Harry Potter et la lumière infinie
Chapitre 1 : Le retour du fils prodigue
6597 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 09/01/2017 12:02
L’été s’annonçait très chaud cette année-là, pas une goutte de pluie n’était tombée depuis début juin. Les gazons jaunissaient malgré l’entêtement de certains propriétaires à les arroser tous les jours. Presque tous les habitants de la petite ville de Little Whinging étaient partis en vacances vers des cieux plus favorables et une mer belle et chaude.
À l’ombre d’un arbre, un jeune adolescent était étendu sur le dos, regardant le ciel d’un bleu presque aveuglant. Il venait de quitter à regret son école une semaine plus tôt pour revenir une fois de plus au 4 Privet Drive. Harry Potter rêvait avec nostalgie de tout ce qui s’était passé durant son année très mouvementée ! En effet, un de ses professeurs, sous l’emprise du sortilège de l’impérium, a tenté de le tuer, son meilleur ami Ron a failli y laisser la vie après une chute de dix mètres et son parrain a échappé de justesse aux Détraqueurs qui l’avaient repéré alors qu’il a tout fait pour lui sauver la vie. Heureusement, tout s’est bien terminé pour ses amis et son professeur a pu être désenvoûté, mais il était presque sûr qu’il ne reprendrait pas le cours de défense contre les forces du mal l’année prochaine.
Dans le calme des rues désertes, il écouta les chansons que son cousin passait à fond dans sa chambre et qui étaient donc parfaitement audibles jusqu’à son abri, pourtant éloigné de la maison. Il ne sut dire pourquoi, mais le chanteur de ces chansons l’apaisait. Une voix si douce et mélodieuse le rendait presque nostalgique, lui faisait remémorer ses meilleurs souvenirs.
Il était près de midi quand il entendit au loin un cliquetis d’une chaîne de vélo, ce même cliquetis qu’il connaissait depuis des années, car il s’agissait du facteur qui apportait le courrier.
— Bonjour mon garçon ! Tu pourrais venir m’aider s’il te plaît ? J’ai pas mal de courrier pour ta famille, l’interpella le facteur.
— Bien sûr !
Le facteur remit les lettres et paquets à Harry et s’en alla. Il commença à lire les destinataires lorsqu’il s’arrêta sur une enveloppe de couleur violette adressée à son nom ! Harry la fixa un instant, pensant qu’il s’agissait d’une lettre d’un de ses amis, mais en y réfléchissant bien, pourquoi ne pas lui avoir envoyé un hibou ? Il la retourna, mais aucune adresse ni nom y était inscrit. Le nombre de timbres était correct. Un sorcier aurait recouvert de timbres toute la surface de l’enveloppe, pensa-t-il en se rappelant un courrier du père de Ron, sauf peut-être Hermione. Ne voulant pas la montrer à son oncle, il la glissa sous son t-shirt et entra dans la maison.
Arrivé dans sa chambre, il s’assit sur son lit et commença à décacheter l’enveloppe. Il en sortit une feuille violette avec une page d’une très belle écriture.
Cher Harry,
J’ai appris récemment que tu habitais chez ton oncle et ta tante moldus. J’aurais aimé te rencontrer plus tôt, mais je me trouvais aux États-Unis jusqu’à il y a deux semaines. Je viens tout juste d’emménager à Londres. Mais excuse-moi, j’oublie de me présenter : ça va te faire une surprise (une bonne, j’espère). Je m’appelle Jessy Potter et je suis ton cousin. Mon père était le frère aîné du tien. J’ai 21 ans et j’ai vécu aux États-Unis depuis l’âge de 7 ans. Mes parents sont morts en même temps que les tiens et dans les mêmes circonstances. J’ai encore mille choses à te dire, mais je ne vais pas en dire davantage par courrier. J’aimerais vraiment te voir, si cela ne te dérange pas. Je passerais ce vendredi,… J’ai hâte d’y être !
Avec toute mon affection,
Jessy
Harry était figé sur place, les yeux brillants et un large sourire aux lèvres : il avait un cousin dans le monde des sorciers ! Pour une surprise, c’était la meilleure qu’il aurait pu espérer depuis qu’il avait découvert qu’il était un sorcier !
Les jours passèrent et Harry n’arrivait plus à tenir en place ! Il acceptait toutes les railleries que son oncle et sa tante lui disaient après la nouvelle qu’il leur avait annoncé, sans broncher, il était heureux et il partageait sa joie même avec son cousin Dudley.
— J’espère qu’il sonnera à la porte celui-là et non par la cheminée comme les autres ! fit remarquer l’oncle Vernon en montrant l’ouverture de la cheminée.
Harry marqua une pause : en effet, il ne lui avait pas précisé à quelle heure et comment il allait venir mais peu lui importait, ce n’était qu’un détail.
Vendredi arriva. Toute la maisonnée était sur le qui-vive au moindre bruit. La tension se faisait presque sentir derrière Harry qui appréhendait cette rencontre tant attendue depuis plusieurs jours.
Tout à coup, la sonnette de la porte d’entrée se mit à teinter.
— Serait-ce lui ? questionna Vernon à Harry.
— Je ne sais pas, répondit-il.
Harry s’approcha de la porte et l’ouvrit. Un jeune homme d’environ un mètre quatre-vingt se tenait devant la porte. Il avait la peau légèrement mate, de longs cheveux noirs qui lui tombaient en-dessous des épaules avec deux mèches blanches de chaque côté. Il avait de très discrètes boucles d’oreille. Il portait des vêtements noirs très serrés qui soulignaient sa silhouette élancée. Son pantalon en cuir était court laissant apercevoir son nombril. Des bottes ornées de lanières lui montaient presque jusqu’aux genoux. Un haut sans manche attaché par des ficelles sur le devant et le haut des épaules montrait une musculature sculptée de façon parfaite. Des yeux d’un bleu si intense se dévoilaient alors qu’il ôta ses lunettes de soleil et qui lui firent rappeler le ciel qu’il observa le jour où il reçut sa lettre.
— Bonjour Harry, ravi de pouvoir enfin te rencontrer ! lui dit Jessy avec un grand et tendre sourire.
Harry ne sut pas quoi répondre. Sa voix lui semblait familière, mais la seule chose qu’il put faire en cet instant, était de se jeter dans ses bras. Il était tellement ému de rencontrer un membre de sa famille de son père qu’il resta ainsi pendant quelques minutes. Jessy entoura ses bras autour de Harry pour lui manifester la même affection.
Un grognement retentit derrière Harry. C’était l’oncle Vernon qui n’appréciait guère cet élan de tendresse suivit de la tante Pétunia et de Dudley qui s’était caché derrière sa mère. Jessy se détacha légèrement de Harry.
— Bonjour Mr Dursley, je m’appelle Jessy Potter. Harry a dû vous prévenir de mon arrivée.
— En effet, grogna-t-il, j’espère que vous ne vous êtes pas fait remarquer avec vos petits tours de passe-passe !
— Oh, mais vous vous méprenez sur ma condition ! Je suis venu avec ma voiture ! Il s’écarta pour leur montrer une BMW rouge décapotable garée le long du trottoir en face de la maison.
L’oncle Vernon, la tante Pétunia et Dudley ouvrirent grand leur bouche devant ce petit bijou de technologie. Harry eut du mal à y croire : un sorcier se déplaçant en voiture et de plus, d’une valeur considérable !
Quelques minutes plus tard, ils prirent place dans le salon. La tante Pétunia prépara du thé pour tout le monde, même pour Harry, ne voulant pas contrarier le nouveau venu. Dudley s’était détaché de sa mère, il ne semblait plus avoir peur, au contraire, il ne cessait de tirer sur la veste de son père comme s’il avait quelque chose de très important à lui dire. L’atmosphère était légèrement tendue ne sachant pas comment aborder un sujet. Jessy brisa ce silence, sachant ce que pouvait ressortir un moldu en présence d’un sorcier.
— Comme je l’ai dit à Harry dans ma lettre, je suis son cousin. Mon père était le frère aîné du sien. J’ai vécu aux États-Unis après la mort de mes parents. J’y ai suivi ma scolarité là-bas, une scolarité tout à fait normale comme vous faites suivre à votre fils…
— Alors tu n’es pas un sorcier ? lança Harry sans mesurer ses mots et dans une totale incompréhension.
Les moustaches et les cheveux de l’oncle Vernon se hérissèrent à ce mot. La tante Pétunia eut un petit cri et Dudley s’enfonça dans son fauteuil.
Il y eut un moment de silence, Jessy réfléchissait à ce qu’il pourrait dire sans choquer personne.
— En fait, si, j’en suis un ! Mais c’est un peu compliqué à expliquer. Il y a des écoles… spéciales pour nous là-bas, mais j’ai refusé d’y aller. J’ai… Disons que je n’avais pas besoin d’y aller.
Il marqua une pause, ne voulant pas continuer cette conversation qui ne devait être connu que d’Harry seul.
— J’ai terminé mes études cette année, mais je travaille depuis l’âge de seize ans. Je suis chanteur pour une société de production La MJP Compagny. Je sors tout juste du studio d’où la tenue extravagante que je porte et je m’en excuse. Je suis le premier à avoir débuté un carrière en solo. Il y a un autre groupe de chanteur avec qui j’ai commencé, les Bizarr'Sisters, mais totalement inconnus.
À l’évocation de ce nom, Harry comprit tout de suite de quoi il s’agissait, mais dut faire semblant d’être aussi surpris que son oncle pour ne pas éveiller de soupçons et mettre Jessy dans l’embarras.
— Apparemment, commença l’oncle Vernon, vous avez choisi de suivre une voie et un métier correct bien qu’un peu fantaisistes. Ce n’est pas que j’apprécie le monde des artistes, mais je préfère ça à d’autres… moins fréquentables. Je vous propose, continua-t-il, de souper avec nous ce soir. Vous me semblez être quelqu'un de bon sens et raisonnable.
— Volontiers ! Cela me fera extrêmement plaisir de me joindre à vous.
Harry fut très étonné par cette invitation ! Son oncle avait invité un sorcier ! En fait, pour un sorcier, il utilisait un vocabulaire très recherché et distingué. Très différent de ceux des sorciers.
— Quoi ?
Dudley venait de tirer très fort sur la veste de son père, menaçant de se déchirer, voulant manifester son désir de parler
— Eh bien parle, fiston !
— Papa, papa ! ! C’est Jessy ! (Dudley ne tenait plus en place) Le chanteur dont j’arrête pas de te parler, c’est lui ! (Se tournant vers Jessy). J’ai tous vos albums, j’adore vos chansons !
Mr et Mme Dursley – et même Harry – furent sous le choc ! Ce dernier trouvait incroyable qu’un sorcier soit si présent dans le monde des moldus et surtout que Dudley soit fan de lui. Il avait en effet souvent entendu les albums que son cousin écoutait à longueur de journées. Et en y réfléchissant, les posters qui étaient accrochés sur ses murs étaient bien Jessy ! Comment n’avait-il pas fait le rapprochement quand il l’a vu à son arrivée ?
Mon cousin est un chanteur renommé chez les moldus, se disait-il, mais quelle place occupe-t-il dans le monde des sorciers ?
De toute la soirée, Jessy évita de parler du monde des sorciers et de son appartenance, mais discuta de choses et d’autres, typiques du monde des moldus. Il ne savait pas trop quoi penser de son cousin. Il semblait être un sorcier qui avait vécu toute sa vie en compagnie de moldu et qu’il en éprouvait une grande sympathie. Pourtant, il travaillait dans la même agence que le groupe très en vogue des sorciers. Quel lien y avait-il ?
Après un dîné très copieux, Jessy décida enfin de s’en aller.
— Encore merci de votre accueil !
— Mais de rien, répondit l’oncle Vernon, j’ai été enchanté de vous connaître !
Harry n’en crut pas ses oreilles ! Son oncle et sa tante ont apprécié la compagnie d’un sorcier ! C’était une première, aussi loin qu’il s’en souvenait, leur rencontre avec d’autres sorciers était très électrique.
— Si cela ne vous dérange pas, j’aimerais passer plus de temps avec Harry pendant les vacances. (S’adressant à Harry) Je passerais te chercher demain matin.
— Oui, je veux bien !
— Bonne soirée ! À demain !
Harry eut du mal à dormir cette nuit-là. Il repensait à cette soirée passée avec son cousin. Il avait l’impression qu’il était un simple moldu en l’entendant discuter avec son oncle. Qui est-il réellement ? Comment un sorcier pouvait-il refuser d’aller dans une école de sorcellerie sous prétexte qu’il n’en avait pas besoin ? Ne garde-t-il de contact avec le monde sorcier que par le groupe Bizarr'Sisters où est-ce une façade pour se cacher ? Je le lui demanderais demain, se dit-il.
ooOOoo
Jessy arriva à neuf heures. Il était habillé cette fois d’un jean blanc, de baskets blanches, d’un chemisier à manches courtes en jean bleu et d’une paire de lunettes de soleil. Ce qu’on pouvait penser de lui, c’était qu’il avait un goût vestimentaire très classe et typiquement moldu. Le seul mot pour le qualifier était : cool.
Ils montèrent dans la voiture et prirent la direction de Londres.
— On va au Chaudron Baveur ! C’est plus sûr pour discuter sans attirer l’attention.
— J’aimerais te demander une chose ? Si tu n’as pas été dans une école de sorcellerie, comment fais-tu de la magie ?
— Je ne suis pas un sorcier comme les autres. Je dois cette particularité à ma mère qui n’était pas une sorcière. En fait, mon père disait toujours qu’elle était un ange, poursuivit Jessy devant l’air interrogateur d’Harry. En somme, elle n’était pas non plus une moldue ordinaire bien qu’elle vivait parmi eux. J’étais trop petit pour comprendre si c’était vrai ou pas, mais j’y ai toujours cru. Et j’ai toujours espoir de la retrouver un jour. Toujours est-il que lorsque je suis né, j’ai eu droit à des pouvoirs de sorcier déjà développés. À six mois, je flottais dans les airs (Il eut un petit rire). À neuf ans, je maîtrisais la quasi-totalité de mes pouvoirs sans baguette magique. Aucune école de sorcellerie ne pouvait m’apprendre ce que je savais déjà. J’ai un QI supérieur à la normale et j’ai appris tout ce que j’aurais dû apprendre à l’école dans les livres. Je sais même faire un peu de magie noire, mais comme c’est très dangereux, je ne m’en sers jamais. Je n’ai pas de baguette magique même si je sais m’en servir, mais ça ne me manque pas, c’est même plutôt un handicap d’en dépendre pour faire de la magie.
Harry était impressionné par la masse d’information qu’il venait d’assimiler en quelques minutes. En tout cas, il avait répondu à sa question sans passer par quatre chemins. Jessy lui donna l’impression d’être une personne très ouverte et qui n’hésitait pas à se confier à lui.
Ils arrivèrent enfin au Chaudron Baveur et prirent une table. Il y avait beaucoup de monde, mais Harry n’en reconnut aucun mis à part le serveur, Tom, qu’il avait pu rencontrer chaque année au moment de l’achat de ses manuels scolaires au Chemin de Traverse. Ils commandèrent deux Bièraubeurres.
— J’imagine que tu as pleins de questions à me poser, par exemple pourquoi tu n’as jamais entendu parler de moi ? Dumbledore me connaît très bien, c’est même lui qui m’a envoyé aux États-Unis. Ne me demande pas pour quelle raison, ça, je ne l’ai jamais su. Tout ce que je sais, c’est qu’on devait être séparé tous les deux. Moi, je t’ai déjà rencontré au moment de ta naissance. J’étais même là au mariage de tes parents. As-tu un album de famille ?
— Oui, c’est mon ami Hagrid qui me l’a donné, il est garde-chasse et mon professeur de soins aux créatures magiques à Poudlard.
— Alors tu y verras un petit garçon d’environ cinq ans, je dois être sur deux-trois photos.
— Je n’y avais jamais fait attention ! En fait, il y a sur l’album plusieurs personnes que je ne connais pas, j’ai surtout regardé mes parents.
— Je te comprends et je t’envie… Je n’ai aucun album de mes parents et aucun souvenir de ma mère, je ne l’ai jamais connu. Tout ce que j’ai, c’est les souvenirs que j’avais de mon père étant petit.
— Où as-tu vécu tout ce temps ?
— Eh bien, j’ai été mis à l’orphelinat à New-York, mais je n’y suis resté qu’un mois. Une famille de moldu, les « Halliwell », m’a recueilli. Ils habitent une grande maison à San Francisco en Californie. Ils ne m’ont pas adopté, mais ont fait des démarches pour être mes tuteurs légaux. Ils ne savent pas que je suis un sorcier, j’ai donc dû développer mes pouvoirs en cachette. Comme j’ai pas mal de facilités, ça n’a pas été très difficile. Ensuite, à mes onze ans, j’ai reçu une lettre du collège Hardward à Chicago, mais je ne l’ai pas montré à mes tuteurs. Je leur ai répondu que je ne suivrais pas les cours dans leur école. J’ai donc suivi mes études dans un collège moldu où j’ai fait pas mal d’activités extrascolaires, notamment la chorale. J’ai fait des représentations avec mon école et un jour, en coulisse d’un de mes spectacles, des sorciers sont venus me voir pour me demander si je voulais faire une carrière de chanteur et j’ai tout de suite accepté. C’était mon plus grand rêve. Apparemment, d’après eux, les enfants sorciers qui ne suivent pas une scolarité magique sont suivis, c’est pour ça que j’ai reçu cette proposition pour que je garde un lien avec leur monde. J’ai commencé dans le groupe Bizarr'Sisters comme chanteur principal puis depuis deux ans, je me suis séparé du groupe pour continuer en solo. Voilà mon histoire !
Harry était impressionné par l’autonomie de son cousin : il savait ce qu’il voulait faire et avait plus de présence d’esprit que lui. Pour l’histoire de la lettre, pourquoi n’avait-il pas réagi comme lui, du moins ne pas la montrer aux Dursley ? J’ai été bête à cette époque, songea-t-il.
— Et toi Harry, raconte-moi comment ça se passe à Poudlard, tu as des amis ?
— J’ai deux meilleurs amis, Ron Weasley et Hermione Granger. Ils sont géniaux ! J’aime beaucoup la vie à Poudlard, pour moi, c’est ma véritable maison. Contrairement au temps que je passe chez les Dursley qui ne m’ont jamais accepté. Je n’aime pas vivre avec eux, ils sont épouvantables avec moi.
Et Harry raconta en détail tout ce qui s’était passé depuis son entrée à Poudlard. Jessy fut très intrigué et inquiet par tous les fâcheux événements qui lui étaient arrivés et qui pourraient encore survenir.
La journée se poursuivit au parc d’attraction. Harry était fou de joie ! C’était la première fois qu’il s’amusait autant dans le monde des moldus. Jessy faisait tout pour qu’il y soit à l’aise dans ce monde dépourvu de magie et lui montrer combien les Dursley ne représentaient en rien ce monde.
Le soir arriva trop vite aux yeux de Harry qui avait passé la meilleure journée aux côtés de son cousin. Mais il savait que ce n’était que le début, car Jessy avait bien l’intention de passer tout l’été avec lui afin de rattraper le temps perdu.
— J’espère rencontrer ton parrain un de ces jours ! Il a été très gentil avec moi quand j’étais petit et j’en ai gardé un très bon souvenir. Je suis sûre qu’on s’entendrait bien !
— Oui, moi aussi ! J’ignore où il se cache, je peux juste lui envoyer des hiboux, d’ailleurs, je vais lui écrire ce soir pour lui parler de toi !
— Je dois écrire une chanson demain pour mon prochain album donc je ne pourrais pas venir, mais après-demain, je passerais !
— OK pour moi ! Bonne nuit !
Jessy remonta dans sa voiture et reprit le chemin vers Londres. Harry entra dans la maison. Les Dursley s’apprêtaient à manger. Ils ne dirent pas un mot à Harry de la soirée mis à part « C’est pas trop tôt, un peu plus et tu n’aurais rien eu à manger ! » Ce qui ne l’étonnait pas.
Après dîner, il monta dans sa chambre et prit une feuille de parchemin, trempa sa plume dans l’encre et commença à écrire : « Cher Sirius » puis posa sa plume. Il repensa à son album de photo rangé dans sa table de chevet. Il commença à parcourir les pages et son regard se posa sur un enfant faisant des signes de main que son parrain portait dans ses bras. Il avait les cheveux noirs très longs – plus long que ceux de son parrain – et portaient des vêtements en soie bleu clair. Harry se demandait si les parents de Jessy n’étaient pas plus riches que les siens. Une autre photo montra Jessy qui le portait. Vu de plus prêt, il avait un visage fin et des yeux pétillants, il était très mignon à cet âge. Il continua à tourner les pages, mais aucun signe du père de Jessy qui ressemblerait un tant soir peu à son propre père parmi les personnes qu’ils ne connaissaient pas. Peut-être était-ce lui qui prenait la photo. Il reposa l’album, reprit sa plume et commença sa lettre.
Cher Sirius,
J’espère que tu vas bien et que tu t’ennuies pas trop tout seul !
J’ai cru que j’allais encore passer un horrible été avec les Dursley, mais j’ai reçu des nouvelles d’une personne inattendue. Et cette personne, tu la connais : il s’appelle Jessy Potter et c’est mon cousin ! On est sorti ensemble toute la journée aujourd’hui, c’est quelqu'un de formidable ! Il m’a raconté un peu toute sa vie, il est très bavard. Je ne vais pas tout te raconter dans cette lettre, car il y en aurait long à dire, mais il a été le chanteur du groupe « Bizarr'Sisters », est-ce que ça te dit quelque chose ?
J’aimerais beaucoup te le présenter. Je ne sais pas s’il y aurait un moyen de se voir tous les trois, mais je ne voudrais pas te causer de problèmes. Je dois le revoir après-demain et on aura aucun souci pour se déplacer, car il a une voiture.
À part ça, tout va bien !
Réponds-moi dès que tu pourras !
Harry
Harry enroula son parchemin et se dirigea vers la cage d’Hedwige. Il l’attacha à sa patte et l’emmena à la fenêtre. La chouette blanche s’envola dans la nuit chaude, Harry l’observa jusqu’à ce qu’il ne puisse plus la voir.
ooOOoo
Le lendemain, la pluie tomba enfin. Harry feignait dans son lit, car il savait qu’il ne verrait pas Jessy aujourd’hui. Malgré tout, il se leva vers neuf heures de demi, car il avait l’envie subite d’écouter les chansons de son cousin. Il frappa à la porte de Dudley.
— Dudley !
— Qu’est-ce que tu veux ? répondit-il de l’intérieur.
— S’il te plaît, tu peux me laisser écouter les chansons de Jessy ?
La porte s’ouvrit et Harry pu entrer dans sa chambre. Elle était remplie jusqu’au moindre recoin d’objets plus insolites les uns que les autres. Une télévision, un magnétoscope, une chaîne stéréo, trois consoles de jeux, des jeux en tous genres, quelques peluches au-dessus des rayonnages, des magazines qui traînaient sur la table de chevet dont on pouvait voir nettement que Jessy était sur la plupart des couvertures. Des posters de Jessy et d’autres chanteurs ornaient ses murs. Dudley mit un CD dans la chaîne stéréo et lança la lecture. C’était un album où les chansons étaient très entraînantes et qu’on prendrait plaisir à danser dessus. Harry ouvrit un des magazines dédiés à son cher cousin et il eut une vision qui le mit mal à l’aise. Jessy était à moitié nu voire totalement et dans des poses très tendancieuses. Dans d’autres magazines, il posait pour présenter la nouvelle collection de vêtements pour jeunes. Il lit une interview dont le titre était « les dix secrets de Jessy ».
La journaliste : Si tu devais partir en vacances, quelle destination prendrais-tu ?
Jessy : Je retournerais en Angleterre où je suis né.
La journaliste : Quel type de femmes aimes-tu ?
Jessy : Je n’ai pas de goûts particuliers, les femmes ne m’intéressent pas vraiment… (il réfléchit un moment), j’ai d’autres préoccupation dans la vie.
— Il est spécial ton cousin, lança Dudley. S’il n’aime pas les femmes, c’est parce qu’il a d’autres tendances !
— Qu’est-ce que tu veux dire pas là ? répliqua Harry.
— Et ben je pense qu’il aime les hommes !
— Tu dis n’importe quoi ! Tu ne le connais même pas d’abord !
Dudley ne répondit pas, car Harry était son seul lien avec son chanteur favori et ne voulait donc pas se fâcher avec lui
— Tu peux lui demander un autographe ?
— Et pourquoi tu ne le lui demandes pas toi-même ? lança sèchement Harry.
— Parce qu’il n’y a que toi qui le connais bien !
— OK, je lui demanderais !
Hedwige rentra dans l’après-midi avec la réponse de Sirius. La chouette lança des hululements d’affection lorsqu’Harry lui caressa le plumage. Il prit le parchemin et le lit.
Mon très cher Harry,
Je suis agréablement surpris que Jessy soit de retour ! J’ignorais ce qu’il était advenu de lui après que Voldemort ait tué son père. À ce moment-là, je poursuivais Peter et tu connais la suite. Aussi loin que je me souvienne, Jessy était un garçon affectueux et plein de tendresse. D’après ce que tu m’en dis de lui, il n’a pas l’air d’avoir changé.
Même si Jessy n’est jamais venu chez moi, il sait où j’habitais. J’espère qu’il s’en souviendra toujours. Retrouvons-nous à ce lieu dans la grande ville. Je ne peux pas en dire plus au cas où ta chouette serait interceptée.
Confirme-moi ta venue quand tu seras avec lui. J’espère qu’il a toujours une aussi bonne mémoire qu’avant.
Sirius
En lisant cette lettre, Harry eut l’impression que son parrain adorait son cousin. Il en était presque jaloux qu’il y eut une telle complicité à l’époque où tout le monde était heureux. Mais peu importait, il allait revoir son parrain et son cousin en même temps. Pour lui, c’était comme si sa famille était réunie.
ooOOoo
Le lendemain, Jessy arriva dans sa belle voiture rouge. Cette fois-ci, il avait attaché ses cheveux en catogan et portait un polo bleu et un bermuda noir ainsi qu’une paire de baskets et une casquette. Harry lui montra la lettre de Sirius.
— La grande ville, c’est Londres ! Oui, je me souviens qu’il m’avait dit un jour à quelle adresse, il habitait. Y'a aucun problème, je devrais arriver à la trouver facilement.
— Génial ! Je vais lui envoyer un message comme quoi on arrive.
Une fois arrivée à Londres, Jessy gara sa voiture sur une place de supermarché pas très loin du lieu de rendez-vous. Arrivés Square Grimmaurd, Jessy marcha de long en large en lisant les numéros des maisons : un, trois cinq…
— J’ai un doute, je ne sais plus trop quel numéro c’est !
— Il suffit de lire les noms des gens sur les boîtes aux lettres, répondit Harry.
— Non, ce n’est pas si simple ! Les maisons des sorciers sont invisibles pour les moldus, ils sont très souvent cachés et il faut connaître l’adresse exact pour les voir… Attends, ça me revient !
Tout à coup, deux maisons rapetissèrent et entre les numéros onze et treize laissèrent apparaître une maison portant le numéro douze.
— Comment as-tu fait ?
— C’est simple, pour que la maison apparaisse, il faut que je dise l’adresse dans ma tête.
Jessy sonna à la porte et l’ouvrit. Le hall était sinistre et poussiéreux comme si le lieu n’avait pas été habité depuis des années.
Un bruit retentit au fond du couloir et une silhouette apparue. L’homme portait des vêtements usés et sales. Son visage était maigre et ravagé malgré son jeune âge.
— SIRIUS ! s’écria Jessy. Oh ! Sirius, que t’est-il donc arrivé ?
Harry ne lui avait pas tout expliqué sur Sirius.
Jessy caressa le visage de Sirius et avait un air triste.
— Tu as sacrément grandi Jessy. J’ai failli ne pas te reconnaître.
Jessy passa ses bras autour de son cou et le serra fort. Il était si ému de le retrouver. Sirius lui rendit la même étreinte.
— Tu m’as tellement manqué, Jessy ! J’ai eu tellement peur pour toi, je ne savais pas si je te reverrais un jour. (Il marqua une pause) Venez tous les deux, on sera mieux dans la cuisine pour discuter.
— Alors comme ça Jessy, tu es chanteur ?
— Oui, j’ai voulu devenir comme toi !
— Tu chantais Sirius ? l’interrogea Harry.
— Je n’ai pas fait une grande carrière, c’était surtout un passe-temps pour gagner ma vie après mes études à Poudlard. C’était une période de ma vie très courte, c’est pour ça que je ne t’en ai pas parlé, mais ça a beaucoup marqué Jessy ! Je lui chantais souvent des chansons quand il était petit et je crois qu’il en a pris goût !
— (Jessy sourit) J’aimerais bien que tu parles de mon père. Ça fait si longtemps, je ne m’en souviens presque plus, demanda-t-il.
— Oui, j’aimerais bien le connaître aussi, dit Harry. Comment était-il ?
— Ton père, Matthew, avait 7 ans de plus que James. Ils étaient très liés, comme les doigts de la main. Quand James, moi et les autres sommes entrés en première année à Poudlard, Matthew venait de finir sa scolarité. Il a fondé une maison de production appelée la « MJP Compagny »…
— Mais c’est l’agence pour laquelle je travaille ! l’interrompit Jessy.
— C’est vrai ? C’est vraiment une coïncidence ! J’imagine que les personnes, qui la gèrent maintenant, ont tout fait pour te retrouver et peut-être te léguer ce que ton père avait construit. C’est aussi ton père qui m’a aidé à faire carrière dans la chanson en m’engageant. J’ai beaucoup appris avec lui et je l’ai toujours respecté pour tous les précieux conseils qu’il m’a donné.
— Que veulent dire les lettres M.J.P. ? questionna Harry.
— Ça veut dire Matthew Jessy Potter, tout simplement. Jessy étant son deuxième prénom qu’il te donna, dit-il en regardant Jessy. Il m’avait dit un jour que s’il avait un fils, il changerait la signification de ces lettres en Magic Jessy Potter. (Il se mit à rire) Avant que tu ne sois conçu, il avait déjà planifié ton avenir.
— Et ma mère ?
— Là, tu me poses une colle ! Je ne l’ai jamais vu. La seule chose que je sais d’elle est qu’elle était un ange d’après les dires de ton père – je ne remets pas en doute sa parole, mais à nos yeux, toutes les femmes sont des anges – et qu’elle était toujours en déplacement à l’étranger pour son travail ce qui explique pourquoi on ne la voyait jamais. N’étant pas sorcière, elle ne pouvait pas transplaner. Enfin, un jour, tu étais là par je ne sais quel miracle. Tu es bien le fils de ton père, tu tiens beaucoup de lui, mais tu as un côté qui doit venir de ta mère, car ton père était bien physiquement, mais pas aussi séduisant que toi ! En plus, il avait les yeux marrons comme James. Autre chose : tout le monde dit que tes parents sont morts, mais on n’a jamais retrouvé le corps de ta mère. D’ailleurs, personne ne sait si elle était présente à ce moment-là. Il paraîtrait que James l’avait vu sur les lieux, mais il n’est plus là pour le confirmer. Je suis désolé Jessy de ne pas pouvoir t’en dire plus, mais je suis presque certain qu’elle est toujours en vie et que tu la reverras un jour. Tu es très spécial, tu as dû t’en apercevoir au fil des années. Tu n’es pas un sorcier comme les autres. J’ai vu les prouesses que tu faisais étant petit. Aucun sorcier, même de sang pur, n’aurait pu accomplir de tels exploits à cet âge-là.
— Avec les années, mes pouvoirs ont beaucoup augmenté, mais comme j’ai vécu avec les moldus, j’ai préféré ne pas trop les utiliser. Je ne connais pas d’autres sorciers à part ceux qui travaillent dans l’agence. Et comment va Rémus ? Ça fait longtemps, qu’est-ce qu’il devient ?
— En ce moment, il cherche du travail, mais vu sa condition, il est difficile pour lui d’en trouver, malgré tout, il passe régulièrement me tenir compagnie.
— Il a été mon professeur de défense contre les forces du mal à ma troisième année, dit Harry, c’est vraiment dommage qu’il ait dû démissionner.
— Je te comprends. Les gens ont encore trop peur de tout ce qui ne leur ressemble pas.
— Tu comptes rester combien de temps en Angleterre ? demanda Sirius.
— Eh bien, j’ai l’intention de rester ici définitivement. L’agence a des locaux ici puisqu’elle s’occupe des Bizarr'Sisters alors ça tombe plutôt bien. Je n’ai pas de concert avant juin prochain donc je compte bien passer l’année avec Harry.
— Mais je suis à Poudlard, à part aux vacances scolaires où je pourrais revenir ici, je ne pourrais pas te voir beaucoup.
— Eh bien, il est temps que je t’annonce la nouvelle !
Sirius et Harry regardèrent Jessy avec des grands yeux. Jessy se leva.
— Vous avez devant vous le nouveau professeur de défense contre les forces du mal !
— C’est pas vrai ! Tu me fais une blague, répondit Harry.
— C’est Dumbledore qui a remarqué mon retour en Angleterre, il sait toujours tout celui-là. J’ai reçu un hibou hier soir me proposant ce poste si j’étais intéressé. Je ne lui ai pas encore répondu, mais je vais le faire en rentrant ce soir que j’accepte !
— En voilà une bonne nouvelle, fit remarquer Sirius. Et tu arriveras à concilier ton travail de chanteur avec celui de professeur ?
— Oui, je pense que j’arriverais à m’arranger avec Dumbledore pour que mes agents viennent à Poudlard de temps en temps pour les répétitions.
— Mais attends, l’interrompit Harry, tu n’as jamais suivi d’école de sorcellerie et tu n’as pas de baguette, comment vas-tu faire pour nous enseigner les sorts ?
— Tu me sous-estimes Harry, je connais tous les sors par cœur et j’ai eu l’occasion de m’exercer avec la baguette des sorciers de mon agence. Il faudra juste que je m’en achète une, c’est tout.
— Je regrette que je ne puisse venir avec vous, ça promet d’être une année des plus intéressantes, surtout avec toi ! Tu verras Harry, il va t’appendre des trucs que tu n’aurais jamais pu imaginer pouvoir faire.
— Je suis vraiment ravi ! Ça va être ma plus belle année ! J’ai hâte que ça commence !
Les vacances passèrent très vite. Jessy acheta de nombreux vêtements très à la mode à Harry et à Sirius. Ils eurent l’occasion de se promener très souvent, Sirius, déguisé en chien, mais le principal était qu’ils avaient l’air d’une famille unie.