Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)

Chapitre 25 : Les Retrouvailles

3720 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

« - Les premières années, restez groupés deux par deux et en silence je vous prie ! »

La voix de Minerva McGonagall retentit dans le hall du château alors qu’elle coordonnait la vague de départs vers la gare de Poudlard pour les vacances d’hiver. Ces dernières s’étaleraient jusqu’au 9 janvier.

Les élèves de toutes années et maisons confondues discutaient bruyamment, tous ayant encore des étoiles dans les yeux à la suite du bal de Noël. De nouveaux couples s’étaient formés notamment chez les sixièmes et septièmes années. Cho Chang, qui ne quittait pas Cédric d’une semelle depuis lors, était déchirée à l’idée de devoir se séparer de lui pendant cette courte période. Le Poufsouffle avait estimé qu’il était trop tôt pour présenter sa nouvelle petite amie à Amos Diggory, son père avec lequel il était très proche et complice.

La stature imposante de Hagrid apparut à son tour, emmitouflé dans son manteau de trappeur en cuir usé et son écharpe en laine. Il tapa dans ses mains recouvertes par de grosses moufles.

« - Allons, allons ! Écoutez un peu c’que l’professeur McGonagall vous dit, bande de niffleurs agités ! »

Le demi-géant se gratta le cuir chevelu gras, dépassé. Il remarqua alors la présence de Winter, calme et élégante dans sa veste grise, qui observait la scène avec détachement et amusement.

« - Dis leur un peu, Winter ! »

La jeune femme sourit avec une lueur de compassion dans ses yeux.

« - Que voulez-vous, Hagrid ? Je ne suis pas professeur. Et…ils sont tous pressés de rentrer dans leurs familles. Comment peut-on leur en vouloir ? »

Une voix graveleuse, éraillée et désagréable répondit dans son dos à la place de Hagrid.

« - Qu’ils partent donc ! Leur présence sera un répit pour ce château et pour ma Miss Teigne adorée. »

Argus Rusard surgit, portant sa chatte dans ses bras. Son sourire vicieux auquel il manquait plusieurs dents fit lever de dégoût un sourcil sur le visage de Winter. Le concierge de l’école était tout ce qui la répugnait : sale, malodorant, désagréable, limité intellectuellement et surtout profondément injuste et maltraitant avec les élèves. Elle ne comprenait pas pourquoi Dumbledore le gardait au sein de l’école. Peut-être pour son indéfectible loyauté ? Ou parce que le vieux directeur avait tendance à voir la lumière en chaque être là où personne ne la voyait ?

Cela rappela à Winter l’autre personne au sein de l’école à qui tout le monde faisait constamment un mauvais procès. Rogue. Les souvenirs de la veille ne cessaient de tourner en boucle dans sa tête. Jamais une scène ne l’avait autant obsédée. Quant au Maître des Potions…il était tout simplement invisible, introuvable, en ce jour de Noël. Sa chaise à la table des professeurs était restée résolument vide ce matin au petit-déjeuner puis au repas du midi. La fuyait-il ?

Winter serra inconsciemment sa main sur la poignée de sa valise. Elle ne savait pas du tout comment aborder ou appréhender cette facette inédite que le sorcier le plus craint de Poudlard lui avait révélée. L’espace d’un instant, elle avait vu le masque se fissurer, comme si elle avait entraperçu le véritable Severus Rogue derrière la carapace. Une seule chose lui était certaine, elle n’était pas indifférente à lui. C’était maintenant clair comme de l’eau de roche. Une vérité douloureuse et dangereuse.

Un bousculement la fit sortir de son introspection. Une tignasse rousse, des taches de rousseur, un physique fin qui n’avait pas encore fini sa croissance…Ronald Weasley.

« - Oh ! Désolé Winter Grail ! », s’écria-t-il machinalement.

Un soupir résonna, puis une voix féminine directive et en même temps encore puérile dans son timbre s’exclama :

« - Ron, si tu ne regardes pas où tu vas, tu risques d’avoir du mal à devenir gardien au Quidditch. Il faut avoir une bonne vision du jeu. »

Ron Weasley répliqua, agacé.

« - Oh, c’est bon ‘Mione, qu’est-ce que tu y connais au Quidditch ? Et puis…justement, le but d’un gardien c’est d’être encombrant pour que rien ne passe, non ? …Surtout quand ça vient de Serpentard. »

Winter rit, pas du tout atteinte par la provocation. La rivalité entre Gryffondor et Serpentard ne la concernait absolument pas tant elle se sentait étrangère dans sa propre maison.

Hermione Granger et Harry Potter rejoignirent l’avant-dernier de la fratrie Weasley. La musicienne sentit immédiatement qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Hermione et Ron. Le fait que la plus brillante des Gryffondors de quatrième année ait dansé avec Viktor Krum au bal n’avait clairement pas plu au garçon. Elle tenta de détendre l’atmosphère.

« - Salut, vous rentrez chez vous ? »

Hermione répondit aussitôt :

« - Harry et moi non, mais Ron, oui. Il devait rester mais il y a un événement qui fait qu’il doit retourner au Terrier. En fait, il… »

Ron la coupa, agacé.

« - Je peux encore parler pour moi-même, merci ! »

Il sembla regretter un instant son impulsivité et sa véhémence, en proie à des sentiments contradictoires vis-à-vis de son amie.

« - Mon grand frère Charlie revient exceptionnellement de Roumanie où il étudie les dragons. Il paraît qu’il ne repassera pas à la maison après ça pendant un bon bout de temps. »

Winter prêta davantage l’oreille, subitement intéressée.

« - Les dragons tu dis ? »

Ron hocha la tête avec détachement.

« - Ben…oui. Il y a une réserve de dragons en Roumanie, une sorte de grand parc naturel qui abrite des espèces différentes. Charlie est un féru de ces bestioles depuis tout petit. Il est un peu maboul. Là-bas, il aide à la protection et la conservation de la faune sauvage. Mais il paraît que ces derniers temps, il y a de plus en plus d’intrusions. Des rumeurs même autour de Mangemorts. Mes parents sont inquiets pour lui alors…on profite de pouvoir le voir pour le nouvel an avant qu’il ne soit complètement réquisitionné pour un moment. »

Winter acquiesça lentement en tentant de paraître neutre de visage afin de ne pas révéler son lien avec les créatures. De toute évidence, les dragons qu’elle avait sauvés étaient loin d’être les seuls à souffrir. Leurs semblables semblaient être traqués jusqu’en Europe de l’est. Elle se demanda avec effroi ce qui se passerait si Voldemort venait à revenir réellement. Tout se précipiterait probablement. La nécessité de trouver un refuge, pas uniquement pour les quatre rescapés du Tournoi des Trois Sorciers, mais pour l’ensemble de ces êtres de feu devenait de plus en plus urgente.

« - Oh, je vois. Je vous souhaite à tous les trois de passer un excellent réveillon dans ce cas. 

- Et toi, Winter ? Est-ce que tu vas quelque part ? », demanda timidement Harry Potter.

Le célèbre garçon semblait toujours intimidé par la prestance de la rockstar, se dissimulant derrière ses cheveux bruns tombant sur son front strié de sa cicatrice et ses lunettes rondes. Winter sourit.

« - Oui. En Italie. Je vais retrouver les Red Runners et mes parents. On va fêter la nouvelle année tous ensemble. »

Le trio voulut répondre quand Minerva McGonagall les apostropha :

« - Monsieur Weasley, Miss Grail, le Poudlard Express ne vous attendra pas ! Vous êtes les derniers. »

Ron et Winter se rendirent compte que la cohorte d’étudiants escortée par Hagrid était déjà sortie du château. Ils se mirent en marche en pressant le pas. Au passage, la directrice adjointe salua avec grâce et retenue Winter d’un mouvement de tête, la reconnaissant pour la jeune adulte qu’elle était.

Quelques temps plus tard, Winter arriva sur le quai de la gare. La locomotive rouge et noire du Poudlard Express, fière et pleine d’allure, dégageait un grand panache de vapeur blanche comme du coton par sa cheminée. Elle était prête à partir. Aussitôt que la belle artiste monta à bord, un sifflet s’échappa de l’engin et un grincement d’essieux vibra sous les wagons. Le train iconique de l’école des sorciers entama son voyage. Quand il atteint son terminus à la gare de King’s Cross à Londres, une berline de luxe banalisée aux vitres teintées et avec un chauffeur affrété attendait Winter à l’extérieur pour la conduire à l’aéroport.

« - Un grand honneur pour notre compagnie de vous faire bénéficier de nos services, Miss Grail. », déclara l’employé en lui ouvrant la porte arrière de son véhicule avec galanterie.

Deux heures plus tard, Winter se retrouva au-dessus des nuages, à bord d’un Boeing utilisé pour les vols VIP hauts de gamme. Chaque passager avait de l’espace et des commodités dédiées. L’ambiance demeura calme pendant l’entièreté du trajet, les seules personnes présentes étant soit l’équipage, soit de riches dirigeants de multinationales, des acteurs ou des traders. Winter se plongea dans la lecture de son livre sur les potions tout en sirotant un délicieux cocktail sans alcool. Elle souhaitait prendre un peu d’avance sur le deuxième semestre. Enfin…c’est ce dont elle tentait de se convaincre, à moins que ce ne soit l’invocation dans son esprit de l’homme qui dispenserait ces leçons qu’elle souhaitait provoquer ainsi ?

 

« - Bon sang, Winter, qu’est-ce que t’as changé depuis la dernière fois ! »

La voix d’Antonio Rossetti claire, expressive et chantante s’éleva alors que la jeune femme sortit de la voiture de Gareth Barnes.

« - N’est-ce pas ? », s’écria le grand brun en s’étirant et en réajustant son veston de dandy après deux heures de route. « - Je ne saurais pas expliquer quoi, mais il y a un truc en elle qui est différent. Pas physiquement mais…comme si elle avait vécu plusieurs années d’existence en quelques mois. »

Antonio laissa échapper un rire franc.

« - Qu’est-ce qu’ils t’enseignent dans ton…école prestigieuse écossaise ? Non, parce que si tu continues comme ça, tu risques de te reconvertir de rockstar à vieille philosophe universitaire dans quelques années avec cet air aussi sérieux ! »

Winter dévisagea son batteur italien, un peu confuse. Lui n’avait pas changé d’un poil depuis leur dernier concert. Il avait toujours été redoutablement perspicace et attentif au moindre détail. Une fois de plus, il effleurait la vérité sans même la connaître : les aventures dans le monde magique et ses rencontres insolites l’avaient profondément fait remettre en cause plusieurs aspects de son existence. Elle avait frôlé la mort et cela changeait tout. La gravité et la sagesse étaient davantage marquées dans son esprit et jusque sur son visage. Mais de toute évidence, elle ne pouvait rien lui dire, ni à lui ni à Gareth. Parce qu’ils étaient moldus.

« - Du calme, Toni. Ne lui saute pas dessus ! », fit Gareth avec un sourire protecteur à l’image du grand frère que Winter n’avait jamais eu, « Winter doit être épuisée par son voyage. Allons retrouver les autres à l’intérieur. Je suis sûr qu’avec une petite boisson chaude dans un canapé elle sera plus encline à tout nous raconter.

- Bien sûr, scusa Winter. », se rattrapa Antonio avec toujours une expression chaleureuse.

Il présenta d’un geste presque théâtral sa nouvelle maison.

« - J’ai hâte de te faire faire un tour du propriétaire. »

Les deux hommes se dirigèrent vers l’entrée de la bâtisse. Winter se trouvait dans un paysage italien d’une beauté naturelle et sauvage qui n’avait rien à envier aux massifs écossais de Poudlard. Une fois arrivée à l’aéroport de Florence, Gareth était venu la chercher en voiture et l’avait conduit au cœur de la Toscane sinueuse et montagneuse. La villa d’Antonio était une ancienne vieille bâtisse entièrement retapée perdue au milieu des Apennins toscans, chaîne de montagnes divisant la péninsule italienne du nord jusqu’au sud. Dans ce coin reculé et à couper le souffle, il n’y avait presque aucune âme humaine qui vive. La nature avait tous ses droits.

La Toscane était une région idéale pour y trouver la tranquillité et l’anonymat tant convoité par les riches célébrités. Mais là où la plupart de ces dernières choisissaient les basses terres, investissant d’anciens domaines viticoles réputés, Antonio Rossetti, lui, amoureux des reliefs et des hauteurs, avait choisi un no man’s land naturel, aussi bien paisible que menaçant par mauvais temps.

La musicienne marcha plus lentement, s’imprégnant des monts majestueux qui la surplombaient. Le temps, bien que froid, était dégagé et le soleil d’hiver, brillant. Sa lumière, réconfortante et salvatrice, avait terriblement manqué à la jeune artiste pendant ses mois brumeux et grisâtres passés en Écosse. Quelques nuages blancs cotonneux semblaient enrober les pics rocheux dont le sommet était parfois recouvert de légers névés saisonniers.

Puis, elle franchit les portes de la villa italienne. Les vieux murs de grès réhabilités semblaient chargés d’histoires interdites et oubliées qu’ils ne pourraient trahir. En cela et malgré la différence architecturale majeure, Winter ne put s’empêcher de dresser un parallèle avec le château de Poudlard.

Une fois dans le salon au décor à la fois rustique et moderne, des éclats de voix acclamèrent l’arrivée de la compositrice.

« - Ah, tiens mais regardez qui voilà ?

- Yeah ! Les Red Runners sont à nouveau au complet ! Un toast s’impose !

- …Dit-il alors qu’il a déjà descendu quatre bières ! »

Nick, Colin et Dave étaient affalés dans un canapé en cuir tout neuf, bouteilles à la main et cigarettes au bec, vêtus de t-shirt punk rock ou de vêtements grunge, de bracelets en cuir, leurs tignasses hirsutes flottant fièrement autour de leurs têtes d’anglosaxons.

Colin Carpenter, le blond décoloré du groupe, se leva en écrasant sa cigarette dans le cendrier sur la table basse.

« - Bon ben désolé Winter hein, mais Nick ne t’a clairement pas attendu pour l’apéro. »

Le guitariste rythmique afficha un sourire et s’avança vers la jeune femme qu’il prit dans ses bras chaleureusement.

« - Tu nous as manqué. »

Il ajouta en riant, invoquant le côté plus responsable de la personnalité de Winter.

« - Il était temps que tu arrives avant qu’un certain bassiste nous entraîne à boire comme des trous. »

Nick s’esclaffa avec autodérision, les joues légèrement rouges, l’alcool lui montant à la tête.

« - Oh les bassistes ! Toujours de leur faute ! Déjà, quelle idée de barge que de jouer avec seulement quatre cordes ! »

Le salon tout entier s’emplit de rires joyeux provoqués par cette réunion tant attendue. L’ambiance légère, rock n roll et décontractée qui avait habité le groupe émergent le plus influent du Royaume-Uni se rétablit en un rien de temps, comme si les membres ne s’étaient jamais séparés pendant plusieurs mois pour faire une pause. Winter réalisa à quel point cela lui avait manqué. Pendant un moment, elle oublia sa scolarité à Poudlard comme si son premier semestre n’avait été qu’un rêve, une parenthèse.

Soudain, deux figures familières apparurent en provenance de la cuisine de la villa. Le visage de Winter s’illumina quand elle reconnut immédiatement ses parents. Henry Grail prit immédiatement sa fille dans ses bras tandis qu’Evelyn, sa femme, sermonna les jeunes virtuoses de la scène britannique sur leur consommation de tabac qu’elle jugeait excessive. Elle ouvrit la grande baie vitrée malgré le froid hivernal pour aérer.

L’ensemble des protagonistes était désormais réuni pour cette trêve de fin d’année. Après un apéritif célébrant les retrouvailles, tout le monde passa à table. Au cours du repas, Winter s’appliqua à dissimuler la réalité de son école, soutenue par ses deux parents qui, bien que moldus, étaient aussi tenus de participer au secret comme tous les parents de sorciers Nés-Moldus. Pour Gareth et les quatre membres du groupe, Winter étudiait donc dans une grande université prestigieuse à Édimbourg, une espèce d’Oxford écossais portant les mêmes ambitions élitistes.

Plusieurs sujets furent évoqués par Gareth pendant le plat de résistance, le dandy branché reprenant parfois sa casquette de manager. Ce dernier suggéra l’idée d’une reformation du groupe et d’une tournée des festivals pendant l’été 1995, lors des vacances scolaires estivales. Il était soucieux, même si les Red Runners ne ressortaient pas tout de suite de nouvel album, qu’ils restent présents par leurs performances live. L’idée fut accueillie positivement à l’unanimité. Pour Winter, cela était jouable, il n’y aurait aucun conflit avec son engagement au monde des sorciers, enfin…l’espérait-elle. Son mystérieux rôle d’Augure se rappela à elle brièvement.

Un peu plus tard, la jeune femme s’interrompit dans sa dégustation quand elle entendit Antonio élaborer sur l’acquisition de sa nouvelle propriété.

« - …Franchement, tout était en ruine alors on m’a cédé la villa et le terrain à un prix dérisoire ! Je me suis dit sur le coup que je tenais l’affaire du siècle. Le seul souci, c’est que j’ai beaucoup trop d’hectares. Et surtout, je ne savais pas quand je l’ai acheté, mais la majorité du domaine inclut plusieurs monts qui sont protégés par des lois très strictes de sauvegarde de l’environnement. Je ne peux rien construire dessus ! Je ne sais pas ce que je vais en faire…la guigne. »

Winter se redressa sur sa chaise, subitement intéressée.

« - Des hectares de nature préservés tu dis ?

- Oui. Ce n’est pas que je sois opposé aux zones naturelles protégées par principe. Mais là, c’est beaucoup trop grand pour moi et inutilisable. Je ne sais pas quoi en faire. »

L’italien gloussa en haussant les épaules.

« - Bah, c’est ma faute, j’ai acheté 700 hectares sans savoir ce que ça représentait, j’avais tendance à sécher les cours de maths en primaire ! »

Les autres musiciens éclatèrent de rire.

« - Heureusement que tu sais encore compter les temps et les mesures, sinon on serait foutus ! », le vanna Dave, hilare.

Mais Winter, elle, ne sourit pas. Elle songea immédiatement aux dragons et à leurs congénères en Roumanie qui étaient dans la ligne de mire des partisans du Seigneur des Ténèbres.

« - Et…Tu voudrais en vendre combien par curiosité ? »

Les éclats de rire se turent. Antonio la fixa avec surprise et incompréhension. Qu’est-ce qu’une belle jeune femme de dix-neuf ans pourrait bien faire de centaines d’espaces vierges ? Il répondit, pris au dépourvu.

« - Euh, je pense que je peux au moins en céder 600. Mais…attends, tu les veux ? »

Winter hocha la tête. Il lui fallait un mensonge, vite.

« - Oui. En fait je rêve d’acheter un endroit où je pourrais faire de très longues randonnées dans une zone inhabitée et reculée. Ce serait…parfait. »

Les bavardages se turent autour de la table. Personne n’avait entendu auparavant Winter exprimer un intérêt pour les treks et les longs itinéraires à pied.

« - Et puis…si je peux aider à protéger la nature à petite échelle en privatisant une zone, je serai heureuse de le faire. »

Les musiciens, tout d’abord étonnés, semblèrent davantage convaincus par ce nouvel argument qui résonnait beaucoup plus avec la personnalité profonde de la pianiste.

« - Bon. Eh bien…avec plaisir alors ! Je vais te faire un prix d’ami. », répondit Antonio avec sa bonhommie habituelle.

Le moment de convivialité reprit son cours normal. Winter ressentit une joie intérieure qu’elle peinât à dissimuler : elle le tenait, son sanctuaire pour créatures magiques !

Le reste des vacances et le passage vers l’année 1995 se déroula au sein de ce cocon musical et familial où Winter put se reconnecter avec certaines parties de sa vie. Mais d’autres lui manquèrent de manière inattendue. Tout d’abord, l’usage de la magie auquel elle s’était partiellement habituée, mais également le château de Poudlard et ses habitants. Notamment un certain mage sombre avec un long manteau noir et une présence troublante.

Laisser un commentaire ?