Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit

Chapitre 22 : Les Fragments d'un Sourire

897 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Rose se tenait devant la fenêtre, le regard vide, fixé sur le paysage extérieur, sans réellement le voir. Le vent soufflait doucement, emportant les dernières feuilles mortes de l’automne, qui tourbillonnaient dans l’air comme des souvenirs fuyants. Mais pour elle, il n’y avait que le vide. Ce vide qu’Hugo, son frère, son complice dans toutes les bêtises de l’enfance, avait laissé derrière lui. Hugo n’était plus là, et la vie, sans lui, semblait avoir perdu sa couleur, comme une peinture effacée par le temps.


Chaque jour, chaque instant qui passait, devenait un rappel cruel de son absence. Le monde continuait de tourner autour d’elle, mais Rose avait l’impression qu’il n’avait plus de sens. Elle voyait sa famille essayer de continuer, d’avancer, d’aller de l’avant malgré la douleur, mais elle se sentait comme figée dans une époque où tout avait basculé. Il y avait ce gouffre, béant et profond, qui grandissait à mesure que le temps passait. Un vide qu’elle ne pouvait combler, un vide qui semblait engloutir tout ce qu’elle touchait.


Elle se baissa lentement pour ramasser une photo. Cette photo, elle la connaissait bien. Elle datait d’un été ensoleillé, des souvenirs d'une époque qui semblait à la fois proche et lointaine, comme un rêve éveillé qu’elle n’arrivait plus à saisir pleinement. Elle y voyait Hugo, rayonnant, son sourire malicieux qui occupait tout le cadre. Il avait toujours été là, son frère, complice dans leurs jeux, leurs secrets, leurs rêves d’enfants. Ils avaient partagé des instants d’insouciance, des rires qui résonnent encore dans ses oreilles. Et maintenant, tout cela semblait appartenir à un autre monde, un monde où le temps ne mesurait pas encore la distance entre eux. Hugo, son frère, n’était plus là, et la souffrance qui en résultait était plus lourde que tout ce qu’elle avait jamais connu.


Les questions se bousculaient dans son esprit, impitoyables. Pourquoi lui ? Pourquoi Hugo et pas moi ? Ces questions tournaient sans cesse dans sa tête, comme des griffes acérées. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, celui qui avait tant à offrir, qui devait partir trop tôt ? Pourquoi n’avaient-ils pas eu plus de temps ensemble, plus de moments à partager ? Ils avaient à peine commencé à se découvrir sous un nouveau jour, à construire une relation différente, plus mature, loin des disputes d’enfants. Mais le destin, aussi cruel qu'il soit, les avait séparés avant qu'ils n'aient eu la chance de tout dire, tout comprendre. Rose n'avait même pas eu l'occasion de lui dire combien il comptait pour elle, combien elle l'aimait. Ces mots étaient restés coincés dans sa gorge, emportés par le vent du non-dit.


Les larmes, silencieuses, montèrent à ses yeux, mais elle les retint. Elle avait appris à ne pas laisser paraître sa douleur. Elle devait être forte. Pas pour elle-même, mais pour sa famille, pour ses parents qui souffraient tout autant qu’elle. Ils avaient besoin d’elle, d’une présence solide, d’une épaule sur laquelle s’appuyer. Mais comment être forte quand une partie de soi-même était partie avec Hugo ? Chaque souffle qu’elle prenait semblait emporter une partie de son cœur, et malgré tous ses efforts, il lui était impossible de se détacher de cette douleur.


Elle se leva lentement, toujours la photo d’Hugo dans ses mains tremblantes. Elle s’avança jusqu’à la cheminée, où un autre cadre photographique attirait son attention. C’était une photo plus récente, prise il n’y a pas si longtemps, un souvenir d’une époque moins joyeuse, mais pleine d’espoir, une époque où Hugo était encore là. La photo montrait deux sourires plus fatigués, des regards plus réfléchis, mais aussi plus sereins. Rose se perdit dans ce souvenir, se demandant si, quelque part, Hugo aurait voulu qu’elle se perde dans sa douleur. Ou si, au contraire, il aurait voulu qu’elle avance, qu’elle vive pleinement, comme il l’aurait fait. Mais la réponse à cette question, elle le savait, ne viendrait pas. Hugo ne reviendrait pas, et cette vérité était difficile à accepter.


Il fallait qu’elle avance. Pour lui, pour elle, pour sa famille. Mais malgré cette pensée, son cœur était lourd, trop lourd. Chaque pas qu’elle faisait, chaque mouvement de son corps semblait la tirer dans une direction qu’elle ne voulait pas prendre, celle de la vie sans Hugo. Elle savait qu’il serait toujours là, d’une manière ou d’une autre, dans chaque pensée, chaque souvenir. Il serait là, dans son cœur, dans sa mémoire. Mais le manque… ce manque immense… ce vide ne partirait jamais complètement.



Rose se tourna enfin, résignée, loin de la fenêtre, et se rendit compte que son cœur, bien qu’ayant fait un pas vers l’avant, restait ancré dans ce passé trop lourd. Peut-être, un jour, la douleur s’atténuerait. Peut-être qu’un jour, le poids de cette perte s’allégerait. Mais aujourd’hui, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était vivre avec cette absence. Et c’était encore trop difficile.


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