Harry Potter et la lumière infinie
Depuis l'arrivée de la Gazette du sorcier, les commentaires sur la disparition de l'infortuné Mr Branstone se faisaient plutôt rares. En fait, les élèves ne se sentaient pas spécialement concernés par cette boutique plutôt visitée par les adultes. Harry était inquiet qu'un tel événement se passe si près de Poudlard. Il y voyait là la signature de Voldemort ou de l'un de ses partisans. Il fallait dire qu'il le savait tapi quelque part, attendant son heure. Sa cicatrice le brûlait parfois et depuis cet été, il faisait des cauchemars. Il n'en avait parlé à personne, pas même à son cousin. Il ne voyait pas l'intérêt d'inquiéter qui que ce soit tant qu'il n'avait pas de preuves concrètes qu'un lien s'était formé avec le Lord.
Pendant le cours de potion, le professeur Rogue semblait l'avoir pris en grippe. Il inspectait chaque chose qu'il faisait et dès qu'il voyait une erreur de manipulation – un ingrédient mal coupé, l'oubli de mélanger la potion un certain nombre de fois dans un sens… – ou quoi que ce soit d'autres, lui valait une remarque rabaissante « Faites attention à ce que vous faites, Potter, si vous continuez ainsi, vous allez intoxiquer toute la classe » Et lui préférait l'ignorer pour arriver à se concentrer malgré les volutes de fumée s'échappant de son chaudron qui le faisaient tousser. Harry savait pourquoi il était si désagréable, il lui avait pris son rendez-vous du lundi soir, et franchement, il en était bien content. Après tout, son but était d'éloigner le professeur de potions de son cousin, quitte à user de tous les stratagèmes risquant de récupérer les coups.
Jessy n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, bien au contraire, mais il avait un bon fond et se montrait serviable avec autrui, peut-être trop. Ce qu'il craignait plus que tout, c'était que certains en profitent – un en particulier pour être précis. Du coup, il s'était mis en tête de veiller sur lui.
Pendant le cours théorique de DCFM, il se montra particulièrement attentif. La créature qu'ils étudiaient s'appelait un Hobgobelin. Ressemblant vaguement à un gobelin, celui-ci était bien plus gros et bien plus dangereux que son petit cousin. Il leur raconta qu'un écrivain moldu l'avait nommé Orc dans ses livres écrits au milieu du vingtième siècle et s'était inspiré de vieilles légendes remontant au temps du grand bouleversement climatique qui avait contraint ces créatures à s'enfoncer profondément dans les entrailles de la terre. Pour les moldus, cette histoire n'avait rien de réel alors que du côté sorcier, des gobelins avaient retrouvé des traces de leurs existences lors de fouilles. Des créatures sombres et obscures qui cacheraient une créature bien pire : le Balrog[1]. Heureusement, ces créatures semblaient s'être retirées définitivement du monde terrestre.
Après le cours, Harry resta assis pendant que tous les autres sortirent de classe. Quelques élèves lui jetèrent un coup d'œil par curiosité. Malefoy ne pipa pas mot et ne lui fit aucune remarque quand il passa à côté de lui. La nouvelle de sa participation au concert de Jessy avait fait le tour de l'école comme une traînée de poudre. Une rumeur supposerait que le professeur Rogue ait légèrement lâché un mot à ce sujet aux élèves de sa maison par inadvertance.
Harry était nerveux de se lancer dans une discipline qu'il n'avait jamais envisagée. Faire carrière dans la musique ne lui avait jamais traversé l'esprit, mais depuis que son parrain lui révéla l'été dernier qu'il fut chanteur dans un groupe durant sa jeunesse, lui avait fait revoir certaines perspectives. Et cette proposition ne pouvait pas mieux tomber.
— Allons dans mon bureau, nous serons plus tranquilles, l'invita Jessy.
Le Gryffondor lui emboîta le pas. Lors de ses précédentes visites dans ce bureau, la décoration changeait avec chaque nouveau professeur qui se succédait. Ce qui fit la différence se résumait à la séparation de la pièce en deux univers bien distinctes. À l'avant de nombreux tableaux animés ou non montraient diverses créatures plus effrayantes les unes que les autres – les plus adorables étant en générales les plus dangereuses. Une grande bibliothèque contenant des livres traitant de la défense, mais également les sortilèges, la métamorphose et bien d'autres, montrant que le professeur étudiait lui aussi la magie en autodidacte. Un grand bureau et deux chaises permettant de rédiger ses cours, corriger des copies ou bien recevoir un élève, se situaient en plein milieu de la pièce. De ce qui prouvait que son cousin était un professeur de DCFM se limitait à cela. Sa profession de chanteur prenait un peu plus de place et se situait à l'arrière, séparée par un grand rideau qui laissait juste un espace pour accéder à l'autre partie. À gauche, on trouvait un piano à queue, une harpe. À droite, une guitare dans son étui appuyait contre un meuble sur lequel un violon dans son coffret était posé. Pour compléter la pièce, un canapé et quatre fauteuils disposés face à face se situaient au centre.
Jessy s'assit devant le piano et Harry se stationna à côté face à lui.
— Bon, avant de se lancer dans le vif du sujet, je dois évaluer ton timbre de voix pour connaître tes possibilités vocales. Ensuite, je pourrais adapter nos cours sur ce qui te conviendra le mieux. Connais-tu une comptine ?
— Euh… oui je me rappelle de Pussycat.
— Très bien, tu vas me chanter qu'un couplet, ça devrait suffire.
Harry se racla la gorge et se lança :
« Pussycat, pussycat,
Where have you been ?
I've been to London
To visit the Queen.
Pussycat, pussycat,
What did you there ?
I frightened a little mouse
Under her chair. »
Il se racla à nouveau la gorge, conscient qu'il avait chanté faux et que sa voix paraissait dérailler alors que, lorsqu'il était petit, il se rappelait qu'il chantait plutôt bien.
— C'est normal que ta voix soit comme ça, elle change avec les années. Je me doute que tu ne chantes pas souvent.
— Le mot est plutôt jamais.
— Ta voix se trouve être un baryton comme moi, mais en un peu plus aigu. Bien entraînée, ça devrait donner un bel effet à notre duo. Maintenant, passons aux gammes.
Lorsque Harry retourna dans la salle commune une heure plus tard, la pièce avait commencé à se vider. Il était presque l'heure du dîner. Il posa ses affaires dans son dortoir et retrouva Ron et Hermione à la table des Gryffondor.
— Alors, raconte ! S'impatienta Ron
— Franchement… c'était atroce ! Je chante comme une casserole, mais Jessy pense que c'est normal et qu'il n'y a aucune raison que je n'y arrive pas.
— Bien sûre, il te faut de l'entraînement. On n'apprend pas à chanter comme ça sans un minimum de préparation, fit observer Hermione.
La nuit fut peuplée d'un public qui l'acclamait. Seul sur scène avec son orchestre, il faisait déchaîner les foules qui reprenaient avec lui les refrains de ses chansons.
Hagrid présenta à ses élèves une boite qui semblait vibrer. Chacun resta à une distance de sécurité, de peur d'être attaqué. Les créatures qu'il trouvait intéressantes d'étudier avaient la fâcheuse tendance à attaquer les étudiants.
— Bien ! Aujourd'hui, vous allez découvrir les Billywig. Ce sont des insectes qui ont la particularité de voler extrêmement vite et ils adorent le miel. Afin de pouvoir les étudier, je vous demanderais de travailler par groupe de trois et que vous veniez chacun votre tour pour que j'en pose une sur votre main.
—Pardon ? Vous plaisantez ? Je refuse de toucher à ces trucs, rétorqua Malefoy.
— Ferme-la Malefoy et fait ce qu'il te dit, lâcha Harry.
— Vas-y Potter, si tu es si courageux ! Répliqua le Serpentard.
— Oh ! Alors comme ça, tu reconnais que tu as peur.
— Peur, moi ? Tu plaisantes ! D'ailleurs, je vais te le prouver.
Drago Malefoy s'avança jusqu'au professeur et tendit sa main qui tremblait un peu malgré tout. Hagrid appliqua une noisette de miel sur le dos de la main, prit l'un des insectes et le lui posa dessus. Celui-ci se mit à pomper le sucre. Le Serpentard n'en menait pas large, mais tout du moins, n'essaya pas de se défiler. D'autres suivirent son exemple. Pendant un moment, le silence se fit devant la forêt interdite. On n'entendait que le bruit des ailes que faisaient les insectes en même temps qu'ils mangeaient.
Tout à coup, une fille de Poufsouffle se mit à crier en secouant sa main.
— Il m'a piqué ! Il m'a piqué ! Paniqua-t-elle.
Le dos de sa main présentait une petite boursouflure. Puis, elle fut prise de vertige. Son amie la rattrapa avant qu'elle ne s'écroule au sol. D'autres élèves commençaient à perdre leur sang-froid et à cause de leurs mouvements brusques, se firent piquer également. Plusieurs furent pris de tournis, laissant certains un peu hagards. Les insectes, à cause du bruit et de l'agitation, s'envolèrent et disparurent en direction de la forêt. Bien entendu, personne ne pouvait le savoir vu la vitesse de leurs mouvements. La seule chose qu'ils aient pu constater fut leur disparition instantanée.
Plusieurs d'entre eux furent amenés à l'infirmerie, mais Mme Pomfresh ne leur trouva rien de grave et retournèrent une heure plus tard à leur salle commune.
— Pauvre Hagrid, il n'a pas de chance avec les créatures qu'il nous apprend, commença Harry.
— En même temps, ces insectes n'étaient pas les plus appropriés pour un cours. Il aurait pu nous proposer quelque chose de plus utile, je ne sais pas, des créatures que l'on doit passer à l'examen par exemple, exigea Hermione.
Harry laissa passer. Elle n'avait pas tout à fait tort. En même temps, cela lui faisait de la peine quand ses cours ne se terminaient pas bien. Et pour une fois que Malefoy avait fait un effort bien que mis au pied du mur, il n'avait pas trop critiqué, ce qui était étonnant de sa part.
Jessy jouait au piano un air tout en douceur, lorsque le professeur Dumbledore entra dans son bureau. Celui-ci resta un moment derrière lui afin d'apprécier l'air joué. Les doigts du pianiste volaient sur chaque touche, émettant une belle mélodie.
— Que puis-je pour vous, professeur Dumbledore ? S'enquit Jessy, sans interrompre son récital.
— Oh, vous semblez avoir une très bonne oreille. À votre place, je ne vous aurais pas entendu.
— C'est un art que je travaille depuis tout jeune. (Il termina son couplet et se tourna vers le directeur)
— Je suis navré de vous interrompre, mais j'ai un service à vous demander. J'aimerais que vous organisiez la soirée d'Halloween. D'habitude, je m'occupe moi-même des détails, mais cette année, j'ai un grand conseil prévu au ministère de la magie et je n'aurais malheureusement pas le temps d'y accorder du temps. Bien entendu, vous en ferez part au professeur McGonnagall qui vous aidera à tout organiser.
— D'accord ! J'ai une certaine habitude pour organiser des événements de ce genre.
— Je voulais aussi vous féliciter sur la manière dont vous avez réussie à motiver vos élèves. J'ai pu constater que vous avez pu combler les lacunes des plus faibles pour les remettre au niveau. C'est un exploit que vos prédécesseurs n'étaient pas parvenus à faire.
— Je vous remercie, professeur. Sachez que je prends toujours mon travail au sérieux, quel que soit le domaine que j'opère.
— Malgré tout, entre les cours qui vous monopolisent la majeure partie de votre temps, vos répétitions pour votre concert, et depuis peu les heures que vous consacrez au jeune Harry pour qu'il y participe. Cela ne doit pas vous donner beaucoup de temps à vous.
— Ma vie privée étant assez tranquille, m'occuper dans différentes tâches est bien plus gratifiant.
— Je vois. Très bien.
Puis Dumbledore sortit de la pièce. Jessy reprit un nouveau morceau. Bien que ses doigts bougeaient mécaniquement, son esprit tournait à vive allure en imaginant plusieurs idées qu'il pourrait proposer pour organiser une fête que personne n'oublierait.
L'entraînement de Quidditch des Gryffondor se terminait. Toute l'équipe était fatiguée. Il faut dire que Angelina Johnson, la capitaine, les faisait travailler sans relâche en prévision du premier match de l'année qui aurait lieu début novembre contre les Serpentard. Jessy n'avait manqué aucun entraînements. Il avait confié à Harry qu'il aimait beaucoup ce sport et parfois, il rêvait d'enfourcher un balai et de les rejoindre là-haut. Pourtant, ce jour-là, il n'était pas présent. Était-ce pour cette raison que l'attrapeur avait manqué plus d'une fois le vif d'or alors qu'elle se présentait parfois à porter de main ? En tout cas, il s'en montra fortement contrarié.
— Qu'est-ce qu'il y a, Harry ? Demanda Ron. Tu n'as pas l'air dans ton assiette aujourd'hui.
— Je m'inquiète pour rien sûrement, mais Jessy n'était pas là.
— Il a probablement d'autres choses à faire. Tu ne peux pas lui demander d'être toujours là à nous regarder.
— Tu as raison. Je crois que depuis cette histoire avec Rogue, je fais preuve d'égoïsme, affirma Harry.
— Allez viens ! On a encore des devoirs à faire et j'imagine déjà Hermione nous faire la morale sur le retard qu'on prend.
Jessy se rendit à l'infirmerie après s'être fait une coupure au doigt en changeant une corde à son violon. C'était une blessure sans gravité, mais il ne connaissait pas de formule pour se soigner et n'avait pas prévu de prendre de pansements ni de désinfectants pour ce genre de situation. Dans ces moments, il n'avait pas d'autres choix que d'avoir recours à l'aide de l'infirmière de Poudlard.
Quand il entra dans la vaste salle, il trouva de nombreux élèves allongés avec un atèle à un bras ou une jambe, certains assis sur un lit souffrant de douleurs au dos, d'autres avaient la nuque raide, semblant figé comme un piquet.
— Professeur Potter, je suis désolée, mais comme vous les voyiez, je suis particulièrement occupée aujourd'hui.
— En effet, je ne pensais pas que vous pouviez avoir autant de patients qu'un hôpital.
— Un hôpital ? Questionna l'infirmière.
— Ah, euh… peu importe. J'étais juste venu pour une coupure, mais ça attendra.
— Une coupure ? Montrez-moi ça.
Il lui tendit la main et d'un mouvement de baguette, elle prononça trois fois Vulnera Sanentur, le sang s'arrêta de couler et la plaie se referma sans laisser de cicatrices.
— Merci Poppy.
— Mais de rien. Retenez bien ce sort, vous pourrez le faire vous-même la prochaine fois.
Il s'apprêtait à s'en aller quand il s'arrêta et se tourna vers elle.
— Est-ce que vous avez souvent des élèves qui se plaignent de douleurs musculaires ou articulaires ? La questionna-t-il.
— Malheureusement, oui, c'est le lot de tous ceux qui n'ont aucun entraînement physique, en somme toute l'école est concernée.
Jessy réfléchit quelques instants alors que Poppy débloqua le cou d'une fille dans un craquement sinistre puis quitta l'infirmerie.
Quelques jours plus tard, un attroupement d'élèves se fit à mi-chemin entre l'école et la maison de Hadrid. Tous les professeurs se trouvaient réunis sur la surface le plus plat du terrain. Harry, Ron et Hermione rejoignaient le groupe et demandèrent à la cantonade ce qui se passait.
— On n'en sait pas plus que vous, répondit Dean Thomas. On a croisé tous les professeurs qui se dirigeaient par ici et on a suivi pour voir ce qui se passait et d'autres ont fait de même.
Harry observa les professeurs à quelques mètres et vit Jessy en pleine discussion avec le directeur. Après quelques minutes, les professeurs se dirigèrent vers eux, laissant son cousin sur place.
— Veuillez tous reculer, dit le professeur McGonnagall.
— Qu'est-ce qui se passe, demanda Harry.
— Votre professeur va nous faire une démonstration de magie constructive. Nous allons bientôt avoir une nouvelle extension à l'école.
— Mais… Je croyais que tout ce qui est créé par magie ne dure pas ? C'est vous-même qui nous l'avez enseigné, s'étonna Hermione
— C'est vrai, Miss Granger. Il n'existe à ma connaissance, personne capable de construire un bâtiment à partir du néant qui n'ait pas disparu. Pourtant, le professeur Potter va nous prouver le contraire.
— Vous pensez vraiment qu'il va réussir, professeur ? Ça me paraît impossible.
— Je ne demande qu'à voir pour le croire.
Jessy balaya du regard l'ensemble de la surface qu'il devait utiliser pour la réalisation de son challenge. Car c'en était vraiment un. Il savait reconstruire un mur pour l'avoir tenté la fois où un de ses amis en avait percuté un le soir où, alors complètement ivre, il s'y était encastré avec sa voiture. Jessy et lui avaient échappé à l'inévitable. Il avait profité de son état d'ébriété pour réparer la voiture et reconstruire le mur. Bien entendu, son ami n'ayant aucun souvenir de ce qui s'était passé, n'avait donc jamais compris pourquoi il avait eu un pied dans le plâtre. Jessy avait développé toute une panoplie de mensonges adaptable à toutes les situations pour se sortir de chaque problème où il dut avoir recours à la magie.
Lorsqu'il était allé au bureau du directeur pour lui expliquer son projet, le professeur Dumbledore lui accorda l'autorisation. Bien entendu, le seul problème qu'il fallait résoudre était de trouver l'emplacement idéal. Aucune salle dans l'enceinte de l'école n'était suffisamment grande – excepté la Grande Salle – et disponible pour qu'il puisse s'en servir. La seule solution possible était de construire une extension en extérieur. À ce moment-là, Jessy lui suggéra qu'il s'en occupe lui-même. Sur quoi le directeur parut fort intéressé à voir comment il allait s'y prendre.
Ne pouvant plus reculer, il s'accroupit et posa les mains au sol. La magie se mit à vibrer. Il pouvait sentir son flux se déplacer en lui et se diriger vers ses mains. Il ferma les yeux, se déconnecta du monde extérieur et imagina sa création dans son ensemble. D'abord, les fondations profondément enfouies pour assurer la stabilité du bâtiment. Tout de briques, les murs s'élevaient du sol dans un effet de dominos que l'on empile et montaient, laissant des espaces vides pour les grandes fenêtres. Arrivé à quatre mètres, un toit en tuiles s'assembla jusqu'à recouvrir toute la superficie. Des fenêtres s'intégraient dans les espaces laissés vides. Un crépi recouvrit l'ensemble des briques. Il imagina un péristyle tout autour du bâtiment, laissant un péribole entre deux pour que les élèves puissent circuler à l'abri – le toit se réajustant pour couvrir l'ensemble. Enfin, pour terminer l'ensemble, de nombreux détails de décoration complétaient le bâtiment à l'image du château.
La magie reflua et il ouvrit les yeux. Se tenait devant lui une bâtisse identique à ce qu'il avait imaginé. Il se releva et recula pour embrasser l'ensemble de son œuvre. Pour une première, il était assez fier d'avoir pu créer fidèlement une construction de cette taille. Dans un sens, la construction ne s'était pas montée sans rien. Il lui avait fallu creusé en profondeur pour créer la piscine, de plus, il avait récupéré de la matière première dans les environs pour matérialiser les briques et les tuiles sans déstabiliser le sol. Petit détail qu'il avait omis de dire aux autres, mais peu importe. Ce qui comptait, c'était que le bâtiment resterait définitivement. Des applaudissements retentirent derrière lui et il pivota pour constater que tous les élèves de l'école s'étaient assemblés pour le voir réaliser l'impossible.
Lorsqu'Harry vit les premières briques sortirent du sol et commencèrent à assembler ce qui semblait être un bâtiment de grande taille, l'émerveillement succéda à la stupéfaction. Tout semblait s'empiler comme un jeu de construction d'enfants. Comment faisait-il pour que cela soit si simple ? Quand Jessy se releva, il ne put s'empêcher d'applaudir, suivi par tous les autres pour le féliciter.
— Je n'ai qu'une chose à vous dire : magnifique ! Dit le directeur.
— Si un jour, on m'avait dit qu'il était possible de créer par la pensée, je ne l'aurais jamais cru. Votre magie est incroyable, se réjouit le professeur Flitwick.
— Merci, se contenta de répondre l'intéressé, plutôt ému par les marques d'attention.
— Bien, le spectacle est terminé. Retournez tous au château. Vous serez informé de l'utilité de cette nouvelle dépendance lors du dîner, les informa le professeur McGonnagall.
Alors que tout le monde se dirigeait vers l'intérieur, Jessy resta en retrait. Cet effort de magie lui coûtait beaucoup plus qu'il ne l'aurait pensé. Il se sentait fatigué. Harry qui avait ralenti l'allure pour attendre Jessy remarqua qu'il n'avait pas suivi les autres professeurs. Il sortit à nouveau et trouva son cousin appuyé contre un mur.
— Jess', qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda Harry.
— Utiliser la magie sans modération peut affaiblir un corps. Je suis complètement vidé. Aide-moi à rejoindre mon bureau.
Harry le soutint, mais pas suffisamment pour inquiéter ceux qu'ils croisaient et ils entrèrent dans le bureau. Jessy s'assit lourdement sur le canapé.
— Merci, Harry. Tu peux me laisser, ça ira maintenant.
— D'accord. (Il arriva jusqu'à la porte, s'arrêta et se retourna.) Il va servir à quoi ce nouveau bâtiment ?
— Tu le sauras au dîner.
— Même pas un indice ?
— Comment te sens-tu physiquement ?
La question le surprit.
— Bien, je pense. Pourquoi cette question ?
— Bien comment ?
— Euh… À part des tiraillements dans le dos et dans les jambes, ça va. Mais je ne vois pas le rapport avec…
— À ce soir, Harry, dit-il avec un sourire mystérieux.
Le Gryffondor comprenant qu'il n'obtiendrait pas de réponse, quitta le bureau.
— Alors, il ne t'a vraiment rien dit ? D'habitude, il te fait des confidences, s'exclama Ron.
— C'est peut-être quelque chose liée à l'école et il n'avait sûrement pas le droit d'en parler, expliqua Hermione.
— De toute façon, inutile de se tracasser, dans quelques heures, on aura la réponse. C'est juste que je ne sais pas pourquoi il m'a demandé comment j'allais.
— Il voulait peut-être savoir si tu n'avais pas mal quelque part. L'entraînement est dur en ce moment.
Le professeur Rogue s'apprêtait à frapper à la porte du bureau de Jessy. Il nota que celle-ci n'était pas fermée et la poussa. Il regarda autour de lui tout en pénétrant dans la pièce. Il aperçut le jeune professeur allongé sur le canapé et endormi. Un de ses bras pendant dans le vide alors que sa jumelle posée sur son ventre se soulevait et s'abaissait à chaque respiration.
Il s'assit sur l'un des fauteuils qui faisait face au canapé et l'observa. Il avait peu de temps. Le repas venait d'être servi et surpris par son absence, il s'était proposé d'aller le chercher.
Un combat faisait rage dans son esprit pour décider de la manière de le réveiller : brutalement, normalement ou tendrement. Le premier point l'aurait amusé, juste par esprit de vengeance face au sorcier bien trop doué pour un Potter. Le dernier point par contre lui parut bien trop inconvenant pour son bien mental. Il se leva et posa sa main sur celle du plus jeune et la tapota légèrement tout en l'appelant :
— Réveillez-vous, monsieur Potter !
Jessy gémit doucement en prenant conscience. Il ouvrit les yeux.
— Mmm ? Quelle heure est-il ?
— Ils sont déjà tous en train de dîner.
— (Il se leva brusquement) Il est si tard ! Je suis désolé, je ne pensais pas dormir aussi longtemps.
— Voilà ce qui se passe quand on abuse trop de la magie.
— (Il arrangeait ses vêtements et ses cheveux en bataille) Comme si je pouvais m'en douter. C'est la première fois que je faisais ce genre de chose, et sûrement la dernière. Allons-y, ils doivent s'inquiéter de notre absence.
Lorsqu'Harry vit entrer Jessy par la petite porte derrière la table des professeurs, il fut rassuré. Il devait sûrement être encore endormi depuis qu'il l'avait laissé. Jessy s'excusa auprès des professeurs et s'assit à sa place, rejoint par le professeur des potions.
Une fois les tables nettoyées de toutes traces de nourritures, le professeur Dumbledore se leva et fit taire l'assemblée.
— Bien ! Maintenant que nos estomacs sont comblés, j'aimerais vous expliquer la raison de la création du nouveau bâtiment. Le professeur Potter m'a ouvert les yeux sur un problème récurrent chez de nombreux élèves. L'école a pour principe de vous enseigner la magie, mais nous n'avions jamais pris en compte que l'esprit n'est rien si le corps qui le contient est malmené. Voilà pourquoi des cours d'aquagym seront accessibles à tous les élèves qui le souhaitent les vendredis soir après les cours. Le professeur Potter animera cette activité extra scolaire. Des fiches d'inscription seront affichées dans vos salles communes. Maintenant, je vous souhaite une bonne nuit pleine de beaux rêves.
Sur ces dernières paroles, tout le monde se leva dans un brouhaha d'exclamations et de ravissements.
Dans la salle commune de Gryffondor, deux files indiennes s'étalaient sur plusieurs mètres pour ajouter le nom de chacun, soit sur la liste des filles, soit celle des garçons. Harry, Ron et Hermione étaient aussi réjouis que si l'on avait annoncé qu'ils avaient gagné une place pour assister à la coupe du monde de Quidditch.
— Comment fait-il pour trouver encore du temps pour nous faire un cours supplémentaire ? Et puis, c'est quoi l'aquagym ? Interrogea Ron.
— Sache que l'aquagym est une forme de gymnastique qui se pratique dans l'eau. C'est une manière douce de faire du sport, car on n'en ressort jamais courbaturé et ça fait un bien fou. Les deux cours dureront une heure et demie, mais s'il a suggéré lui-même ce cours à Dumbledore, c'est parce qu'il pense que c'est pour notre bien.
Harry n'ajouta rien. Il était ravi de passer encore du temps avec Jessy. De ce qu'il en savait de ce sport, c'est que ça devrait être amusant.
Chaque élève inscrit reçurent un maillot aux couleurs de leurs maisons respectives. Leur premier cours arriva la veille du soir d'Halloween dont la rumeur annonçait la venue des Bizarr'sisters et que ce serait Jessy qui aurait organisé une soirée grandiose.
Le cours des filles se termina. Les garçons attendaient dehors, le temps qu'elles finissent de se doucher et s'habiller. Lorsque vinrent leurs tours, ils se dirigèrent vers les vestiaires où chacun se changea. Harry et Ron sortirent et longèrent le petit couloir pour accéder à la piscine. Ils trouvèrent Malefoy et Crabbe devant la porte, leur bouchant le passage.
— Laisse-nous passer, Malefoy, cracha Ron.
L'interpellé lui jeta un air de dédain et se tourna vers Harry. Il le scruta de la tête aux pieds, s'attardant sur certaines parties de son anatomie. Harry rougit, ne trouvant rien à dire devant le corps parfaitement dessiné du blond. Depuis quand entretenait-il son corps pour avoir cette musculature fine et bien ciselée. Ne supportant plus ce regard sur lui, il le bouscula et passa la porte. Il reprit son souffle, ne se souvenant pas d'avoir retenu sa respiration.
— Ne pense plus à lui, il cherche à faire son intéressant.
— Ouais… t'as raison.
Une fois prêt, tous plongèrent dans l'eau qui ne dépassait pas le mètre cinquante. Les plus petits se trouvèrent devant dont l'eau n'atteignait que le mètre trente pour avoir pied. Certains faisaient des brasses dans cette eau à trente degrés, d'autres plongeaient, parfois pour surprendre quelques élèves pour leur faire peur.
Un coup de sifflet résonna dans toute la salle et le bruit cessa aussitôt. Jessy se tenait devant la piscine, habillé d'un t-shirt moulant noir, bleu et blanc, d'un short de bain gris foncé souligné de deux bandes blanches et de baskets noir et gris.
— Pour vous expliquer ce que nous allons faire pendant cette séance, sachez que nous consacrerons vingt minutes à travailler l'ensemble du corps, les vingt suivantes à muscler une partie bien précise et enfin les cinq restantes aux étirements pour que vous n'ayez pas de crampes par la suite. Vous exécuterez les exercices que je vous montrerais, soyez bien attentifs. J'observerais chacun de vous et vous corrigerais si besoin. Le but des exercices n'est pas de vous faire mal, mais d'améliorer l'endurance de votre corps. Bon, pour commencer, faite comme si vous marchiez sur place. (Il leur montra les mouvements de jambes et de bras)
Il se retourna et alluma une sorte de sono qui diffusa une musique entraînante et bien rythmée pendant que les élèves s'exécutaient.
Malefoy et quelques Serpentard, placés au bout de la piscine, sortirent leur baguette qu'ils avaient cachée derrière leur maillot, faisant leur possible pour les dissimuler des autres élèves et s'apprêtaient à lancer un sort sur ceux qui étaient devant eux lorsque Jessy déclara à voix haute très distinctement :
— Baguettes !
Toutes les baguettes se volatilisèrent des mains des Serpentards ainsi que celles d'autres élèves qui les avaient sur eux et apparurent dans les mains du professeur.
— N'ai-je pas signalé que les baguettes seraient interdites ? Vous les récupérerez à la fin du cours.
Pendant tout le cours, plus personne ne prononça un mot et ils suivirent les instructions de Jessy à la lettre qui ne ménageait pas sa peine pour leur montrer l'exemple et observer chacun, dirigeait ceux ayant le plus de difficultés. Les mouvements s'enchaînaient sans aucun arrêt que tous accomplirent du mieux qu'ils purent à leur rythme.
Les professeurs Dumbledore, McGonnagall, Rogue, Flitwick et Chourave observaient le cours du haut de l'estrade située à droite de la piscine.
— Cette activité est un atout pour nos élèves, couina Flitwick. Cela va leur faire le plus grand bien.
— Je le pense aussi, Filius, Jessy a le don de les motiver aux efforts. La jeunesse a du bon. Qu'en pensez-vous, Albus ?
— Oui, je le crois aussi. Nous verrons avec le temps si les élèves poursuivront ce sport. La plupart du temps, ils abandonneront, préférant leurs vieilles habitudes.
— Du moment que cela sert certains, c'est tout ce qui compte. On ne peut pas contenter tout le monde.
Bien entendu, l'avenir donna en partie raison au Directeur, mais pas autant qu'il ne l'aurait pensé puisque finalement, peu se désistèrent.
À la fin du cours, les garçons sortirent par les échelles l'un après l'autre. Harry était parmi les derniers, profitant de nager encore un peu avant de sortir. Quand il ne resta que quelques personnes, il s'avança devant l'échelle lorsqu'il fut plaqué contre elle par un corps qui le percuta brusquement.
— Alors Potter, il t'en faut du temps pour monter à une échelle, tu veux que je te pousse ?
Harry se retourna. Malefoy, Blaise et Crabbe se tenaient à côté de lui.
— Je t'en prie, je te laisse ma place, si tu es si pressé de sortir.
— Oh non, j'ai tout mon temps, et puis j'avais très envie de t'observer d'en dessous.
Harry rougit violemment. Il ne comprenait pas pourquoi Malefoy faisait des allusions si douteuses.
Malefoy fit signe aux deux autres qui prirent chacun un bras d'Harry et le poussèrent pour qu'il monte l'échelle, mais Harry résista et cria pour qu'ils le lâchent. Jessy apparut devant eux.
— Que faites-vous ? Lâchez-le ! Je ne veux pas de ce genre de comportements ici, est-ce bien clair ! Gronda le professeur, passablement irrité par ce qui se passait.
Les trois Serpentard montèrent précipitamment et se dirigèrent vers les douches. Harry sortit de l'eau également et avant de partir, Jessy l'arrêta.
— Harry, ne te laisse pas intimidé par ces trois-là, si jamais ils continuent ce petit jeu avec toi, avertis-moi aussitôt, d'accord ?
— Oui.
Harry rejoignait Ron qui l'attendait en dehors des vestiaires.
— Qu'est-ce qui s'est passé après que je t'ai laissé ? J'ai entendu que tu avais crié.
— C'est Malefoy et sa bande qui voulaient me jouer un mauvais tour. Heureusement, mon cousin est intervenu.
— Et il te voulait quoi la fouine ?
— Oh, tu sais, comme d'habitude. Il voulait sûrement essayer de me noyer, répondit-il précipitamment.
— Tu devrais faire plus attention de ne pas te retrouver seul face à eux. Ton cousin ne sera pas toujours là pour te sauver la mise.
— Je sais.
Et c'était bien ce qui l'inquiétait. Le comportement de Malefoy avait radicalement changé depuis le début de l'année. Sachant que le professeur Rogue semblait un peu trop s'intéresser à Jessy, voilà maintenant que Malefoy le traitait différemment. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond.
Les préparations dans la soirée d'Halloween avançaient bien dans la grande salle en ce début d'après-midi. L'entrée était interdite aux élèves qui tentaient de découvrir ce qui s'y passait. Les jumeaux Weasley s'acharnaient à soutirer des informations aux personnes qui préparaient la venue des Bizarr'sisters, par des enchantements.
— D'après ce que m'a dit le gars qui installait les instruments de musique, il paraîtrait que Jessy chantera avec le groupe ce soir, commença George.
— Oui, et on va avoir droit à un nouveau répertoire du groupe qui va sortir la semaine prochaine. On aura l'exclusivité, s'enthousiasma Fred.
— Vous avez vos costumes ? On va avoir un bal, ça va être génial, reprit George.
— Ah, je comprends mieux pourquoi j'ai trouvé une tenue de zombie sur mon lit, indiqua Ron. Franchement, qui est-ce qui a eu une idée si stupide ? Râla Ron.
— Ce n'est pas si mal, tu sais. Ça change des autres années, dit Hermione.
— Ah bon, tu crois ? Tu as reçu quoi comme costume, toi ?
— J'ai eu un costume de vampire, indiqua Hermione. Et toi Harry ?
— Je suis un pirate.
— Ouais, infiniment plus cool que le mien, grogna Ron. Je ne le mettrai pas !
— De quoi tu te plains, Ron, nous on a deux costumes de clown, précisa Fred.
— À la limite, ça ne vous change pas trop. Vous êtes déjà des clowns tous les jours.
La réplique ne se fit pas attendre, un pétrificus totalus fut lancé et les deux frères tirèrent leur victime jusqu'au dortoir où il dut subir la torture de se voir enfiler son affreux costume de zombie sans pouvoir les en empêcher.
Le grand moment arriva enfin alors que la nuit venait de tomber. De la musique se diffusait déjà dans la salle quand les élèves arrivèrent, passant les portes de la Grande Salle. Les tables s'alignaient tout autour de la salle, sur lesquelles de nombreux plats s'agrémentaient de divers festins : des amuse-gueules en forme de chauves-souris ou d'araignées, des citrouilles qui regorgeaient de longues pâtes multicolores, vomissaient par la bouche, les yeux ou le haut du crâne. Des omelettes ayant une apparence de crânes, des pommes de terre coupées en deux sur lesquelles on pouvait lire R.I.P avec une croix dessinée dessous, étaient enfoncés dans des épinards à la crème… Les elfes de Poudlard n'avaient pas manqué d'imagination pour se montrer créatifs.
Le professeur Dumbledore monta sur l'estrade, derrière laquelle le groupe s'installa.
— Mes chers enfants, ce soir est votre soirée. Le professeur Potter, à qui j'ai confié le soin de préparer cette fête, a fait preuve de tout son talent pour vous proposer des animations inédites, un repas tout aussi original et grâce à ses contacts, nous a fait venir un talentueux groupe que, je pense, vous connaissez tous : les Bizarr'sisters. Bref, place à la musique et amusez-vous !
Les lumières baissèrent, donnant à la salle un éclairage plus sombre grâce aux jeux de couleurs qui donnaient une impression plus chaleureuse. Les instruments entonnèrent les premières notes et Jessy monta sur scène avec une guitare à la main. Il était habillé tout de cuir noir, sa peau était blanche. Ses yeux étaient maquillés de noir avec un trait qui descendait du haut de ses sourcils jusque sur le haut des pommettes. Ses lèvres étaient également noires et ressemblaient à un grand sourire sinistre. Son allure générale fit penser à un démon. La chanson qu'il interprétait donna une impulsion à tous pour danser devant la scène.
La soirée battait son plein depuis deux bonnes heures. Harry se dirigea vers l'espace boisson et prit une Bièraubeurre.
— Ce costume te va plutôt bien, Potter.
Harry fit volte-face. Drago se tenait devant lui, costumé en roi Arthur. Il était seul, ses acolytes se trouvant plus loin devant les tables en train de s'empiffrer.
— Qu'est-ce que tu veux, Malefoy ? Se méfia Harry.
— Aucun mal. D'ailleurs, je te propose de faire une trêve, qu'en penses-tu ?
— Que venant de toi, c'est difficile à croire.
— Puis-je te demander une faveur ?
— Ça dépendra de ce que c'est.
— Veux-tu danser avec moi ?
Harry était abasourdi. Malefoy voulait danser avec lui ? Quelle idée bizarre venant de sa part.
— Tu m'excuseras, mais je doute que ce soit une bonne idée.
— Je me doutais que tu dirais ça.
Avec un grand sourire, il captura le bras d'Harry et le tira d'un coup sec vers la piste de danse. Harry, surpris, ne réagit pas tout de suite, se laissant entraîner au milieu de la foule.
— Maintenant qu'on est là, dansons !
Harry se trouva dans les bras de Drago et ne comprenait pas ce qu'il y faisait. En même temps, la chanson s'y prêtait. Une chanson d'amour, interprétée par le chanteur du groupe Myron Wagtail, était magnifique. D'ailleurs, cela faisait un moment que Jessy avait quitté la scène laissant le chanteur habituel reprendre la suite. Main dans la main, un autre autour de sa taille, la sienne sur son épaule, ils tournaient étroitement serrés. Il ne regardait nulle part ailleurs que son cavalier qui dansait vraiment bien alors que lui-même ne savait pas où poser les pieds. Il dut faire confiance à Drago pour mener la danse et se laisser conduire. Il avait chaud, ses émotions se mélangeaient entre le dégoût, la honte et la surprise. Ses joues avaient pris une teinte de rouge que Drago ne manqua pas. Le Gryffondor détourna les yeux, essayant de faire abstraction de celui qui lui offrit un sourire autre que le mépris et les railleries qu'il avait toujours eu droit depuis sa première année.
Quand la chanson se termina et qu'une autre prit le relais, Drago relâcha son partenaire et repartit en direction de ses amis, laissant Harry planté seul au milieu de la piste avant de reprendre ses esprits et d'aller se prendre un nouveau verre.
— Harry ! Appela Hermione.
— On te cherchait partout mon vieux, tu étais où ?
— Dans le coin, dit-il un peu au hasard.
— On a vu ton cousin sortir dans la cour, il portait un manteau à capuche, on aurait dit qu'il cherchait à passer inaperçu et peu après Rogue l'a suivi.
Cette nouvelle le recentra à nouveau.
— Et qu'est-ce qui s'est passé ?
— Au début, Jessy ne voulait pas qu'il le suive, mais il l'a menacé de le dénoncer s'il ne le mettait pas dans la confidence. Il a pris le bras de Rogue et ils se sont volatilisés dans une gerbe de lumière.
— Mais je croyais qu'on ne pouvait pas transplaner dans l'enceinte de l'école, n'est-ce pas Hermione ?
— Oui, sauf que je n'avais pas l'impression que c'était du transplanage et je pense que c'est Jessy qui les a faits sortir de Poudlard. Comment ? Je n'en sais rien du tout. À ma connaissance, il n'y a aucun moyen de quitter l'école par magie.
— Tu penses qu'ils ne sont plus dans l'école ? Mais pourquoi seraient-ils partis ?
— Ça je n'en sais rien. Il faudra attendre leur retour pour que tu en parles avec ton cousin.
Toute cette histoire semblait mystérieuse et Harry se promit d'avoir le fin mot de l'histoire.
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[1] Dans le 5e livre, on ne sait rien de ce que les élèves étudient en défense. Donc je me suis inspirée des œuvres de Tolkien.