Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit

Chapitre 23 : Sous la surface

885 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Neville se trouvait dans la serre de son jardin, perdu dans ses pensées, observant les plantes qu’il avait soigneusement cultivées, comme s’il pouvait y trouver un reflet de son propre état intérieur. Chaque tige, chaque feuille, bien que fortes et vivantes, lui semblaient fragiles, comme lui. La guerre était finie, mais la paix qui en résultait avait un goût amer. Il s’était attendu à ce que le vide qu’il ressentait se remplisse avec le temps, que la fin des conflits efface peu à peu la douleur. Mais ce n'était pas le cas. Ni son travail, ni la présence de ses amis ne suffisaient à apaiser son esprit tourmenté. La guerre était terminée, mais il se sentait toujours prisonnier de son passé.


Il se laissa tomber sur un banc dans un geste fatigué, sa main couvrant son visage, comme s’il cherchait à se cacher de ce monde qui continuait de tourner, tandis que lui restait figé. Le monde avançait sans lui, et cela lui faisait mal, plus encore que la guerre elle-même. Pourquoi la douleur persistait-elle alors qu’il avait survécu à tant d’épreuves ? Il pensait que, après la guerre, tout redeviendrait normal, mais la réalité était tout autre. Les cicatrices invisibles qu’il portait étaient plus profondes qu’il ne l’avait imaginé. Elles imprégnaient chaque parcelle de son être, et malgré ses efforts, il n’arrivait pas à les effacer.


Neville ferma les yeux un instant, se laissant envahir par des souvenirs qui revenaient sans cesse. Il se remémorait les visages des amis perdus, des héros qui ne reviendraient jamais. Il pensait à Fred, à Remus et Tonks, à Colin, à tant d’autres qu’il n’avait pas pu sauver. Et, pourtant, il était toujours là, vivant, malgré tout. Il se posait cette question lancinante : pourquoi lui ? Pourquoi avait-il survécu, alors que d’autres avaient été emportés trop tôt ? Cette question sans réponse le rongeait, le harcelait, mais il ne pouvait en parler à personne. Personne ne comprendrait. Les gens autour de lui, ses amis, continuaient de vivre, de sourire, de profiter des petites choses de la vie, tandis que lui restait là, un survivant marqué par des ombres qu’il ne parvenait pas à fuir.


Il avait toujours trouvé un certain réconfort dans ses plantes, ce petit jardin qu’il avait créé et entretenu. Là, au milieu de la nature, il se sentait maître de quelque chose, d’un monde qu’il pouvait contrôler. Chaque jour, il nourrissait la terre, il arrosait ses cultures, mais malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à combler le vide intérieur qui le rongeait. Les plantes grandissaient, fleurissaient, se régénéraient, mais lui restait figé dans son passé, incapable de se renouveler, de faire un pas vers la guérison. Le temps, pour lui, semblait suspendu.


Il soupira, les yeux rivés sur une jeune pousse, fragile et verdoyante, se demandant pourquoi tout semblait si difficile. Il aurait dû être fier de ce qu’il avait accompli, de la personne qu’il était devenu, mais ces réalisations semblaient dérisoires face à la douleur qu’il portait en lui. Il se souvint des mots réconfortants de McGonagall, qui lui avait dit que sa bravoure était celle d’un véritable héros, qu’il avait accompli plus qu’il n’aurait cru possible. Mais ces éloges n’arrivaient pas à dissiper la lourdeur de son âme. Il avait survécu à une guerre, mais il ne parvenait pas à survivre à la paix.


Il se leva lentement, la fatigue dans chaque mouvement. Les plantes autour de lui semblaient presque le défier, se montrant plus fortes et plus vivantes que lui. Elles grandissaient, elles prospéraient, tandis que lui restait figé dans un cycle de douleur et de regret. Il en avait assez de lutter contre ce vide, fatigué de se battre pour une paix intérieure qui semblait toujours hors de portée.


Avant de quitter la serre, il entendit des voix familières venant de la maison. Ginny, Ron, Hermione. Ils étaient là, comme toujours, prêts à le soutenir, à lui rappeler qu’il n’était pas seul. Mais parfois, malgré tout leur amour et leur sollicitude, Neville se sentait encore plus seul, incapable de partager la profondeur de sa souffrance. C’était une douleur qu’il portait en silence, une douleur que même les plus proches ne pouvaient comprendre.


Il s’arrêta un instant, observant ses mains. Les mêmes mains qui avaient tenu des baguettes, qui avaient combattu pour la survie de son monde, étaient maintenant marquées par la mémoire de la guerre. Puis, une pensée légère traversa son esprit, presque comme une lueur d’espoir. Peut-être que la guérison ne viendrait pas d’un coup, peut-être que la paix se construirait peu à peu, au fil du temps, à force d’accepter la douleur et de l’intégrer dans son quotidien.


Avec cette petite lueur d’espoir, Neville se tourna vers la porte de la serre. Il fit un pas en avant, prêt à affronter encore une fois la vie qui continuait de s’écouler, indifférente à sa souffrance, mais pleine de promesses de jours meilleurs.



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