Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit

Chapitre 18 : Les Silences du Cœur

1219 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Ginny se trouvait dans le salon, les mains crispées autour d’une tasse de thé refroidissant lentement. La lumière pâle de la fin d'après-midi glissait à travers les rideaux fermés, apportant un éclairage doux et triste dans la pièce. La maison, autrefois pleine de vie et de rires, était maintenant figée dans une morosité pesante. La douleur de la perte de Harry, de James, et de Savannah pesait lourdement sur chaque recoin de son existence. Une présence invisible mais écrasante s’était installée dans son cœur, l’empêchant de respirer pleinement.


Depuis la tragique disparition de Harry, torturé et tué par Vaseras, Ginny avait l'impression de se perdre chaque jour un peu plus. Harry, l’homme qu’elle avait aimé depuis leur jeunesse, s’était sacrifié pour protéger leur famille. Il était parti trop tôt, dans la violence, avant même de pouvoir dire un dernier au revoir. Sa souffrance était immense, et Ginny avait du mal à s’en remettre. Perdre son époux, l’amour de sa vie, avait été un coup fatal à son âme.


Mais cette douleur n’était pas la seule qu’elle portait. Ginny avait aussi perdu son fils aîné, James Sirius Potter, et sa belle-fille, Savannah. Tous deux étaient morts en cherchant à protéger leur fille, Elizabeth, des griffes de Vaseras. Leur sacrifice héroïque, bien qu'il ait été rempli d'amour, n’avait pas suffi à les préserver des horreurs de la guerre. Ginny avait perdu son fils, ce garçon qu’elle avait vu grandir, devenir un homme courageux et prêt à tout pour sa famille. Elle avait perdu Savannah, sa belle-fille, qu’elle avait accueillie dans son cœur comme une fille, et qui avait donné toute son énergie à son rôle de mère.


Elizabeth, la petite fille de James et Savannah, représentait une lueur d’espoir au milieu de cette obscurité, mais elle portait, elle aussi, le poids de la tragédie. Ginny la voyait grandir sans ses parents, sans l’amour et la protection que James et Savannah lui auraient donnés. Elizabeth, bien qu'elle soit encore un nourrisson de trois mois, avait quelque chose de James dans ses yeux, une manière d'exprimer un sourire ou de bouger qui rappelait son père. Mais chaque moment passé avec elle n’était pas seulement une tendresse infinie, c’était aussi un rappel cruel de la perte qu’ils avaient subie.


Un jour, alors que Ginny était plongée dans ses pensées, Albus entra dans la pièce, ses yeux sombres et empreints d’une douceur infinie. Il savait que sa mère avait besoin d’un réconfort, même si elle ne l'admet pas. Il s'assit silencieusement à côté d’elle, observant son visage marqué par la tristesse. Ginny leva les yeux vers lui, et un frisson d’émotion la traversa. Il ressemblait tellement à Harry, mais il avait aussi cette fragilité qui était devenue si évidente après tout ce qu’ils avaient traversé.


«Tu sais, Maman. » dit Albus d’une voix douce, mais ferme, « je comprends à quel point c’est... insupportable. Mais tu n’es pas seule dans tout ça. Nous sommes là, tes enfants. Elizabeth, Lily, et moi. On a besoin de toi. Même si c’est difficile, tu nous donnes aussi à nous... l’amour qu’ils nous ont laissé. »


Ginny baissa les yeux, ses doigts effleurant distraitement la tasse. Les mots d'Albus la touchèrent profondément, mais ils lui semblent en même temps bien loin d'être suffisants pour apaiser sa douleur. Comment continuer dans un monde sans Harry, sans James ? Comment respirer dans une réalité où chaque pas semble lourd de pertes ?


Albus, voyant sa mère plongée dans le silence, continua : «Je sais que tu as l'impression que tout est effondré autour de toi. Mais nous avons encore de l’amour. Et même si c’est difficile à voir, Elizabeth, Lily et moi, nous avons besoin de toi. Tu as encore tant à nous donner. C’est ce que papa aurait voulu. Ce que James aurait voulu. »


Ginny leva lentement les yeux vers lui. Un éclat de compréhension traversa son regard, mais la douleur demeurait toujours aussi intense. « Mais comment, Albus ? Comment je peux continuer quand tout en moi se brise à chaque instant ? » demanda-t-elle, sa voix pleine de désespoir.


Albus prit une profonde inspiration avant de répondre. Il savait qu’aucun mot ne pouvait réellement apaiser une telle souffrance, mais il avait toujours été celui qui essayait de voir la lueur dans l’obscurité. « Tu continues, Maman, pour eux. Pour Elizabeth, pour Lily, pour moi. Tu les vois dans nos yeux, dans nos gestes. Tu les vois dans tous ceux que nous sommes devenus grâce à eux. Et même si tu ne peux pas les ramener, tu peux nous donner l’amour qu’ils nous ont laissé. »


Ginny ferma les yeux un instant, une larme solitaire dévalant sa joue. Elle n'avait jamais voulu voir ses enfants grandir sans leur père. Mais Albus avait raison. Elizabeth, même à trois mois, portait en elle une partie de James et Savannah. Chaque sourire, chaque geste de la petite fille, était un écho d’amour, de vie. Et Ginny savait qu’elle ne pouvait pas laisser cet héritage se perdre dans la souffrance.


Elle regarda Albus, une lueur de résignation mais aussi de force naissant dans ses yeux. « Tu as raison, Albus. Je dois avancer. Pas pour moi seule, mais pour toi, pour Lily, pour Elizabeth. Je... je ne sais pas si je serai jamais vraiment guérie, mais je vais essayer. Parce qu’ils ne voudraient pas que je me laisse envahir par cette douleur. »


Albus sourit doucement, un sourire rempli de compassion et de tendresse. Il s’approcha de sa mère et posa une main sur son épaule, un geste simple mais lourd de sens. « Tu n'as pas à tout porter seule. Nous sommes là pour toi, Maman. Et peu importe ce que tu traverses, tu as encore tout ce que tu as donné à papa, à James, à nous tous. Ce n’est pas fini. »


Ginny se sentit envahie d’un mélange d’émotions contradictoires : la douleur de la perte, l’amour indéfectible de ses enfants, et la conscience qu’elle devait continuer pour eux. Elle prit une profonde inspiration, un petit sourire apparut sur ses lèvres, timide, mais sincère. Elle se redressa légèrement. « Merci, Albus. Vraiment. Je ferai de mon mieux.»


Albus l’étreignit alors, un geste réconfortant, fort et rassurant. Ginny se sentit un peu plus léger, comme si, au moins pour un moment, la montagne de souffrance qu’elle portait avait perdu un peu de sa masse.



Elle savait que la douleur de la perte serait toujours présente, qu’il y aurait des moments où le poids de l’absence serait presque insupportable. Mais pour ses enfants, pour Elizabeth, elle ferait tout pour avancer, pour leur offrir un avenir où l'amour, même s'il était empreint de tristesse, pourrait toujours les guider.


« Je vous aime. » murmura-t-elle contre l’épaule de son fils.


« Nous aussi, Maman. » répondit Albus en la serrant un peu plus fort. « Nous aussi.»


Laisser un commentaire ?