'entre eux pour te rencontrer et je crains que votre rencontre ne se termine fatalement pour toi.

— Tu parles de la prémonition de Phoebe, j'imagine. J'ai dit à Prue que je ne comptais pas faire de sorties nocturnes, mais je dois me rendre à Londres pendant les vacances scolaires. Donc, que dois-je faire pour m'y préparer si jamais je le rencontre ?

— Je suppose qu'il est inutile de te convaincre d'y renoncer. Ça me laisse une semaine pour t'apprendre à maîtriser la totalité de tes pouvoirs. Tu es doué, ça ne devrait pas te poser de problème vu que tu les connais déjà.

— Très bien, mais avant je lance l'entraînement de Harry.

Harry et Drago avaient suivi l'échange avec beaucoup d'inquiétude. Ils venaient d'ajouter à la liste de leurs ennemis, les Fondateurs qui eux, seraient prêt à tuer Jessy. Harry avait peur de perdre son cousin qu'il pensait intouchable. Il avait commencé à formuler le vœu de vivre avec lui à sa majorité et de passer beaucoup de temps ensembles. Il se jura de le protéger et se battra contre quiconque lui veut du mal.

— Bon, je vais te montrer comment amplifier ton sort de manière à ce que ton adversaire reçoive suffisamment de dommage pour l'affaiblir, enseigna Jessy.

Drago, assis sur un bureau, observa chaque détail.

Jessy ferma les yeux et se concentra. Une lumière commença à ondoyer autour de lui, comme des filaments qui voleraient au gré du vent. Puis la lumière se réduisit pour être absorbé par les mains du professeur. Le long de ses bras, on voyait les mouvements de la lumière qui continuait d'affluer. Une fois que les globes de lumières éblouissantes étaient formées, Jessy leva les bras et cibla le mannequin d'entraînement. Sans qu'il dise quoi que ce soit, les projectiles s'éjectèrent et foncèrent sur l'obstacle qui se pulvérisa.

— Ouah ! C'est génial ! acclama Drago. Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir en faire autant !

— Viens, Harry ! À toi d'essayer !

Harry prit sa place pendant qu'un autre pantin apparut. Il fit exactement les mêmes gestes que son cousin. La lumière se concentra, mais beaucoup moins forte. Il lança ses boules d'énergie qui brûlèrent le mannequin.

— C'est pas très réussi, se plaignit Harry.

— Je dirais plutôt que c'est un bon début.

— Oui, mais je ne serais jamais aussi fort que toi.

— Nous sommes de la même famille, Harry. Tu possèdes ce don alors je suis persuadé que tu deviendras aussi fort que moi. Nous les Potter, on se sert les coudes, le motiva Jessy.

— Et moi ? demanda Drago. Vous pensez que je l'ai ? Je viens d'une longue lignée de sangs purs.

— Peut-être si à la source tes ancêtres utilisaient l'ancienne magie. Et à condition qu'elle n'ait pas disparu entre temps. Mais il arrive que ce don saute plusieurs générations.

— J'aimerais essayer.

— Mmm… D'accord ! À une seule condition : que tu l'utilises pour faire le Bien. Ne le mets jamais au service de Voldemort, sinon, je te donnerais une bonne correction, l'avertit-il.

— Je promets ! se réjouit Drago. Qu'est-ce que je dois faire ?

Jessy lui donna le même exercice qu'à Harry à ses débuts.

Une fois leurs tâches définies, Léo apprit à Jessy différentes techniques qui lui permettront d'augmenter sa puissance et sa résistance.

Ils s'entraînèrent chacun de leur côté : Drago pour se prouver qu'il faisait partie des élus, Harry pour se donner les moyens de se défendre contre Voldemort et Jessy pour prendre possession de la totalité de ses pouvoirs afin d'être capable de protéger tous ceux qu'il aime.