Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 20 : Les Ombres du Vol

1132 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

Ginny savait que la leçon de vol ne serait pas facile pour Elizabeth. Depuis l’incident tragique de son sixième anniversaire, l’idée même de monter sur un balai était devenue un terrain miné pour elle. Elle se souvenait du visage d’Elizabeth, si innocent, alors que les Légions de l’Obscurité frappaient la maison des Harpies. Ce jour-là, une attrapeuse s’était interposée pour protéger Elizabeth, prenant à sa place un sort mortel. Elizabeth n’avait que six ans, et cette image de l’héroïsme et du sacrifice restait gravée dans sa mémoire. Une vie sacrifiée pour la sienne. Le poids de ce sacrifice était lourd, et depuis ce jour, la petite fille redoutait plus que tout de revivre un tel drame.


Mais Ginny savait qu’elle ne pouvait pas laisser Elizabeth s’enfermer dans cette peur. Elle ne pouvait pas la laisser se définir par cet instant tragique, car cela signifierait perdre la chance de vivre, de se reconstruire. Elle avait vu trop de gens se laisser engloutir par leurs terreurs. Elizabeth ne pouvait pas se permettre cela. Elle devait retrouver son courage, même si cela paraissait un défi insurmontable.


Un après-midi ensoleillé, alors que la lumière du soleil baignait le terrain derrière la maison, Ginny se tourna vers Elizabeth, qui restait immobile, les yeux fixés sur le balai posé devant elle. Ce n’était pas une simple leçon, c’était un chemin vers la guérison. Ginny espérait de tout cœur qu’Elizabeth serait prête à faire ce premier pas.


«Tu sais, Elizabeth, je n'attends pas de toi que tu sois parfaite.» dit Ginny d’une voix douce, presque maternelle. Elle posa son regard bienveillant sur la jeune fille. «Je veux juste que tu essaies. Même un tout petit peu. Je suis là pour t'aider, et je ne vais pas te laisser tomber.»


Elizabeth hocha la tête, mais la peur dans ses yeux ne trompait personne. Elle s’approcha lentement du balai, ses mains tremblant légèrement. Ginny la laissa faire, se rappelant combien il était difficile de surmonter un traumatisme, surtout lorsqu’il était lié à la magie et au vol — des choses qui, autrefois, étaient sources de liberté, mais qui étaient désormais chargées de douleur.


«Tu as déjà volé avant.» lui dit Ginny, ses yeux pleins de compassion. «Tu sais comment ça fonctionne. Le balai ne répondra pas à ta peur, il répondra à ta confiance.»


Elizabeth ferma les yeux un instant. Dans son esprit, les images de l’attaque remontent, envahissant son cœur de peur. Elle voyait l'attrapeuse, qui s’était interposée pour la protéger. La silhouette qui s’éteignait sous ses yeux. Le balai vibra doucement sous elle, mais elle n'arrivait toujours pas à faire le premier pas.


Ginny attendit, silencieuse. Elle savait que ce n'était pas le moment de forcer, mais de rassurer. « Je sais que tu es effrayée. Mais tout ce que nous faisons, nous pouvons le faire ensemble. Si un jour tu veux te sentir libre dans les airs, il va falloir accepter le risque. Accepter que ce n’est pas le balai qui est dangereux, c’est la peur elle-même. Et tu peux la maîtriser.»


Elizabeth, les doigts crispés autour de la poignée du balai, prit une profonde inspiration. Elle sentit le vent frais caresser ses cheveux et se concentra sur cette sensation, sur la légèreté qu’elle ressentait lorsqu’elle volait, bien avant l'incident. Elle ferma les yeux, cherchant à repousser la peur qui s’emparait de son cœur. Puis, d’une voix tremblante, elle murmura : « Je ne veux plus revivre ce jour-là, grand-mère. Je ne veux pas que quelqu'un d’autre meure pour moi.»


Ginny s’approcha d’elle et posa doucement une main réconfortante sur son épaule. « Personne ne veut que ça arrive, Elizabeth. Mais tu dois comprendre que la vie est parfois incertaine. Ce n’est pas la magie ou le vol qui te fait mal, c’est la peur. Il faut que tu lui fasses face. Pas pour nous prouver que tu es forte, mais pour toi-même. Tu peux voler en toute sécurité, si tu apprends à lâcher prise.»


Elizabeth hésita encore un instant, son cœur battant la chamade. Puis, avec un soupir résigné, elle monta sur le balai, ses mains tremblantes autour de la poignée. Au début, elle resta immobile, ses pieds effleurant à peine l'herbe. Ginny, patiente et bienveillante, l'encourage doucement : « Essaye juste de lever les pieds, de voler un peu.»


Elizabeth se concentra, luttant contre la peur qui pulsait en elle. Petit à petit, elle se redressa, les pieds se détachant du sol. Un frisson d’adrénaline parcourut son corps, mais ce n’était pas la peur qui la paralysait cette fois. Le balai se stabilisa sous elle, et elle sentit un frémissement de liberté. Ses mouvements se firent plus fluides.


Ginny sourit, un sourire rassurant, plein de fierté. « Tu vois ? Tu y es presque. Il faut juste que tu continues.»


Elizabeth vola un peu plus haut, les ailes du vent caressant son visage. La sensation de légèreté la surprit, comme un souvenir perdu qu’elle retrouvait peu à peu. Elle avait la sensation de toucher quelque chose de précieux, de lointain, comme si une partie d’elle-même se libérait lentement, comme un rêve qu’elle commençait à comprendre.


« Ça va mieux ?" demanda Ginny, prête à intervenir si nécessaire.


Elizabeth, encore hésitante mais souriante, acquiesça d’un léger mouvement de tête. « Oui… je crois que je comprends un peu mieux maintenant.»


«Bien." répondit Ginny avec un sourire. « Tu vois, voler, c’est comme vivre. Tu dois faire face à la peur, mais tu ne peux pas la laisser diriger ta vie. Un jour, tu seras prête à voler plus haut, et ce jour-là, tu sauras que tu l’as fait par toi-même.»


Elizabeth redescendit doucement, les pieds touchant à nouveau le sol. Bien qu’elle n’ait pas encore surmonté entièrement ses craintes, il y avait quelque chose de nouveau en elle : l’espoir. Elle savait qu’avec du temps, elle pourrait se réconcilier avec ce qu’elle avait perdu.


Ginny le regarda avec bienveillance. « C’était un bon début, Elizabeth. Tu as encore du chemin à faire, mais ne doute jamais que tu peux y arriver.»



Elizabeth sourit timidement, les yeux tournés vers le ciel. Peut-être qu’un jour, elle volerait à nouveau en toute liberté. Mais pour l’instant, elle était fière de ce petit pas qu’elle venait de franchir.

Laisser un commentaire ?