Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit
Bill se réveilla en silence, un calme étrange envahissant ses pensées dès l'aube. Les rayons du soleil passaient doucement à travers les rideaux, mais ils ne parvenaient pas à réchauffer l'air glacial qui régnait dans la pièce. Fleur n'était plus là, et cette réalité s'imposait à lui avec une brutalité chaque matin. Il n'y avait plus de voix chaleureuses, plus de rires ou de conversations légères. La maison, autrefois vivante, semblait maintenant figée, en attente d'un miracle qui ne viendrait pas. Les murs, autrefois témoins de tant de moments partagés, avaient absorbé son absence. Chaque recoin de la maison semblait imprégné de cette douleur invisible, rendant l'atmosphère encore plus lourde et oppressante.
Ses pas résonnèrent dans la maison silencieuse alors qu'il traversait le salon, un endroit autrefois rempli de vie, de rires et de projets communs. Mais aujourd'hui, il n’y avait plus d’écho de son ancienne vie. Tout ce qui restait, c'était un vide béant, une sensation d’impuissance accablante. Fleur était partie, et malgré tous les souvenirs partagés, il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Il repensait constamment à ces dernières heures à l’hôpital, aux derniers mots échangés dans cette chambre où le temps était devenu l’ennemi, où chaque souffle était un adieu. Il se souvenait de ses mains, serrant celles de Fleur, mais il savait au fond de lui que rien, ni son amour ni sa présence, n’aurait pu inverser le cours des événements. Il avait tenu sa promesse de l’aimer et de la protéger, mais la guerre et la souffrance étaient des ennemis trop puissants.
Arrêté devant la porte de la cuisine, Bill se laissa submerger par un flot de souvenirs. L’odeur du café, qu’il n’avait plus respirée depuis trop longtemps, ne flottait plus dans l’air. Fleur avait toujours réussi à rendre les matinées spéciales, même les plus simples, juste en partageant ces instants avec lui. Elle avait cette façon de transformer chaque geste banal en un moment précieux, de remplir la maison d’une chaleur qui, maintenant, semblait irréelle. Le silence qui l’entourait était presque accablant, comme si la maison avait perdu son âme. Fleur, avec ses rires, ses petites attentions et sa tendresse, était la clé de cette chaleur, et maintenant, sans elle, tout semblait froid, stérile.
Bill s’assit à la table de la cuisine, les mains posées sur le bois usé. Il fixa la tasse vide devant lui, incapable de se plonger dans les souvenirs heureux. Ces souvenirs, maintenant, lui semblaient trop douloureux, comme des éclats d’un passé qu’il n’arrivait plus à atteindre. Les images de leur mariage, les journées passées à se parler de tout et de rien, les éclats de rire qu'ils partageaient en rentrant à la maison le soir... tout cela semblait appartenir à un autre monde, à un autre Bill, un homme qui, aujourd’hui, ne savait plus comment continuer sans elle.
Les souvenirs le submergèrent alors qu'il se levait brusquement, cherchant à fuir ce poids qui l’écrasait. Il enfila son manteau et sortit, sans but précis, dans le jardin. Il se rendit directement aux roses qu’ils avaient plantées ensemble, un symbole de leur amour. Mais maintenant, ces fleurs étaient fanées, tout comme son cœur. Fleur avait mis tant de soin, tant d’amour dans ce jardin. Ce lieu était devenu un reflet de leur relation, un espace où ils avaient partagé de nombreux moments de complicité. Mais aujourd'hui, il semblait perdu, comme tout le reste de sa vie.
Bill se laissa tomber sur une pierre plate au milieu du jardin, fermant les yeux, son cœur alourdi par le vent frais qui soufflait. La journée était froide, sans chaleur, comme un prolongement de sa tristesse. Comment allait-il faire pour affronter les jours sans elle ? Comment continuer à vivre sans la chaleur de sa présence, sans le soutien constant qu’elle lui apportait ? Il repensa à la promesse qu’il lui avait faite, celle de toujours la protéger, mais face à la mort, cette promesse semblait dérisoire. Il n’avait pas pu la sauver, et la culpabilité de ce manquement le dévorait.
Il rouvrit les yeux, observant le ciel gris qui s’étendait au-dessus de lui, comme une toile sans fin, sans réponse. Peut-être qu’il n’y en avait pas. Peut-être que la seule chose à faire était d’avancer, de vivre, un jour à la fois, même si chaque pas semblait impossible sans elle. Mais comment ? Comment marcher sur ce chemin sans sa main pour le guider ? La réponse restait floue, insaisissable, comme une brume qui refusait de se dissiper. Pourtant, quelque part au fond de lui, Bill savait qu'il devait essayer. Fleur aurait voulu qu'il continue. Elle aurait voulu qu’il trouve un nouveau but, qu’il continue à vivre malgré tout, même si cela semblait si difficile. Ce regard qu’elle lui avait toujours donné, doux et empli d’amour, lui disait qu’il avait encore une raison de vivre. Il avait encore un but.
Il se redressa lentement, prenant une profonde inspiration, comme pour faire le premier pas vers l’avenir. La journée ne serait pas facile, et chaque instant sans elle serait un combat, mais peut-être qu’avec le temps, la douleur s’allégerait. Peut-être qu’un jour, il pourrait se rappeler d’elle sans que la peine ne soit trop forte. Mais pour l’instant, il savait qu’il devait simplement avancer. Un jour à la fois.