Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé
Chapitre 18 : Les Ombres du Passé
1206 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Un jour à l’école, Kieran se surprend à être attiré par des objets magiques, plus qu’à l’accoutumée. Ce n’est pas une simple fascination, c’est comme si une force invisible le poussait à les observer, à les étudier. Il sent sa magie grandir en lui, mais aussi se déchaîner, difficile à contrôler. Il n’a jamais voulu être un Obscurial, mais plus il essaie de réprimer ses pouvoirs, plus ils semblent se déployer de manière incontrôlable, menaçant de tout engloutir sur leur passage.
Son regard se fixe sur des objets d’apparence anodine : une plume magique, un cristal, un vieux livre dans la bibliothèque de l’école. Ses mains frémissent, et il entend le chuchotement familier de la magie qui bouillonne en lui, mais cette fois, quelque chose de plus sombre s’en mêle. La peur se mêle à la puissance. Il sait que ses pouvoirs sont bien plus qu’un simple héritage, qu’ils portent un poids, un prix qu’il n’est pas sûr d’être prêt à payer.
Kieran se retire dans un coin, espérant qu’aucun autre élève ne le remarque. Mais il ne peut ignorer l’évidence : il n’arrive plus à maîtriser ce qu’il est devenu. Il est plus qu'un simple enfant sorcier. Ses pouvoirs sont imprévisibles, chaque jour plus difficiles à dissimuler, et il a l’impression qu’ils lui échappent de plus en plus.
Elizabeth, qui a toujours été proche de lui, commence à percevoir un changement chez Kieran. Elle le trouve plus agité, plus distant, comme si une partie de lui se fermait chaque jour un peu plus. Un soir, alors qu’ils se retrouvent à l’abri de l’agitation de l’école, elle décide de lui poser des questions, bien qu’elle ressente une gêne. Elle remarque que Kieran a cessé de partager ses pensées comme avant et qu’il semble envahi par une inquiétude grandissante.
« Tu sembles... différent ces derniers temps, Kieran. Est-ce que tout va bien ? »
Ses paroles, pourtant innocentes, semblent le perturber davantage. Kieran hésite, son regard fuyant, et une boule se forme dans son ventre. Comment expliquer à Elizabeth qu’il commence à douter de tout ? Que ses pouvoirs ne sont plus un simple fardeau, mais une véritable menace pour lui et pour ceux qui l’entourent ? Il se sent pris au piège, entre la menace invisible de ses pouvoirs et la lourde ombre de sa mère, Elara, la Rose Noire.
Il sait qu'il doit lui parler, mais il hésite. La vérité est trop complexe, trop lourde à porter. Elara, sa mère, ne lui a jamais donné d’explications sur ce qu’elle attendait de lui, sur ses véritables intentions. Est-ce que ses pouvoirs ont un but, un dessein précis, ou est-ce qu’elle l’a simplement élevé pour devenir une arme ? L’idée qu’il pourrait être manipulé, que ses pouvoirs fassent partie d’un plan plus vaste qu’il ne comprend pas, le terrifie.
Il se souvient des rares moments passés avec Elara, quand il était plus jeune, avant que ses pouvoirs ne deviennent incontrôlables. La froideur de sa mère, ses paroles glaciales, ses attentes silencieuses... Il commence à se demander si tout cela n’était qu’une préparation, un long enchaînement de manipulations pour faire de lui un instrument au service d’un dessein qu’il ne connaît pas encore. La peur de sa mère, la peur de sa propre magie, se mêlent dans son esprit, créant un tourbillon de confusion et de terreur.
Il détourne le regard, une douleur sourde s’emparant de lui. Comment pouvait-il expliquer à Elizabeth qu’il se sentait abandonné, comme une marionnette contrôlée par des fils invisibles, tirée dans toutes les directions par des forces qu’il ne contrôlait pas ?
Elizabeth, voyant son malaise, essaie de lui apporter un peu de réconfort. Elle pose une main sur son épaule, un geste de soutien silencieux, mais Kieran ne peut s’empêcher de se demander si, au fond, il peut encore être sauvé. Si ses pouvoirs et l’héritage de sa mère le condamnèrent à une vie de souffrance, de solitude, et de doutes.
« Je suis là, tu sais.» murmure Elizabeth, mais Kieran n’entend plus vraiment ses mots. Il est perdu dans ses pensées, dans la tourmente de ses émotions et de sa magie qu’il ne peut plus maîtriser.
Un autre murmure de magie s’élève en lui, plus fort cette fois, plus menaçant, et Kieran ferme les yeux, priant pour que tout cela cesse, pour qu’il retrouve la paix qu’il a perdue. Mais au fond de lui, il sait qu’il ne pourra plus fuir.
✦ Scène parallèle : L’Ombre veille
Dans l’ombre d’un vieux chêne, bien au-delà des regards des élèves, une silhouette vêtue de noir observait la cour de l’école. Son visage était dissimulé par une capuche brodée de symboles anciens, mais ses yeux, eux, brillaient d’une lueur froide et calculatrice.
Elara.
La Rose Noire.
Elle restait là, silencieuse, presque fondue dans le décor, invisible aux protections magiques ordinaires. Ce n'était pas encore le moment. Elle le savait. Chaque chose devait venir en temps voulu. La patience avait toujours été son arme la plus affûtée.
Elle observait Kieran.
Son fils.
Il avait grandi. Trop vite. Il portait déjà les stigmates de la magie en éveil — cette magie instable, ancienne, indomptable. Elle l’avait vue naître en lui, et maintenant, elle sentait son pouvoir bouillonner à la surface, prêt à déborder. Comme une source noire à peine contenue.
Mais il ne savait rien.
Pas encore.
Elara posa une main gantée sur le tronc rugueux de l’arbre, murmurant un ancien sortilège de silence pour étendre son aura. Aucun regard ne devait la percer, aucune oreille ne devait entendre ce qu’elle pensait. Même dans cet instant de solitude, elle restait prudente.
« Tu sens ce que tu es… mais tu ne sais pas encore pourquoi. »
Sa voix était un souffle.
« Tu crois que tu perds le contrôle… alors que tu es simplement en train d’éclore. »
Un frisson la parcourut. D’excitation, de crainte, ou peut-être de mélancolie. Car malgré tout, il restait son fils. Elle l’avait mis au monde, elle l’avait protégé, et bientôt… elle le guiderait.
Mais pas maintenant.
Pas tant qu’il ne serait pas prêt à entendre la vérité. Pas tant que l’ombre ne se serait entièrement levée.
Elle recula lentement, disparaissant dans une faille magique à peine perceptible, une brume sombre aspirant sa silhouette comme si elle n’avait jamais été là.
Au loin, Kieran leva brièvement les yeux, le cœur soudain lourd, comme s’il avait senti un regard posé sur lui.
Mais il ne vit rien.
Juste le vent qui dansait dans les feuilles.
Et une sensation froide, inexplicable, qui ne le quitte pas de toute la journée.