Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 3 : La Malédiction dans la Chair

820 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 25 jours

Les jours qui suivirent l’attaque du loup, Elizabeth se sentit profondément transformée. Ce n’était pas seulement une morsure qu’elle portait, mais une empreinte invisible, gravée dans sa chair et son âme. La blessure refusait de guérir comme une plaie ordinaire. La peau autour de la morsure prenait parfois une teinte sombre, devenait tantôt brûlante, tantôt glaciale, comme si une énergie étrange la traversait — vivante, consciente.

Mais ce n’était pas que son bras. C’était tout son être qui semblait... différent.


Elizabeth percevait son corps avec une acuité nouvelle. Chaque souffle, chaque battement de cœur, chaque vibration du monde autour d’elle semblait amplifié. Elle sentait naître en elle des pulsions sauvages, des instincts bruts. Un désir viscéral de courir dans la forêt, d’embrasser la nuit, de hurler à la lune. Elle en rêvait. Ce besoin d’évasion et de liberté l’obsédait, comme un appel ancestral impossible à ignorer.


Ses nuits devenaient plus agitées. Dans ses songes, une louve solitaire courait à travers bois — gracieuse, puissante, indomptable. Parfois, elle était cette louve. Parfois, elle la voyait courir en elle. Une ombre tapie dans les profondeurs de son être, prête à s’éveiller. Fascinée, terrifiée, Elizabeth ne savait plus qui elle était. Pourquoi ces visions ? Pourquoi cette sensation que son corps lui échappait ?


Et puis, la première transformation arriva.


Ce fut lors d’une nuit de pleine lune. La plus éclatante qu’elle ait jamais vue. Elle s’était endormie tôt, mais son corps, lui, refusait le repos. Un frisson parcourut sa colonne, puis une douleur fulgurante irradia ses os. Ses membres se contractèrent, son souffle devint rauque. Elle poussa un cri… ou plutôt un hurlement. Bestial. Primal.


La magie en elle s’éveilla brutalement, incontrôlable. Elle se tordit sur son lit, son corps se contorsionnant, se métamorphosant. Ses pieds devinrent des griffes. Ses mains, des pattes. Son visage se remodela en celui d’une bête.

Elle était devenue la louve de ses cauchemars.


La panique s’empara d’elle. Elle ne se reconnaissait plus. Prisonnière dans un corps étranger, tiraillée entre peur et rage. En un éclair, elle bondit hors de la maison, poussée par une force plus ancienne qu’elle-même. La forêt l’appela. Elle courut, rapide comme le vent, le monde défilant autour d’elle dans une clarté surnaturelle. Mais elle n’était plus elle-même. L’instinct avait pris le relais.


À bout de souffle, elle s’effondra au bord de la forêt. La bête en elle avait fini sa course. Elle sombra dans l’inconscience, perdue.


À son réveil, l’aube pointait à peine. Elle était toujours sous sa forme de louve, allongée dans un buisson humide. Elle se traîna jusqu’au ruisseau, et lorsqu’elle vit son reflet, un choc la traversa. Ce n’était plus son visage. C’était celui d’une créature. D’un monstre.


Tremblante, elle retourna au manoir. Albus l’attendait. Il savait.


« Elizabeth... » souffla-t-il avec un mélange de tristesse et de résignation. Il n’était pas surpris. Mais dans ses yeux brillait un regret amer , celui de n’avoir pas pu lui éviter ça.


Elizabeth s’écroula sur le canapé, épuisée. Elle savait ce qu’il allait dire. La potion tue-loup. Ce remède censé la protéger d’elle-même.

Albus s’approcha et lui tendit une fiole aux reflets sombres.


« Cette potion t’aidera à maîtriser tes transformations. À garder le contrôle. Mais… ce n’est pas sans conséquences. C’est un breuvage puissant, rare, et parfois… instable.»


Elizabeth hésita, puis avala la potion.


La réaction fut immédiate. Une chaleur fulgurante la traversa, suivie d’une nausée violente. Elle tomba au sol, pliée de douleur. Des démangeaisons la brûlaient, ses muscles se tendaient comme si elle se retransformait.


Albus blêmit.


« Elizabeth... tu fais une réaction. Tu es... allergique à la potion.»


Le mot résonna comme un couperet. Allergique. À la seule chose qui pouvait l’aider.


Les nuits suivantes furent un enfer. À chaque pleine lune, la peur revenait. Peur de la transformation. Peur de la perte de contrôle. Peur de blesser quelqu’un.


Et la potion... Elle oscillait entre poison et soulagement. Chaque dose l’éloignait un peu plus d’elle-même. Son humanité lui échappait. Lentement. Inexorablement.


Elle s’éloigna d’Albus. D’Alice II. De tous les autres. Elle se réfugia dans la forêt, seule, là où personne ne pourrait voir ce qu’elle devenait. Là où la louve pouvait hurler sans témoin.


Mais cette solitude ne l’apaisait pas. Elle creusait un vide en elle, un vide qu’aucune course dans les bois ne pouvait combler.


Était-elle en train de devenir un monstre ?

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