Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit
Ron se réveilla dans un silence absolu. Il ouvrit les yeux lentement, observant le plafond de la chambre qu’il partageait avec Hermione. Chaque matin, cette sensation de vide le frappait comme un coup de poing. Harry, son frère de cœur et beau-frère, n’était plus là. C’était une réalité à laquelle il avait du mal à se faire, un poids insupportable qu’il portait à chaque instant. La chambre, autrefois pleine de rires et de souvenirs partagés, semblait désormais être un lieu figé, presque hostile.
Il se leva sans un bruit, le corps encore engourdi par le sommeil, mais la chaleur de la pièce, le parfum familier des draps, contrastait brutalement avec la froideur qu’il ressentait au fond de son âme. Ce parfum, qui avait toujours été un refuge, ne parvenait plus à le consoler. L’absence d’Harry était omniprésente, partout. Il se rend dans la cuisine, et une étrange sensation de solitude l’envahit. Même la présence d’Hermione et de sa fille ne suffisait plus à combler ce gouffre béant. Ron s’était toujours considéré comme un homme de famille, un homme de cœur, mais ces derniers mois, il se sentait comme un étranger dans sa propre vie. Même avec eux, il ne se sentait plus entier.
Il y avait des moments où il se disait qu’ils devraient être heureux ensemble, mais il se sentait si perdu sans Harry à ses côtés. La vie semblait avoir continué pour tout le monde autour de lui, mais pour Ron, tout semblait s’être figé à l'instant où il avait perdu son meilleur ami. La guerre, les années passées à Poudlard, les batailles qu’ils avaient menées côte à côte, tout cela semblait désormais si lointain, comme un rêve d’enfance qu’on ne peut plus atteindre. Aujourd’hui, il n’était plus certain que tout cela serait suffisant pour panser la blessure laissée par l’absence d’Harry..
Chaque instant passé sans Harry semblait une éternité, comme si un chapitre de sa vie s’était brutalement arrêté et que rien ne pourrait le remettre en marche. La douleur s'infiltre dans ses pensées à chaque instant de la journée, que ce soit en se levant le matin, en préparant le déjeuner ou en rentrant à la maison après une longue journée de travail. Même la simple tâche de s'occuper de sa fille, bien que pleine de sens et de tendresse, ne parvenait pas à dissiper l’ombre de cette souffrance.
Ron avait perdu plusieurs membres de sa famille au fil des années, à travers les guerres, mais aujourd’hui il se demandait, avec une étrange résignation, quand est-ce que cette souffrance finirait enfin. Quand est-ce qu’il pourrait avoir une paix durable, sans perdre encore quelqu’un qu’il aimait ? Le poids de la perte se faisait de plus en plus lourd sur ses épaules, l’angoisse du lendemain le rongeait comme une flamme invisible. La douleur de perdre son meilleur ami, celui qu’il considérait plus qu’un frère, venait d’être ajoutée à la longue liste de ses deuils. Harry n’était pas seulement son beau-frère, c’était son tout premier ami, celui qu’il avait rencontré sur le train en route pour Poudlard, ce même train où leur destin avait changé à jamais.
Il se rappelait parfaitement de leur première rencontre, ce jour-là, lorsque sa mère avait guidé Harry pour traverser la voie 9 ¾. C’était une journée d’émotions et de rires, une journée où ils ne se doutaient pas que cela serait le début de cette incroyable aventure. Ensemble, ils avaient fait les quatre cents coups, défié le règlement, vécu des moments inoubliables qui resteraient à jamais gravés dans son cœur. Ils avaient partagé tant de choses : des victoires, des peines, des secrets et des rêves. Et maintenant, tout cela semble appartenir à un autre monde, un monde dans lequel Harry n’existait plus. La profondeur de cette perte le frappait à chaque souvenir, à chaque instant où il se souvenait de l’un de ces moments partagés.
Désormais, tout lui semblait si différent. Les rires d’Hermione et de sa fille, aussi réconfortants soient-ils, ne parvenaient plus à combler ce vide. Il se sentait comme un puzzle incomplet, une partie de lui manquait irrémédiablement. Comment allait-il faire pour supporter cette absence ? Il n’en savait rien. Il se disait qu’avec le temps, la douleur s'estompe, que la vie continuerait, mais il ne pouvait s’empêcher de douter. Chaque jour, chaque heure, lui semblait un défi. Comment avancer dans ce monde sans Harry, sans cette moitié de lui-même ?
La pensée qu’il ne pourrait plus jamais partager un regard complice avec lui, ni discuter de tout et de rien comme ils le faisaient autrefois, le paralysait. Harry avait toujours été là, à ses côtés, dans les moments de doute, dans les moments de joie. Il avait été plus qu’un ami, il avait été son soutien, son roc. Mais désormais, il fallait continuer sans lui. Ron se demandait si cela était vraiment possible. Il avait toujours su que la vie serait pleine de défis, mais il n’avait jamais imaginé que l’un d’eux serait de vivre sans celui qui avait été son plus grand allié..
Mais au-delà de la perte d’Harry, une autre douleur encore plus profonde le rongeait. Hugo, son propre fils, n’était plus là. La disparition de ce petit être innocent, qu’il avait vu grandir avec des rêves pleins les yeux, semblait être une épreuve qu’il ne pourrait jamais surmonter. Comment accepter qu’un enfant, un futur si plein de promesses, puisse disparaître ainsi ? Hugo n’avait que vingt-deux ans, et il avait laissé un vide immense, un gouffre dans le cœur de Ron et Hermione. Ce vide semblait irréparable, comme une plaie qu’aucun pansement ne pourrait guérir.
Chaque jour, chaque souvenir de son rire, de ses petites blagues, de ses moments d’innocence, le poignardant à chaque fois. Il se souvenait encore de sa première chute, de son regard inquiet lorsqu’il s’était fait mal, et de la façon dont il s’était précipité pour le rassurer. Comment continuer à avancer quand un père doit enterrer son enfant ? Comment réapprendre à respirer quand une partie de soi-même est définitivement partie ? Ron se sentait comme un bateau à la dérive, incapable de retrouver sa route.
Ron savait que le monde n’avait pas cessé de tourner, mais pour lui, il était figé, suspendu dans un temps où l’absence de Hugo et d’Harry pesait chaque instant. Il ne pouvait s’empêcher de se demander comment il pourrait être un père pour sa fille, comment il pourrait l’élever sans se perdre dans la tristesse de ce qu’il avait perdu. Chaque sourire d’Hermione, chaque rire de sa fille, semblait comme une épreuve, un rappel constant que la vie continuait, mais que lui, Ron, n’arrivait plus à la suivre.
La vie semblait être une succession de départs et de pertes, un cycle sans fin. Mais il savait que, malgré tout, il devait tenir pour sa fille, pour Hermione, pour ceux qui étaient encore là. Pourtant, une part de lui se demandait si la guérison était réellement possible. Tout semblait devenu tellement plus difficile, et il ne savait plus comment tenir bon. Le fardeau de la douleur, bien qu'il tente de sourire et de rester fort, semble bien plus lourd qu'il ne l'avait jamais imaginé.