Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 17 : Chapitre 15 : La cachette

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:17

 

Harry Potter et le secret du Graal

 

Chapitre 15 : La cachette

 

 

 

Harry ne cessait de s'émerveiller de l'incroyable normalité de Poudlard. Certes, l'absence de Dumbledore se faisait toujours sentir mais il appréciait vraiment d'être entouré de gens qui ne craignaient pas Voldemort à chaque instant. Aucun élève ou professeur n'était assez dupe pour croire que les protections du château pourraient résister longtemps au mage noir s'il décidait de s'en prendre à l'école, mais ils savaient aussi qu'ils ne trouveraient pas d'endroit plus sûr.

Suivre les cours lui parut également plus agréable qu'à l'ordinaire. D'une certaine manière, il était avide d'en apprendre de plus en plus en matière magie. Il savait parfaitement que c'était un moyen pour lui de se rassurer lorsqu'il aurait à affronter un sorcier au savoir aussi étendu que Voldemort. Il s'était même mit à étudier les potions avec un très grand sérieux. Il savait qu'il n'aurait pas toujours un livre comme celui du prince de sang mêlé à portée de main en cas de besoin, et surtout il n'avait plus envie de se faire aider par l'ancien livre de Rogue. Heureusement, Hermione l'aidait beaucoup. Elle aussi s'était remise avec acharnement au travail scolaire et n'hésitait pas à expliquer leçons et devoirs à Ron et Ginny.

Harry ne cessait de se demander où pouvait bien être la coupe de Poufsouffle. Mais les pistes étaient minces. Il essaya plusieurs fois la salle sur demande, pensant à chaque fois à des pièces servant de débarras ou à d'autres plus protégées. Mais le résultat qu'il obtenait le plus souvent c'était de se retrouver dans la même pièce immense où il avait déposé l'ancien livre de Rogue et où Malefoy avait réparé l'armoire à disparaître l'an dernier. Harry avait compris que Voldemort n'aurait jamais caché l'horcruxe dans une salle qui ne demandait qu'à le livrer, pour peu qu'on le lui demande de la bonne manière. La coupe devait forcément être ailleurs. A partir de là, la salle sur demande ne lui servit plus qu'à rencontrer discrètement Ginny pour quelques moments de tendresse quand ils parvenaient à échapper suffisamment aux cours et aux devoirs pour se retrouver.

Parfois McGonagall ou Lupin essayait de les aider mais ils n'avaient pas plus de pistes que les adolescents. Un soir, après un cours de défense contre les forces du mal, Harry, Hermione et Ron s'attardèrent dans le bureau de Lupin. Ce dernier s'affairait à préparer un thé tandis que ses jeunes invités s'étaient assis et revenaient à nouveau sur le sujet de la coupe.

 

« Si Voldemort est revenu la cacher à Poudlard, il l'a sûrement caché dans le coin des Serpentards, affirmait Ron. Personne ne se sera étonné de voir un ancien élève retourner dans son ancienne salle commune pour un peu de nostalgie.

_ Je ne pense pas, répondit Hermione. La salle commune des Serpentards n'est pas si grande. Il n'aurait pas pris le risque qu'elle soit découverte par hasard. Il savait qu'il la laisserait là indéfiniment. Il a dû trouver une cachette plus sûre.

_ Mais si la salle commune ou une chambre était reliée à un passage secret inconnu, reprit Ron, il aurait pu la cacher plus sûrement justement.

_ La carte des maraudeurs n'en montre pas, dit Harry.

_ Et pourtant nous avons souvent essayé d'entrer en douce dans la salle commune des Serpentards à notre époque, fit Lupin en apportant le thé, James et Sirius auraient été ravis de faire une belle frayeur nocturne à Rogue. Mais nous n'avons découvert aucun passage secret. Les salles communes et les chambres ont été spécifiquement conçues pour que les élèves qui s'y trouvent y restent.

_ Conçues ? S'étonna Hermione. Mais si Poudlard est l'ancien château de Camelot il n'a pas été construit pour être conforme aux besoins d'une école.

_ Oui mais il a quand même été aménagé. A l'époque, il ne possédait pas de défense magique. Ou plutôt je pense, d'après ce que l'on sait maintenant, que Merlin les avait enlevé. L'idée d'en faire une école de magie ne devait pas lui déplaire. Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle ont donc pu le modifier comme ils le souhaitaient. Ils ont juste abandonné les souterrains.

_ Les souterrains ? S'étonna Harry.

_ Oui. Nombre d'entre eux ont été scellés et je doute que Voldemort ait pu forcer les protections des quatre fondateurs. Mais, tous les trois, vous connaissez bien le seul qui a échappé à ce traitement, d'après ce qu'on m'a dit.

_ La cachette de la pierre philosophale ! S'exclama Hermione.

_ Effectivement, James, Sirius et moi n'avons jamais réussis à y pénétrer. Il faut dire qu'à l'époque, il n'y avait rien de vraiment intéressant et nous n'avons pas insisté.

_ Voldemort aurait pu cacher l'horcruxe dans ce tunnel ? Demanda Ron.

_ Non. Dumbledore et les professeurs qui ont défendu la pierre philosophale l'aurait retrouvé... même avec Rogue parmi eux, rajouta Lupin en voyant le regard de défi de Harry. Un objet aussi puissant n'aurait pas échappé à Dumbledore quand bien même tous les autres professeurs auraient été ligués contre lui.

_ Mais si Voldemort est le descendant de Serpentard peut être a-t-il transmis comment accéder à l'un des tunnels, proposa Hermione.

_ C'est possible, admis Lupin. Mais je ne crois pas qu'il aurait également accès aux protections des trois autres fondateurs.

_ Sauf si c'était une pièce connue de lui seul, fit Harry d'une voix lugubre. »

 

Ils se retournèrent tous vers lui et furent presque choqués de voir qu'il tremblait. Harry avait une respiration courte, comme s'il venait de courir. Son regard était fixe, perdu dans des pensées qu'il était facile d'imaginer sinistres. Jamais ses amis ne l'avaient connu dans cet état. Pour la première fois, ils voyaient Harry en prise à l'effroi et la peur.

 

« Il existe une partie du château que seul Serpentard connaissait, reprit Harry d'une voix faible. Je l'ai vu et j'ai faillit ne pas en sortir vivant. Seul Serpentard la connaissait... et son héritier. »

 

Lupin, Hermione et Ron ne purent s'empêcher de tressaillir. Harry avait le visage très pâle. Hermione lui prit la main et dit d'une voix bien moins assurée qu'auparavant :

 

« Tu... Tu veux dire...

_ La chambre des secrets, reprit Harry. A l'époque même Dumbledore ignorait son emplacement. Voldemort était sûr que c'était une bonne cachette.

_ Mais pourquoi Voldemort aurait voulut libérer le Basilic qui y résidait il y a cinq ans s'il voulait garder l'endroit secret ? Objecta Lupin

_ Le journal et le basilic était une sorte de plan de secours, répondit Harry. Si tout avait fonctionné comme il l'avait souhaité, Voldemort aurait retrouvé toute sa vitalité voilà cinq ans. Et il n'y aurait pas eu de raison que la chambre des secrets soit révélée. C'était donc toujours une bonne cachette. Sa seule erreur a été de m'y attirer. S'il avait attendu d'avoir toute la force vitale de Ginny pour me poser ses questions, détruire le journal n'aurait plus servit à rien et je n'aurai jamais pu le vaincre.

_ Mais Dumbledore a fouillé la chambre après ça et il n'a rien trouvé, fit Ron.

_ Il ne cherchait peut être rien de particulier à ce moment-là. Le journal a seulement commencé à le mettre sur la piste des horcruxes. Mais il ignorait alors qu'il en existait plusieurs. Il a ensuite suivi les pistes à partir de la vie de Voldemort. Le journal, la bague et le médaillon venaient d'endroits chers à Voldemort en dehors de Poudlard. Il a dû supposer que la méfiance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre avait dissuadé Voldemort de cacher un horcruxe sous son nez à Poudlard même. »

 

Le silence se fit dans le bureau tandis que les tasses de thé, encore pleines, refroidissaient sur une table basse.

 

« Je ne suis pas pressé d'annoncer ça à Ginny, fit Ron dans un pâle sourire. »

 

En fait, personne n'avait franchement envie de retourner dans la chambre des secrets. Hermione et Ron n'y avaient jamais été mais les descriptions de Harry et Ginny leur avait suffit pour ne pas vouloir tenter l'aventure. Harry surtout redoutait d'y entrer à nouveau. Il se disait bien qu'après avoir vaincu le basilic, la chambre ne représentait plus de danger. Seulement son seul but lorsqu'il y était entré voilà cinq ans de cela était d'en ressortir le plus vite possible. Il craignait vraiment de tomber sur des pièges qu'il n'avait pas pu voir à l'époque, et d'y entraîner ses amis.

Il se résolut à en parler à Ginny. Sous le prétexte de se rendre dans la salle sur demande, ils se rejoignirent dans le couloir du septième étage. Elle arrivait avec le sourire alors qu'Harry avait du mal à cacher une mine plutôt lugubre.

 

« Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Ginny inquiète.

_ Rien... enfin... il faut que je te parle sérieusement.

_ De quoi ? »

 

Harry avait faillit répondre « de la chambre des secrets » mais sa gorge se serrait uniquement à cette idée.

 

« De la coupe, finit-il par dire.

_ La coupe ? Tu as trouvé quelque chose ?

_ Oui, je crois.

_ Dis donc, ça n'a pas l'air de te réjouir.

_ Je crois qu'on ferait mieux d'en parler plus discrètement à l'intérieur, fit Harry en essayant d'adopter un air nonchalant peu convaincant. »

 

Harry et Ginny passèrent trois fois devant le mur vide en demandant une salle pour être tranquille tous les deux. Après le troisième passage, une porte apparut. Ils entrèrent mais se rendirent compte qu'ils n'étaient pas seuls.

Dans les ombres de la salle, ils devinaient les différents objets qu'ils avaient déjà vu maintes fois lors de leurs précédentes visites. Un lit à baldaquin confortable se trouvait contre le mur de droite. Sur le mur de gauche était encastrée une cheminée où, pour l'instant, aucune feu ne brûlait. Au centre, sur un tapis moelleux, se trouvait un canapé. Sur ce canapé, deux silhouettes étaient étroitement enlacées. Harry pensa qu'il était évident que Ginny et lui ne pouvaient pas être les seuls à utiliser la salle sur demande pour des rencontres intimes. Tous deux levèrent leurs baguettes et lancèrent :

 

« Lumos ! »

 

Ils éclairèrent le couple qui se redressa vivement. Harry reconnut alors le visage rond de Neville et celui un peu rêveur de Luna.

 

« Harry... Ginny... mais... qu'est-ce que vous faites là ? Fit Neville d'un air paniqué.

_ Euh... on voulait juste... parler dans un endroit tranquille, répondit Harry, gêné mais ayant du mal à se retenir de rire.

_ Ah euh... oui... nous aussi. »

 

Les deux couples se regardèrent un moment. Harry et Ginny, amusés, essayaient de réfréner leur envie de rire devant le visage écarlate de Neville. Luna quant à elle ne semblait pas du tout gênée et leur souriait. Harry reprit son sérieux. Il fallait vraiment qu'il parle à Ginny.

 

« Excusez-moi ! Il faut vraiment que Ginny et moi nous parlions seul à seul. C'est important.

_ Ah, oui, bien sûr, répondit aussitôt Neville en se levant d'un bond. »

 

Luna par contre ne bougea pas.

 

« Il y a quelque chose qui ne va pas entre vous ? Demanda-t-elle d'un air triste dont on ne pouvait pas douter de la sincérité.

_ Non, non, reprit Harry. Ne t'inquiète pas. C'est pour tout autre chose.

_ C'est à propos de Voldemort ? Demanda Luna d'un air paradoxalement plus réjouit.

_ Oui... à peu près, admit Harry.

_ Alors tu peux nous le dire aussi. On aimerait bien vous aider.

_ Euh... désolé Luna mais c'est vraiment très secret.

_ Tu ne nous fais plus confiance ? Reprit Luna d'un air désolé. On s'est déjà battu contre des mangemorts avec toi. Je suis sûre qu'on peut faire quelque chose.

_ Je n'en doute pas Luna. J'aimerai vraiment pouvoir vous le dire mais...

_ Dans ce cas dis-le, fit Ginny »

 

Harry se tourna vers elle.

 

« Mais... on ne peut pas.

_ On a bien dû le révéler à l'ordre, remarqua Ginny, pourquoi pas à Neville et Luna.

_ Je sais mais nous n'avions pas le choix. Nous ne pouvions pas cacher les chevaliers de la table ronde à Londres sans eux. »

 

A peine avait-il finit de parler que Harry se mordit la lèvre en se retenant à grande peine de se mettre une baffe.

 

« Les chevaliers de la table ronde ? Murmura Neville. Mais de quoi tu parles ?

_ De rien. Oubliez-ça !

_ Je ne crois pas que nous pourrons l'oublier, fit Luna d'un air amusé, pas plus que nous ne pourrons oublier les sorts de défenses que tu nous a appris il y a deux ans. »

 

Harry regardait Neville, Luna et Ginny l'un après l'autre. Il se rendait bien compte qu'il ne pouvait pas leur cacher la vérité plus longtemps.

 

« Ce sera très dangereux, leur fit-il d'un air à nouveau maussade.

_ Pas de problèmes, répondit Luna. Après le ministère de la magie il y a deux ans et le combat contre les mangemorts l'année dernière, nous sommes parés.

_ Ce que nous faisons aujourd'hui n'a plus rien à voir. Nous sommes à la recherche de morceaux d'âmes, que l'on appelle des horcruxes, de Voldemort. Trois ont déjà été détruites, quatre manquent encore. Nous pensons que l'un d'eux se trouve à Poudlard même, qui autrefois n'était autre que le château de Camelot. Pour nous aider dans cette tâche, nous avons réveillé le roi Arthur et les chevaliers de la table ronde en personne en suivant une légende secrète que Dumbledore et ma mère connaissaient. Mr Grovan n'est autre que le forgeron Govannon qui créa l'épée Excalibur il y a bien longtemps. Le roi Arthur nous a nommé, Ginny, Hermione, Ron et moi nouveaux chevaliers de la table ronde. Les autres chevaliers sont partis à la recherche de Rogue qui connaît le secret d'un horcruxe mystérieux pendant qu'ici, nous cherchons une coupe qui aurait appartenu à Holga Poufsouffle et que Voldemort a probablement utilisé pour cacher un morceau de son âme. Nous pensons qu'il est très probable que la coupe soit cachée dans la chambre des secrets et nous nous préparons à y pénétrer. »

 

Neville et Luna le regardait d'un air perdu. Mais Harry se tourna vers Ginny qui semblait apeurée.

 

« La... la chambre des... secrets ? »

 

Sa voix tremblait et son visage était devenu pâle. Harry s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.

 

« Je suis désolé mais il va falloir y retourner.

_ Je... bon... d'accord, fit Ginny d'une voix un peu plus sûre. Mais vous êtes sûr que l'horcruxe est là ?

_ Non, répondit Harry d'une voix hasardeuse. On ne peut jamais être sûr de quoi que ce soit avec Voldemort. Mais c'est notre seule piste pour l'instant. »

 

Maintenant c'était tout le corps de Ginny qui tremblait. Elle enfouit son visage dans le creux de l'épaule de Harry en essayant de contrôler sa respiration qui se faisait plus forte et plus rapide. Elle semblait sur le point de fondre en larme. Harry savait qu'elle était passée bien plus près de la mort que lui lorsque Jedusor l'avait attiré dans cette maudite pièce.

 

« Je... parfois je fais encore... des cauchemars, à propos de la chambre.

_ Ne t'inquiète pas, répondit Harry qui se sentait gagné d'un nouveau courage face à la détresse de sa petite amie, nous serons tous là cette fois.

_ Et nous venons avec toi, fit Luna qui s'était levée et qui posa une main rassurante sur l'épaule de Ginny.

_ Tu peux compter sur nous, renchérit Neville l'air décidé. »

 

Harry sourit. Il n'avait pas pensé au début que ce serait une bonne idée de dévoiler la vérité à Luna et Neville. Mais quand il vit un faible sourire se dessiner sur les lèvres de Ginny, il se dit qu'en fin de compte, il n'aurai jamais pu se passer d'eux.

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