Bye Bye Tonight

Chapitre 7 : Voix Intérieure

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:33

Hermione n'osa pas ouvrir les yeux, elle avait comme une forge dans le crâne, c'était tellement douloureux ! Une main fraîche se posa sur son front, et elle entrouvrit le regard. Elle se sentait très faible, quel contraste avec le moment où elle s'était sentie toute-puissante ! On lui présenta un bol, elle ne sentait rien et avala le contenu qui se révéla infect, elle toussa dans l'espoir de le recracher mais on lui fit avaler de force. Malgré le goût désagréable, elle se sentit tout de suite mieux, et trouva le courage de se redresser sur son lit de camp.

Lucy était là, Suzanne aussi, qui réparait des flèches. Nulle trace des garçons. Lucy eut un sourire timide.

« Il s'est passé quoi ? » demanda Hermione d'une voix pâteuse, elle avait l'impression d'avoir de la glu dans la bouche, qui ralentissait sa voix, et il semblait que son sang se soit changé en colle, car ses mouvements étaient très lents, précautionneux.

« Tu t'es évanouie après avoir utilisé ta magie. Serra nous a tranquillisés : c'est normal, car ton corps n'est pas habitué à brûler ton énergie à utiliser ta magie de cette sorte. Tu t'y habitueras rapidement. » dit Suzanne, sans détourner les yeux de sa flèche dont elle remettait les plumes au bout. Hermione soupira, mais elle se sentait mieux grâce au brouet qu'on lui avait fait boire. Elle se leva, vacilla un instant, puis se tint bien plantée sur ses deux pieds.

Elle se souvenait de ce qu'elle avait fait. Sa magie avait pris le dessus, et les barrières morales avaient éclatées : finit la timidité, l'hypocrisie des sens. Elle avait montré sa puissance, sans fierté ni supériorité ; elle avait fait ce qui lui semblait juste. Elle avait sourit face à aux paroles de Caspian à Suzanne, parce que la voir ainsi rabaissée l'avait rendue heureuse. Alors qu'en temps normal, l'éthique morale retiendrait quelqu'un, là, sa magie l'avait laissée exprimer ce qu'elle ressentait. Un peu plus, et elle aurait crié qu'elle les aimait tous ! Mais qu'est-ce qui lui avait pris de se laisser chevaucher ainsi par sa magie ? Elle avait senti cette force, cette puissance en elle. A ce souvenir, elle se sentit étrange, ce n'était pas exactement comme quand on se sentait mal. Elle sortit de la tente sans un regard en arrière, et marcha dans le camp sans but précis. Elle avait encore mal, dans sa tête, mais c'était différent de quand elle s'était levée.

Habillée d'une chemise et d'un pantalon d'homme, elle vit un peu de sang sur sa chemise, et fronça les sourcils. Elle se mordit la lèvres, et se rua dans sa tente de nouveau.

« Je me suis blessée, durant ma chute, ou je ne sais quoi ? »

Suzanne et Lucy secouèrent la tête, et Hermione leur demanda aimablement de sortir. Et bien entendu, un malheur n'arrivait jamais seul : elle avait ses règles. (1) Elle ne pensait plus du tout à son cycle menstruel ! Qui y aurait pensé, par ici ? Elle se voyait mal aller demander une serviette hygiénique à Lucy ou à Suzanne. Elle devrait se débrouiller avec les moyens du bord. Elle soupira, certaine d'être victime d'une malédiction. Forcément, ça lui arrivait maintenant, hein ! Une fois changée, habillée et le sang lavé, elle fut un peu plus à l'aise. A la place de tampons, elle avait juste mit un bout de tissu absorbant, en attendant d'avoir mieux.

« Tu pourrais faire apparaître quelque chose de mieux que ce bout de chiffons. »

Hermione sursauta et se tourna, certaine de voir un intrus dans sa tente. Mais il n'y avait personne. Elle fronça les sourcils, sans comprendre, et dut s'avouer que la voix ne ressemblait à rien qu'elle connaissait. Avait-elle rêvé ? Peut-être une hallucination sonore, dû à son manque d'énergie et à sa chute, ou alors ..

« Ou alors tu entends vraiment une voix ? »

Le ton était ironique. Hermione écarquilla les yeux : était-elle devenu schyzophrène ? Quand elle entendit un rire intérieur, elle crut qu'elle devenait folle. La voix à l'intérieur cessa de rire, et elle se sentit beaucoup plus mal à l'aise.

« L'idée ne t'est jamais venue que ta magie pouvait se manifester sous diverses formes ? Je suis en toi, je suis la voix de ta magie intérieure. Je connais tout de toi, car je vis avec toi depuis ta naissance. Lorsque Serra m'a libérée de cet étau qui te liait à ta baguette, j'ai pu me manifester à toi. C'est moi qui t'ai poussé à trop utiliser ta magie, tu m'en vois navrée. »
« N'importe quoi ! »

* Voilà que je parle toute seule ! * songea t-elle, effrayée. Elle devenait folle, c'était sûr et certain !

« Mais non, tu n'es pas folle ! Certains entendent bien la voix de leur conscience. Toi, tu entends la voix de la magie qui es en toi, en quoi cela est-il si difficile à accepter ? »
« Tais-toi ! »

La voix cessa, et Hermione se leva, en essayant de se convaincre d'avoir rêvé. C'était ça ou la case folle. Elle sortit, mal à l'aise et peu sûre d'elle. Elle esquiva Peter qui lui faisait signe, et Lucy qui était assise près d'un feu à discuter avec Trompillon. La seule personne qu'elle désirait voir, c'était Caspian. Elle s'arrêta devant la tente royale, et elle surprit une bribe de conversation, les voix appartenaient à Caspian, et à Edmund de toute évidence.

« C'est faux ! » s'écria Caspian, dans ce qui semblait une froide colère. Hermione n'aurait pas voulu être à la place de Edmund.
« Elle a les mêmes pouvoirs que la Sorcière Blanche, Suzanne a raison sur ce point. Aslan a besoin d'elle, mais la Sorcière va essayer de mettre cette fille sous sa coupe, de l'avoir avec elle. Et si elle ne peut l'avoir, elle fera en sorte que personne ne l'ait. Caspian, vous savez aussi bien que moi ce dont cette vipère pâle est capable ! »
« Je ne la laisserais pas faire du mal à Hermione. »

Cette déclaration, dites d'un ton froid et implacable, réchauffa le coeur d'Hermione. Elle serait protégée, alors ? Cela l'encouragea, et elle se racla la gorge. Mouvements de tissus et étoffes qui bouge. La tente s'ouvrit. Edmund cligna des yeux en la voyant, puis silencieux, sortit de la tente pendant qu'elle rentrait. Elle se retrouva face à un Prince, assis dans un siège de bois, l'air fatigué. Il fit l'effort de lui sourire, et elle le lui rendit.

« Je vous dérange ? »
« Non, notre discussion était close, de toute façon. Puis-je quelque chose pour vous ? »

Leur ton était redevenu formel. Lorsqu'ils avaient été dans la forêt, ils s'étaient tutoyés. Mais là, l'atmosphère était lourde. Pesante. Mais en voyant le sourire éclairer le visage de Caspian, Hermione se sentit plus à l'aise. Mieux.

« Je ... J'aurais voulu vous parler de quelque chose. »

Son ton du être sérieux, car le sourire de Caspian se figea, et disparu. Froncement de sourcils ; des rides apparurent sur son front et sa barbe qui devenait assez fournie eut un mouvement lorsqu'il grimaça un peu, faisant apparaître également des fossettes sur ses joues et son menton. Hermione approcha d'un pas, tremblant à l'idée de lui dire ce qui s'était passé. Il l'encouragea d'un hochement de la tête.

« Tout à l'heure, j'étais seule dans ma tente et ... »

Elle inspira. Il allait la prendre pour une folle ...

« Garde cela pour toi ! »

Elle sursauta. Sa voix intérieure, de nouveau ?! Regard furtif au prince : il semblait attendre, il n'avait donc rien entendu. Vu qu'lele ne semblait pas continuer, il fit un geste de la main.

« Et quoi ? »
« Rien, ce n'est pas important. »

Hermione lui tourna le dos et sortit avec l'impression de fuir le regard brûlant de Caspian. Pourquoi ne lui avait-elle pas dit ? Non, ce n'était pas à cause de la voix ! Elle n'était pas un mouton incapable de penser ; elle ne voulait pas qu'il la prenne pour une folle, voilà tout. Et pourtant, quand elle sentit cette voix, comme une présence en elle, et qu'elle entendit un rire semblable à des clochettes d'argent à ses oreilles, elle ne fut plus sûre de rien.

(1) : alors oui ! On peut avoir ses règles. Après tout, ce genre de choses embêtante n'arrive jamais, alors que c'est commun ! J'avais envie d'être embêtante avec Hermione, pardon pour ce coup là.

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