Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit
Chapitre 26 : Les Mots Imparfaits
957 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 4 mois
Hermione se tenait devant la porte de la chambre d’Hugo, les mains tremblantes, comme si le simple fait de toucher la porte pouvait la ramener en arrière, dans un passé où la douleur n’était pas encore là. La maison, autrefois vivante des rires et des jeux des enfants, semblait désormais incroyablement vide. La pièce autour d’elle, trop silencieuse, semblait la repousser, lui rappelant que, dans cette nouvelle réalité, il n’y avait plus de place pour elle. Elle devait être forte. Pour Rose, pour les autres, pour tous ceux qui comptaient encore sur elle. Mais à l’intérieur, son esprit était un tourbillon, une mer déchaînée de souvenirs et de chagrin.
Elle ferma les yeux un instant, sentant les larmes lui monter aux yeux. Elle revit Hugo dans ses souvenirs, son sourire espiègle, ses yeux pétillants de curiosité infinie. Tout, chaque moment passé avec lui, semblait à présent si lointain, comme un rêve dont elle n’avait pas voulu se réveiller. Pourquoi avait-il fallu que tout cela arrive ? Pourquoi avait-elle dû le perdre ? Elle se souvint de ses éclats de rire dans la maison, de ses questions incessantes, de sa soif de découvrir le monde, toujours si insatiable. Ces petites choses, ces moments simples, semblaient désormais inaccessibles, comme figés dans le temps.
Elle prit une grande inspiration avant de pousser doucement la porte de la chambre de son fils. Le bruit du bois grinçant sous sa main semblait déchirer le silence lourd de la pièce. L’endroit était figé dans le temps, comme un souvenir gelé dans l’espace, un portrait du passé qu’elle ne pouvait plus toucher. Les jouets de Hugo restaient là, abandonnés, comme si son fils allait revenir d’un instant à l’autre, comme si sa vie n’avait pas été arrachée d’un seul coup. Ses yeux se posèrent sur son lit, toujours intact, les couvertures soigneusement rabattues comme il les avait laissées. Une douleur aiguë, lancinante, s’empara de son cœur, une douleur qui ne se dissipait jamais.
Hugo ne reviendrait pas.
Et pourtant, dans cette chambre, dans chaque objet, dans chaque recoin, elle avait l’impression qu’il était encore là, juste à côté, comme s’il allait surgir dans un éclat de rire, prêt à faire une nouvelle bêtise. Cette sensation, irréelle, la déchirait davantage. Son fils était mort, mais il semblait présent, invisible, presque tangible. La perte était plus douloureuse que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Elle aurait donné n'importe quoi pour le revoir une dernière fois, pour entendre à nouveau sa voix, son rire, pour lui poser des questions, pour l'écouter.
Elle laissa tomber sa tête entre ses mains, son corps tremblant de chagrin. La solitude dans cette maison, cette maison qui avait autrefois été remplie de vie, de rires et de bruit, était maintenant accablante, étouffante. Rose avait beau essayer d’être présente, de la réconforter, il y avait des moments où Hermione se sentait complètement perdue, comme une âme errante dans un monde qui ne lui ressemblait plus. Elle avait toujours été celle sur qui les autres pouvaient compter, celle qui avait les réponses à tout, qui savait comment arranger les choses. Mais à présent, elle se sentait désemparée, comme si elle ne savait plus comment respirer, comment continuer à vivre. La douleur semblait être son seul compagnon.
Des questions la hantaient sans fin, des questions sans réponse. Pourquoi n’avait-elle pas pu protéger Hugo ? Pourquoi n’avait-elle pas pu empêcher la tragédie de frapper sa famille, la sienne ? Ces pensées la tiraillaient, sans cesse, comme une douleur qui ne voulait pas se calmer. Elle se reprochait de ne pas avoir su voir les signes, de ne pas avoir su réagir à temps. Elle aurait voulu le protéger, le garder près d’elle, le voir grandir, devenir un homme, vivre une vie pleine de rêves et de possibilités. Mais tout cela lui avait été arraché, sans avertissement.
Ses pensées furent interrompues par la lumière douce du matin qui filtra à travers la fenêtre. Elle tourna lentement la tête, attirée par cette lumière, comme un éclat d’espoir dans un monde sombre. Il y avait quelque chose dans cette lumière qui la réconfortait, une promesse silencieuse que la vie continuerait, d'une manière ou d'une autre. La douleur ne disparaîtrait jamais complètement, elle le savait. Il y aurait toujours l'ombre de la perte, une présence silencieuse dans chaque instant. Mais au moins, elle pourrait continuer à avancer. Elle devait le faire. Pour Hugo, pour Rose, pour ceux qui comptaient encore sur elle.
Hermione se redressa lentement, les yeux rouges et fatigués, mais il y avait quelque chose dans sa posture qui avait changé, quelque chose qui portait l’ombre d’une décision. Elle tourna le dos à la chambre d’Hugo, prête à sortir, prête à faire un autre pas dans ce monde sans lui. Elle savait que chaque pas serait lourd, difficile, mais elle savait aussi que ce n’était pas ce que son fils aurait voulu pour elle. Hugo, dans sa jeunesse pleine de vie, lui aurait dit de ne pas se laisser engloutir par la douleur. Il aurait voulu qu’elle continue à vivre, à rire, à aimer.
Elle prit une profonde inspiration avant de quitter la pièce. Chaque pas semblait plus lourd que le précédent, mais elle n’avait plus le choix. Elle devait continuer. Un jour à la fois. Pour elle, pour sa famille, pour Hugo.