Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit

Chapitre 16 : Le Vent de la Rédemption - Transformation

1047 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Le vent froid soufflait contre les fenêtres du Manoir Blackwood, une brise glacée qui faisait gémir les volets dans un murmure funeste. Les ombres s’allongeaient sur les murs de pierre du grand salon, projetées par la lueur vacillante du feu dans la cheminée. Elara se tenait là, seule dans ce vaste espace déserté par toute lumière, ses yeux fixés sur les flammes dansantes, mais aucune chaleur n’atteignait son cœur. Elle se sentait figée, perdue dans l’obscurité de ses pensées.

Ce n'était plus la même Elara qu’avant. Le vent du changement soufflait sur son âme, et il n’y avait plus de retour possible. Vaseras était mort, son pouvoir dissipé, mais la victoire ne signifiait rien pour elle. L’ombre de son ancien maître s’était dissipée, mais à quel prix ? Son propre passé était désormais une malédiction qu’elle ne pouvait fuir.


Les voix de ses parents résonnaient encore dans son esprit. « Tu n'as pas le choix, Elara. Nous devons nous aligner avec la vraie force. »


Ces mots glacés, prononcés par sa mère, tournaient dans sa tête comme un refrain mortel. « Nous devons nous aligner.», leur justification pour la trahir, pour la vendre à Vaseras, celui qui avait tué Harry Potter et détruit sa famille. Elle n’était qu’un instrument, une marionnette dans un jeu qu’elle n’avait pas choisi, sacrifiée dès son plus jeune âge dans un but qu’elle n’avait jamais compris. Le sacrifice. La manipulation. Tout cela s’était emparé d’elle et l’avait consumée.


Le crépitement du feu dans la cheminée lui parut lointain, presque indifférent. Les souvenirs affluaient, implacables. La bataille qui n’en avait pas été une. Harry Potter, l’homme qu’elle avait tué, froidement, sans pitié, sous les ordres de Vaseras. Elle l’avait fait. Il n’avait pas été un ennemi, mais un obstacle. Un Sang-Mêlé, symbole de tout ce qu’elle avait rejeté. À l'époque, elle n’avait rien ressenti. Mais aujourd’hui, en repensant à cet instant, une vérité atroce s'impose à elle : elle l’avait tué, celui qui avait été la lumière dans un monde obscur. Et tout ça, c’était elle. Elle l’avait éteint.


Le rôle de la Rose Noire qu’elle avait joué auprès de l’Ordre du Phénix ne pouvait plus être nié. Elle n’était plus qu’une ombre dans ce monde, un masque qu’elle portait pour obtenir des informations, pour mener à bien les desseins de Vaseras. Mais aujourd’hui, elle savait que ce masque était son unique protection. Si elle l’enlevait, tout son passé exploserait, et elle serait perdue à jamais. Pourtant, à cet instant, elle n’était plus la même. Le pouvoir de Vaseras, qui l’avait corrompue et utilisée, se trouvait désormais en elle, dans ses veines, dans son esprit, prête à ressurgir comme une vague déchaînée.


Le vent de l'entité maléfique souffla plus fort, et sa voix glacée s’éleva, brisant le silence pesant de la pièce.


« Les ténèbres demeureront toujours en toi, Rose Noire. »


Elle se figea, un frisson de terreur la traversa. Elle avait cru que la disparition de Vaseras serait la fin de son tourment, qu’elle pourrait enfin respirer et s’éloigner de ce passé obscur. Mais elle avait tort. L’entité, cette force invisible et maléfique, ne l’avait jamais quittée. Elle l’avait suivie, la rongeant lentement de l’intérieur, jusqu'à ce qu’elle devienne son instrument, jusqu'à ce qu’elle devienne la Rose Noire, une extension du mal qu’elle avait servi.


« Vaseras reviendra, et il attend que tu accomplisses son œuvre avant qu’il puisse revenir. Fais ce qu’il faut, ou ce sont tes enfants qui en paieront le prix. »


L’entité se manifesta, surgissant des ombres, une présence qui envahissait tout son être. « Le pouvoir qui est en toi, c’est lui, Elara. Pas dans ton fils. Ce pouvoir s'est transféré à toi. Il est en toi. »


L’instant où ces mots s’étaient frayé un chemin dans son esprit, Elara comprit. La vérité l’engloutit comme un abîme. Vaseras n’avait pas transféré son pouvoir à son fils. Non. Le pouvoir s’était enraciné en elle. Elle l’avait toujours su, mais le déni avait aveuglé ses sens. L’entité avait pris forme en elle, l’avait transformée, l’avait possédée sans qu’elle ne s’en aperçoive. C’était là, tout autour d’elle, nourrissant sa haine, sa douleur, sa culpabilité, les rongeant à un niveau profond, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un instrument, une arme qui ne demandait qu’à être utilisée.


Son fils, déjà un Obscurial, vivait dans une souffrance qu'elle comprenait maintenant plus que tout. L’obscurité l’envahissait, mais ce n’était pas cela qui l’effrayait le plus. Ce qui l’effrayait, c’était de voir l’étendue de la corruption qu’elle portait désormais en elle. Elle n’avait pas seulement transmis un héritage de souffrance à son fils. Non. Elle l’avait nourri du même mal, du même poison.


« Fais-le, Elara. Accomplis ce qu'il a commencé. L’œuvre n'est pas terminée. »


La voix de l’entité, malveillante et obsédante, tourne autour d’elle, pénétrant ses pensées. Elle ne pouvait plus fuir, plus se cacher. La Rose Noire était née, et l’entité veillait à ce qu’elle devienne ce qu’elle devait être : un agent de l’obscurité, la matriarche d’un pouvoir qui n’appartenait qu’au mal.


Elle s’effondra au sol, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Elle savait qu'elle avait tout perdu. Elle n'était plus qu'un être brisé, un être corrompu, qui avait ouvert la porte à des ténèbres infinies. Et tout cela, c’était son héritage.

Les ténèbres ne s’étaient pas transférées à son fils. Elles s’étaient nourries d'elles. Elle est devenue ce qu’elle avait toujours redouté : la Rose Noire.


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