Harry Potter et la lumière infinie
La soirée s'annonçait très animée et Jessy prenait un vrai plaisir à chanter l'une de ses anciennes chansons avec les Bizarr'sisters. Il avait au préalable longuement parlé avec le chanteur et très bon ami, Myron. Le deal de ce spectacle était qu'ils chantent une chanson ensemble et qu'ensuite, il lui laissait prendre le relais pour distraire tout ce petit monde, ce qui était une aubaine pour le groupe qui s'apprêtait à sortir un nouvel album peu de temps après.
Il quitta discrètement la salle et remonta dans ses appartements, retira sa perruque, son maquillage et enfila son long pardessus en cuir noir.
En arrivant dans la cour déserte qui fait office de récréation aux élèves, il porta la capuche sur la tête, ne laissant visible par les rayons de la lune que le bas de son visage. Il s'apprêtait à s'éclipser lorsqu'il entendit la voix du professeur Rogue dans son dos.
— Puis-je savoir où vous allez, professeur ?
Jessy fit volte-face, rabaissant la capuche et montra un visage le plus normal possible.
— Eh bien, comme vous le voyez, je prenais l'air. La chaleur étouffante à l'intérieur me donnait mal à la tête.
— J'ai pourtant eu l'impression que vous faisiez tout pour ne pas être vu sortir du château.
— Qu'allez-vous imaginer, Severus ? Vous voyez des attitudes intrigantes là où il n'y a rien.
Jessy se sentait coincé, son mensonge n'était pas très crédible et d'un autre côté, il fallait à tout prix qu'il s'en aille et le professeur n'allait pas lui faciliter la tâche.
— J'ai surtout la certitude que vous me cachez quelque chose et si je vous laisse seul, vous quitterez l'enceinte de l'école. Il est formellement interdit de quitter les lieux sans en avoir averti la direction.
— Bon, écoutez ! Je dois partir quelques heures, mais je ne peux rien dire à qui que ce soit.
— Si vous ne souhaitez pas que je vous dénonce au professeur Dumbledore, vous avez tout intérêt à me mettre dans la confidence.
Il entendit des élèves se diriger vers la cour. Ne pouvant faire autrement, il prit le bras de Rogue et disparut dans la nuit.
Les deux professeurs apparurent derrière une maison de Pré-au-Lard. La nuit était calme, la plupart des habitants dormaient à poings fermés, vue l'heure tardive. Seul le café des Trois Balais, encore éclairé, réunissait quelques badauds.
Rogue s'écarta brusquement de Jessy, particulièrement dérouté par leur présence en ce lieu.
— Comment ?
— Comment sommes-nous sortis de Poudlard ? Je nous ai fait éclipser.
— On ne peut pas sortir de Poudlard par magie, c'est impossible.
— Pensez ce que vous voulez, le fait est qu'on n'y est plus. Maintenant, à vous de voir : soit vous retournez au château par vos propres moyens, soit vous venez avec moi et nous serons rentrés sans que personne ne se soit rendu compte de notre absence.
Jessy se détourna, remit sa capuche et avança dans une ruelle. Il entendit des pas derrière lui qui le suivaient. Rogue n'avait pas d'autres choix et mues par une soif de découvrir tous les secrets de Jessy, il devait donc rester avec lui et savoir ce qu'il trafiquait.
Après plusieurs croisements, Jessy arriva devant la porte d'une boutique qui fut condamnée quinze jours auparavant. La disparition du propriétaire des lieux fut classée sans comprendre ce qu'il était advenu du gérant. Il sortit sa baguette et murmura « Alohomora » qui déverrouilla la porte puis un « Lumos » et entra à l'intérieur. Il s'abaissa à l'endroit exact où la tâche au sol – décrite dans l'article de la Gazette du Sorcier – était visible en même temps que le professeur de potions entra à son tour.
— Que cherchez-vous ?
— Verrouillez la porte. On repartira d'ici.
— (Il la referma) Vous n'avez pas répondu à la question, que cherchez-vous ?
— Ce que les gens du ministère ont ignoré. La véritable cause de la disparition de Mr Branstone.
— Pourquoi cela vous intéresse-t-il ? Ce n'est pas de votre ressort. Aviez-vous un lien avec cet homme ?
— Du tout ! Venez que je vous montre quelque chose.
L'homme s'approcha et s'accroupit à côté de Jessy.
— Que pouvez-vous me dire de cette marque noire ?
— Je dirais que quelque chose a brûlé à cet endroit à la vue des résidus de cendres.
— Exactement ! Pourquoi Mr Branstone aurait-il brûlé quoi que ce soit dans sa boutique, au milieu de vêtements hautement inflammables ? J'ai déjà analysé des cendres similaires à San Francisco dans le même genre d'affaires. Il s'agit de la combustion d'éléments organiques.
Rogue se releva brusquement, le visage passablement alerté. Jessy l'imita.
— Vous essayez de me dire que ce qui reste de cet homme est cette marque et ces résidus de cendres ?
— C'est bien ça ! Il s'agit d'un meurtre et pas n'importe lequel. Le problème qui se pose, c'est que j'ignore qui en ait l'auteur. J'ai l'impression que nous avons affaire à un ou plusieurs tueurs en série. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ici ? J'ai toujours vu ce genre de traces dans le monde des moldus et surtout aux États-Unis. Donc, je pense que ce sont des sorciers qui font le coup, mais j'en ignore le mobile et le but recherché. Autant l'explication qu'ils soient des sorciers pouvait me faire penser à des anti-moldus, mais là, ça ne colle plus.
— Et vous dans tout cela ? Quel est votre but ?
— Mais résoudre l'énigme ! J'ai été à la place de la victime à plusieurs reprises, il y a quelques années et j'ai été miraculeusement sauvé à chaque fois. Par qui ? Je n'en ai aucune idée, mais depuis je traque ce criminel tout en espérant un jour retrouver celui qui m'a aidé. Et parfois, il m'arrive d'aider incognito les moldus dans certaines circonstances.
Severus réfléchit un instant tout en observant son confrère habillé de noir, qui lui parut vaguement familier et la réponse l'effleura.
— Oh non ! Ne me dites pas que vous êtes le justicier masqué ?
— En personne ! Dit-il avec une révérence.
— Et moi qui pensais que c'était un moldu qui se donnait en spectacle, ironisa le professeur.
Une vibration retentit dans le silence qui s'était installé. Jessy porta sa main dans sa poche et en sortit un téléphone moldu. Il consulta un message qu'il avait reçu.
— Je dois me rendre à Londres. Il y a un braquage dans une bijouterie avec des otages. Scotland Yard semble dans le pétrin.
— Quel lien avec le meurtre ?
— Aucun. En fait, j'aide les polices moldues dans leurs affaires quand elles n'y arrivent par elles-mêmes. Elles m'envoient un message où qu'elles soient dans le monde et je m'y rends. Bien entendu, ils auraient les moyens de remonter à moi avec ce genre d'appareil, mais je l'ai trafiqué pour que je reste intraçable.
— C'est impossible ! On ne peut pas transplaner à de si longues distances, vous…
— Ne posez pas trop de questions, j'ai plus urgent à faire pour l'instant. Que décidez-vous ?
Rogue croisa les bras et mit un doigt sur sa bouche. Il tenta d'évaluer la situation et ce qu'il conviendrait le mieux de faire : dénoncer le professeur sur ses activités nocturnes ou l'accompagner pour en découvrir plus sur ses capacités. Sa décision lui parut évidente.
— D'accord, je viens avec vous, mais n'oubliez pas que vous ne devez pas faire de magie devant les moldus sinon, aussi sympathique soyez-vous, je vous livrerais aux Aurors. Sommes-nous bien d'accord ?
— (Jessy lui présenta un franc sourire) Alors il est temps que vous découvriez mes autres capacités. Et que tout ceci reste entre nous.
Il s'avança vers lui, lui prit le bras et disparurent tous les deux sans voir que derrière l'une des fenêtres, une silhouette avait assisté à cette étrange réunion.
Allongé sur son lit, Harry n'arrivait pas à dormir. Plusieurs choses se bousculaient dans sa tête. D'abord, concernant son cousin, il se demandait où il était parti et pour quelles raisons ? Si ce que lui avaient raconté Ron et Hermione sur l'altercation de Rogue et lui, étaient vrai, cela signifiait qu'il était maintenant dans la confidence. Alors pourquoi Jessy ne lui avait-il rien dit ? Que lui cachait-il ?
Il se tourna sur le côté, tapant son oreiller de son poing, passablement irrité. Il en avait assez de toujours devoir tirer du nez les informations qu'on lui cachait délibérément. Avait-on si peu confiance en lui pour garder un secret ? Ensuite, c'est l'attitude de Malefoy qui le perturbait beaucoup. Pourquoi se comportait-il ainsi alors qu'il se souvenait qu'il y avait encore peu, il l'insultait, lui balançait son arrogance à la figure. Jusqu'à ce qu'il comprenne sa véritable motivation, il lui faudrait rester sur ses gardes et éviter de se retrouver seul avec lui. Sa soudaine sympathie le déroutait beaucoup trop.
Le premier match de l'année contre les Serpentard se déroulait le week-end prochain. Angelina avait insisté pour s'entraîner plusieurs heures le lendemain d'Halloween malgré la fatigue due à l'heure tardive à laquelle ils s'étaient couchés.
Cette fête avait été parfaite dans les moindres détails. Jessy n'avait pas lésiné sur la qualité des jeux en plus du concert et du buffet exceptionnel qu'ils avaient eus.
Les joueurs s'étaient levés à huit heures pour qu'ils soient sur le terrain à dix heures. Les performances s'en faisaient ressentir. Ron n'attrapait aucun Souafle, les jumeaux frappaient les Cognards en direction du public plutôt que sur les joueurs et l'attrapeur rata plusieurs fois le vif d'or, manquant de s'écraser contre un mur. Angelina s'égosilla pour leur faire comprendre qu'ils avaient intérêt à se reprendre s'ils voulaient gagner la coupe. Du coup, ils écopaient d'un entraînement tous les soirs jusqu'au jour du match. Harry avait beau s'évertuer qu'il avait un cours de chant le lundi et d'aquagym le vendredi, elle ne voulait pas en démordre. Du coup, à la fin du cours de DCFM, il annonça à Jessy qu'il ne pouvait participer à aucune activité extra scolaire cette semaine, ce que le professeur lui accorda, comprenant parfaitement l'importance de ce match.
La semaine fila aussi lentement que possible et Harry avait l'impression de passer tout son temps libre sur un balai et toutes ses nuits à faire ses devoirs. Avec tout cela, la discussion qu'il devait avoir avec son cousin était toujours repoussée, voire oubliée. Préférant laisser Jessy une chance de lui raconter la vérité par lui-même. Après tout, s'il commençait à douter de la loyauté de sa famille, alors autant ne pas en avoir du tout. Et puis, il avait le droit d'avoir des secrets pour lui, seulement, il n'appréciait pas que Rogue soit informé de quelque chose et pas lui.
Le grand jour arriva. Le temps était gris, venteux et un froid glacial tomba d'un coup pendant la nuit alors que la veille, le ciel était ensoleillé et si doux. Toute l'équipe se regroupa dans les vestiaires autour du capitaine.
— Souvenez-vous de ce que j'ai dit aux entraînements : Garder bien les yeux ouverts et concentrez-vous ! Nous devons gagner même si on doit y laisser la vie ! S'exclama Angelina.
— Olivier, sors de ce corps, dirent les jumeaux en parfaite synchronisation.
Angelina leur décocha un regard sombre. Puis toute l'équipe prit la direction du terrain de Quidditch sous l'acclamation des spectateurs.
Harry enfourcha son éclair de feu, tapa du pied et s'élança dans les airs. Il monta haut dans le ciel pour surplomber le stade. Un vent glacial et particulièrement fort le percuta de plein fouet, l'envoyant valsé sur le côté, mais il réussit à se stabiliser. Il repositionna ses lunettes qui commençaient à glisser et observa de sa position l'ensemble du terrain.
— Et voilà, le coup de sifflet est lancé ! Cria Lee Jordan, le commentateur.
« Comme vous pouvez le constater, les équipes ont renouvelé leurs joueurs cette année. Chez les Serpentard, nous avons Goyle et Crabbe en batteur et Montague, le nouveau capitaine en poursuiveur. Du côté des Gryffondor, Johnson est le nouveau capitaine et Ronald Weasley a repris le poste de gardien.
Johnson prend le Souafle, elle est poursuivie par Montague et Pucey qui arrivent à toute allure. Elle accélère et passe le Souafle à Bell qui esquive un Cognard envoyé par Goyle. Tire et maaarrque ! Magnifique ! Dix points pour Gryffondor ! »
Cris des supporters qui affichaient une grande banderole décorée d'un griffon qui rugissait.
« Le Souafle est récupéré par Bletchley qui lance à Montague et fonce droit aux buts adverses. Bell et Spinnet l'interceptent… Quelle bande de tricheurs ! » Hurla le commentateur alors que Warrington et Pucey avaient percuté à vive allure les poursuiveuses, menaçant de tomber de balais.
— Mr Jordan ! Un peu de retenue, je vous prie, gronda le professeur McGonagall.
« Désolé, professeur. Montague est seul face au gardien. Fred ou George, enfin l'un des jumeaux lance un Cognard contre lui, mais il l'évite à la dernière seconde, il lance et… Ouais ! Ronald l'a bloqué ! »
Nouvelle acclamation des supporters qui hurlaient leur joie.
Pendant ce temps, Harry faisait le tour du stade à la recherche du vif d'or pour le moment introuvable. Il était tellement concentré qu'il ne vit pas Drago s'approcher derrière lui et lui souffler « Bouh ! ». Harry eut un mouvement de frayeur qui allait le faire tomber de son balai si Drago ne l'avait pas rattrapé par le bras.
— Tu es idiot ou quoi, Malefoy ! À quoi tu joues ?
— Au Quidditch de toute évidence. Tu n'as pas la conscience tranquille, Potter. Tous les coups sont permis pour gagner.
— Eh bien, je trouve ça puéril. Et si tu te contentais de chercher le vif d'or de ton côté et faire comme d'habitude : me détester ?
— (Drago souffla) T'es pas marrant, Potter. Je vais devoir t'apprendre quelques petites choses à l'occasion.
Et il repartit plus bas.
Harry secoua la tête. Ce type allait le rendre dingue, puis, tout à coup, il le vit qui longeait les gradins et fonça en direction du reflet qui filait à vive allure. Il n'entendit pas les cris qui lui étaient adressés et reçut dans le dos un Cognard qui lui causa une atroce douleur. Il était allongé sur son balai, tout son corps tremblait. Il lui semblait que sa colonne vertébrale était brisée, il n'arrivait plus à se relever.
Angelina demanda un temps mort et toute l'équipe rejoignit Harry pour s'enquérir de sa santé.
— Harry, comment va ton dos ? S'inquiéta Ron.
— Je suis paralysé, je crois que je me suis cassé quelques vertèbres.
— Si tu vas à l'infirmerie maintenant, on perdra, annonça dramatiquement la capitaine.
— C'est bon, je peux encore me servir de mes bras. Je compte sur vous pour éloigner les Cognards, dit-il aux jumeaux. Encore un coup et je ne me relèverai pas.
— T'inquiète, Harry, je veillerais sur toi, dit Fred.
« Apparemment, l'état de Potter est assez inquiétant, mais il a décidé de continuer, quel courage ! Le match reprend. Bell récupère le Souafle et esquive un Cognard, mais elle est talonnée de prêt par Warrington. Pucey et Montague gardent Johnson et Spinnet à distance. Elle est toujours pourchassée et Goyle se met en travers de son chemin pour l'empêcher de marquer. Un Cognard envoyé par Crabbe la percute et lui fait lâcher le Souafle. Warrington le récupère, fonce vers les buts et il marque ! Dix points partout !
Le match avait commencé depuis presque deux heures. Les joueurs montraient des signes de fatigue. Le score en était à trente contre soixante-dix pour les Serpentard. Katie Bell dut partir à l'infirmerie à cause des deux Cognards lancés en même temps contre elle, l'un lui cassa un bras et l'autre la fit tomber de son balai. Heureusement, elle n'était qu'à cinq mètres du sol, le choc lui fit perdre connaissance. Harry savait que s'il n'attrapait pas bientôt le vif d'or, ils perdraient. Il continuait à tourner autour du stade, montant et descendant pour scruter la moindre zone. Son dos allait un peu mieux une fois que la douleur eut reflué un peu, mais sa position ne l'avantageait pas si Malefoy le trouvait avant lui. Et, finalement, la chance était avec lui, il le trouva qui descendait vers le sol. Il nota que Malefoy se trouvait à l'opposer. Il fit signe à Fred non loin qui comprit ce qu'il allait faire. Il fonça en direction du vif d'or pendant que Fred écartait les projectiles. Malefoy fonça, lui aussi, mais beaucoup trop tard et Harry tendit la main qui se referma sur la petite balle.
— Gryffondor gagne avec cent quatre-vingts points contre soixante-dix pour Serpentard ! Hurla Lee Jordan.
Harry atterrit au sol, mais n'arrivait pas à faire un mouvement pour descendre de son balai sans risquer de tomber. L'effort qu'il venait de faire avait réveillé la douleur. Contre toute attente, Malefoy vola vers lui et posa pied à terre.
— Bien joué, Potter. Accroche-toi à moi, tu n'es pas en état pour te rendre à l'infirmerie. Harry voulut protester, mais il pouvait bien profiter d'un peu de gentillesse de sa part. Drago le prit sous les bras, faisant attention d'y aller doucement, le temps qu'il descende du balai et l'aida à se mettre à genoux tout en restant accroché à lui. Harry avait trouvé une position qui le soulageait tant qu'il ne bougeait pas, mais être dans les bras de son pire ennemi et avoir sa tête sur son épaule le contrariait. Toute l'équipe de Gryffondor arriva vers lui, jetant des regards noirs au Serpentard qui tenait Harry. Jessy le rejoignit rapidement.
— Harry, dis-moi où tu as mal, s'inquiéta le professeur.
— Tout mon dos me fait mal, répondit le Gryffondor qui serrait les dents pour ne pas gémir.
— Ne bouge pas. Drago, tiens-le bien.
Jessy posa ses mains à quelques millimètres de son dos et se concentra. Une lumière dorée se diffusa de ses paumes et se répandit sur le dos d'Harry. Il entendit des « Ohh ! » autour de lui, mais n'y prêta aucune attention. Après quelques secondes de traitement, la lumière s'éteint et il retira ses mains.
— Tu peux le lâcher, il est guéri.
Devant l'ébahissement des personnes les entourant, Harry se releva. Il avait senti la douleur disparaître progressivement et comme par miracle, il allait très bien.
— Il est génial ton pouvoir, tu peux guérir n'importe qui ? S'enquit Harry alors qu'il faisait plusieurs mouvements pour constater qu'il se sentait bien.
— Oui, enfin à part quelques exceptions, par exemple, je ne peux pas me soigner moi-même.
— Mme Pomfresh va se retrouver sans emploi si tu soignes plus rapidement qu'elle, dit George.
— Sûrement pas, je n'ai pas l'intention de jouer les infirmières, rétorqua Jessy.
Tout le monde retourna au château. Jessy croisa le professeur Rogue dans un couloir qui l'attendait. Plutôt que d'assister au match de Quidditch, il s'était rendu au ministère de la magie pour faire des recherches sur Jessy. Il revenait tout juste quand il assista aux prouesses de son homologue.
— J'aimerais m'entretenir avec vous sur un détail, venez avec moi.
Jessy le suivit jusqu'au cachot. Après avoir fermé la porte, Rogue se retourna.
— J'ai fait quelques recherches sur la magie que vous avez utilisée le week-end dernier. Le service des transports magiques assure qu'il n'y a pas eu de transplanage sortant de Poudlard ni à Pré-au-Lard à l'heure où nous y étions. Pendant notre petite excursion à Londres, ils n'ont pas noté d'activité magique proche du braquage – bien que vous n'en ayez apparemment pas vraiment utilisé. Ma première théorie prouverait que vous n'avez pas usé de magie, mais d'un objet autre qu'un Portoloin – et indétectable pour nous transporter. Mon autre théorie plus improbable, c'est que vous possédiez un pouvoir qui ne soit pas magique ce qui vous permettrait d'user de capacités à votre guise devant les moldus sans que cela soit jugé comme répréhensible par le ministère.
— Je peux déjà vous certifier que je n'utilise aucun objet de transport magique ou non pour me déplacer. Je ne peux pas vous dire ce que j'ignore.
— Et votre petite démonstration de tout à l'heure ? Quelle est cette lumière qui a permis de guérir Potter ?
— Je fais certaines choses comme soigner des blessures plus ou moins grave, juste par ma volonté. J'ignore comment je fais. C'est arrivé un jour par hasard et j'ai eu du mal à renouveler l'expérience, ça m'a pris beaucoup de temps avant de pouvoir reproduire le même effet.
— Il nous manque un élément, ce qui relie le tout. Il doit forcément y avoir une explication.
— Ça, je n'en doute pas, Severus. Peut-être devons-nous chercher si d'autres personnes posséderaient ce même pouvoir. Ce serait étonnant que je sois le seul dans ce cas-là.
— Au dire de Fudge – qui m'a ri au nez – il n'existerait rien de plus puissant que la magie, mais une partie de la vôtre ne laisse aucune trace, ce qui est impossible en tant que tel.
— En somme, il faudra écumer les livres d'histoire et se renseigner sur les sorciers les plus puissants et connaître leurs particularités.
— Magnifiques soirées en perspective, ironisa le professeur de potions.
Le sol était drapé d'un immaculé manteau blanc. La neige avait commencé à tomber deux jours après la fin du match et tombait sans discontinuité depuis cinq jours. Elle atteignait maintenant presque un mètre. Les elfes passaient beaucoup de temps chaque nuit pour déblayer un passage pour que les élèves puissent accéder à la cabane de Hagrid, à la serre et au nouvel édifice créé quelques semaines plus tôt. À cause du temps, les entraînements de Quidditch étaient suspendus, mais le match restait de rigueur jusqu'à nouvel ordre ce qui provoqua une vague de contestation de la part des joueurs de Poufsouffle et Serdaigle.
Harry poursuivait son cours de chant. Les progrès se faisaient doucement cependant, il avait réussi à ne plus avoir l'impression qu'il s'étranglait dès qu'il chantait une petite chanson.
À la fin du cours, Jessy lui demanda un instant de plus pour lui parler des prochaines vacances.
— Qu'as-tu prévu pour les vacances de Noël ?
— Eh bien, en général je vais chez les Weasley, mais cette année, ils partent en voyage avec toute la famille et Hermione va skier avec ses parents. Donc, je vais rester à Poudlard.
— Et si je te proposais de venir avec moi à San Francisco dans ma famille d'accueil ? C'est une famille géniale pour des moldus. Donc, on aurait une semaine de vacances sans magie, je pense que ça ne te poserait pas de problème.
— (Harry s'enthousiasma) J'en serais ravie. Sachant que nos dernières vacances m'ont réconcilié avec les moldus. En plus, je n'ai jamais quitté la Grande-Bretagne, j'adorerais passer mes vacances dans un autre pays.
— D'accord, alors je te fais une seconde proposition. Et si l'on passait la semaine suivante chez Sirius ?
Le cœur de Harry bondit dans sa poitrine.
— Ce serait des vacances parfaites ! Sourit-il jusqu'aux oreilles.
— Très bien, je réglerai les questions du départ avec le professeur McGonagall.
Deux semaines étaient passées et le gel avait succédé à la neige. Le froid paralysait tout. Le professeur Chourave dut convenir de protéger les plantes avec plus de sorts que prévu, le froid avait tendance à fragiliser certaines barrières de protection, qui n'avaient alors jamais failli jusqu'à présent. Les cours de soin aux créatures magiques durent avoir lieu à l'intérieur du bâtiment. Le professeur Dumbledore conclut que les créatures à étudier seraient à l'abri du froid et mieux disposées à faire l'objet d'études. Les cours à la piscine étaient tout simplement annulés à cause d'un nombre impressionnant d'élèves malades. Mme Pomfresh ne savait plus où donner de la tête. Jessy ne put l'aider malgré son insistance. Les virus et microbes n'étaient tout simplement pas soignables avec son don. L'école tout entière semblait figée par la glace qui s'insinuait par les portes et fenêtres. Rusard courait dans tous les sens pour dégivrer les accès obstrués vers l'extérieur.
Jessy regardait par la fenêtre, les bras croisés dans son dos. Il trouvait anormal que ce froid si intense soit si actif. Peu de temps auparavant, il avait consulté les relevées météo sur son téléphone, piraté par ses soins pour qu'il puisse communiquer avec l'extérieur même dans l'enceinte du château – le jeune homme avait, par on ne sait quel miracle, réussis à combiner technologie moldue et magie – et il avait pu constater que le froid venant du pôle touchait seulement le nord du pays. Il se retira de la contemplation des arbres enneigés de la forêt interdite et se rendit au bureau de Dumbledore. Arrivé devant la porte, il frappa et entra dans la pièce circulaire après y avoir été invité. Les professeurs McGonagall et Rogue étaient présents.
— Venez Mr Potter, on parlait justement de ce temps qui paralyse l'école, lança Dumbledore.
— Vous pensez que ce n'est pas normal ? S'enquit-il.
— Nous avons déjà eu des hivers rudes, mais rien de comparable à cette période de l'année. J'ai contacté le ministère de la magie qui nous certifie que le temps est radieux dans le sud et relativement doux pour la saison. Vous pensez bien que je me montre perplexe face à ce fait inexpliqué.
— J'ai pu constater que ce froid se délimite anormalement entre le nord et le sud alors qu'il n'y a aucune montagne qui pourrait bloquer ce froid venant du pôle. Cela n'a rien de naturel, si vous voulez mon avis, confirma Jessy.
— Vous pensez que le temps est ainsi par magie ? Soupçonna Rogue.
— Par magie ou par autre chose dont j'ignore encore la nature, répondit Dumbledore. Quoi qu'il en soit, cet état ne va sûrement pas durer éternellement et je compte sur vous pour poursuivre les cours comme d'habitude jusqu'à ce qu'une éclaircie nous révèle l'inconnu.
Sur ces mots, les professeurs prirent congé et rejoignirent leur salle de classe pour les cours de la journée.
Le soir, Jessy retrouva Severus à la bibliothèque. Ils parcoururent les nombreuses étagères pour tenter de trouver des indices concernant une forme de magie inhabituelle. Le professeur de potions avait déjà entassé un certain nombre de livres sur une table : Anthologie des enchantements au XVIIIe siècle, Dilemmes de la sorcellerie insolite et leurs solutions, Étude des récents progrès de la sorcellerie, Des Grandes Noirceurs de la magie, Les Grands Sorciers d'hier à aujourd'hui, Guide de la sorcellerie médiévale, Les Pouvoirs que vous avez toujours eus sans le savoir et comment les utiliser maintenant que vous êtes un peu plus sage, Sorts et enchantements anciens et oubliés.
— Je vois que vous cherchez vraiment dans tout.
— Il s'agira peut-être d'une ligne tout au plus. Mieux vaut ne rien laisser passer si nous voulons trouver le moindre indice.
— Avez-vous déjà demandé à Dumbledore ?
— Oui, il pense que l'on fait fausse route et il ne nous aidera pas, mais je suis persuadé qu'il sait quelque chose.
— Peut-être veut-il nous laisser trouver par nous-mêmes.
— Ce serait bien son genre. On obtient rarement des informations de lui à part nous donner des indices incompréhensibles.
Minuit était passé et les livres s'entassaient sur une des tables de la bibliothèque. Rogue avait commencé à les lire à la lueur d'une chandelle et lorsqu'il ne trouvait rien, il envoya magiquement l'exemplaire rejoindre sa place de rangement. Il se frotta les yeux, la fatigue le menaçait de l'envahir. Il constatait que Jessy n'était pas réapparu depuis un petit moment.
— Jessy ? Vous êtes toujours là ? S'enquit Severus.
— Oui, dans la section de la divination répondit-il d'une voix éloignée.
Rogue le rejoignait. Le jeune homme était perché en haut de l'échelle et était assis sur l'une des marches. Il lisait assidûment un livre.
— Que lisez-vous ?
— Les morts vous parlent-ils ? de Marcus Bonbec.
— Je ne vois pas en quoi cela à avoir avec notre recherche.
— Ce n'est pas le titre qui m'a décidé à le lire, mais en consultant l'index, un des chapitres se nommant Un fantôme m'a sauvé m'a intrigué. Écoutez ça :
… alors que j'étais cerné par deux trolls, sans baguette pour me défendre, mon sang coulait, mon bras cassé me lançait affreusement, je m'étais résolu à mourir alors que ces monstres allaient m'écraser avec leurs massues, quand tout à coup une lumière aveuglante apparut devant moi, forçant les trolls à reculer et s'enfuir. L'apparition qui les avait chassés se tenait de dos à porter de main. Mais au moment où j'allais parler, la lumière m'éblouit et je me retrouvais seul dans cette forêt. Tout ce que je pouvais me rappeler était un homme habillé de blanc aux cheveux blonds et dont la peau semblait scintiller…
Jessy interrompit sa lecture. Il nota quelques similitudes avec sa façon d'apparaître et de disparaître.
— Ça ne nous apprend qu'une chose, c'est qu'il existe d'autres sorciers avec la même magie que la vôtre.
— Si vous pensez que c'est un sorcier qui l'a secouru, pourquoi ne s'est-il pas présenté à lui. Enfin, voyons, on ne sauve pas quelqu'un comme ça et disparaître comme un fantôme. Ce n'est pas cohérent !
— Il existe des gens qui préfèrent garder l'anonymat et ne pas trop s'impliquer.
— Alors ce type était un égoïste ! On ne sauve pas quelqu'un d'une mort certaine et le laisser se débrouiller. À sa place, j'aurais tout fait pour le ramener en lieu sûr et le faire soigner.
— Mais vous n'êtes pas à sa place ! Asséna le maître des potions.
Jessy, les sourcils froncés, ruminait son mécontentement. L'attitude de ce soi-disant sorcier ne lui plaisait pas. Devant sa moue renfrognée, Severus se décida à arrêter les recherches pour cette nuit.
— Allons nous coucher ou nous allons être d'humeur massacrante pour enseigner à tous nos élèves ignares.
Jessy ne releva pas et descendit l'échelle, emportant le livre avec lui pour voir s'il ne contiendrait pas d'autres détails pouvant l'aider à découvrir qui était cette apparition.
Les soirs se succédaient, ne trouvant rien de concret à leur étude. Severus reposa le livre qui était en train d'étudier, pressant ses doigts à l'arête de son nez. Ces longues heures passées à chercher le moindre indice sans succès l'énerva grandement. Faisaient-ils fausse route comme le disait le directeur et qu'ils passaient à côté de quelque chose. Il regarda Jessy en face de lui qui perdit son combat face au sommeil depuis un moment. La tête appuyée sur ses deux bras croisés, il dormait profondément. Il entendait son souffle lent et régulier. Heureusement, il ne ronflait pas, un bon point pour lui. Il se surprit à sourire face à ce visage d'ange. Sourire qu'il effaça aussi vite qu'il était apparu. Il se leva et retira sa veste. Il contourna la table et vint la poser sur les épaules de son confrère. C'était en bras de chemise qu'il retourna à son travail jusqu'au petit matin.
Jessy mit quelques minutes à émerger de son sommeil, se frottant les yeux pour s'éclaircir la vue. En se redressant, la veste tomba au sol et il vit que Severus était toujours plongé dans un livre.
— Vous avez veillé toute la nuit ?
— Je voulais avancer un maximum avant de me décider ce qui conviendrait le mieux à faire pour la suite de nos recherches.
— Qu'avez-vous trouvé ?
— Rien, malheureusement. À part ce court texte dans le livre de divination de l'autre jour, je n'ai rien trouvé de semblable. Il est possible que nous n'ayons pas cherché au bon endroit.
— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Lire tous les livres de la bibliothèque ?
— Non. Je pense que ce serait une perte de temps.
— Alors, faisons un pause. Ça fait presque dix jours que l'on passe chaque nuit ici. Inutile de perdre la santé pour ça. Je vais prendre mon petit déjeuner. Quant à vous, vous devriez aller vous reposer.
En arrivant dans la Grande Salle, Jessy traversa le chemin menant à la table des professeurs. Harry, le voyant, s'alarma sur le teint pâle qu'il affichait. Il lui fit signe auquel il se dirigeait vers la table de Gryffondor.
— Salut Harry.
— Salut Jessy. Je te trouve fatigué, tout va bien ?
— Oui, ne t'inquiète pas. Je mène des recherches à la bibliothèque et ça me prend beaucoup de nuits.
— Tu cherches toujours les origines de tes pouvoirs ?
— En effet, mais pour le moment, on n'a pas trouvé grand-chose.
— On ? Tu parles de Rogue ?
— Oui, il m'aide toujours et il est déterminé à trouver les réponses.
— Tu aurais pu me demander de t'aider.
— Je n'en doute pas que tu aurais accepté, mais Harry, c'est l'année des BUSE et tu as suffisamment à faire avec tes devoirs.
— On se retrouve au stade pour le match ?
— Bien sûr ! Pour une fois qu'on peut être spectateurs tous les deux, on va bien s'amuser.
La matinée passée, tous les élèves se retrouvèrent dans les tribunes pour assister au match de Poufsouffle contre Serdaigle. Tous s'étaient emmitouflés dans des manteaux, des pulls, des écharpes… à cause du froid mordant qui régnaient à l'extérieur. La légère bise qui soufflait n'arrangeait pas les affaires des deux équipes qui devaient faire face à un temps désavantageant.
— Les joueurs ont pris place, coup de sifflet et c'est parti ! Lança Lee Jordan.
« Smith prend le Souafle et fonce directement vers le but adverse. Les poursuiveurs adverses tentent de l'intercepter, mais il arrive à les éviter, tire et marque ! Quel but magnifique ! Dix points pour Poufsouffle »
Tout le monde acclamait Smith pour avoir marqué en quelques minutes seulement après le début du match. Les élèves gesticulaient beaucoup pour se réchauffer.
« Davies reprend le Souafle et fonce dans le camp adverse, suivi par Bradley et Chambers. Un Cognard est projeté dans leur direction, Davies dévie brutalement tout en passant le Souafle à Bradley, pour ne pas se faire toucher. Quelle maîtrise ! Il semblerait que rien ne les arrête ! Les poursuiveurs de Poufsouffle tentent de faire barrage, mais non ! Rien n'y fait : Par une belle pirouette, Bradley réussit à passer, il tire et… Oh ! Quel dommage ! Le gardien l'a arrêté. Chang fonce, elle a vu le vif d'or. Summerby la pourchasse et tente de la dépasser. »
Tout à coup, Davies cria et tomba de son balai. Heureusement pour lui, le professeur Flitwick lança un sortilège pour le récupérer sans dommage, lui évitant de s'écraser sur le sol gelé, dont les congères étaient particulièrement aiguisées, du sang coulait de sa tête. Il y eut un moment de flottement où plus personne n'osa bouger ni parler. Puis un énorme bloc de glace s'écrasa sur une des tribunes, heurtant un élève de Serpentard, bientôt d'autres blocs se mirent à tomber, assommant d'autres élèves. Les joueurs n'étaient pas en reste et tentèrent d'atterrir rapidement, en évitant les projectiles qui tombaient du ciel. Il n'y avait aucun abri pour se protéger et les professeurs leur ordonnèrent de courir.
— Gardez votre calme et dépêchez-vous de retourner à l'école ! Lança le professeur McGonagall.
Pendant que tout le monde se ruait sur le chemin gelé glissant qui fit tomber de nombreux enfants, les professeurs tentaient de faire fondre la glace pour limiter les dégâts.
Harry et ses amis aidaient du mieux qu'ils pouvaient pour aider. Lorsqu'ils étaient sûrs que tout le monde avait rejoint l'école, ils fermèrent les grandes portes. Il y avait de nombreux blessés plus ou moins graves. Certains étaient allongés sur le sol, évanouis.
— Que tous les élèves qui ont été blessés se rendent à l'infirmerie. Pour les autres, retournez à vos dortoirs, commanda McGonagall.
Mme Pomfresh et Jessy s'occupèrent de soigner tous les blessés dont certains présentaient un traumatisme crânien. Avec son don, il ne mit pas longtemps à les remettre sur pied. Harry et Hermione avaient également reçu un coup qui ne fut qu'un mauvais souvenir une fois que le jeune professeur les eut guéris.
Le match fut bien entendu reporté. Les conditions météo n'étaient adaptées à aucune sortie.
Jessy consultait un journal télévisé moldu qu'il captait sur son smartphone dans ses appartements quand il entendit deux coups frappés à sa porte. Il alla ouvrir et découvrit Harry.
— Entre.
— Jessy, qu'est-ce qui se passe ? Et ne me dit pas que c'est juste un hiver précoce, je n'ai jamais connu de temps comme ça.
— Justement, j'étais en train de regarder les informations moldus qui parlent de ce phénomène.
Ils s'installèrent tous les deux sur le bord du lit et Jessy mit l'information en mode Play.
« La Grande-Bretagne est partagée en deux. Dites-nous ce qui se passe professeur Harrison.
— Comme vous pouvez le constater, la moitié nord est prise dans un front froid exceptionnel. Regardez cette carte, l'anticyclone est situé sur le sud du pays alors qu'au nord, une dépression venant du pôle fait glisser un froid qui atteint moins dix à moins vingt degrés par endroits. Malheureusement, il semblerait qu'il reste statique ce qui entraîne un froid du plus en plus intense, faisant apparaître de la grêle, alors qu'au sud, l'air devient de plus en plus chaud, ce qui donne beaucoup de pluie.
— Serait-ce un dérèglement climatique ? Demanda la journaliste.
— Difficile à dire quand seule la Grande-Bretagne semble en souffrir. Partout ailleurs, le temps est conforme à toutes les prévisions.
— Quand verrons-nous une amélioration ?
— Eh bien, je ne peux malheureusement pas me prononcer. Nous espérons que les vents tourneront et nous libèrent de ces deux fronts. »
Après avoir écouté cette information, Harry devint perplexe. Comment se faisait-il que le temps se soit déréglé seulement sur l'île ?
— Tu te demandes pourquoi le temps ne touche aucun autre pays, j'imagine.
— Est-ce que c'est la magie qui fait ça ? J'ai entendu dire que les Mangemorts pouvaient provoquer des tempêtes.
— Ça m'étonnerait ! Les sors ne durent jamais aussi longtemps. En même temps, je trouve que ce phénomène n'a rien de naturel. Tout ce que l'on peut faire pour le moment, c'est attendre que ça passe.
Harry était sceptique. Depuis le début des intempéries, il avait ressenti sa cicatrice le brûler, il pensait que Voldemort était à l'origine de tout.
Pendant la nuit, Harry se tournait et retournait dans son lit. Il ne pouvait qu'observer la vision de son pire cauchemar aux travers des yeux de Voldemort.
Un homme brun tout de noir vêtu, les mains dans les poches, semblait attendre que le Lord lui fasse une proposition.
— Joignez-vous à moi ! Ensemble, nous pourrons régner sur ce monde et avoir tous les sorciers à nos pieds.
— Que voulez-vous que je fasse d'une si petite communauté de sorciers ? Se moqua l'homme.
— Et vous, qu'espérez-vous en tuant quelques moldus isolés, que cherchez-vous ?
— J'ai mes raisons.
— Allons, partagez vos plans avec moi, vos secrets seront bien gardés, dit-il d'une voix doucereuse.
— Ah, Ah, Ah ! Et à la moindre occasion, vous essaierez de me tuer ? Mais peu importe, de toute façon, vous mourrez tous et nous gouvernerons ce monde.
Voldemort pesta, il n'aimait pas du tout cet homme arrogant et si sûr de lui.
— Contrairement à vous, je ne souhaite pas la mort de tous les êtres humains. Je vous trouve bien présomptueux en pensant que vous vous pensez plus puissant que moi. Si vous ne me servez à rien, alors mourrez !
La baguette de Voldemort s'illumina et un rayon de lumière verte frappa l'homme. Le dark Lord souriait devant son coup imparable, mais son sourire s'évanouit aussitôt quand il constata que l'homme n'avait pas bougé et vivait toujours. Il épousseta une poussière imaginaire sur son costume comme si le sort lui avait sali ses vêtements.
— C'est… C'est impossible ! Bafouilla Voldemort.
— Eh oui ! Comme tous les tyrans que le monde ait connu depuis la nuit des temps, vous vous croyez tous les plus forts, dit-il d'une voix calme, tandis qu'il s'avançait vers le chef des Mangemorts. Nous sommes bien plus anciens et nous vous observons vous entre-tuez depuis toujours, pauvres mortels insignifiants, ce qui accroît notre pouvoir. Aujourd'hui, les astres sont de notre côté et il est temps de célébrer notre retour (Il forma une boule de feu dans sa main droite). En tout cas, votre aide m'a été précieuse et je sais maintenant ce qu'il me reste à faire.
Il lança le feu sur Voldemort – que son sort de blocage ne parvint pas à arrêter – qui hurla de douleur et qui déconnecta Harry de cette vision, se relevant d'un coup dans son lit.
Il avait crié si fort que ses camarades demandaient ce qui se passait. Ne voulant pas les alerter, il leur répondit que c'était juste un cauchemar. Il se rallongea sur son lit, la sueur lui collait à la peau, tout son corps tremblait et il avait du mal à reprendre son souffle. Il était persuadé que Voldemort n'était pas mort, mais gravement blessé. Le plus inquiétant et qui l'effrayait plus que tout, ce furent les yeux qu'il avait vus avant qu'il ne perde le lien : des yeux lumineux, froids et destructeurs.
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14/01/2016 : J'aimerais exprimer ma tristesse en ce jour sombre qui voit partir un très grand acteur, ALAN RICKMAN, à l'âge de 69 ans. Mes pensées vont vers sa famille et son entourage. Je salue son immense talent (notamment son interprétation du professeur Severus Rogue) et sa gentillesse. RIP.