Harry Potter (I) : L'Héritage Maudit

Chapitre 14 : La Fin d'une légende

2409 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Ils arrivèrent tard dans la soirée, et à peine leur regard se posa-t-il sur la scène devant eux qu’ils comprirent immédiatement l’ampleur du désastre. La porte était complètement détruite, les traces d'un combat acharné visibles à l'horizon. Les Aurors qui les accompagnaient semblaient eux aussi touchés, mais aucun d’eux ne dit un mot. Ils franchirent la porte d’un pas lourd, et un silence pesant s’installa dans l’air. Ce qu’ils découvrirent les laissa tous sans voix, choqués, comme figés par la réalité de la scène.


Albus, la baguette serrée dans sa main, avança prudemment, observant les murs autour de lui. Les traces des sorts étaient évidentes, et l'intensité du combat qu'il imaginait était accablante. Ce ne pouvait être qu’un affrontement épuisant, sans aucun doute. Il marcha d’un pas lent, les yeux fixés sur le sol, quand soudain, il aperçut un corps sous les décombres. Son cœur s'arrêta net. Sans réfléchir, il s'empressa d'enlever les débris qui recouvraient le corps. Mais lorsqu'il le découvrit enfin, un cri de désespoir échappa de ses lèvres. C'était James. Son grand frère, allongé là, sans vie.


Les larmes montèrent immédiatement dans ses yeux, et il ne put retenir son chagrin. La réalité le frappa de plein fouet : son frère, le jeune père qui avait accueilli un enfant il y a à peine trois mois, venait de partir. Il ne pouvait pas y croire.


« Pourquoi... pourquoi toi ? Tu venais juste de devenir père... je ne peux pas... je ne peux pas croire que tu sois parti. » dit-il d’une voix brisée, ses larmes coulant librement.


Il ne prêtait même plus attention à son environnement, tout absorbé par la douleur et l’incompréhension. C'est alors qu'une voix ferme le ramena à la réalité.


« Nous sommes désolés, Commandant, mais nous devons nous occuper du corps de votre frère et le déplacer. » dit l’un des Aurors, sa voix nette mais un peu trop froide pour le moment.


Albus se redressa lentement et fixa l’Auror dans les yeux. Il était stupéfait par la brutalité de la demande. Comment osait-il lui dire cela maintenant, au moment le plus difficile de sa vie ? « Cela attendra que je vous en aie donné la permission. Je souhaite dire adieu à mon frère... et à ma belle-sœur. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? » répliqua-t-il d’une voix ferme, autoritaire.


Les Aurors, bien qu’hésitants, n'avaient d’autre choix que d’obéir. Albus monta lentement à l’étage, Teddy à ses côtés, veillant attentivement sur lui, craignant qu’il perde pied dans un tel moment de douleur. Lorsqu'ils entrèrent dans la chambre, une nouvelle vision dévastatrice s'offrit à eux. Le corps de Savannah gisait là, inerte sur le sol. Ses vêtements portaient les traces de sorts, et son visage semblait figé dans une expression de souffrance. Albus resta figé, le cœur lourd, dévasté par cette double perte. James et Savannah. Deux des personnes les plus importantes de sa vie. Ils avaient encore toute une vie devant eux, et pourtant, le destin cruel en avait décidé autrement.


Alors qu’il se tenait là, ancré dans sa peine, un cri de bébé perça l’air, brisant son moment de paralysie. C'était Elizabeth. Albus se précipita vers le berceau et la prit dans ses bras avec une douceur infinie. La petite, encore si jeune, venait de perdre ses parents. Comment pouvait-on infliger une telle douleur à un être aussi innocent, qui venait tout juste de commencer à découvrir le monde ? Albus la berça doucement, ses pensées perdues dans la gravité de la situation.


Teddy s'approcha alors et posa une main réconfortante sur son épaule. « Ils ne sont pas partis. Ils vivent en toi, dans ce que tu fais, dans la personne que tu deviens. » Sa voix, calme et apaisante, rappela à Albus ce qu'il savait au fond de lui : la perte est immense, mais l’héritage des défunts perdure. « Je suis là, si tu veux parler. Ou pas. Mais je ne partirai pas. »


Albus hocha lentement la tête, le regard embué de larmes. « Merci, Teddy. Ça me touche vraiment... Je vais essayer de suivre tes conseils. » Il s’éloigna un peu, portant Elizabeth contre lui, et d'un geste, il indiqua à Teddy qu'il était temps de partir. « Nous devrions y aller. Il faut que nous allions à St Mangouste. J’ai reçu un Patronus de ma mère, mon père a été retrouvé gravement blessé. »


Teddy acquiesça et, après un dernier regard furtif vers les corps de James et Savannah, ils se préparèrent à transplaner. Albus, tenant Elizabeth contre son cœur, ferma les yeux, et dans un souffle, ils disparurent pour la destination suivante.


Albus et Teddy arrivèrent à St Mangouste dans un état de choc, la petite Elizabeth toujours blottie dans les bras d’Albus. L’hôpital était en pleine effervescence, un véritable chaos. Les médecins et guérisseurs couraient dans tous les sens, soignant les blessés, s'efforçant de garder un semblant d'ordre dans la tourmente. L’odeur des potions médicinales se mêlait à celle du sang et du métal, un mélange suffocant. Le cœur d'Albus battait à tout rompre, son esprit empli de la vision de la maison Potter en ruines, et des visages sans vie de James et Savannah.


Sans réfléchir, il se dirigea précipitamment vers la chambre où son père avait été emmené. Mais, alors qu'il s’apprêtait à franchir le seuil, un cri perça l'air, suivi de bruits de pas précipités et de voix de guérisseurs qui s’agitaient de plus en plus dans le couloir adjacent. Des bruits familiers, typiques d’un accouchement. Albus s'arrêta net, déstabilisé par cette nouvelle agitation qui tranchait avec la gravité de la situation.


Un guérisseur, un homme au visage épuisé, se tourna vers lui en le reconnaissant. « Commandant Potter ! », dit-il, d’une voix basse mais chargée d’urgence. « C'est Lily II, elle est en train d’accoucher. Elle a déclenché un accouchement prématuré, juste maintenant. »


Albus cligna des yeux, incrédule. « Quoi ? Mais elle n’est qu’à huit mois, c'est trop tôt ! » La panique s’insinua dans sa voix. Comment pouvait-elle accoucher à ce moment-là, dans une telle confusion ?


Le guérisseur lui lança un regard lourd de sens, puis murmura : « Nous pensons que la grossesse a été précipitée par… l'état de santé de votre père. C’est le stress, l'inquiétude... Tout ça a entraîné une complication. »


Un silence lourd tomba sur Albus. La réalité le frappa brutalement, une onde de choc traversa son esprit. Harry, son père, qui se battait pour sa vie, avait causé ce travail prématuré chez Lily. Cela rendait la situation encore plus accablante, si tant est qu’une situation puisse être plus dévastatrice que celle qu’il vivait.


Albus sentait son cœur se serrer. Il voulait être là pour son père, il avait besoin de lui. Mais il savait aussi que la vie ne faisait pas de pause, qu’il y avait son neveu, cet enfant à naître, qui avait besoin de lui aussi.


Il hésita un instant, mais la décision fut prise. Il devait être là pour les siens, pour Harry, pour Lily II. Une partie de lui savait qu’il devrait peut-être dire au revoir à son père, mais une autre partie savait que, tant qu’il y avait de la vie, il fallait s’accrocher. Il se tourna vers Teddy, les yeux pleins de douleur.


« Je vais d’abord le voir… puis j’irai à la salle d'accouchement. » dit-il d’une voix tremblante mais résolue.

Lorsqu'Albus entra dans la chambre de son père, la scène qui s’offrit à lui était encore plus horrible que ce qu’il avait imaginé. Les médecins se pressaient autour de Harry, certains pratiquant des sorts de guérison, d'autres vérifiant ses signes vitaux. Mais malgré leurs efforts désespérés, la situation était irréversible. L’homme qu’il avait toujours admiré, son père héroïque, se trouvait désormais à la merci du destin.


Les yeux de Harry étaient mi-clos, son souffle court et irrégulier. Malgré sa souffrance, il parvenait à poser son regard sur les membres de sa famille rassemblés autour de lui. Les larmes d'Albus se mirent à couler sans qu’il ne puisse les arrêter. Son cœur se brisait à chaque instant. Harry sourit faiblement en voyant son fils, mais la douleur dans ses yeux était évidente.


« Je suis désolé, Albus. » murmura Harry, sa voix brisée. « Je… je n’ai pas pu protéger ma famille comme je l’aurais voulu… James et Savannah, Elizabeth… et toi… »


Albus sentit une boule se former dans sa gorge. Son père, l'homme qui avait toujours été un modèle de force, se sentait responsable de tout cela. Mais Albus savait au fond de lui que ce n’était pas de la faute de Harry. Il ne pouvait pas tout contrôler, personne ne pouvait prévoir l’ampleur de cette tragédie.


« Papa… non. » La voix d'Albus tremblait, étranglée par l'émotion, mais il tenta de se faire entendre malgré la boule qui se formait dans sa gorge. Il se pencha légèrement au-dessus de son père, la main tremblante contre la sienne. « Tu n’as rien brisé. On va s’en sortir, on va tous s’en sortir. Je vais m’occuper d’Elizabeth, je te le promets. »


Harry, les yeux éteints, sembla sur le point de répondre, mais un tremblement secoua son corps, comme si chaque respiration devenait plus difficile que la précédente. Il ferma lentement les yeux, son visage crispé par la douleur. Albus sentit son cœur se serrer. Les années d'amour filial, de batailles communes et de silence partagé semblaient se condenser en un instant aussi cruel qu'injuste.


Albus se pencha plus près, frôlant la peau froide de son père, pressant ses mains contre les siennes. Le contact était faible, presque fragile. « Je suis là… ne pars pas… » La voix d'Albus était maintenant un murmure, comme s’il voulait empêcher le monde de continuer à tourner, comme s’il pouvait suspendre le temps pour retenir son père ici, avec lui, juste encore un peu plus longtemps.


Mais Harry, dans un dernier souffle, laissa la douleur l’envahir complètement. Ses lèvres frémirent légèrement, ses yeux se fermèrent pour de bon, et dans un ultime soupir, il se laissa emporter par l’épuisement de son corps. Albus le sentit s'éteindre dans ses mains. Ce n’était pas une scène qu’il pouvait accepter, pas une réalité qu’il pouvait saisir. Un dernier regard échangé, une dernière tentative de parler, et tout se fit silence.


Albus, dévasté, se força à ne pas laisser ses larmes couler, à ne pas craquer. Il savait que son père n’aurait pas voulu qu’il se laisse aller. Pas maintenant. Il se redressa lentement, le cœur lourd, chaque mouvement lui semblant comme un fardeau insupportable. Les larmes brillaient dans ses yeux, mais il les retint, mordant sa lèvre inférieure pour empêcher la douleur de l’emporter. Le poids de la perte était insoutenable, mais il devait tenir bon.



Il s’éloigna de son père, le regard vide, le corps tremblant, mais chaque pas qu’il faisait semblait le pousser encore plus loin de la réalité. Et dans son esprit, une pensée persistait, comme un écho douloureux : Il faut que je sois fort. Pour Elizabeth, pour lui, pour nous tous. Mais malgré tout son courage, Albus savait qu'il ne pourrait jamais vraiment comprendre le vide immense laissé par son père, et cette absence qui allait désormais le hanter à jamais.


Lily II avait donné naissance à son fils, un petit garçon qu’elle avait prénommé Harry II James Shacklebolt, en hommage à son grand-père Harry et à son oncle décédé James II.


Au moment où Albus sortait lentement de la chambre de son père, un cri perça l’air. Un cri strident, puissant, celui d’un bébé qui venait de surgir dans ce monde cruel. Un cri qui résonnait comme une clameur de vie, une révolte contre la souffrance, un souffle d’espoir dans l’obscurité qui les enveloppait.


Le cœur d’Albus se serra, un frisson glacé parcourant son corps. Il tourna rapidement les talons et se précipita vers la salle d’accouchement. L’air était lourd, chargé d’une tension palpable. En franchissant le seuil, il s’arrêta un instant, stupéfait.


Là, au centre de la pièce, Ginny tenait son petit-fils dans ses bras, le visage marqué par la fatigue et la tristesse suite aux décès de son mari et de son fils James, mais un sourire d’une douceur infinie illuminait son visage. La petite créature, frêle mais d'une force éclatante, tremblait dans les bras de sa grand-mère.


« Il est là, Albus. » dit Ginny, sa voix emplie d’une douceur infinie, mais aussi d’une grande douleur. « Harry II James Shacklebolt... Bienvenue dans ce monde, mon petit. C’est ton neveu. »


Ces mots, lourds de sens, frappèrent Albus de plein fouet. En dépit de la perte dévastatrice de son père, la naissance de ce garçon, portant les noms de ceux qui les avaient quittés, semblait être une lueur fragile dans la noirceur qui avait englouti leur famille. Il ressentait à la fois une immense tristesse et une émotion indicible.


Albus s’approcha, les bras tremblants, un sourire triste sur les lèvres. Il prit doucement le bébé dans ses bras, le serrant contre lui avec une douceur infinie. « Bienvenue parmi nous, petit homme. On va tout faire pour te protéger, pour te donner une chance… Je te le promets. »



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