Harry Potter et le secret du Graal

 

Harry Potter et le secret du Graal

 

Chapitre 16 : La coupe de Poufsouffle

 

 

 

 

Le professeur McGonagall adoptait une stature de confiance assez peu crédible assise derrière l'ancien bureau de Dumbledore. Harry savait qu'elle était assez mal à l'aise de se retrouver à la place d'un sorcier qu'elle avait autant estimé. Toutefois il ne doutait pas qu'elle finirai un jour par trouver sa propre façon de diriger Poudlard. Il observait la nouvelle directrice de l'école tandis qu'elle réfléchissait à ce qu'il venait de lui dire.

 

« La chambre des secrets, murmura McGonagall. C'est probable effectivement, Potter. Albus s'est assuré de débarrasser le corps du basilic mais il n'avait pas de raison d'effectuer des investigations plus poussées. Malgré son talent il a pu passer à côté d'une autre cachette.

_ N'aurait-il pas pu ressentir les sortilèges utilisés pour cacher la coupe ou la coupe elle-même ?

_ Avez-vous déjà ressenti les traces de la magie, Potter ?

_ Euh... oui, ça m'est arrivé.

_ Et qu'avez vous ressenti en revenant à Poudlard cette année ? »

 

Harry se souvenait parfaitement de l'impression qu'il avait eu. Il avait été submergé par différentes sensations de chaleur plus ou moins intense. Beaucoup trop nombreuses. Son esprit cherchait malgré lui à identifier toutes les sources de magie. Il s'était dit que cela le rendrait dingue et qu'il faudrait que ça s'arrête lorsque justement, tout s'était effacé. Il expliqua tout cela au professeur McGonagall.

 

« Et vous n'avez pas essayé de les ressentir à nouveau ? Demanda-t-elle.

_ Si ! J'ai voulu les sentir à nouveau et elles sont revenues.

_ Vous avez donc compris par vous-mêmes qu'il est possible d'avoir conscience ou non, tel qu'on le souhaite, de ces traces magiques. Et vous avez également compris que dans un endroit tel que Poudlard, cette faculté est inutile voir agaçante. La chambre des secrets n'échappe pas à la règle. »

 

La directrice se leva et posa son regard sur le parc du château à travers la fenêtre.

 

« Vous ne pourrez pas compter là-dessus quand vous serez dans la chambre. J'espère que vos amis et vous réussirez à trouver ce que vous cherchez. »

 

Harry fut surpris de l'entendre dire ça. Il s'était attendu à ce qu'elle cherche à leur imposer quelques membres de l'ordre du phoenix. McGonagall avait apparemment ménagé son petite effet.

 

« Je sais qu'Albus vous portait une grande confiance. Pour des raisons que j'ignore et que je doute de comprendre un jour, il souhaitait vous voir effectuer cette mission seul... ou plutôt uniquement avec ceux que vous accepteriez dans votre entourage. Naturellement, si vous souhaitez que des membres de l'ordre vous accompagne, je suis sûre que des volontaires seront faciles à trouver.

_ Non, merci professeur. L'ordre a suffisamment à faire. Et j'ai déjà de nombreux alliés en ce qui concerne les horcruxes. Nous nous débrouillerons seuls, merci. »

 

La directrice lui jeta un regard mélangeant l'approbation et la tristesse avant de retourner à la contemplation du parc. Harry se leva, la salua et sortit. Il se laissa descendre par l'escalier. Il n'avait pas beaucoup envie de se presser. Il savait que désormais, chaque minute passée le rapprochait de son inévitable retour dans la chambre des secrets. Hermione et Ron l'attendaient devant la gargouille gardienne de l'escalier. Ils s'embrassaient avec passion, ne remarquant même pas Harry avant qu'il ne se racle bruyamment la gorge.

 

« Je ne vous ai pas trop manqué durant mon absence ? Fit-il dans un sourire.

_ Euh... ça allait, répondit Ron écarlate.

_ Alors ? Qu'à dit McGonagall ? Demanda Hermione qui avait vite repris contenance.

_ Elle pense qu'on a raison. Et elle ne tient pas à ce que des membres de l'ordre nous accompagne. Elle pense que Dumbledore ne l'aurait pas voulu.

_ Elle nous laisse y aller seul ? S'étonna Ron.

_ Avec Ginny, Luna et Neville nous sommes déjà six quand même, fit remarquer Hermione. Et tous des anciens membres de l'AD. On pourra se débrouiller. »

 

Harry nota un léger tremblement dans sa voix. Apparemment, ils avaient tous espérer qu'un membre de l'ordre du phoenix insisterait pour les accompagner.

 

« Allons manger ! Reprit Harry d'un air enjoué assez peu crédible. Nous avons toute une soirée de repos avant euh... »

 

Il ne dit plus rien. Tous trois se dirigèrent vers la grande salle sans prononcer la moindre parole.

La soirée en question ne fut pas des plus joyeuses. Harry et Ginny mangèrent peu, se jetant de rares regards discrets. Ils ne regardèrent pas vraiment leurs amis à côté d'eux. Pourtant Hermione, Ron et Neville n'avalèrent pas grand chose de plus et leurs visages étaient aussi peu rassurant que les leurs. Seule Luna, à la table des serdaigles, ne semblait pas inquiète et mangeait tranquillement en lisant le dernier numéro du « Chicaneur ». Harry remarqua que l'inquiétude se lisait également dans les yeux du professeur McGonagall et de Lupin qui essayaient de ne pas trop les regarder. A côté d'eux, Hagrid, Slughorn et Govannon riaient à gorges déployées en remplissant leurs verres de vin. A la fin du repas, Neville et Luna s'éloignèrent de leur côté et les autres remontèrent à la salle commune des gryffondors. Harry et Ginny s'affalèrent sur le canapé face au feu et se serrèrent l'un contre l'autre. Ron s'assit dans un fauteuil et Hermione vint sur ses genoux en l'entourant de ses bras. Tous les quatre regardèrent les flammes crépiter sans prononcer un mot jusque tard dans la nuit. Alors que les autres gryffondors étaient déjà tous couchés depuis longtemps, ils se décidèrent finalement à aller dormir un peu.

Bien qu'ils se furent coucher tard, ils se levèrent avec l'aurore et allèrent prendre un petit déjeuner frugale en attendant Neville et Luna. Là encore, ils mangèrent peu. McGonagall semblait avoir passé une nuit blanche et Slughorn avait apparemment mal aux cheveux. Le maître des potions pointa sa baguette sur son front, une lumière d'un vert pâle en sortit et il sembla aller mieux tout de suite. Neville et Luna arrivèrent et s'assirent tous deux à la table des gryffondors. Harry leur laissa le temps de boire un thé et de manger quelques toasts avant de déclarer d'un air lugubre qu'il aurait voulu plus encourageant :

 

« Il faut y aller ! »

 

Ils se levèrent tous les six et sortir de la grande salle. Harry sentait le regard de McGonagall sur eux mais ne se retourna pas. C'était trop dur.

La porte des toilettes du deuxième étage affichait un écriteau déclarant que cette pièce était hors service. La directrice s'était apparemment débrouillée pour qu'ils soient tranquilles. Ils vérifièrent qu'ils étaient seuls dans le couloir et entrèrent. Harry fut soulagé de ne pas voir Mimi Geignarde, le fantôme qui hantait les toilettes et qui avait un faible pour lui. Mais son soulagement fut de courte durée lorsqu'il posa les yeux sur un petit serpent gravé dans le métal d'un robinet.

 

« Vous êtres prêts ? Demanda-t-il aux autres.

_ Oui, répondirent-ils d'une voix faible en prenant chacun leur baguette magique. »

 

Harry se retourna vers l'évier, fixa le dessin du serpent et utilisa le fourchelang pour dire :

 

« Ouvre-toi ! »

 

L'évier se rétracta et un trou se forma dans le sol. Bien qu'il savait déjà qu'il ne verrait rien, Harry regarda vers le fond.

 

« On ne devrait pas avoir de problèmes pour aller jusqu'à la chambre puisque Dumbledore est déjà passé par là, fit Ron. »

 

Debout au bord du trou, Harry souscrivait intérieurement à l'affirmation de son ami. Mais soudain la phrase de Merlin lui revint en tête.

 

« L'un d'entre vous ne sortira pas vivant de cette aventure. »

 

Les yeux plongés dans les ténèbres, il sentit soudain ses entrailles se geler.

Ron s'avança, alluma le bout de sa baguette avec le sort et se laissa tomber dans le trou. Il fut suivi d'Hermione puis de Neville et Luna. Ginny se positionna près du trou et leva son regard vers Harry. Ses yeux étaient embués de larmes. Il la prit dans ses bras et l'embrassa. Il était le seul qui pouvait imaginer ce qu'elle ressentait. Elle se retira à contre coeur de leur étreinte. Elle lui fit un pâle sourire et sauta à son tour dans le trou. A nouveau, Harry se sentit remplit d'un nouveau courage face à la détresse de sa petite amie et se dépêcha de la suivre. Il n'avait aucune envie de la laisser seule dans un moment pareil. Il glissa le long du tuyau humide et froid à une vitesse grandissante et vit à peine la sortie avant d'être projeté dans une petite salle. Ron et Neville l'attendaient de pieds fermes et l'empêchèrent de tomber sur le sol, le nez dans des restes d'ossements de divers petits rongeurs.

A première vue, tout le monde allait bien. Hermione, Ron et Neville étaient un peu poussiéreux, témoignage d'un atterrissage moins réussit. Luna, intriguée, regardait autour d'elle comme si elle visitait une quelconque bâtisse. Ginny, ayant retrouvé les autres, arborait un visage plus sûr et plus confiant. Harry lui prit la main et pointa sa baguette vers un autre tunnel.

 

« C'est par là ! »

 

Avec une appréhension presque palpable, ils s'avancèrent en file indienne vers les entrailles sombres de poudlard. L'endroit n'était pas bien différent. Harry voyait encore trop bien ses souvenirs lorsque Ron, Lockhart et lui s'étaient aventurés pour la première fois dans les dédales menant à la chambre des secrets. Ils passèrent devant l'éboulis de roche qui avait forcé Harry à continuer le périple seul tandis que son meilleur ami devait l'attendre de l'autre côté, impuissant. Bien que la peur ne les quitta pas un seul instant, ils arrivèrent bien vite (trop vite au goût de Harry) devant la lourde porte qui bloquait l'entrée de la chambre des secrets. Elle était toujours ornée de serpents qui semblaient y avoir été sculptés. A nouveau, Harry eut recours au fourchelang. Les serpents s'écartèrent et la porte s'ouvrit.

En pénétrant dans la pièce, Harry dû avouer que c'était moins difficile que ce qu'il avait craint. Débarrassée du basilic et de Jedusor, la chambre des secrets, bien que inchangée dans son aspect, ne lui semblait pas bien terrible. Les sculptures de serpents sur les colonnes lui parurent bien moins réalistes, comme si la mort du monstre qui habitait là auparavant les avait également privé de toute vie. Alors que Harry sentait la confiance revenir en lui, il se tourna vers les autres qui semblaient moins enclins à se jeter dans la gueule du loup. Seule Ginny avait apparemment repris un peu plus de courage. La chambre des secrets avait incontestablement perdu une part de la frayeur qu'elle inspirait.

Ils s'avancèrent entre les piliers gigantesques jusqu'à la statue de Serpentard, adossée au mur du fond. Ginny eut un frisson en revoyant les pieds gris entre lesquels elle avait faillit périr.

 

« On devrait peut être se séparer pour chercher, fit Harry. Mais personne ne doit sortir de cette salle. Il faut rester relativement groupé. »

 

Les autres acquiescèrent sans dire un mot. Luna et Neville partirent inspecter le mur de gauche tandis que Hermione et Ron s'intéressaient à l'un des piliers. Harry et Ginny se tournèrent vers la statue.

 

« Ce serait trop facile qu'il y ait quelque chose juste là, fit remarquer Ginny.

_ Oui, mais il faut savoir que Voldemort aime tant la grandeur que la possibilité de cacher la coupe dans la statue devait beaucoup le séduire, à mon avis.

_ A condition que cette statue soit creuse et ça n'a pas l'air d'être le cas, fit-elle en donnant quelques coups sur la pierre qui fit un bruit sourd. »

 

Harry s'était attendu à ce que la solution du problème ne soit pas si simple. Il avait déjà réfléchit aux endroits où Voldemort aurait pu cacher la coupe. Et la statue était de loin le meilleur endroit qu'il eut trouvé. Si la statue n'était pas creuse alors il n'y avait pas beaucoup de possibilité. Harry leva les yeux vers la bouche énorme de la statue. Il avait envisagé et craint cette solution dès le début, à peine sortit du bureau de Lupin.

 

« Je crois que nous allons devoir entrer dans la tanière du basilic. »

 

Pour une fois, Ginny ne partagea pas l'angoisse de son petit ami, mais après tout, Harry se souvint qu'elle n'avait jamais vu le monstre, étant évanouie lors de sa sortie. Il appela les autres et leur exposa son idée. Hermione acquiesça.

 

« Voldemort devait compter sur la présence du basilic pour protéger la coupe si jamais la chambre était finalement découverte.

_ Faut avouer que ça doit être impressionnant, commenta Ron.

_ Ouais, maugréa Harry. Mais comment on va monter jusque là-haut ?

_ Ce ne sera pas un problème, reprit Hermione. »

 

Elle pointa sa baguette sur Harry.

 

« Surtout, laisse-toi faire ! Ne résiste pas ! Mobilicorpus ! »

 

Harry crut que des fils venaient de s'attacher à ses poignées et à ses jambes. Il fut soulevé de terre et se mit à monter doucement vers la tête de la statue.

 

« Arrête-moi là, fit-il lorsqu'il fut arrivé devant la bouche. »

 

Dans certains de ses mauvais rêves, Harry entendait encore la voix du jeune Jedusor appeler le monstre en fourchelang. Il prit une grande inspiration et reprit les paroles de son vieil ennemie.

 

« Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard. »

 

La bouche de la statue s'ouvrit et s'agrandit pour former un énorme trou noir. Hermione déposa Harry juste au bord avant de faire monter Ginny. Elle les posa un par un près du trou béant. Harry utilisa ensuite le sortilège sur Hermione pour qu'elle les rejoigne.

Ils se tournèrent vers le trou.

 

« Apparemment c'est encore un tunnel, fit Ginny. Il y fait très noir mais ça n'a pas l'air si long.

_ De toute façon il n'y a pas d'autres moyens, intervint Luna, alors allons-y. »

 

Les uns derrière les autres, ils s'avancèrent dans l'antre du monstre. Harry avait pris la tête du groupe mais avait du mal à distinguer à plus de trois ou quatre pas devant lui. Ils n'eurent pas à marcher longtemps pour arriver dans une sorte de salle. Les parois étaient très humides et reflétaient la lueur des baguettes, leur permettant de distinguer un peu plus les alentours. La salle était de forme ovoïde. Son sol était recouvert d'os de différentes petites créatures. Mais Harry vit tout de suite ce qui l'intéressait. Dans le mur opposé du tunnel avait été creusé une sorte de niche fermée par une grille. À l'intérieur, se trouvait une superbe coupe d'or ouvragée et ornée de pierres précieuses. La coupe de Poufsouffle.

Les six adolescents descendirent la pente glissante avec précaution et écrasèrent quelques carcasses blanchies. Ils marchèrent avec précaution sur les restes des créatures et atteignirent la niche.

 

« Et maintenant ? Demanda Neville

_ Maintenant il faut trouver comment prendre la coupe, répondit Harry. Puis on fiche le camp d'ici.

_ Je crois que ça ne va pas être aussi simple, fit Ron en saisissant les barreaux. C'est solide et j'imagine qu'ils sont enchantés.

_ La coupe passe peut être à travers, fit Luna.

_ Ils ont l'air trop serré, reprit Ron. Mais on peut essayer.

_ Non, Ron, ne touche pas... »

 

Mais Harry ne put finir sa phrase. Ron avait déjà saisi la coupe. Tout se mit à trembler autour d'eux.

Au fond du tunnel, une faible lueur commençait à régresser.

 

« La bouche se referme ! Hurla Ginny.

_ Courez ! Hurla à son tour Harry. »

 

Ils se précipitèrent vers le tunnel, courant du plus vite que leurs jambes le leur permettaient. La bouche était à moitié fermée quand ils arrivèrent. Harry fit descendre Ginny, Neville s'occupa de Luna mais Hermione se retrouva seule.

 

« Où est Ron ? S'écria-t-elle

_ Oh non, il a dû rester en arrière en essayant de prendre la coupe, répondit Harry alors que Ginny posait les pieds sur le sol.

_ Quoi ? Mais il est fou ! S'exclama Neville.

_ Je dois aller le chercher, fit Hermione en se retournant.

_ Non, reprit Harry en lui attrapant le bras. Tu n'as plus le temps.

_ Laisse-moi ! »

 

Mais Hermione n'eut pas le temps de se débattre qu'elle fut stupéfixée par un sort de Ginny qui en profita pour la faire descendre. Luna ramena Neville au sol. Harry avait attendu le plus longtemps qu'il lui était possible mais Ron ne revenait toujours pas. Il n'eut plus le choix et se faufila entre les lèvres qui étaient presque closes.

Il essayait de s'accrocher à ce qu'il pouvait mais des morceaux de granit s'effritaient et laisser apparaître une sorte de cuir rougeâtre. Malgré son affolement, Harry comprit que la statue contenait quelque chose de vivant. Et que cela se réveillait. Ginny lança à nouveau le sort et écarta son petit ami de la statue pendant que Luna réveillait Hermione. Celle-ci repartit un instant dans sa volonté de ne pas se laisser faire, puis, elle aperçut ce qui se passait et se dressa sur ses pieds, la baguette pointée sur la chose. Harry était à peine descendu sous le menton que la tête de la créature fut complètement dégagée. Elle avait une tête ovale surmontée de deux gros yeux jaunes globuleux. Ses bras se libérèrent également, révélant de longs tentacules hérissés de pointes. Harry posa le pied au sol au moment où le corps rouge orangé du monstre fut découvert à son tour. Enfin les jambes s'affaissèrent et deux autres tentacules piquants en émergèrent.

Le monstre hurla en faisant trembler toute la chambre des secrets. Neville jeta un sort de stupéfixion qui ricocha sur la peau épaisse de la créature en emmenant Luna derrière un pilier. Hermione se déchaînait en lançant divers sorts. Elle essayait de viser la tête mais elle était si énervée qu'elle la manqua souvent, le reste n'ayant pas plus d'effet que le sort de Neville. Le monstre sembla prêt à frapper Hermione d'un coup de mâchoire lorsque Harry intervint en lançant un sort de conjonctivite, ratant de peu l'oeil mais attirant l'attention de la créature sur lui. Il s'échappa derrière les piliers, poussant Ginny dans l'autre sens. La créature le suivit et abattit l'un de ses tentacules sur lui. Harry sauta sur le côté et évita l'écrasement de justesse. Le monstre ouvrit la gueule pour le mordre et il en profita pour jeter un sort de brûlure sur l'énorme langue. La créature hurla de douleur, abattant ses tentacules dans tous les sens. Harry en profita pour s'échapper. Il remarqua que sous la puissance des coups du monstre, plusieurs pierres du plafond tremblaient dangereusement.

 

« Il faut l'attirer au centre de la pièce ! Cria Harry. Mettez-vous tous sur la gauche ! »

 

Hermione et ginny rejoignirent Neville et Luna et tous les quatre lancèrent un déluge de sorts sur la créature tandis que Harry se cachait derrière un pilier, attendant le moment propice. Le monstre se retourna et chargea les adolescents.

 

« Allez-vous en ! Hurla Harry en sortant de sa cachette et en brandissant sa baguette. »

 

Un éclair bleu jaillit de sa baguette et frappa le plafond malmené. Mais la créature avait essayé de frapper le groupe qui l'agaçait, et pendant que de grosses pierres lui tombaient dessus, l'un de ses tentacules essaya de balayer les adolescents. Harry vit le corps de Luna faire un vol plané de quelques mètres avant de s'écrouler lourdement au sol.

Le calme était revenu. Harry regardait le monstre dont la tête avait visiblement était à moitié écrasée.

 

« Luna ! »

 

Neville se précipitait vers le corps de la jeune serdaigle tandis que Hermione et Ginny s'approchait du monstre. Harry les rejoignit, sentant son coeur s'arrêter en chemin. Il ignorait encore ce qui s'était réellement passé mais il commençait à peine à comprendre que son meilleur ami était resté à l'intérieur de cette chose durant tout ce temps. Hermione et Ginny étaient en larme. Harry sentait tout son corps se glacer. Il leva les yeux vers Neville et Luna, cette dernière étant toujours au sol. Il ne savait pas quoi faire. Il fallait aider Luna, mais aussi Hermione. Et pourtant, il restait là, à contempler le monstre qui venait d'avaler Ron. Mais soudain, quelque chose remua dans la gueule de la créature. Craignant un dernier soubresaut d'agressivité, Harry pointa sa baguette sur l'énorme tête. Il fut alors extrêmement surpris de voir la coupe de Poufsouffle, émerger d'entre les dents pointues, suivit d'une main puis d'un bras. Incrédules, Harry, Hermione et Ginny regardèrent la tête de Ron se faufiler à son tour hors de la gueule du monstre.

 

« Est-ce que vous pourriez me filer un coup de main ? Fit-il à ses amis qui le dévisageaient médusés. »

 

Harry se précipita et l'aida à s'extirper complètement.

Hermione et Ginny lui sautèrent au coup.

 

« Hé ! Doucement les filles. J'ai déjà faillit étouffer là-dedans.

_ Bon sang mais... comment t'en es-tu sorti ? Demanda Harry.

_ J'en sais trop rien. La grille a fini par lâcher. La salle était devenue molle et gluante. Et ça remuait pas mal mais je me suis accroché à... euh... en fait je n'en sais rien et je préfère ne pas le savoir. Enfin, quand ça c'est calmé, je suis sortis. Et vous comment ça va ?

_ Luna a l'air mal en point. »

 

Tous les quatre se dirigèrent vers Neville et Luna.

 

« Ron ? S'étonna Neville. Je croyais que tu avais été avaler.

_ Il a dû me trouver indigeste. Comment va Luna ?

_ Pas terrible. J'ai l'impression que le choc ne lui a pas fait trop de mal mais elle a été piquée et je suis sur que les pointes de cette créature étaient empoisonnées.

_ Il faut vite sortir d'ici, fit Hermione. Nous avons besoin de l'aide de Mme Pomfresh et sûrement même de Slughorn. »

 

Neville fit apparaître un brancard pour transporter Luna tandis que les quatre autres retournèrent rapidement à la porte qui s'était refermée.

 

« Ouvre-toi ! Fit Harry en Fourchelang »

 

Mais la porte resta close. Harry refit plusieurs tentatives mais rien n'y fit.

 

« Je ne comprends pas, dit-il. Le fourchelang ne marche plus.

_ C'est sûrement plus compliqué que ça, fit Hermione pensive. Il y a peut être un rapport avec l'horcruxe.

_ Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Ginny.

_ C'est un piège mais il y a une solution pour en sortir. Tout comme il fallait rester à l'intérieur du monstre pour pouvoir récupérer la coupe, il faut rester à l'intérieur de la chambre des secrets jusqu'à ce qu'on ait fait une certaine chose. »

 

Elle croisa le regard d'Harry et sut alors que, comme elle, il avait tout compris.

 

« Il faut trouver le moyen de détruire l'âme de Voldemort dans la coupe avant de pouvoir partir. »