Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 14 : Les Secrets du Parc

1540 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 29 jours

C'était une journée de printemps où les rayons du soleil dansaient à travers les feuilles des arbres, projetant des ombres légères sur le sol. Elizabeth, nouvelle élève dans l'école, se sentait un peu perdue parmi ses camarades. À seulement six ans, elle n'était pas encore habituée à l’idée d’être loin de la chaleur rassurante de la maison. Son uniforme scolaire, un peu trop grand pour elle, lui donnait l'impression de porter un costume trop sérieux, comme si elle jouait à être une grande. Mais aujourd'hui, il n'était pas question de se soucier des petites angoisses. La maîtresse avait annoncé une sortie scolaire au parc, et Elizabeth, excitée mais nerveuse, espérait que cette aventure serait une distraction suffisante.

En arrivant, un garçon plus vieux qu’elle s’approcha d’elle. Kieran, âgé de neuf ans, observait Elizabeth avec une curiosité tranquille. Il était différent des autres enfants. Pas dans le sens où il était bizarre ou étrange, mais il y avait une aura particulière autour de lui, une sorte de calme et de sérénité qui frappait immédiatement ceux qui croisaient son regard.


« Salut, tu es nouvelle, non ? » dit-il, un sourire sincère aux lèvres. Elizabeth hocha timidement la tête.


Elle n’avait pas encore eu l’occasion de se faire des amis. Les autres enfants jouaient déjà à des jeux bruyants, mais Kieran l’invita à le suivre, comme s'il avait compris qu’elle ne savait pas trop où se mettre.


 « Viens, je vais te montrer quelque chose de spécial. » Il lui tendit la main, et bien qu’elle hésitât une fraction de seconde, Elizabeth la prit.


Ils s’enfoncèrent dans le parc, loin des groupes bruyants. Le chemin se faisait plus étroit, bordé de vieux arbres aux troncs larges et noueux, comme si le temps lui-même s’était arrêté ici. Kieran la guida à travers des sentiers sinueux, l’air était chargé d’une odeur douce de terre humide et de fleurs sauvages. Elizabeth se laissa porter par le flot de l’aventure. Il y avait quelque chose de magique dans ce lieu, comme si chaque arbre et chaque pierre racontait une histoire qu’elle ne connaissait pas encore.


Soudain, Kieran s’arrêta devant un vieux banc en bois. Il semblait hors du temps, usé par les années mais encore solide.


 « Ce banc », dit-il en le montrant du doigt, « a une histoire. » Elizabeth le regarda attentivement, fascinée par l’idée d’un banc qui pourrait avoir une histoire.


Elle s’assit sur le banc en attendant qu’il continue, ses yeux scrutant les alentours. Kieran s’agenouilla à côté d’elle, ses yeux clairs perçant l’ombre qui tombait entre les branches des arbres.


 « On dit que ceux qui s’asseyent ici peuvent voir des choses que les autres ne voient pas. » Il marquait une pause, comme s’il pesait ses mots. « Mais, je crois que tu pourrais voir encore plus. »

Elizabeth tourna la tête vers lui, intriguée. Pourquoi disait-il cela ? Il n’avait pas l’air d’être simplement un garçon avec une imagination débordante, quelque chose dans son ton laissait entendre qu’il savait de quoi il parlait.


 « Que veux-tu dire ? » demanda-t-elle doucement.


 Kieran haussait les épaules, mais ses yeux brillaient d’une lueur mystérieuse.


 « C’est juste… tu sembles comprendre cet endroit, d’une façon différente. Comme si tu le ressentais, comme si tu sentais des choses dans l’air. »

Elizabeth fronça les sourcils. Elle n’avait jamais vraiment réfléchi à cela, mais en y pensant, elle se rendit compte qu’il y avait toujours quelque chose de spécial dans l’air autour d’elle. Parfois, lors de balades en forêt avec sa maman, elle avait l’impression que les arbres lui chuchotaient des secrets, qu’elle pouvait presque toucher une sorte d’énergie invisible qui parcourait la nature. Mais elle n’en avait jamais parlé à personne. Elle avait toujours cru que c’était son imagination.


Kieran la regarda, comme s’il avait deviné ce à quoi elle pensait.


 « C’est comme ça que ça commence, tu sais. Tu sens quelque chose, mais tu ne sais pas encore quoi. » Il se leva, l’air pensif, et lui tendit la main pour l’aider à se relever. « Allez, viens, je vais te montrer d’autres endroits. »

Elizabeth se leva, intriguée. Ils marchèrent ensemble jusqu’à un petit sentier où la lumière du soleil semblait presque enchanter l’air, créant des jeux de lumière et d’ombre dansant sur le sol. Kieran s’arrêta soudainement devant un énorme arbre aux racines noueuses qui semblaient s’enfoncer profondément dans la terre.


 « Cet arbre-là, » dit-il, son doigt pointant vers le tronc, « est très vieux. On dit qu’il a vu bien des choses, des secrets enfouis dans ses racines. »  Kieran s’accroupit devant l’arbre, et Elizabeth, curieuse, s’approcha à son tour.


Elle posa une main contre l’écorce rugueuse et, pour un instant, elle sentit une vibration étrange, comme si l’arbre était… vivant. Elle écarquilla les yeux, surprise par la sensation, mais Kieran ne semblait pas être étonné.


« C’est pareil ici, » expliqua-t-il. « Certains endroits te parlent, mais tu ne les comprends pas encore. Mais tu apprendras. »


Elizabeth ne comprenait pas exactement ce qu’il voulait dire, mais quelque chose en elle lui disait qu’il avait raison. Elle se sentait plus connectée à la nature ici, dans ce parc, qu’elle ne l’avait jamais été auparavant. Et Kieran, ce garçon un peu plus vieux, semblait être la clé de quelque chose, bien qu’elle ne sache pas encore de quoi il s’agissait.


Ils passèrent encore un moment à explorer d’autres coins mystérieux du parc, mais à chaque endroit, Elizabeth avait la sensation que quelque chose la guidait, quelque chose de plus grand qu’elle ne pouvait saisir. Kieran ne disait rien de plus sur ses paroles, mais il laissait toujours entrevoir qu’il savait bien plus qu’il n’en montrait.


Alors qu'ils s’installaient près d’un petit ruisseau bordé de roches, Elizabeth brisa le silence.

 

« Kieran, je me demande... pourquoi tu connais tant de choses sur cet endroit ? »


Kieran hésita un instant, puis, d’un ton plus grave, il répondit :

 

« C’est parce que j’ai beaucoup réfléchi, peut-être trop. Je… je n’ai pas eu une vie facile. » Ses yeux s’assombrirent légèrement, comme si un souvenir douloureux le traversait. « Mon papa est parti quand j’avais trois ans. Un accident. Depuis, je n’ai plus vraiment eu de repères, tu vois. »


 Elizabeth baissa les yeux, touchée par ses mots.

 

« Moi aussi, j’ai perdu mes parents, mais j’avais à peine trois mois. Je ne me souviens de rien. »

Les mots d’Elizabeth flottèrent dans l’air, et pour un instant, un lourd silence s’installa entre eux. Kieran posa sa main sur le sol, jouant distraitement avec une pierre, comme pour se donner un peu de contenance.


« C’est dur, hein ? De ne pas avoir de souvenirs… de ne jamais savoir ce que c’était, d’avoir des parents près de soi. »


Elizabeth hocha la tête.


« Oui, parfois je me demande si j’aurais été comme eux, si je les avais connus. »


« Moi aussi », dit Kieran, le regard dans le vide.


« Mais tu sais, on doit quand même avancer. Même si on ne comprend pas tout. Moi, je pense que c’est pour ça que je sens certaines choses ici, dans ce parc. Peut-être que cet endroit, tout comme les arbres ou les pierres, sait ce qu’on a perdu. Et ça nous aide à… avancer. »


Elizabeth le regarda attentivement, touchée par la sagesse de ses mots. Elle comprenait mieux maintenant pourquoi Kieran semblait si calme, si vieux pour son âge. Il avait appris à vivre avec des absences, tout comme elle. Ils avaient tous deux grandi sans leurs parents, mais cela ne signifiait pas qu’ils étaient seuls. Peut-être, pensait-elle, que cet endroit, ce parc, avait quelque chose à leur offrir pour combler ce vide qu’ils ressentaient tous les deux.



« Tu sais », dit-elle après un long moment de réflexion, « peut-être que c’est pour ça que j’aime tant cet endroit. J’ai l’impression qu’il comprend ce que je ressens, comme si tout ce qui manque dans ma vie était caché ici, quelque part. »

Kieran la regarda, un léger sourire sur les lèvres.


« Peut-être que c’est ça, Elizabeth. Peut-être qu'on n’a pas besoin de tout comprendre tout de suite. Mais ce banc, ces arbres… ils nous rappellent qu’on n’est pas seuls. »


À la fin de l’après-midi, alors que le soleil commençait à se coucher, baignant tout le parc dans une lumière dorée, Elizabeth se sentit comme transportée dans un autre monde, un monde qu’elle avait à peine effleuré

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