Harry Potter et la lumière infinie

Chapitre 2 : Oeil pour oeil, dent pour dent

6163 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 09/01/2017 12:02

Quinze jours avant la rentrée, Harry et Hermione furent invités chez les Weasley. Harry leur raconta la venue de son cousin et les très belles vacances qu’ils avaient passées ensemble.

— Ouah ! C’est vraiment génial comme nouvelles ! Vous avez été à la mer rien que tous les deux ? Vous avez dû bien vous amuser sans ton oncle et ta tante sur le dos, dit Ron avec envie.

— Tu verras, il est génial ! Il m’a promis de nous rejoindre au chemin de traverse aujourd’hui, il doit s’acheter une baguette.

— Alors c’est vrai ? C’est lui qui va être notre professeur de défense contre les forces du mal. Ça va être cool d’après ce que tu nous as dit de lui.

— Faire de la magie sans baguettes, ça ne doit pas être facile, demanda Hermione. Je n’ai encore rien lu sur le sujet et pourtant, j’ai lu de nombreux livres à la bibliothèque de Poudlard.

— Il sera peut-être sévère, je n’en sais rien. Ça sera la première fois qu’il enseignera et ne t’inquiète pas Hermione, il sait se servir d’une baguette donc il ne devrait pas avoir de problèmes à nous enseigner les sorts. Et franchement, je ne l’ai encore jamais vu utiliser sa magie, je n’en sais pas plus que toi. Il pourrait se faire passer pour un moldu, on ne ferait pas la différence.

— En tout cas, j’en connais un à qui ça ne va pas plaire !

— Qui ça ?

— Ben Rogue ! Tu sais bien qu’il désire plus que tout d’avoir ce poste ! Alors tu penses bien qu’il ne va pas l’accueillir chaleureusement. En plus, c’est un Potter ! Et tu sais combien il déteste ta famille !

— Je ne me fais pas de soucis pour Jessy, je suis sûre qu’il lui fera ravaler son caquet. Crois-moi, il a un caractère bien trempé et c’est pas Rogue qui va lui faire peur !

— En tout cas, dit Hermione, le fait qu’il soit ton cousin ne va pas lui faciliter les choses. On risque de lui dire qu’il fera du favoritisme à ton égard.

— De ce côté-là, je ne me fais pas de soucis non plus, dit Harry, il m’a prévenu qu’en cours, il me considérerait comme n’importe quel élève.

— Allons les enfants, dit Mme Weasley, il est temps de se préparer à partir.

Tous les Weasley, Harry et Hermione s’alignaient devant la cheminée de la maison. Harry passa en premier, prit une bonne poignée de poudre de cheminette et dit très nettement : « Chemin de traverse ! » et il disparut dans une explosion de fumée verte. Tous les autres le suivirent.

Il y avait toujours autant de monde à l’approche de la rentrée scolaire. De nombreux élèves s’étaient agglutinés devant la vitrine où était exposé un Éclair de feu.

— Il n’y a pas de nouveau balai cette année, dit Ron. Ils n’ont rien trouvé de mieux, mais au prix où il est, à part les professionnels et les fortunés, très peu de sorciers l’ont acheté. Tu dois être le seul élève, Harry, à en avoir un !

— Je vais à Fleury et Bott pour acheter vos manuels, les enfants, n’en profitez pas pour faire des bêtises vous deux, dit Mme Weasley à l’attention de Fred et Georges.

— T’inquiète, Mom, comme d’habitude ! dirent-ils en cœur, ce qui ne rassura pas davantage leur mère.

— Bon, ben, je crois qu’il est temps d’aller à la recherche de Jessy. Il doit être quelque part par ici. Il m’a dit qu’il viendrait de bonne heure.

Après quelques minutes de recherche, ils le trouvèrent devant le magasin d’animaux.

— Jessy ! On est là ! hélait Harry.

En s’approchant, Harry remarqua ce qui était changé chez son cousin. Il avait une coiffure courte. Ses cheveux étaient bouclés et entièrement noirs. Il était habillé d’un jean noir, de chaussures noires, d’un chemisier blanc, d’un long manteau beige. Tout ce qui faisait de lui un artiste un peu excentrique avait laissé place à un homme style dandy.

— Bonjour ! dit chaleureusement Jessy.

— Tu t’es coupé les cheveux ? Ça te va bien, non pas que je sois expert en la matière, mais j’aime bien ton nouveau style.

— Eh oui, il fallait que je fasse un effort pour faire bonne impression. Être professeur demande un peu plus de sérieux. J’ai toujours évité les cheveux courts, mais pour cette occasion, je ferais avec.

— Je te présente mes deux meilleurs amis, Ron et Hermione !

— Enchanté, ravi de vous rencontrer, Harry m’a beaucoup parlé de vous !

— Mais attends, dit soudainement Ron, je t’ai déjà vu quelque part ! Mais oui, tu faisais partie du groupe Bizarr'Sisters, c’est ça, hein ? Pourquoi tu ne m’as rien dit, Harry ?

— Désolé, ça m’a échappé, grimaça-t-il.

— C’est moi, en effet ! Mais ça remonte à quelques années. Maintenant, je poursuis une carrière indépendante.

— Pourquoi as-tu quitté le groupe, ça marchait plutôt bien, je trouve ?

— Tout simplement parce que les autres membres du groupe ne voulaient pas chanter pour les moldus.

— T’es sérieux ? Tu chantes pour les moldus ? Pourtant, je connais toutes tes chansons, il me semble.

— Oui, car je chante pour les sorciers ET les moldus. Après tout, je ne vois pas pourquoi je favoriserais une communauté plus qu’une autre.

— J’ai l’impression que tu vas devoir signer des autographes, dit Harry, regardant les personnes totalement survoltées autour d’eux avec une feuille de papier.

— Oui, apparemment, je me suis fait repérer malgré mon changement de look. Je suis très connu ici, mais je dois vous avouer que je connais très peu le monde des sorciers et je suis assez impressionné d’être ici et de voir toutes ces choses bizarres qu’on y trouve.

— Ne t’inquiète pas, on prend vite l’habitude, dit Harry.

— Vous avez déjà acheté vos manuels ?

— C’est ma mère qui s’en occupe, dit Ron. Alors comme ça, tu seras notre professeur de défense contre les forces du mal ? Je devrais peut-être te vouvoyer !

— Laisse tomber le vouvoiement. Hormis les adultes, j’interdirais à quiconque qu’on m’interpelle avec un « vous » dans sa phrase. J’aurais l’impression d’être un vieux.

Ils rirent tous les quatre.

— Je viens juste de m’acheter une baguette chez Ollivander. Bizarre ce type ! Il m’a parlé de la première fois où mon père a acheté sa baguette. Quelle mémoire ! Remarque, ça m’a fait plaisir que quelqu'un d’autre m’en parle.

— Il a fait de même pour moi, dit Harry. C’est comme ça que j’ai su certaines choses sur tu-sais-qui.

— Tu-sais-qui ? De qui tu parles ?

— Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, répondit Ron. Tu sais qui c’est au moins ?

— Oh ! Je vois. Vous parlez de Voldemort ? (Ron frissonna à l’appellation du nom) Donc ici, vous êtes encore au point de le craindre quatorze ans plus tard ? Je vais vous dire une chose et après on changera de sujet, si jamais je lui mets la main dessus – maintenant que je sais qu’il est revenu, et après ce qu’il t’a fait Harry – je vous jure que je m’occuperais de son cas personnellement au point qu’il regrettera de ne pas être mort.

Les trois compères se regardèrent. Ils savaient que maintenant, ils avaient un nouvel allié dans leur lutte. Ils passèrent le reste de la journée ensembles et devinrent très bons amis.

ooOOoo

Le jour de la rentrée arriva. Le ciel était gris et l’air s’était rafraîchi. Toute la bande se dirigea vers le quai neuf trois quarts. Jessy voyagea avec Harry, Ron et Hermione pour se rendre à Poudlard. Ils avaient acheté pleins de chocogrenouilles et de bonbons surprises de Berty Crochu.

— Le village du Pré-au-Lard est génial, dit Harry. Il n’y a que des sorciers et pleins de magasins remplis de merveilles. Ça va te plaire, j’en suis sûr. La première sortie commence le mois prochain. Il faudra qu’on prévoie d’y aller ensemble.

La porte du compartiment s’ouvrit d’un coup et un jeune homme blond au regard glacial entra. Drago Malefoy était entouré de ses deux gorilles, Crabbe et Goyle.

— Alors Potter ? T’es encore là ? Je croyais que tu ne serais pas revenu après ce qui s’était passé la dernière fois !

— Désolé de te décevoir Malefoy, pour rien au monde, je te ferais ce plaisir.

— Qu’est-ce que tu veux, Malefoy ? lança Ron.

— Pas grand-chose, en fait, j’ai appris que l’ex-chanteur des Bizarr'Sisters voyageait dans ce train. Il observa Jessy un instant, incertain. C’est vous Jessy ?

— Jessy Potter, enchanté ! répondit l’intéressé.

Drago recula d’un pas.

— Potter ? Quel lien avez-vous avec lui ? (En montrant du doigt Harry)

— Je suis son cousin ! Et au cas où tu ne le saurais pas encore, je suis ton nouveau professeur de défense contre les forces du mal.

Drago fit une grimace, l’air choqué et partit du compartiment en quatrième vitesse. Les quatre compères se mirent à rire !

— La tête qu’il a fait quand tu lui as dit que tu étais le cousin de Harry, dit Ron, il ne va pas s’en remettre. Tu savais qu’il était ton plus grand fan ? Il n’arrêtait pas de parler de toi et du groupe.

— Bien fait pour lui, dit Hermione. J’espère qu’il nous laissera tranquille après ça.

La nuit était tombée lorsque le train arriva à la gare de Pré-au-Lard, les élèves descendaient du train. On entendit au loin la voix de leur vieil ami Hagrid.

— Les premières années, par ici !

— Bonsoir, Hagrid ! dirent en cœur Harry, Ron et Hermione.

— Oh, bonjour les enfants ! Prêt pour reprendre une nouvelle année ?

— Oui, dit Harry ! Je te présente Jessy, c’est mon cousin et le nouveau professeur de défense contre les forces du mal.

— Euh… Enchanté, Hagrid ! dit Jessy, impressionné par la taille du demi-géant.

— Ah oui, j’avais entendu parler Dumbledore dire que le nouveau professeur serait très jeune, mais j’ignorais que c’était ton cousin, Harry. J’espère qu’on pourra devenir bons amis.

— Oui, moi aussi !

Hagrid s’éloigna avec les nouveaux en direction du lac. Harry et les autres prirent les carrosses en direction du château. Jessy était fasciné en arrivant à Poudlard. Il n’imaginait pas une école comme un château !

— C’est très différent des écoles moldus, fit-il remarquer.

— Toutes les écoles de sorciers dans le monde sont toutes plus originales les unes que les autres, répondit Hermione, mais dans l’ensemble, une école reste une école.

Les élèves entrèrent dans le hall lorsque le professeur Macgonagall arriva.

— Professeur Potter ! Je suis le professeur Macgonagall la directrice adjointe. Veuillez me suivre, je vous prie, nous vous attendions pour le banquet.

— Merci ! À plus tard Harry !

Jessy s’en alla rejoindre les autres professeurs. Harry, Ron et Hermione s’installèrent dans la grande salle. Tous les professeurs étaient attablés au côté de Dumbledore. À sa gauche, Macgonagall et Rogue à sa droite. Jessy était du côté de Macgonagall, avec les professeurs Vector, Flitwick et Burbage. Il paraissait un peu mal à l’aise.

Les premières années entrèrent dans la salle, précédées de Hagrid. Le professeur Macgonagall posa le choixpeau magique sur le petit tabouret, ce même tabouret où Harry et ses amis se sont assis pour définir leur maison cinq ans auparavant.

Après la cérémonie, le professeur Dumbledore se leva.

— Une nouvelle année commence ! Les premières années doivent savoir qu’il est totalement interdit de se promener dans la forêt Interdite. La liste complète du règlement est affichée sur la porte du bureau du concierge, Mr Rusard. Nous accueillons également le professeur Jessy Potter qui a bien accepté de reprendre le cours de défense contre les forces du mal.

Tous les élèves acclamèrent leur nouveau professeur qui s’était levé pour les saluer. D’ailleurs, qui ne connaissait pas déjà Jessy pour être à la une de tous les journaux sorciers et moldus.

— Et maintenant, festoyons !

Dumbledore frappa dans ses mains, les assiettes et les plats apparurent, remplis de mille choses plus succulentes les unes que les autres !

Les fantômes entrèrent dans la salle, traversant les murs et les élèves, les conversations allaient à bons trains. Jessy était dans tous les sujets.

— Tu te rends compte ? dit une fille de Serdaigle, il va être notre professeur ! Il est trop mignon, j’arriverais jamais à le quitter des yeux.

— Moi, en tout cas, dit un garçon de Poufsouffle, j’ai bien l’intention de lui demander son autographe !

Harry écoutait autour de lui les conversations toutes dédiées à son cousin. Il était ravi d’avoir Jessy comme cousin même s’il était encore plus célèbre que lui – pas pour les mêmes raisons – mais il ne serait plus le centre d’intérêt pendant quelque temps. Il jeta un coup d’œil à la table des professeurs et remarqua que Rogue n’était pas du tout de bonne humeur. Il ne cessait de regarder Jessy de travers, mais apparemment, ce dernier ne l’avait pas encore remarqué.

— Eh ! Potter ! aboya une voix derrière lui.

Harry se retourna. C’était Drago Malefoy !

— Qu’est-ce que ça fait d’avoir un autre membre de ta famille plus célèbre que toi ?

— (Harry sourit) J’en suis fier !

Apparemment, ce n’était pas la réponse que Drago espérait, car il fit une grimace et retourna dans sa conversation avec les Serpentard.

Après le repas, tous les élèves allèrent dans leur maison respective. Harry attendit devant la porte de la grande salle, bien décidé à parler à son cousin avant de se coucher.

— Qu’attendez-vous pour rejoindre les autres, Potter ? dit une voix sifflante derrière lui.

C’était le professeur Rogue.

— J’attends mon cousin, répondit Harry

— Votre cousin… ? (Il se retourna) Ah ! Oui… Bien sûr, dit Rogue en voyant arriver Jessy. Décidément, les professeurs ne sont plus ce qu’ils étaient. Pourquoi ne pas les prendre au berceau, pendant qu’on y est, reprit-il avec un rire sarcastique.

Puis Rogue s’en alla dès que Jessy arriva à la hauteur de Harry.

— Qu’est-ce qu’il t’a dit ? demanda Jessy.

— Rien de bien sympa, des insultes, comme d’habitude ! ronchonna Harry. Il ne te tient pas dans son estime, le contraire m’aurait étonné.

— Ne t’en fais pas Harry, il ne mérite pas qu’on se préoccupe de lui. Par contre, s’il te fait quoi que ce soit comme des points en moins ou des retenues injustifiées… N’hésite pas à m’en parler ! J’irais lui remettre les points sur les « i », dit-il avec conviction.

— Tu sais, je suis content que tu sois là, dit Harry, je sais que je pourrais me confier à toi et que toi au moins, tu m’écouteras.

Jessy lui ébouriffa les cheveux en signe d’affection et avec un grand sourire puis Harry s’en alla.

Le professeur Dumbledore rejoignit Jessy dans le couloir menant aux appartements des professeurs logeant sur place.

— Eh bien, professeur, j’espère que vous vous montrerez à la hauteur de ce poste. Vous devez savoir que pas un seul professeur n’a tenu plus d’une année.

— Même si je ne devais faire qu’une année, j’apprendrais à mes élèves tout ce qu’ils doivent savoir… Hem, professeur, pourrais-je vous demander quelque chose ?

— Bien entendu !

— Me serait-il possible de leur montrer quelques sorts que je fais à titre personnel, sans baguette ? Rien de dangereux, bien sûr ! Disons pour qu’ils fassent la différence entre deux genres de pouvoir de sorcier.

— Si cela reste discret et de simples tours, alors je vous l’accorde, mais sachez que la plupart des sorciers ne connaissent pas ce type de magie, si vous voyez ce que je veux dire.

— Vous pouvez me faire confiance, je vous l’assure. Il n’est pas dans mon intention de relancer cette vieille magie, mais par inadvertance, je pourrais l’utiliser devant eux et je voulais éviter tout problème dès le départ.

Jessy s’apprêtait à partir quand Dumbledore l’interpella.

— Je vous demanderais aussi de ne pas trop surprotéger votre cousin et de lui accorder tous ses caprices. Il a besoin de grandir encore.

— Harry est très mûr pour son âge et tout ce qui le concerne me regarde de près en tant que son proche parent. J’ai été suffisamment mis à l’écart et je voudrais rattraper le temps perdu.

— Alors soyez prudent ! On ne sait jamais ce que l’avenir nous réservera.

Dumbledore prit le chemin de son bureau.

Harry retrouva tous ses amis de chambre à la tour des Gryffondor. Jessy était le centre d’intérêt.

— Harry, il est sympa ton cousin ? demanda Seamus.

— Il est sévère ? ajouta Neville

— Il est super cool ! Bon aussi, je ne sais pas comment il sera pendant ses cours, mais il m’a dit qu’il nous fera des cours plus orignaux et amusants.

— Mais ton cousin a vécu parmi les moldus pendant longtemps, comment va-t-il faire pour nous apprendre ce qu’il n’a jamais appris dans une école de sorcier ? demanda Dean.

— Écoutez, je connais mon cousin depuis seulement deux mois. Je pense qu’il faut lui laisser le temps de faire ses preuves.

— Il a raison, répondit Ron, on verra bien demain.

ooOOoo

Les élèves rejoignirent leurs classes respectives pour le premier de cours de la journée. Les Préfets dispensaient déjà leurs premiers avertissements sur le comportement des élèves de leur maison. Le professeur Rogue enleva ses premiers points à un élève de Poufsouffle qui courrait dans les couloirs. Une fois les couloirs silencieux, les cours commencèrent.

Dans la classe du cours de défense contre les forces du mal, les Serpentard se vantaient déjà qu’ils gagneraient la coupe des quatre maisons. Jessy s’avança devant la classe et se cala contre son bureau.

— Bien ! Je suis le professeur Jessy Potter et je remplace votre dernier professeur, suite à quelques problèmes passés l’année précédente.

Quelques Serpentards ricanèrent, mais Jessy laissa passer.

— Pour que tout se passe bien entre nous, vous pouvez m’appeler professeur, monsieur, mais pour les plus téméraires, je vous autorise à m’appeler Jessy et le tutoiement est obligatoire avec moi sauf si cela vous gêne trop, je ne vous en voudrais pas. C’est mon premier poste en tant que professeur et j’espère malgré tout, vous donnez un cours aussi clair et précis que possible.

Certains élèves sourirent, ravis.

— Très bien ! Comme vous le savez, à la fin de l’année, vous allez passer un examen appelé BUSE (Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire). Selon les résultats que vous obtiendrez dans chacune de vos matières, nous déterminerons les cours que vous poursuivrez en sixième et septième année. Donc il est essentiel que vous travailliez bien chaque cours pour vous donner un maximum de chance de choisir une carrière qui vous plaise. Afin de mieux vous préparer pour la suite, nous allons commencer par un contrôle de vos acquis correspondant à vos quatre premières années, qui, selon mes sources, étaient très disparates. Selon les résultats et le niveau d’aptitude de chacun, dès le prochain cours, je ferais une remise à niveau individuelle avant de commencer le programme de cette année.

Jessy distribua un document à chaque élève qui se plongèrent aussitôt sur les questions.

— Vous avez une demi-heure !

Lorsque le temps imparti se termina, il récupéra les copies et les rangea dans un range-document.

— Je vous donnerais les résultats au prochain cours. Pour la dernière demi-heure qui est également un test, je vais vous proposer d’exécuter plusieurs sorts essentiels qui pourraient vous être demandé pour les BUSE.

Ils exécutèrent par groupes de deux des sorts de désarmements, de pétrifications… dont la maîtrise était très inégale selon les personnes. À la fin du cours, qui était également le dernier de la journée, Harry qui voulait en profiter pour en savoir plus, appela son professeur.

— Jessy, tu m’as expliqué que tu faisais de la magie sans baguette. Est-ce que tu pourrais nous faire une démonstration ?

Tous les élèves s’étaient tus. Ils étaient tous curieux. Même les Serpentard semblaient intéressés.

— OK, Dumbledore m’a donné l’autorisation de vous la montrer, mais pas de vous l’apprendre.

— Pourquoi cela, s’étonna Hermione. Toute forme de magie peut nous servir.

— Comment vous expliquez cela simplement… Il existe deux formes de magie : la magie avec et sans baguettes. Inutile que je vous parle des baguettes et des sorts qui vont avec, vous en savez assez. La magie sans baguette est aussi appelée magie des mots. Vous savez que l’on jette des sorts dans tous les cas avec des mots.

— Les mots définissent la puissance et la réussite d’un sort, répondit Hermione.

— Excellent ! Dix points pour Gryffondor

—Pour les utilisateurs de baguette, il existe aussi les sortilèges informulés. Cela permet de lancer des sorts sans même prononcer un mot. C’est très pratique pour gagner du temps et éviter que l’on connaisse vos intentions dans le cas d’une attaque. Vous l’apprendrez en sixième année. Dans l’autre cas, les mots sont eux-mêmes le lanceur de sort. En général, un sentiment fort, un geste de la main ou un simple regard peut également lancer un sort.

— J’ai fait enfler ma tante un jour. J’étais en colère contre elle et je n’ai rien pu contrôler et j’ignore encore aujourd’hui comment j’ai fait, raconta Harry.

— Étant de la même famille, je serais amené à penser que tu pourrais faire de la magie sans baguette. Les sentiments peuvent déclencher des sorts chez n’importe quel sorcier, mais ce n’est pas très courant non plus. Sachez une dernière chose, avant de vous faire une démonstration : tous les sorciers ne peuvent pas utiliser la magie sans baguette, car elle ne s’apprend pas ou du moins, on ne peut que maîtriser les dons que l’on a à la naissance et elle est limitée et différente pour chaque sorcier la possédant. C’est une magie héréditaire qui se transmet de génération en génération jusqu’à disparaître progressivement pour ceux qui l’ont abandonné. Seules quelques lignées ont conservé la maîtrise de cette magie et continue encore de l’employer.

— Connais-tu des gens qui maîtrise cette magie ? lança Drago Malefoy.

— Malheureusement non, ces sorciers sont encore plus discrets que les autres. J’avoue que j’ai développé ma magie en autodidacte étant donné que je vivais chez les moldus. C’est aussi pour cela que je n’enseignerais jamais cette magie à ceux qui ont le potentiel. Je suis loin de contrôler tous les miens. Certains pouvoirs apparaissent avec le temps, lorsque les premiers sont acquis. Le dernier en date m’est apparu en début d’année.

Jessy s’éloigna de ses élèves et fit apparaître un seau d’eau. Le fait qu’il l’ait fait d’un claquement de doigts et sans un mot impressionna les élèves. Il le jeta ensuite en l’air, l’eau s’éjecta et avant qu’il ne retombe, Jessy tendit les deux bras en avant, doigt écarté et tout s’arrêta. Le seau et l’eau restèrent pétrifiés dans les airs devant les visages ébahis des élèves. Ensuite, Jessy frappa dans les mains et le seau tomba au sol, répandant l’eau sur le sol. D’un revers de la main, tout disparu.

— Voilà, le cours est terminé. Pour la prochaine fois, révisez vos anciens cours et concentrez-vous sur ce que vous maîtrisez le moins et réfléchissez sur les points que vous aimeriez travailler. Bonne journée à tous !

Les élèves sortirent, excités par ce qu’ils venaient d’assister, pendant que Jessy prépara les copies de son prochain cours.

Avant d’aller dîner, Harry, Ron et Hermione rendirent visite à Hadrid pour prendre de ses nouvelles – rituel qu’ils avaient l’habitude de prendre chaque année.

Une heure plus tard, ils remontèrent en direction du château lorsqu’Hermione attira l’attention de Harry et Ron sur un air de musique qui se diffusait en provenance du lac. Ils étaient sur les hauteurs et virent le jeune professeur qui jouait du violon devant le lac et des sirènes qui écoutaient la mélodie sur le rivage. La scène était irréaliste. Dans les contes moldus, ce sont les sirènes qui attiraient les marins avec leur chant, mais ici, c’était l’inverse. Les trois jeunes s’approchèrent et s’assirent sur l’herbe. Jessy les ayant vu arriver leur sourit tout en continuant son récital. Aussitôt fini, ils l’applaudirent, les sirènes tout autant avant de retourner dans les profondeurs du lac.

— Vraiment touchant, dit une voix sarcastique derrière eux.

— Appréciez-vous la musique, professeur Rogue ? demanda Jessy.

— Pas spécialement. (Il regarda les trois amis) Que faites-vous encore dehors, vous devriez déjà être rentré à l’heure qu’il est.

Harry, Ron et Hermione quittèrent les deux professeurs. Harry se retourna vers son cousin, se demandant si c’était une bonne idée de les laisser seuls lorsqu’une idée lui traversa l’esprit.

Dès qu’il fut certain qu’il n’y avait plus d’oreilles indiscrètes, Rogue, qui voulaient quelques réponses, commença à questionner Jessy.

— Puis-je savoir pourquoi vous avez préféré enseigner ici plutôt que continuer de pratiquer la musique ? Vous êtes loin d’être apte à inculquer la magie à des enfants. Tout au plus, vous auriez pu devenir professeur de musique.

— On peut dire que vous ne perdez pas de temps et que vous allez droit au but. C’est Dumbledore qui m’a demandé d’enseigner lorsque je suis venu m’installer à Londres. Pour ce qui est de la musique, je fais une pause bien que rien ne m’empêche de composer entre mes obligations. Et croyez-moi, je suis tout à fait apte à enseigner quoi que vous pensiez.

Rogue plissa les yeux et sa lèvre supérieure se retroussa en un sourire arrogant.

— J’aimerais vous tester. Certains élèves de ma maison m’ont dit que vous leur aviez fait une démonstration de vos talents. Je suis assez curieux de le voir de mes propres yeux. Venez avec moi.

Jessy fit disparaître son instrument et suivit Rogue en direction de la forêt interdite. Hagrid, les voyant passer par la fenêtre s’inquiéta.

Quelques minutes plus tard, Harry qui avait revêtu sa cape d’invisibilité sous la désapprobation d’Hermione, se dirigea vers le lac, mais il ne vit aucun de ses professeurs. Il était pourtant persuadé, lorsqu’il les avait observés du haut de la tour qu’ils y étaient encore quelques instants avant et il était sûr qu’ils n’étaient pas retournés au château. Il descendit et décida d’aller voir Hagrid. Arrivé devant la porte, il frappa et enleva sa cape. Hagrid se demanda pourquoi Harry était revenu le voir, mais il était inquiet.

— Tu ne devrais pas être dehors à cette heure-ci. Si jamais le professeur Rogue te voyait, tu aurais une retenue. D’ailleurs, ça fait un moment que ton cousin et lui sont allés dans la forêt Interdite. C’est bizarre qu’ils ne soient pas encore revenus.

— Ils sont là-bas, vous en êtes sûr Hagrid ?

— Eh bien oui, je me demandais d’ailleurs pourquoi ils y étaient allé…

— Merci Hagrid ! le coupa-t-il.

Harry remit sa cape et plongea dans les ténèbres de la forêt.

Jessy et Rogue s’étaient profondément avancés dans la forêt. Le professeur de potion s’arrêta et fit apparaître des boules de lumière, puis se tourna face au plus jeune.

— Connaissez-vous les règles d’un duel ?

— Non, je n’en ai jamais pratiqué.

— Je vais vous lancer des sorts d’attaque et je vous demande de les contrer.

Jessy hésita. Il n’avait jamais testé ses pouvoirs de cette manière et se demanda si c’était normal que deux professeurs s’affrontent. Il ne comprenait pas la démarche de Rogue. Harry lui avait dit qu’il avait toujours voulu le poste qu’il occupe. Essayait-il de le discréditer ? En tout cas, il n’avait pas l’intention de se laisser dépasser.

— Très bien, allez-y !

Rogue utilisa des sorts informulés. Quand le premier jet de lumière fonça sur lui, Jessy ne bougea pas et d’un revers de main le bloqua. Rogue, non impressionné lui envoyer coup sur coup plusieurs sorts que Jessy esquiva, quelques explosions retentirent lorsque certains furent frappés d’un contre coup plutôt violent. Rogue lança un sort de paralysie, mais Jessy lévita à plus de trois mètres au-dessus du sol. Mais le professeur de potion n’avait pas l’intention de s’avouer vaincu et il profita de l’inexpérience de Jessy pour lui envoyer un sort de flamme et un deuxième de projection par traîtrise. Jessy bloqua le premier, mais n’eut pas le temps d’éviter le second qui le projeta au sol.

Non loin de là, Harry assista impuissant à ce duel. Il était captivé par les performances de son cousin et comprit qu’il était bien plus doué qu’il n’y paraissait. Pour son dernier coup, Rogue n’avait pas joué selon les règles et il le maudissait de lui infliger ça. Jessy se releva rapidement. Il n’était pas du tout impressionné par le professeur qui devait avoir une très bonne maîtrise des combats. Le jeu était terminé et Jessy décida que c’était à lui d’attaquer. Il ferma les yeux et se concentra. L’air autour d’eux se mit à tourbillonner. De ses mains, il fit apparaître deux boules de feu qui fonçaient très vite en direction de Rogue qui lança des sorts d’extinction en vain, les feux crépitaient et tournaient maintenant autour de Rogue qui n’arrivaient pas à les arrêter. Les boules le percutaient, le faisant trébucher. Puis tout s’arrêta. Rogue, hébété ne comprit pas tout de suite.

— Baguette !

Et la baguette de Rogue disparu de ses mains dans une gerbe de lumière et réapparut dans la main de Jessy.

— Je pense que l’on peut s’arrêter là. Il est vrai que je manque d’expérience et loin de rivaliser avec vous dans les duels, mais j’ai la possibilité de les abréger rapidement ce qui fait de moi le vainqueur.

Rogue resta un moment sans rien dire. Il voulait évaluer ce nouveau professeur qui ne pouvait être qualifié de tel, du fait de sa différence et de son jeune âge, mais au final, il avait été agréablement surpris de ses dispositions. Un sourire apparut et celui-ci était plus chaleureux ce qui étonna grandement Harry.

— Depuis le début, vous pouviez me battre, mais vous avez accepté de jouer le jeu. J’apprécie. Vos pouvoirs sont intéressants et j’aimerais bien les étudier si vous le voulez bien. Peut-être pourrais-je vous aider à mieux les maîtriser, car j’ai noté quelques ratés dans vos contre-sorts.

— Avec plaisir, répondit Jessy tout en lui rendant sa baguette, rassuré que Rogue ne se montre pas plus désagréable et agressif envers lui. Rentrons, c’est bientôt l’heure du banquet.

Les deux hommes passèrent près de Harry sans que ceux-ci ne se doutent de sa présence. Ce dernier était déconcerté face au changement de comportement de Rogue. Il les suivit de loin, songeant qu’il devrait les surveiller de près afin qu’il ne fasse pas de mal à son cousin.

Arrivé dans la grande salle, tous les élèves s’installèrent à leurs tables respectives. Ron et Hermione qui étaient déjà à leur place, virent Harry passer la porte et s’installer à côté d’eux.

— Alors, demanda Ron, qu’est-ce qu’ils ont fait ?

— Ils ont fait un duel dans la forêt interdite. Tu aurais vu comment ils se sont battus, Jessy était vraiment impressionnant.

— Il a mis une raclée à Rogue, j’espère ?

— Il a gagné dans un sens, mais en fait, il a surtout stoppé Rogue, car il était plutôt déterminé à le battre à tout prix. Après, j’ai rien compris, Rogue était ravi d’avoir perdu ou plutôt, je pense que ses pouvoirs l’ont intéressé, car il a dit qu’il voulait les étudier.

— J’espère qu’il n’a pas d’arrière-pensées, lança Hermione. Avec Rogue, tout peut arriver, mais peut-être qu’il veut vraiment aider ton cousin.

— Mouais, et moi, je suis un gentil détraqueur… Si j’étais toi, je garderais un œil sur tout ça. Je n’aimerais pas l’avoir à dos, ton cousin, il m’a l’air balèze.

— C’est bien ce que je compte faire, je n’accepterais pas qu’il se le mette dans la poche et m’éloigne de lui.

Et sur cette résolution, il commença son repas, jetant des coups d’œil du côté de la table des professeurs. Jessy était en pleine discussion avec le professeur Burbage qui enseignait l’étude des Moldus. Ce dernier était ravi d’avoir quelqu'un qui connaissait bien les Moldus. Lorsqu’il regarda Rogue, il sentit une pointe de colère monter en lui. Le professeur jetait par moment des regards à son cousin, quelque chose avait changé dans son comportement. Décidément, quelque chose n’allait pas et il était décidé à en avoir le cœur net.

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