Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)

Chapitre 19 : La punition de Fleur

5199 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

La semaine fut une véritable torture pour les deux jeunes filles. Le vélane intérieur de Fleur ne cessait de réclamer la présence d’Hermione, laissant la jeune Française dans un état de manque comparable à celui d’une toxicomane. Au bout de quatre jours sans contact avec sa petite amie, la belle Française ressemblait à un zombie : elle dormait très peu et ne mangeait quasiment pas, malgré l’insistance de la petite elfe Winky.

Winky faisait un rapport quotidien à la jeune Gryffondor sur l’état de la championne retranchée dans ses appartements. Fleur n’avait même pas la force de se présenter en classe. Madame Maxime commençait à se remettre en question, constatant l’état de santé de sa championne, qui s’était encore fortement dégradé ce matin-là. Était-elle allée trop loin dans la punition ? Elle devait contacter Clotilde pour obtenir des réponses. Après un échange avec Dumbledore, celui-ci lui prêta son bureau pour un appel par cheminette.

- Maison Delacour !  

La voix de la directrice résonnait dans l’immense bureau du directeur de Poudlard.

- Olympe ? 

Un visage apparut dans les flammes vertes.

- Désolée de te déranger, Clotilde. Je sais que tu dois venir prochainement, mais je pense avoir fait une erreur avec la punition de Fleur. L’état de ta petite fille est préoccupant ; elle s’est entièrement transformée ce matin.

- Qu’as-tu fait, Olympe ?

La voix de la vieille femme sonnait comme une menace.

- Je l’ai confinée dans ses appartements pendant une semaine, sans contact avec ses camarades.

- Même sa petite amie ?

- Surtout sa petite amie. C’est à cause de cette petite espionne que notre championne s’est enfuie du château, faut-il te le rappeler ?

- Olympe Maxime, qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? Séparer une Vélane de son âme sœur, tu veux tuer ma petite fille ?

- Mais je pensais que c’était juste une amourette. Tu aurais pu me prévenir que la petite Britannique était sa compagne ; j’aurais agi différemment.

- Désolée, mais tu connais notre manière de procéder ; nous sommes des êtres plutôt secrets. Maintenant, trouve cette fille et ramène-la sur-le-champ à ma Fleur.

- J’y cours, encore désolée, Clotilde. Je te ferai un rapport sur la situation dans les prochains jours par hibou.

- Pas besoin. Je serai au château demain matin, le temps de faire les formalités nécessaires avec le ministère britannique.

La vieille femme disparut dans les flammes en marmonnant dans une langue inconnue, mais la directrice avait le sentiment que ce n’était pas très amical.


Hermione était dans sa classe d’Histoire de la magie, presque somnolente comme la majorité des élèves. Elle s’inquiétait de l’état de sa petite amie, et les dernières nouvelles venant de Winky n’étaient pas très rassurantes. Au lieu de prendre des notes, Hermione était absorbée par la rédaction d’une lettre pour Fleur, tentant de lui remonter le moral comme elle le pouvait.


Tout à coup, un fort bruit venant de la porte de la classe fit sursauter une grande partie des élèves présents. Le professeur Binns, complètement absorbé dans son monologue, mit un certain temps à réagir.


À la grande surprise d’Hermione, c’était Madame Maxime qui se tenait devant la porte, demandant l’attention des élèves pour quelques minutes, le temps de retrouver Hermione.


- Désolée pour l’interruption, professeur. Mademoiselle Granger, j’ai besoin de vous immédiatement.


- Moi ? 


Hermione était perplexe.


- Oui, toi. Suis-moi maintenant. 


L’accent prononcé de la demi-géante n’inspirait rien de bon.


Hermione se leva, ramassa ses affaires sous le regard intrigué de ses camarades, et suivit la grande femme sans broncher. Une fois dans le couloir, Madame Maxime tenta de rassurer la jeune Britannique.


- N’aie pas peur, ma petite. J’ai besoin de toi pour remettre Fleur sur pied.


- Elle va vraiment si mal que ça ?


- Oui. 


Le regard peiné de la directrice fit presque sangloter Hermione.


Arrivée au carrosse, Madame Maxime déverrouilla la porte des appartements de Fleur et fit signe à Hermione d’entrer.


- Je reste ici. J’ai peur qu’elle soit trop en colère contre moi. S’il te plaît, aide-la. Sa famille m’a dit qu’elle avait besoin de toi.


- Je vais faire ce que je peux, madame


Hermione, le cœur lourd, prête à faire tout ce qu’il fallait pour soulager la souffrance de sa petite amie.



Hermione entra dans le salon plongé dans l’obscurité, un frisson glacé lui parcourut le dos en découvrant le chaos qui régnait. Le magnifique piano était réduit en miettes, les coussins du canapé étaient éparpillés, déchiquetés. La pièce semblait avoir été le théâtre d’une tempête intérieure déchaînée.


Elle se dirigea prudemment vers la porte de la chambre, poussant doucement la porte pour découvrir une scène qui la fit frémir. Un sifflement aigu, semblable à une complainte déchirante, parvint à ses oreilles.


- Mon amour, je suis là.  


Hermione fit un pas dans la chambre, également plongée dans l’obscurité. Elle avança à tâtons, suivant le sifflement désespéré qui l’attirait vers la salle de bains.


La porte de la salle de bains était entrouverte, et Hermione la poussa doucement pour découvrir une scène terrifiante. La pièce était éclairée par une bougie vacillante, et le sol était couvert de plumes blanches éparses. Fleur, le corps nu et parsemé de coupures, était repliée en boule dans la baignoire, les larmes mêlées au sang sur ses joues.


- Mon amour, que t’est-il arrivé ? 


Hermione s’écria, les larmes coulant sur ses joues alors qu’elle se précipitait vers Fleur, l’enlaçant tendrement.


Fleur releva doucement la tête en entendant la voix de sa petite amie, ses yeux azur ayant perdu leur éclat naturel, devenus d’un argent triste et froid. Les yeux de Fleur imploraient un pardon silencieux, et Hermione ressentait l’immense tristesse et la colère contenue dans ce regard.


- Hermione... murmura Fleur faiblement, sa voix brisée.


Hermione souleva délicatement Fleur, qui se laissa faire en s’accrochant au cou de sa petite amie pour plus de stabilité. Hermione attrapa rapidement un peignoir blanc et enveloppa Fleur dedans, prenant soin de ne pas aggraver ses blessures. Le peignoir commença déjà à se tâcher de sang, mais la priorité était de sortir Fleur de cette pièce sombre et effrayante.


Hermione sortit de la salle de bains en portant Fleur comme une mariée, la déposant doucement sur le lit. Elle enveloppa Fleur dans le peignoir avec soin, la regardant avec une rage intérieure contre Madame Maxime pour l’avoir laissée dans un état aussi désastreux. Elle se détacha un moment pour chercher des fournitures médicales et des soins appropriés.


- Mon amour, regarde-moi. Je reviens, j’ai besoin de matériel pour te soigner.  


Hermione attrapa doucement la joue de Fleur, tentant de lui apporter un peu de réconfort.


Elle se précipita hors de la chambre, rassemblant tout le matériel médical qu’elle pouvait trouver pour soigner les blessures de sa bien-aimée. La douleur et l’inquiétude se mêlaient à une détermination ferme : elle allait soigner Fleur et s’assurer qu’elle reçoive toute l’attention dont elle avait besoin.


Hermione courut dans le couloir, se dirigeant directement vers le bureau de Madame Maxime mais elle l’a trouva en bas des escaliers parlant à une élève. Sa colère était palpable, ses mots fusant avec une intensité que même la grande demi-géante ne pouvait ignorer.


- Comment avez-vous pu la laisser dans un tel état ? J’ai besoin d’un kit de premier secours ! Elle est dans un état lamentable, vous devriez avoir honte, madame, malgré tout le respect que je vous dois.


Madame Maxime, bien qu’énormément grande et imposante, sembla s’effondrer sous le poids de la colère d’Hermione. Elle soupira, son visage marqué par une profonde inquiétude.


- Je sais, je suis désolée. Elle était transformée ce matin quand je suis allée la réveiller. J’ai paniqué et je suis allée prévenir sa famille pour obtenir des conseils. Les Vélanes sont encore un mystère pour moi, ma prédécesseur, Madame Flamel, m’avait prévenue, mais c’est la première fois que j’y suis confrontée. Suis-moi, j’ai une trousse dans mon bureau.


Leur course jusqu’au bureau de Madame Maxime fut rapide, et Hermione en ressortit avec une trousse de premiers secours. Elle courut à nouveau vers les appartements de Fleur, s’efforçant de garder son calme malgré l’angoisse qui lui nouait l’estomac.


De retour dans la chambre, elle trouva Fleur toujours allongée sur le lit, le regard vide. La scène était déchirante ; Fleur semblait perdue dans ses pensées, son esprit étant totalement absent. Hermione s’approcha doucement, la voix tremblante d’émotion.


- Mon amour, allonge-toi, je vais soigner ces entailles. 


- Je suis désolée pour tout, murmura Fleur, ses yeux trahissant un profond regret.


- Désolée de quoi ? C’est moi qui suis désolée de ne pas avoir insisté davantage pour avoir de tes nouvelles. Winky m’a dit que tu allais mal, mais je n’aurais jamais imaginé que c’était à ce point.


Fleur tendit le bras pour attirer Hermione dans un tendre baiser. Le contact de leurs lèvres apporta un peu de chaleur à leurs cœurs tourmentés.


- Tu m’as manqué, murmura Fleur contre les lèvres d’Hermione.


- Tu m’as manqué aussi. Maintenant, laisse-moi prendre soin de toi.


- Ça devient une habitude, tu vas finir par croire que je le fais exprès pour profiter de toi.


- Espèce d’idiote, maintenant enlève ce peignoir, je dois nettoyer tes plaies, dit Hermione avec un sourire à la fois tendre et espiègle.


Fleur obéit, retirant le peignoir et exposant ses blessures et son corps nu à Hermione. Les yeux de Fleur retrouvèrent leur éclat bleu vif, parsemé d’une lueur espiègle. Ceux d’Hermione était rempli de luxure même si elle avait souvent vu Lavande ou Parvati se promener dans le dortoir en tenue d'Eve ce n’était rien de comparable à la plastique de sa petite amie.


- Tu sais que dans d’autres circonstances, tu serais aussi nue, dit Fleur avec un sourire malicieux faisant encore plus rougir la jeune Gryffondor.


- Tu ne peux pas t’en empêcher, répondit Hermione en levant les yeux au ciel, mais un sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle était heureuse de voir un sourire sur le visage de sa petite amie.


- Jamais, et ce serait plus simple si tu n’étais pas aussi jolie. 


Fleur sembla soudain ressentir une douleur aiguë sur le bras.


- Tu as mal ? Désolée, c’était pour te refroidir les idées, répondit Hermione avec un sourire machiavélique. 


- Essaie de ne pas trop bouger, et peut-être que tu auras une récompense.


- Oui, chef, à vos ordres, répondit Fleur en levant la main pour faire un salut militaire, ce qui fit rire Hermione.


- Tu es incorrigible.


- C’est pour ça que tu m’aimes... Ouille ! Tu pourrais prévenir quand tu appuies.


- Tellement plus drôle de te prendre par surprise, dit Hermione en continuant de soigner Fleur avec une précision délicate.


Le rire léger et les taquineries apportaient un répit bienvenu dans cette situation chargée d’émotion. Tandis qu’Hermione continuait à soigner les blessures de Fleur, elles se retrouvèrent, même brièvement, hors de l’obscurité qui les entourait. La chaleur de leur amour et la tendresse de leurs gestes apportaient une lueur d’espoir et de réconfort dans ce moment difficile.


La chambre, désormais baignée dans la douce lumière des bougies, avait retrouvé une certaine sérénité après les soins d’Hermione. Fleur, vêtue d’un peignoir propre et encore tremblante, regardait Hermione avec gratitude. Une fois les blessures pansées, Fleur se leva avec l’aide de sa petite amie, et leurs lèvres se trouvèrent pour un baiser langoureux qui parlait de toute la passion et l’amour qu’elles ressentaient l’une pour l’autre.

Après avoir repris leur souffle, Hermione prit un moment pour poser la question qui la préoccupait depuis son arrivée.

- Fleur, tu n’es pas obligée de répondre, mais j’aimerais savoir comment tu as pu avoir autant de blessures.

Fleur soupira, son regard se perdant dans le vide avant de se fixer sur Hermione. Son visage était marqué par une douleur silencieuse, mais aussi par une détermination à être honnête.

- Hermione, je vais te répondre, et sache qu’à ce stade, tu peux toujours partir sans que cela ne nous affecte. Ce matin, le manque de toi est devenu trop dur à supporter, et ma vélane n’était pas du tout satisfaite. J’ai essayé de la contrôler, mais je ne suis pas encore à maturité. Elle a fini par avoir le dessus. Elle a pris possession de moi, et pour le reste, je n’ai aucun souvenir, mais vu les blessures et la montagne de plumes, j’ai dû me transformer partiellement.

Hermione hocha la tête, comprenant la gravité de la situation. Elle avait entendu de Madame Maxime que Fleur avait été trouvée presque entièrement transformée, ce qui avait provoqué une véritable panique.

- Oui, Madame Maxime m’a confirmé cette information. Ce matin, elle t’a trouvée complètement transformée et a paniqué.

- Complètement ? C’est impossible, je ne suis même pas entièrement Vélane. Il faut que j’écrive à grand-mère. Tu vas me quitter maintenant, c’est sûr, je suis un monstre. Imagine si tu avais été là, j’aurais pu te blesser.

Fleur commença à paniquer, ses mains se crispant autour des draps du lit.

- Regarde-moi. 

Hermione attrapa doucement les joues de Fleur pour la calmer. 

– Je ne vais nulle part. Tu es ma petite amie, je serai là chaque fois que tu en as besoin. Et honnêtement, Fleur, sans t’offenser, ce n’est pas un oiseau géant qui va me faire peur.

Fleur eut un léger sourire en entendant ces mots, mais l'angoisse était encore visible dans ses yeux.

- Le fameux courage Gryffondor, peut-être. Et après on dit que je suis une Française arrogante.

- Fleur, ne le prends pas mal, mais tu ne connais même pas la moitié des histoires que j’ai vécues ces trois dernières années. À douze ans, j’ai fait face à un chien à trois têtes, l’année suivante, je me suis fait pétrifier par un basilic géant, et l’an dernier, j’ai échappé à une attaque de loup-garou et de détraqueurs.

- C’est quoi cette école de malade ?  s’étonna Fleur.

- Et je me suis liée d’amitié avec un hippogriffe, donc une Vélane transformée ne devrait pas être très différente.  

Hermione fit un sourire rassurant.

- Tu oses me comparer à un vulgaire hippogriffe ? Mademoiselle Granger, vous allez avoir de sérieux problèmes, dit Fleur en se levant avec une énergie renouvelée et en se jetant sur Hermione pour une attaque de chatouilles.

Hermione éclata de rire, ses mains essayant de se défendre contre les attaques de Fleur tout en répondant avec des éclats de rire. Leur pièce résonnait de leurs rires mêlés, et pour un instant, la tension se dissipa dans la chaleur et la joie de leur complicité.

- Je suppose que tu m’as bien eue cette fois-ci, souffla Hermione en essayant de se calmer, les larmes de rire aux yeux.

- Je t’avais bien dit que tu allais payer pour cette comparaison, répondit Fleur avec un sourire espiègle tout en se blottissant contre Hermione, ses bras entourant la taille de sa petite amie.

Leurs rires et leurs échanges réconfortants apportaient un soulagement bienvenu à une semaine tumultueuse. Dans l'intimité de leur espace, les deux jeunes femmes trouvèrent un moment de paix et de réconfort, renforçant leur lien face aux défis qu'elles avaient traversés.

La matinée s’était déroulée de manière calme et agréable pour Hermione et Fleur. La jeune Gryffondor avait quitté les appartements de la championne française avec le cœur rempli d’espoir et d’impatience pour les jours à venir. L’interruption de la punition par Madame Maxime avait été une excellente nouvelle, et les retrouvailles avec Fleur, bien que courtes, avaient été pleines de tendresse.

Le lendemain, Fleur se dirigea vers la Grande Salle pour le petit déjeuner, son sourire radieux illuminant son visage malgré la fatigue encore visible. Elle salua Hermione avec un baiser doux sur la joue, un geste plein d’affection et de complicité. Hermione, de son côté, la regardait partir vers la table des Serdaigle avec un sentiment de bonheur pour sa petite amie. 

Au milieu du repas, Fleur ressentit une légère tape sur son dos. Elle se retourna et, à sa grande surprise, découvrit sa grand-mère, Clotilde, se tenant là avec un sourire chaleureux. Sans hésiter, Fleur se précipita dans les bras de la femme âgée, qui l’accueillit avec une étreinte pleine de tendresse. Le geste était empreint d’une affection palpable, et Hermione, de l’autre côté de la salle, observait la scène avec un sourire attendri.

- Mamie, que fais-tu ici ? 

Fleur demanda, les yeux pétillants de bonheur.

- Je viens chercher Asgard, tu n’as pas eu mon message ? répondit Clotilde en serrant sa petite-fille dans ses bras.

- Si, désolée, ces derniers jours ont été un peu compliqués. 

Fleur s’excusa, reconnaissant les efforts de sa grand-mère pour venir jusqu’ici.

- Je suis au courant. Y a-t-il un endroit où nous pouvons discuter tranquillement ?

- Oui, ma chambre dans le carrosse. Laisse-moi juste prévenir Madame Maxime que je manquerai certains cours.

Justement, Madame Maxime venait d’arriver à la table des Serdaigle et, voyant la scène, se dirigea vers elles. Elle baissa les yeux devant le regard inquisiteur de Clotilde, respectant le rang et la présence de la matriarche.

- Madame, je dois m’entretenir avec ma grand-mère. Pouvez-vous prévenir les professeurs de mon absence ? demanda Fleur avec un sourire reconnaissant.

- Oui, profite de ta journée, je vais faire le nécessaire, acquiesça Madame Maxime en tendant la main vers Clotilde. Madame Delacour, ravie de vous revoir.

- Je ne peux malheureusement pas en dire autant maintenant. Veuillez m’excuser, j’ai à faire, répondit Clotilde avec une froideur mesurée, avant de tourner les talons et de suivre sa petite-fille hors de la Grande Salle.

Les deux femmes se dirigèrent vers le parc, laissant derrière elles une Grande Salle animée mais désormais calme. Hermione, de son côté, se remit à ses activités, bien que son esprit soit encore tourné vers Fleur et les conversations importantes qui allaient se dérouler.

À l’extérieur, sous un ciel encore frais, Fleur et Clotilde marchaient en direction du carrosse. Clotilde, malgré son apparence sévère, était une source de sagesse et de réconfort pour Fleur. Leurs échanges promettaient de dissiper les nuages qui avaient récemment obscurci leur quotidien. Fleur était impatiente de discuter avec sa grand-mère et de recevoir ses conseils, espérant trouver une solution pour maîtriser les aspects les plus difficiles de sa nature de Vélane. Le parc de Poudlard, à cette heure matinale, était tranquille, et l'air frais apportait un sentiment de plénitude.

Les deux Vélanes passèrent la matinée à discuter des événements récents. Clotilde peinait à croire à la transformation complète de Fleur. De mémoire de Vélane, une telle transformation n’était jamais arrivée à une métisse. Bien que Clotilde ait toujours ressenti le puissant potentiel de sa petite-fille, avoir désormais des preuves tangibles était tout autre chose.

À l’approche de l’heure du déjeuner, Clotilde posa la question tant redoutée :

- Aurais-je l’honneur de rencontrer officiellement ton âme sœur ?

- Je ne veux pas lui faire peur, Mamie.

- J’ai entendu beaucoup de choses à son sujet. Ne t’inquiète pas, je ne me préoccupe pas des ragots de cette Skeeter. D’après ce que l’on raconte, elle a l’air d’être une fille brillante, avec un esprit vif.

- Je vais lui demander de se joindre à nous pour le déjeuner, et nous verrons si elle accepte.

À ce moment-là, Hermione venait de quitter son cours de runes et s’apprêtait à rejoindre la Grande Salle lorsqu’elle croisa Dobby, visiblement à sa recherche.

- Miss Hermione !

- Dobby, que me vaut ce plaisir ?

- Miss Fleur a demandé à Dobby de faire venir Miss Hermione dans ses quartiers pour le déjeuner.

- Merci, Dobby. Je me rends immédiatement au carrosse.

- Avec plaisir, Miss Hermione, répondit Dobby avant de disparaître dans un POP.



Hermione prévint Harry qu’elle ne déjeunera pas avec eux, expliquant qu’elle avait d’autres projets. Le garçon aux cheveux noirs ne posa pas de questions, mais il devina rapidement les intentions de sa meilleure amie en la voyant rejoindre le parc en toute hâte.

Fleur était anxieuse. Dobby venait de lui annoncer qu’Hermione était en route, et la Française espérait que la rencontre avec sa grand-mère se passe bien. Elle se figea lorsque quelqu’un frappa à la porte, puis se dépêcha d’aller ouvrir.

- Salut toi, tu m’as manqué.

Hermione se jeta au cou de Fleur pour l’embrasser avec ferveur.

- Amour, nous ne sommes pas seules, réussit à dire Fleur après s’être lentement détachée de sa lionne.

- Zut… murmura Hermione en voyant le grand sourire de la vieille femme blonde à l’autre bout de la pièce.

- Hermione, je voudrais te présenter officiellement ma grand-mère, Clotilde Delacour.

- Le plaisir est pour moi, Madame. Fleur m’a souvent parlé de vous, je sais à quel point vous êtes importante pour elle et pour les Vélanes de France.

 La Gryffondor tendit la main en signe de respect.

- Mademoiselle, le plaisir est partagé. J’ai entendu beaucoup de choses à votre sujet, mais pour commencer, en France, nous ne nous serrons pas la main, nous faisons la bise.

Expliqua Clotilde en s’approchant de Hermione pour lui faire la bise sur chaque joue, dans la pure tradition française. 

- Et deuxièmement, vous êtes la partenaire de ma Fleur, donc ne m’appelez pas Madame, mais Clotilde, ou même Mamie si vous le souhaitez. Après tout, dans un avenir plus ou moins proche, vous serez un membre de notre famille.

Hermione était touchée par la gentillesse de la vieille dame et ne savait pas comment réagir. Ressentant l'angoisse de sa petite amie, Fleur lui serra la main pour lui apporter son soutien.

Winky et Dobby revinrent pour déposer le repas aux trois femmes, qui discutaient de tout et de rien. Clotilde avait réussi à faire tomber les barrières, et l’aînée profitait du repas pour mieux connaître la Gryffondor, dont le talent faisait tant parler dans le monde sorcier. Un petit prodige, selon ses pairs.

Clotilde s’efforça de pousser Hermione dans ses retranchements, cherchant à explorer les vastes connaissances de la jeune Née-moldue. Hermione répondit avec une aisance déconcertante pour son âge. La Vélane était fière que sa petite-fille soit liée à un tel génie avide de savoir.

- Si vous le pouvez, j’aimerais que vous veniez me rendre visite l’été prochain. Maintenant que vous êtes liée à Fleur, je pourrais vous aider à approfondir vos connaissances de notre monde.

- Je serais ravie, je pense que mes parents ne verront pas d’inconvénients. Ils sont déjà tombés sous le charme de Fleur. 

Hermione caressa la joue de la Française en signe d’affection, un geste qui ne passa pas inaperçu aux yeux de la grand-mère.

- Je vois que vous vous rapprochez et que le lien est fort, confirma Clotilde en observant les deux jeunes femmes, qui acquiescèrent.

- Mamie, Hermione est pleinement consciente de ce que cela implique et elle sait que nous ne ferons rien avant plusieurs mois pour la prochaine étape.

- Je te reconnais bien là, tu as toujours eu des principes. Mais je constate que vous avez accepté de rendre cela officiel ? 

Clotilde désigna leurs bagues.

- Oui, Hermione a accepté la bague après le bal.

- Je peux ?

Clotilde attrapa la main d’Hermione après qu’elle eut validé sa demande. 

- Dragon ?

- Oui, Asgard m’a gentiment offert un morceau d’une de ses cornes, mais je n’ai pas encore eu le temps de finir les détails. Certains charmes sont encore loin de correspondre à mes compétences.

- Si tu le permets, je pourrais t’aider à les terminer. Hermione, pourrais-je emprunter ta bague pour le reste de la journée ?

Hermione hocha la tête en signe d’accord avant de retirer le bijou.

- Fleur, je dois y aller si je ne veux pas être en retard. Tu sais comment est Rogue.

- Je sais, file, je ne voudrais pas que tu aies des ennuis à cause de moi.

Fleur attrapa la main désormais nue d’Hermione et lui fit un baisemain qu’Hermione adorait.

- Je vous verrai au dîner, dit Hermione avant de filer vers les cachots.

Une fois la Gryffondor partie, les deux Vélanes se mirent au travail pour finir les bijoux. Clotilde devait encore s’assurer du transport d’Asgard vers la France. Hagrid, bien que peiné de voir son ami dragon partir, fut heureux d’aider et accepta l’invitation de Clotilde à venir en France quand il le souhaitait pour rendre visite à son nouvel ami.


Fleur espérait pouvoir profiter davantage de la présence de sa grand-mère, mais cette dernière devait rentrer tôt pour un dernier rendez-vous avec Dumbledore et ne serait pas présente au dîner. Les deux Vélanes se dirent au revoir, Fleur promettant de rendre visite à son aînée dès son retour en France.


Pour le dîner, Fleur s’installa à la table des Gryffondor. Les élèves furent surpris de la voir ici, mais elle voulait rendre la bague d’Hermione le plus tôt possible. L’inséparable trio de fauteur de troubles Gryffondor fit son apparition peu de temps après, eux aussi surpris de voir la championne française à leur table.


- Hé, que fais-tu ici ? demanda Hermione en l’embrassant sur la joue.


- Je voulais profiter d’un peu de temps avec ma petite amie et lui rendre ceci, répondit Fleur en lui montrant la petite bague. 


- Oh, vous êtes officielles ! s’exclama Ginny, surexcitée.


- Seulement si tu le veux toujours, ma lionne, dit Fleur en regardant Hermione avec un grand sourire.


- Toujours ! Puis-je ? demanda Hermione en attrapant la bague pour l’examiner et découvrir de nouvelles runes qu’elle n’avait pas vues plus tôt.


- Grand-mère m’a aidée. Je ne maîtrise pas encore toutes les runes, ce sont des protections vélanes. Je me suis dit que tu pourrais en avoir besoin vu les aventures que tu as vécues.


- Merci d’y avoir pensé, répondit Hermione en remettant la bague à son annulaire droit et en embrassant la joue de Fleur.


Le reste du dîner fut animé par les aventures du trio. Ron semblait beaucoup plus paisible en présence d’Hermione et Fleur. Il était content que son amie ait trouvé son grand amour, et il s’était fait une raison : ce ne serait pas lui. Cela lui convenait, et il avait d’autres projets en tête. Son regard se perdait parfois à la table des Serpentard, pendant qu’Harry racontait la championne de Beauxbâtons comment il avait vaincu des détraqueurs l’année précédente.


Les jours passèrent, et chaque instant qu’Hermione et Fleur pouvaient passer ensemble était précieux. Ils se retrouvaient dans les recoins les plus secrets du château pour des baisers passionnés et des câlins tendres, savourant chaque moment de leur intimité retrouvée. Leur bonheur était palpable, malgré les défis auxquels ils étaient confrontés.


Harry avait enfin résolu le mystère de l’œuf d’or, grâce à l’aide de Cédric, et travaillait désormais seul pour découvrir comment rester sous l’eau pendant une heure. Hermione était satisfaite de le voir prendre des initiatives, mais elle restait toujours à proximité dans la bibliothèque, surveillant ses progrès et offrant des conseils discrets lorsque cela était nécessaire.


De son côté, Fleur avait repris ses entraînements avec une détermination renouvelée. Cette fois-ci, elle s'exerçait dans le lac, s'efforçant de maîtriser plusieurs sorts de réchauffage pour éviter l’hypothermie pendant la seconde tâche. Hermione, toujours attentive, l’observait de loin, admirant sa petite amie en maillot de bain bleu ciel. 


Bientôt, l’heure de la seconde tâche arriva, apportant avec elle une nouvelle série de défis pour les champions. Les préparatifs allaient bon train, chacun mettant tout en œuvre pour se préparer à ce qui allait suivre. Les couloirs de Poudlard étaient chargés de l’anticipation et de l’excitation de la prochaine épreuve, alors que les élèves se préparaient pour le grand jour.



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