Harry Potter et la lumière infinie

Chapitre 9 : Rencontre fatale

6960 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/01/2017 16:49

Chapitre 9 : Rencontre fatale



En entrant dans la Noble et Très Ancienne demeure des Black, Harry et Jessy furent surpris de trouver Kreattur dans le hall, mais en voyant Sirius à quelques pas derrière lui, le jeune Gryffondor jeta son sac à terre et, bousculant l'elfe de maison comme s'il ne l'avait pas vu, se jeta dans les bras de son parrain qui fut heureux de retrouver son filleul.

— Bienvenue à la maison !

— Sirius, tu m'as manqué.

Jessy resta là, à fixer l'étrange créature qui marmonnait des mots inintelligibles desquels filtraient traître, vermine… Aussi peu accueillante fut-elle, il s'accroupit devant elle et la fixa avec beaucoup d'intérêt. Lors de sa précédente visite l'été dernier, il ne l'avait pas vu, peut-être cachée quelque part dans la maison.

— Salut toi ! Qu'est-ce que tu es au juste ?

Kreattur le regarda, surpris que quelqu'un lui montre de l'intérêt. Ses yeux se plissèrent, méfiant.

— Ne t'occupe pas de lui, c'est Kreattur, l'elfe de maison qui sert ma famille. Ignore-la et elle en fera de même, dit Sirius.

— L'ignorer ? Pourquoi ferais-je une chose pareille ? lui répondit-il, reportant son attention sur cet être qui le détaillait sans vergogne. Je le trouve fascinant !

— Fascinant ? s'étrangla Sirius. Qu'est-ce que tu trouves d'intéressant chez lui ?

— Eh bien, dit-il, je pensais que les elfes ressemblaient plus aux humains, mais apparemment, ce n'est pas le cas.

— Tu lis trop de livres de fantaisie, dit Harry. Les Moldus ont beaucoup d'imagination, mais leur vision des créatures magiques est quelque peu embellie.

Jessy se leva et s'avança vers eux.

— Pourquoi s'habille-t-il d'une taie d'oreiller, ne peux-tu pas lui donner une tenue plus décente ?

— Surtout pas ! Si je lui donnais ne serait-ce qu'une chaussette, je lui rendrais sa liberté et il est hors de question qu'il s'en aille, surtout à cause de tous les secrets révélés ici !

— Attends, tu es en train de me dire que les elfes sont en esclavage ? s'écria Jessy, passablement scandalisé de savoir que les sorciers exploitaient des êtres pensants.

— Jess', par pitié, tu ne vas pas rejoindre l'association de défense des elfes d'Hermione ? le supplia Harry.

— Harry, c'est inhumain ! Les Moldus ont maltraité les gens différents pour des raisons semblables et je sais de quoi je parle, je viens d'un pays qui a exploité le peuple noir avant de le libérer, il n'y a que quelques décennies. Cet elfe est doué d'intelligence et donc devrait jouir de liberté comme tous les êtres vivants.

— Quelle liberté ? Les elfes sont heureux de nous servir. Si nous leur rendions leur liberté, ils pourraient en mourir, se moqua Sirius.

— Oui, enfin, mis à part Dobby, l'elfe des Malefoy dont je t'ai parlé. C'est bien le seul que je connaisse qui a désobéi à sa famille et qui est heureux d'être libre, mais il reste une exception, ajouta Harry.

— Je ne suis pas d'accord avec vous et je pense qu'il mérite un peu plus de considération.

— Fais comme tu veux, mais tu verras que tu le détesteras autant que moi quand tu te rendras compte qu'il te fera des coups tordus derrière ton dos, termina Sirius.

Le repas du soir était animé. Harry et Jessy lui racontèrent tout ce qui s'était passé à San Francisco. Kreattur leur servit le repas et Jessy le remercia systématiquement devant un Sirius amère.

— Donc, tes sœurs sont des sorcières. Dumbledore n'a pas voulu te laisser sans surveillance. Je m'étonnais aussi qu'il t'ait envoyé chez des Moldus sans défense.

— Je ne sais pas si c'était une aussi bonne idée en fin de compte quand on voit ce que j'ai déclenché en jouant les bons samaritains.

— Ce n'est pas de ta faute.

— Qui aurait pu deviner qu'il existait un troisième monde bien plus inquiétant. De toute façon, nous ne pouvons rien faire à l'heure actuelle. Laissons faire le ministère de la magie, ça les changera de s'occuper d'autres choses que de ma petite personne, se moqua Sirius.

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Jessy se changea dans la chambre qui appartenait autrefois au jeune frère de Sirius, Régulus. Elle était sombre et plutôt austère pour le jeune homme qui y vivait autrefois. Il ne comprenait pas les goûts des sorciers pour un style très ancien d'un autre temps. À comparaison, les Moldus se tournaient vers un avenir plus moderne en perpétuelle évolution. D'ailleurs les sœurs Halliwell évoluaient dans ce même monde.

Allongé dans le lit, il s'apprêtait à s'endormir quand un grincement sur le plancher le mit sur le qui-vive.

— Qui est là ? appela-t-il.

— Monsieur Potter est gentil. Monsieur Potter est précieux. Il doit se méfier des ombres qui le suivent, susurra le vieil elfe de maison.

— Kreattur, de quoi parles-tu ? lui demanda-t-il en se redressant.

L'elfe de maison se balança d'une jambe sur l'autre, regardant autour de lui comme s'il avait peur d'en avoir trop dit.

— Monsieur Potter ignore-t-il ce qu'il est ? Je le ressens. Les sorciers sont ignorants. Les autres savent. Le monde court un grave danger.

Kreattur est sur le point de s'en aller. Jessy, troublé par ces révélations, sortit du lit et vint s'accroupir devant l'elfe.

— Kreattur, dis-moi ce que tu sais sur moi, s'il te plaît. J'ai besoin de savoir !

— Les secrets doivent rester secrets, pour votre bien.

Jessy ne put l'interroger davantage, il disparut d'un claquement de doigt. (Quoi qu'il fasse, il ne le reverra plus pendant tout le reste de son séjour.) Ses explications étaient un peu trop nébuleuses et obscures pour en comprendre toute la portée et décida de garder cet échange de côté.

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Le lendemain, Remus Lupin arriva de bonne heure. Il prit son petit déjeuner en même temps que toute la maisonnée.

— Pour le moment, le ministère n'a toujours pas trouvé de solutions pour résoudre le problème du temps.

— Et qu'en est-il de la mort des Moldus ? demanda Jessy.

— Pour être franc, ça n'intéresse pas du tout Fudge qui ne voit aucun lien avec les intempéries.

— En d'autres termes, il va falloir que je me débrouille avec la police, marmonna-t-il à lui-même.

— De quoi parle-t-il ? demanda Remus à l'assemblée.

— Ah oui, tu n'es pas au courant : Jessy défend la veuve et l'orphelin chez les Moldus, expliqua Sirius.

— Voilà une nouvelle qui n'est pas anodine. Il va falloir que vous m'expliquiez tout ça.

Pendant que Jessy expliqua ses actions dans le monde moldu, Harry réfléchissait sur la révélation que Grand-mère Halliwell lui avait dite.

— Prophétie, lâcha-t-il.

— Quoi ? releva Remus. Que viens-tu de dire ?

— Grand-mère Halliwell a parlé d'une prophétie me concernant.

— C'est ridicule, il n'existe rien de -

— Elle a dit de t'en parler, dit-il en fixant Sirius coupant Rémus, et que tu faisais partie de l'Ordre du phœnix fondé par Dumbledore.

— Harry, avant tout, tu dois savoir que lors de la guerre contre Voldemort et les mangemorts, nous ne savions pas vers qui nous tourner. Le ministère était infiltré et il y eut beaucoup de morts. Dumbledore a créé l'Ordre du phœnix dans le but de rassembler des informations et nous préparer à la guerre qui s'annonçait. Maintenant que Voldemort est revenu, il a de nouveau reformé le groupe.

— Je veux en faire partie ! clama Harry.

— Harry, avisa Rémus, tu comprendras que tu es trop jeune pour prendre part à la nouvelle guerre qui s'annonce. Tes parents n'auraient certainement pas voulu que tu t'exposes au danger, s'ils avaient été là.

— Mais ils ne sont pas là, trancha-t-il. Je pense que j'ai été bien plus mis en danger que n'importe qui depuis le jour où je suis entré à Poudlard et je suis toujours là.

— Coup de chance, lança Jessy. Tu as jusqu'à l'année dernière toujours eu de l'aide. C'est toi-même qui l'a dit. Pourtant, je suis persuadé que tu es capable de te battre contre Voldemort. Tes aptitudes l'ont démontré. Et je ne suis pas ton professeur de défense pour rien, je sais ce que tu vaux.

— J'ai été également son professeur et même si je reconnais ses talents, ce n'est qu'un enfant… tenta Rémus.

— S'il reste bien entouré, il risque beaucoup moins, le coupa Jessy.

— Je doute que les autres soient d'accord.

— Peu importe les autres, soit vous nous acceptez dans l'Ordre, soit on fait bande à part, dans les deux cas, nous prendrons tous les risques nécessaires pour venir à bout de Voldemort, dit-il en lançant un clin d'œil à Harry.

— Vous êtes fous ! Vous n'avez pas idées de quoi vous parlez, protesta Rémus.

— Pour ma part, je suis d'accord que Harry et Jessy entrent dans l'Ordre. Ils peuvent être des alliés précieux.

Remus persifla, mais s'abstint de tout commentaire.

— Et concernant la prophétie ? les ramena Harry. Qu'en est-elle ?

— Il semblerait qu'il existe une prophétie qui se trouverait au ministère de la magie. J'en ignore les termes, mais elle te concernerait ainsi que tu-sais-qui.

— Y a-t-il un moyen pour en connaître le contenu ?

— Sûrement Dumbledore puisque c'est lui qui nous en a parlé, mais quant à le convaincre de nous en dire plus, ceci est une autre paire de manche, se désola Sirius. Par contre, il y aura une réunion dans trois jours avec tous les membres. Tu en reconnaîtras certains, Harry.

— Vous allez débattre de quoi ? s'enquit Jessy.

— Eh bien, figurez-vous qu'une nouvelle plutôt étrange nous est parvenu concernant une rencontre que tu-sais-qui a eu, il y a deux mois. Nous ignorons de qui il s'agit, ce que je sais, c'est que tu-sais-qui ne s'en est pas sorti indemne.

— Cela ne se serait-il pas passé la nuit du 6 novembre ? questionna Jessy.

— Oui, en effet, mais comment… ? s'étonna Rémus.

— C'est la nuit où j'ai fait un cauchemar sur Voldemort, répondit Harry.

— Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ? se fâcha Sirius.

— Désolé, mais vu ce qui s'est passé l'année dernière, je ne voulais pas qu'il t'arrive quelque chose. Et puis avec mon cousin à l'école, j'ai préféré lui en parler.

— Qu'as-tu vu ?

Harry leur raconta tout ce qu'il se rappelait de son rêve et fit de son mieux pour décrire l'homme, puis, à la lumière des derniers événements, une idée lui vint.

— Et si cet homme n'était pas un sorcier, mais un démon ?

— Les sorciers ne connaissent pas les démons, sinon, nous le saurions, lâcha Rémus.

— Pas forcément ! Harry a raison. Grand-mère Halliwell a dit que Voldemort a déjà eu affaire avec certains d'entre eux par le passé. Il est même possible que celui qui a attaqué Harry était à ses ordres.

— Je ne sais pas, avoua Sirius. Il reste des points à éclaircir, mais on en saura un peu plus lors de la réunion.

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Pendant les deux jours qui suivirent, Jessy et Harry reprirent leur entraînement pratique de l'ancienne magie. Sirius observa les échanges avec beaucoup d'attention. Il découvrait pour la première fois cette pratique que ses ancêtres utilisaient autrefois.

Sirius Black est issu d'une très longue lignée de sangs purs qui pratiquait une ancienne forme de magie très puissante. Cette pratique s'est arrêté au temps de ses arrière-grands-parents lors d'un événement qui laissèrent ses grands-parents orphelins à un très jeune âge. Cette magie se perdit au profit des baguettes qu'utilisent tous les sorciers à présent.

Le dernier survivant de cette famille n'avait donc jamais appris cette magie, cependant, il était expectatif des deux cousins qui l'utilisaient avec une facilité déconcertante.

Le troisième jour, les membres de l'ordre arrivèrent : Dedalus Diggle, Mondingus Fletcher, Kingsley Shacklebolt, Nymphadora Tonks, Arthur et Molly Weasley, Severus Rogue, Minerva McGonagall et Albus Dumbledore.

— Harry ! s'extasia Hermione qui sauta dans les bras du survivant.

— Salut, Harry ! Content d'être enfin arrivé.

— Ron, Hermione ! Je croyais que vous étiez partis en voyage à l'étranger.

— C'est vrai, répondit Hermione, mais Ron m'a prévenu qu'il allait venir ici avec ses parents pour une réunion de l'Ordre du phœnix et comme je savais que tu serais là, alors je n'ai pas hésité à écourter mes vacances.

— Tu connais l'existence de l'Ordre ? Depuis quand ?

— Depuis que mon père m'a dit qu'il y participait, répondit Ron. Disons qu'il a lâché l'info par inadvertance. T'imagines pas la tête que maman a fait ! Mais elle m'a dit qu'il nous serait interdit d'y participer.

— Tu n'aurais pas croisé Kreattur, par hasard ? demanda Jessy en descendant l'escalier. Ron, Hermione, je ne pensais pas que vous viendriez.

— Ils vont passer la fin des vacances avec nous et à propos de Kreattur, non, je ne l'ai pas vu. Pourquoi le cherches-tu d'ailleurs ?

— À cause d'un truc qu'il m'a dit… montez, il faut que je vous mette au courant de ce qui s'est passé à San Francisco et d'autres choses.

Harry avait toute confiance envers ses deux plus fidèles amis. Jessy raconta donc tout sur son compte, sa famille adoptive, les démons. Harry enchaîna avec la prophétie, l'Ordre du phœnix, son agression et ce que son parrain leur a révélé sur Voldemort.

— Ouah ! Tu es tout ça ! Tu veux bien me signer un autographe ? s'émerveilla Ron.

— Ron, sois un peu sérieux ! Franchement, tout ça n'est pas rassurant. Si effectivement il existe un homme plus puissant que vous-savez-qui, alors tout le monde, y compris les Moldus, courent un grand danger.

— Et pendant ce temps-là, ils font leur petite réunion sans nous, ragea Harry.

— Sirius va aborder le sujet avec Dumbledore. Si jamais il refuse, j'interviendrai, précisa Jessy.

— Fait gaffe de ne pas te faire virer. Ça serait dommage que tu nous quittes maintenant.

— Évidemment, il pourrait utiliser ce prétexte pour me garder à l'écart. Au pire des cas, on fait comme on a dit : on mène notre enquête de notre côté. Du moment qu'il n'est pas au courant de mes escapades nocturnes, ça devrait aller.

— Tu crois vraiment qu'il ignore ce que tu fais ? À mon avis, il est déjà au courant. Soit dit en passant, il ne t'en a pas empêché jusqu'à présent, s'étonna Hermione.

— Espérons en effet qu'il reste à l'écart.

— Les enfants ! Venez, nous allons passer à table, appela Mme Weasley.

Les trois amis regardèrent Jessy, un point amusé.

— Ravi d'être considéré comme un enfant, dit l'intéressé en roulant des yeux.

En descendant au rez-de-chaussée, Dumbledore, MacGonagall et Rogue étaient sur le point de partir.

— Professeurs, salua Jessy.

— Oh ! Jessy, Harry. Je me disais bien que nous aurions l'occasion de vous voir avant de partir. Votre voyage aux États-Unis s'est-il bien passé ?

— Très bien, d'ailleurs, Penny vous souhaite le bonjour, dit-il, un brin provocateur.

— Ah oui ?… Vous m'en voyez désolé.

Rogue et McGonagall regardèrent tour à tour les deux professeurs, ne comprenant pas leur étrange conversation.

— Il y a d'ailleurs certaines choses dont je dois m'entretenir avec vous.

— En effet, mais pas aujourd'hui. Venez à mon bureau lundi. Allons-y professeurs, il est temps de partir.

Ils quittèrent la maison.

— Et, c'est tout ? s'étonna Ron. Ça veut dire quoi tout ça ?

— C'est simple, il sait que je suis au courant pour les Halliwell et en mentionnant leur grand-mère, il s'attend à ce que je demande des explications. À mon avis, il n'avait pas pensé qu'on invoquerait la seule personne qui pouvait me parler de mon passé.

— Invoquer ? s'étonna Ron.

— Oui… Grand-mère Halliwell est décédée depuis plusieurs années.

— Ah, oui, normal ! J'invoque ma grand-mère à tous ses anniversaires, ironisa-t-il. D'ailleurs, rien que la semaine dernière…

— Et pour l'Ordre… ? demanda Harry, coupant le monologue de Ron.

— Je lui en ai parlé, le coupa Sirius qui apparut au pas de la porte. Venez, nous en parlerons tout en mangeant… En ce qui vous concerne, tous les trois, reprit-il, Dumbledore ne souhaite pas que vous vous impliquiez plus que nécessaire dans les affaires de l'Ordre vu que vous êtes trop jeunes.

— C'est n'importe quoi ! s'emporta Harry. Je suis la cible principale de Voldemort, comment pourrais-je ne pas être mêlé à tout ça !

— Je comprends ta frustration, Harry, je suis moi-même coincé ici sans pouvoir aider. Tout ce que je pouvais faire, c'est de proposer ma maison pour nos réunions secrètes. En ce qui concerne la prophétie, il ne souhaite pas t'en parler tant qu'elle reste bien protégée. Je te rassure, il a refusé d'en parler à quiconque. Tout ce que je sais, je te l'ai dit.

— Et en ce qui me concerne ? s'enquit Jessy.

— Il ne veut pas t'en écarter, mais tant que tu es professeur, il ne souhaite pas que tu t'en mêles. Il compte sur toi pour résoudre l'autre affaire qui concerne les meurtres de Moldus.

— Il sait ! clama Hermione. Il doit forcément savoir que tu enquêtes sur les meurtres et peut-être aussi sur tes antécédents. Ce qui est étonnant, c'est qu'il t'encourage à continuer. Se pourrait-il qu'il y ait un rapport entre les morts et les démons.

— Si c'est le cas, pour le moment, je ne vois pas le lien. Gageons que l'avenir qui se profile sera sombre.

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Tout comme il avait commencé brutalement, le climat stationnaire qui bloquait le pays au nord par le froid et au sud par la chaleur, reprit le cours normal de la saison hivernale, la nuit du 31 décembre.

La population qui fêtait le réveillon dans le sud du pays en tenue légère, furent brutalement surpris par la pluie glaciale qui évacua la chaleur en quelques heures. Au nord, le blizzard s'était arrêté et les congères fondaient rapidement.

Personne ne sut dire ce qui s'était réellement passé. Quelques sorciers avaient tenté de mettre à leur compte la réparation du temps, mais le mystère reste entier. Parmi les Moldus, il y eut en tout douze décès inexpliqués, induit à la déshydratation par les autorités.

Se trouvant à Londres, Jessy pouvait plus facilement répondre aux appels de l'Inspecteur Dawkins qui lui donnait des indications sur des affaires de disparitions, de meurtres ou participer aux interpellations plutôt difficiles, auxquelles la police pataugeait. Il découvrit que dans certains cas, des sorciers y étaient mêlés, jouant avec l'ignorance et la naïveté des Moldus pour leur jouer de mauvais tours. Dans ces cas-là, il se montra particulièrement inventif pour leur donner une correction qu'ils n'oublieraient jamais. Après tout, il ne craignait pas d'être dénoncé vu qu'il agissait toujours masqué et sans baguette.

La légende du Justicier Masqué qui protégeait les Moldus commença à s'ébruiter dans les colonnes de la Gazette du sorcier et dans Sorcière-Hebdo dont les sorcières raffolaient et notamment dans le Chicaneur qui livraient de folles théories. Les gros titres se multipliaient et de nombreux sorciers tentaient de deviner qui il était.

« Qui est ce célèbre Justicier Masqué qui joue les héros chez les Moldus ? »

« Américain ou Anglais ? »

« Sorcier ou Moldu hors du commun ? »

« Qui se cache derrière ce manteau et ce masque noir ? »

« D'où vient-il ? »

« J'ai pris mon petit-déjeuner avec le Justicier Masqué ! »

Jessy lisait les articles qui parlaient de lui avec un sourire en coin. Il se demandait jusqu'où il pouvait aller sans risquer de se trahir. Le fait de se servir de ses pouvoirs lors de ses interactions avec les sorciers sévissant chez les Moldus, allait-il se retourner contre lui ? En tout cas, il a toujours su échapper aux contrôleurs qui essayaient de déterminer de quel côté il était, pour le juger selon le code international du secret magique ou lui faire subir le sortilège d'amnésie pour qu'il reste de son côté de la frontière entre les deux mondes.

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En revenant à l'école, tous furent heureux de reprendre les cours dans un cadre plus accueillant. Pourtant, la période des examens approchant à grand pas, les cours avaient repris avec plus de pression sur les élèves.

Jessy monta l'escalier en colimaçon menant au bureau du Directeur. Les vacances de Noël furent riches en révélation et découverte. Il était temps de découvrir ce que Dumbledore savait.

— Ah, Jessy ! Venez, asseyez-vous ! dit le professeur Dumbledore. Avant de commencer, j'aimerais savoir tout ce qu'on vous a raconté.

Jessy partit sur sa conversation avec Penny Halliwell et ses sœurs, l'agression de Harry, omettant la partie où il intervenait en tant que Justicier Masqué.

— Bien. Je pense qu'il est temps que vous en sachiez un peu plus sur ce qui est arrivé à votre famille et sur vos capacités hors de commun.

— Vous savez ce que je suis ? enchaîna Jessy.

— Patience, je vais y venir. Laissez-moi vous raconter les faits tels qu'ils sont survenus. Je ne puis tout vous raconter, certaines choses devront attendre que votre mère vous en parle d'elle-même.

— (Jessy se leva brusquement) Ma mère est vraiment en vie ? s'écria-t-il.

— Doucement, mon cher. Je comprends votre vif enthousiasme et oui, votre mère est bien en vie, mais j'ignore où elle se trouve. Je ne l'ai pas revu depuis le soir du drame. (Jessy se rassit) Voldemort poursuivait deux objectifs : tuer celui qui pourrait le vaincre et manipuler celui qui le mènerait à une victoire assurée. Bien qu'il devinât pour Harry, il s'est attaqué à plusieurs familles pour trouver l'autre enfant qu'il cherchait parmi son entourage – vous en l'occurrence. À la différence de Harry qui fait l'objet d'une prophétie, votre cas est unique et sa seule piste résidait au fait qu'il y voyait un lien avec Harry. J'ai été étonné qu'il ait eu ce résonnement.

— Attendez, Penny m'a dit que vous m'aviez envoyé chez les Halliwell pour me protéger de Voldemort qui ignorait mon existence. Donc, qu'est-ce qui prouve que je suis cette personne ?

— En effet, il cherchait un pouvoir en particulier, mais personne ne savait qui le possédait. Moi-même, je n'en avais aucune idée jusqu'à ce que je rencontre votre mère auprès de son défunt mari et qu'elle me révèle son incroyable histoire. À ce moment-là, je me suis demandé comment Voldemort a-t-il seulement découvert qu'un tel pouvoir existait tant le secret était impossible à découvrir. Je l'ignore, mais je soupçonne un démon malintentionné utiliser le Lord pour son propre compte. Ils sont plutôt discrets et se mêlent rarement au monde des sorciers, mais n'hésite pas à créer des alliances, si nécessaires pour atteindre leur dessein.

— Ce qui nous ramène à ma première question, que suis-je ? L'elfe de maison de Sirius m'a tenu un discours incompréhensible (Jessy lui raconta ce que Kreattur lui a dit).

— Mmm… Il faut savoir qu'avant d'être des elfes de maison, ces créatures étaient les messagers d'autres maîtres qui vivaient parmi les Moldus. Quand ceux-ci ont disparu, ils se sont retrouvés livrer à eux-mêmes où nombreux ont été décimés par les Moldus jusqu'à ce que des sorciers les recueillent dans leur monde et deviennent ce qu'ils sont aujourd'hui, éternellement reconnaissant de les avoirs sauvés. Ils sont les gardiens de secrets si importants, fidèles à leurs anciens maîtres, qu'ils perpétuent la transmission de leur savoir de génération en génération jusqu'au jour où leurs Maîtres reviendraient les chercher. Je vous avoue qu'ils attendent pour rien, mais il ne faut jamais remettre en cause la fidélité d'un elfe sans compter qu'ils sont bien plus puissants que les sorciers, car ils utilisent l'ancienne magie. Les elfes étaient nombreux et bien plus puissants autrefois et ils ont, paraît-il, joué un grand rôle dans l'histoire du monde, aujourd'hui oublié. Toujours est-il qu'ils peuvent détecter leur pouvoir et si cet elfe semblait reconnaître quelque chose chez vous, c'est tout simplement que vous possédez le même.

« Quant à la suite, il est difficile de savoir ce qu'il a voulu dire. Il ressent un danger et il semble penser que quelqu'un ait pu découvrir votre véritable nature. Quoi qu'il en soit, soyez sur vos gardes. Je ne puis en dire davantage. La seule personne qui a autorité sur la question et qui craint que le mot soit prononcé impunément est votre mère. Sarah m'a demandé de vous éloigner loin de Grande-Bretagne, c'est pour cela que je vous ai confié à Penny Halliwell qui était une amie de longue date et également celle de votre mère. Ses petites-filles sont de puissantes sorcières qui exercent en dehors de la communauté magique comme il en existe bien d'autres qui ont fait le choix de se mélanger parmi les Moldus pour leur bien et en qui vous pouvez avoir toute confiance. Et avant que vous m'interrompiez, sachez qu'aux vues des circonstances et de sa position, elle ne pouvait pas vous garder auprès d'elle. Voilà tout ce que je peux dire.

— Il y a un point qui m'échappe : d'accord, je possède quelques talents en magie ancienne, seulement, je ne pense pas être aussi puissant que vous le pensez. Si effectivement, je semble posséder le pouvoir de ces gens, qui étaient-ils ? Léo m'a dit que je ne faisais pas que de la magie, qu'a-t-il voulu dire ?

— Je ne peux malheureusement pas vous répondre, cependant, je vous conseille vivement de vous limiter à de la magie avec votre baguette et éviter vos autres aptitudes pendant le reste de l'année, sauf quand vous aurez affaire… ailleurs… dit-il d'un vague mouvement de main.

— Oh ! Vous le saviez !

— Évidemment, sinon pourquoi vous aurais-je demandé d'enseigner ici. Vous avez fait preuves d'imprudence, involontaire, certes, et le seul endroit où vous pouvez être à l'abri est dans l'enceinte de l'école. Je sais que vous vous confiez facilement à Harry, cependant, faites preuve de discernement pour ne pas l'entraîner malgré vous dans une affaire qui ne le concerne pas. Par contre, si un lien s'avérait entre Voldemort et un démon, veillez bien sur lui.

— Je n'y manquerais pas, lui assura-t-il. (Jessy resta pensif un moment. Un souvenir lui vint en mémoire) Mon père disait que ma mère était un ange. Était-ce juste une métaphore ?

— Bonne journée ! conclut Dumbledore.

Voyant que le Directeur ne souhaitait pas poursuivre la discussion, Jessy se leva et quitta le bureau.

Beaucoup de chose avaient été dites et complétaient les informations qu'il avait déjà. Il devenait évident qu'il était moitié sorcier (par son père issu d'une ancienne famille qui pratiquait autrefois l'ancienne magie) et moitié quelque chose (en lien avec sa mère Moldue ?) qui n'était pas de la magie et que Voldemort recherchait pour affermir son pouvoir. Pourquoi sa mère souhaitait-elle garder secret cette particularité dont il n'arrivait pas à mesurer toute la portée ? À cause des démons ? Ou une autre menace ? Était-il le seul concerné ? Encore un mystère de plus à résoudre.

Jessy se tenait assis sur un banc, la tête contre la pierre froide de l'école à cogiter sur toute cette affaire.

— Ah ! Vous voilà enfin ! Je ne vous ai pas vu au déjeuner, dit une voix basse.

— (Jessy releva la tête) Je n'avais pas très faim.

— (Rogue s'assit à ses côtés) Auriez-vous découvert quelque chose de si compliqué que vous en oubliez de manger ?

— Disons que j'ai appris beaucoup de chose sur ma famille, les démons, Voldemort, ma mère…

— Votre mère ? Serait-elle en vie ?

— Oui ! Dumbledore m'a appris une chose me concernant : je serais celui qui assurerait la victoire de Voldemort contrairement à Harry qui serait celui qui le détruira.

— La prophétie… Je vois, mais en ce qui vous concerne, ce n'est pas la même chose. Aucune prophétie ne vous concerne donc rien ne prouve que c'est ce qui se produira.

— Vous faites partie de l'Ordre du phœnix, que pouvez-vous me dire de plus à ce sujet ?

— Mise à part que le Seigneur des ténèbres a subi un large revers de fortune, nous avons peu d'informations sur l'homme qui l'a mis à terre. Pour ce qui est des démons, – alors qu'on pensait que c'était une légende – ils ne se sont jamais aventuré dans la communauté sorcière jusqu'à présent sinon, nous en aurions des traces écrites dans les livres d'histoire. Tout semble converger vers vous.

— En fin de compte, j'aurais mieux fait de rester aux États-Unis. Je n'apporte rien de bon ici.

— Ne dites pas cela ! Vous ne pouviez pas savoir que les démons existaient tout comme la plupart d'entre nous d'ailleurs. Je pense que vous avez été trop longtemps protégé et mis dans l'ignorance auquel cas, tout cela n'aurait pas dégénéré de cette manière.

— Et encore, vous ne savez pas tout !

Jessy raconta tout ce qui a été dit par les Halliwell et Dumbledore. Rogue garda la bouche entrouverte, abasourdi par ce qu'il venait d'apprendre. La cloche sonna et ils repartirent chacun dans leur classe respective, se promettant de se retrouver un soir pour étudier les nouvelles informations.

Le jeune professeur appréciait de plus en plus Severus, loin du personnage décrit par Harry, bien qu'au premier jour, il avait pu expérimenter ce mépris qu'il semblait éprouvé pour les Potter. En public, il revêtait ce masque de froideur à faire fuir tout un chacun. En privé, il se montrait beaucoup plus avenant. Comment expliquer cela à Harry qui ne connaissait que son mauvais côté ? Il espérait résoudre cette énigme avant la fin de l'année.

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Les cours d'aquagym avaient repris. Malgré le temps, la structure avait résisté aux intempéries. Les élèves étaient nombreux dans la piscine comme au premier jour. Les filles venaient de terminer leur cours, les garçons arrivèrent pour prendre leur place.

Jessy lança la musique et fit les gestes à répéter. Il enchaînait les exercices avec beaucoup d'entrain que chacun exécutait à leur rythme. Dans l'ensemble, tous suivaient, haletants, mais appréciant le bien que ça leur faisait. Avec un professeur aussi passionné et amusant, ils passèrent de bons moments.

Un soir, un brouillard poisseux se leva autour du château. Les joueurs de Quidditch durent rentrer précipitamment au château avant de n'avoir plus assez de visibilité pour se repérer. Les derniers événements avaient accentué certains phénomènes climatiques comme la pluie et le brouillard, comme on n'en avait plus vu depuis des décennies, en cette période où le changement climatique avait fait disparaître cette particularité du pays.

Les élèves se dépêchèrent de regagner leur dortoir. Les couloirs du château s'étaient assombris brutalement, ne laissant plus le loisir de se balader avant le dîner.

Tim Carnigam, un Serpentard de septième année, sortit de sa salle commune pour récupérer son livre de défense contre les forces du mal, laissé en classe exprès dans le but de chercher des indices sur leur professeur. Il savait qu'à cette heure-ci, le professeur Potter ne se trouvait pas dans son bureau pour l'avoir vu en compagnie du professeur Rogue un peu plus tôt.

Comme la plupart de ses camarades, il trouvait étrange que leur directeur de maison passait autant de temps en compagnie du cousin de Harry Potter. De nombreuses spéculations aussi diverses que variés avaient alors commencé à circuler sur les raisons de ce rapprochement.

La veille, un petit groupe qui trouvait intéressant de mener l'enquête incognito, tirèrent à la courte paille pour savoir qui irait chercher des indices. Tim fut celui qui fut tiré au sort pour se rendre dans le bureau du professeur et essayer de récolter des informations. En même temps, fan du chanteur, il espérerait repartir avec un souvenir.

Il se faufila par la porte. La pièce sombre laissait filtrer peu de lumière de l'extérieur. Il alluma sa baguette et commença à fureter dans la grande pièce. Il passa près du piano et vit une liasse de partitions. Il ne connaissait pas grand-chose à la musique, mais il décida de les prendre. Il glissa les feuilles sous son pull et continua un peu plus loin. Il récupéra une plume et une écharpe qu'il fourra dans ses poches puis découvrit un étrange objet rectangulaire. Il appuya un bouton au hasard et l'écran s'alluma. Celui-ci demanda un mot de passe. Il se comprenait pas ce qu'était ce gadget qui n'avait apparemment rien de magique. Il le mit dans sa poche pour le montrer à ses amis. Peut-être avait-il trouvé l'objet qui lui permettrait de découvrir des choses intéressantes sur Jessy.

Il quitta le bureau puis la salle de classe. Il remontait le couloir sombre menant à la salle commune quand il se heurta à un autre élève au croisement des toilettes des garçons.

— Ah, c'est toi ! Tu m'as fait peur. J'allais retourner au dortoir. J'ai trouvé un truc intéressant dans le bureau de Jessy. (Tim sortit l'objet en question). Je crois que c'est un objet moldu.

— Donne-le-moi ! exigea l'autre garçon.

— Quoi ? Non, tu n'as pas voulu être des nôtres alors tu n'auras rien.

Le visage du garçon s'assombrit et ses yeux brillèrent d'une lueur noire.

— Donne-le-moi ! répéta-t-il dans un grondement peu amical.

— Qu'est-ce qui te prend ? dit-il en reculant.

Il souleva Tim comme s'il ne pesait qu'une plume et le projeta violemment contre le mur lâchant l'appareil dans sa chute.

Partiellement assommé, il releva les yeux vers lui, terrorisé. Ce n'était plus le garçon qu'il avait connu, mais un homme se transforma pour prendre sa place.

— Mais… mais vous êtes qui ? bégaya-t-il.

L'homme lança un sort qui déchiqueta le corps de Tim dans un cri de souffrance. Dans un dernier sursaut de vie, il vit l'homme prendre l'objet et disparaître dans un brouillard noir avant de sombrer définitivement.

Jessy fouilla ses poches en vain, il n'arrivait pas à mettre la main sur son téléphone. Il comprit qu'il l'avait laissé dans le tiroir de son bureau. Il devait contacter l'Inspecteur Dawkins au sujet d'une affaire concernant un homme qui rôderait sur les lieux des crimes. Peut-être l'assassin.

Arrivé dans son bureau, il remarqua tout de suite un détail : les partitions sur son piano avaient disparu. Pris d'un doute, il chercha dans ses affaires si autre chose avait disparu. Il ne trouva ni sa plume, ni son écharpe qu'il avait pendue avec son manteau. Mais le pire, c'était qu'il ne trouva nulle trace de son téléphone qui contenait des photos compromettantes sur l'affaire en cours. Bien que protégé d'un mot de passe, il avait peur que quelqu'un découvre sa double vie.

Des cris résonnèrent dans les couloirs du château. Jessy sortit de la classe et vit des élèves se précipiter en direction des toilettes. En arrivant à destination, il se fraya un chemin et se trouva devant une scène effroyable. Il vit le corps d'un élève couvert de sang, yeux ouverts dans une expression figée à jamais de frayeur.

Harry, Ron et Hermione se trouvaient sur place, face au corps inerte. Ils semblaient mal à l'aise et les élèves gardèrent une certaine distance avec eux. Harry songea que cet événement évoquait trop l'attaque du Basilic lors de sa deuxième année.

— Harry, que s'est-il passé ?

Celui-ci n'eut pas le temps de répondre. D'autres professeurs arrivèrent peu après, choqués par cette découverte macabre. Le professeur Rogue se baissa pour constater que Tim Carnigam, un de ses élèves, était mort.

— Tous les élèves accompagnés des Préfets-en-chef, doivent regagner leurs dortoirs respectifs, annonça le professeur Dumbledore. Quiconque se trouvera hors de son lit sera sévèrement puni.

Dans une marche silencieuse, les élèves partirent.

Dumbledore se tourna vers Harry, Ron et Hermione qui avaient découvert le corps.

— Qu'avez-vous vu ?

— Rien, professeur, répondit Hermione. Nous allions rejoindre notre dortoir quand nous sommes tombés sur lui.

— Professeur, poursuivit Harry. Est-il possible qu'un démon soit dans l'école.

— C'est impossible, rétorqua le professeur Rogue. Si tel était le cas, les alarmes se seraient déclenchés. Êtes-vous sûr de n'avoir rien à voir avec ce drame.

— Severus ! s'écria Jessy. Comment oses-tu insinué qu'ils aient une quelconque responsabilité dans ce meurtre !

— Il est évident qu'on ne peut pas attribuer ce décès à un élève, les calma Dumbledore.

Un moment de silence s'installa.

— De quoi est-il mort ? demanda McGonagall

— Un sort de déchirement. Il est rarement utilisé, car particulièrement cruel. Selon l'état d'esprit de celui qui le lance, l'effet peut être une simple égratignure à une éviscération mortelle. De toute évidence, le coupable a fait preuve d'une sauvagerie sans état d'âme.

— Un démon aurait-il pu faire ça ?

— Il s'agit d'un sortilège, dit Dumbledore qui s'était accroupi en passant sa main au-dessus du corps. Les démons n'utilisent pas ce genre de pouvoirs à ma connaissance. Je peux me tromper, mais je pense que c'est l'œuvre d'un sorcier.

Il découvrit des feuilles tâchées de sang dépassant du pull. Il les sortit de leur cachette.

— Jessy, serait-ce à vous ?

— Oui, en effet. Je suis retourné à mon bureau tout à l'heure et j'ai constaté que mes partitions avaient disparu, ainsi qu'une plume, une écharpe et… un objet moldu.

Dumbledore trouva les deux premiers objets dans les poches, mais aucune trace du dernier. Il se releva.

— Vous trois, retournez dans vos dortoirs, Minerva accompagnez-les. Severus, allez chercher Mme Pomfresh. Je vais prévenir les autorités. Jessy, accompagnez-moi, je dois vous parler.

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L'école était en effervescence le lendemain. Les cours avaient été suspendus pour la journée en mémoire de Tim Carnigam. Le service de St Mangouste était venu chercher le corps tard dans la nuit et il était interdit de se promener prêt du lieu du crime jusqu'à ce que le coupable soit retrouvé.

— C'est triste ce qui est arrivé à Tim, dit Goyle. C'était un bon gars.

— Ce qui est rageant, c'est que ce soit un Serpentard qui a été pris pour cible. Celui qui a fait ça n'est pas un sang pur. Quel sorcier pourrait faire une chose pareille ? s'interrogea Malefoy.

— À mon avis, il a dû se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, répondit Théodore Nott, assis sur l'accoudoir du fauteuil auquel Drago était assis. Sinon, pour quelle raison aurait-il été tué ?

— Je me suis renseigné auprès de Derrik, annonça Blaise. Ils ont ouvert un fan club de Jessy Potter et ils avaient envoyé Tim pour fouiller dans son bureau.

— Pff ! Mais où va-t-on si les Serpentard deviennent des admirateurs des Potter, cracha Malefoy.

— C'est un passe-temps comme un autre. Et souviens-toi que tu n'es pas différent d'eux, lui murmura Théo à son oreille.

Il s'apprêta à se leva quand Malefoy le retint par le bras. Théo siffla et grimaça de douleur.

— Tu t'es fait mal ? s'enquit Malefoy.

— Non, rien de grave. J'ai fait une mauvaise chute, mais ça passera.

— Tu devrais aller à l'infirmerie.

— T'inquiètes, c'est rien, s'agaça-t-il.

Malefoy le regarda s'en aller vers le dortoir.

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— Je crois que la personne visée était Jessy, sinon pourquoi Tim se serait fait tuer ? Il transportait des objets lui appartenant.

— À mon avis, le tueur l'attendait, dit Ron. Il voulait peut-être quelque chose qu'il avait en sa possession.

— Quoi ? Des partitions, une plume et une écharpe ? En quoi ce qu'il avait volé pouvait justifier d'être tué ? s'exclama Harry.

— Pour l'objet moldu qui manquait, affirma Hermione. On lui demandera demain ce que c'était. Peut-être aurons-nous un début d'explication. Mais quoi qu'il en soit, je reste persuadée qu'un sorcier est derrière tout ça.

— Je continue à penser que celui qui a fait ça était un démon.

— mais le professeur a dit… tenta Hermione.

— Qu'est-ce qui prouve que les alarmes auraient pu détecter un démon, s'énerva Harry. Ils disent tous qu'ils ignoraient leur existence et par conséquent, n'en ont jamais vu utiliser leurs pouvoirs.

Le silence s'installa, mais personne ne pouvait contredire Harry.

Dans sa chambre, Jessy tenta un sort qu'il connaissait bien.

— Téléphone ! s'écria-t-il.

L'objet apparu dans sa main, mais il le lâcha sous le coup de la chaleur qu'il dégageait. Au sol, il pouvait voir la fumée qui s'échappait encore de ce qui restait de son téléphone, totalement noirci et écrasé. Sous le choc, il se demanda ce qui s'était passé. Qui avait intérêt à détruire un objet moldu dont nul ne connaissait son utilité. Il se promit de trouver une réponse, mais en attendant, il lui faudra racheter un nouveau téléphone pour contacter l'Inspecteur de Scotland Yard qui avait des informations à lui fournir.

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