Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)
Les deux jeunes filles vivaient une routine agréable, profitant au maximum de cette parenthèse loin de l'école et du tournoi. Elles étaient conscientes que, une fois de retour à Poudlard, les choses deviendraient bien plus compliquées.
C'était leur quatrième jour de vacances.
Dumbledore et Maxime ont fini par les laisser tranquille et elles avaient passé la journée à explorer le Londres moldu, le temps étant enfin clément.
Hermione s'était révélée être une guide touristique parfaite pour Fleur, lui expliquant notamment le fonctionnement et la composition de la famille royale lorsqu'elles arrivèrent devant Buckingham Palace. Ce concept échappait quelque peu à la jeune Française. Après tout, la population non magique de son pays avait guillotiné leur dernier roi. Fleur ne connaissait le nom de Lady Diana que parce que celle-ci était décédée dans un accident en France. Elle se souvenait que son père avait passé des semaines à Paris pour éviter tout incident diplomatique. La rumeur disait qu'un poltergeist était à l'origine de l'accident mortel.
Après une pause déjeuner dans un célèbre fast-food, ce que Fleur considéra comme un sacrilège pour la gastronomie, elles reprirent leur chemin, passant devant Big Ben et la tour de Londres. Fleur s'amusa avec un appareil photo jetable, capturant autant de souvenirs que possible de leur première escapade en amoureuses.
Le côté artistique de Fleur tomba sous le charme de certaines collections du British Museum, où elle resta un long moment devant les œuvres de Degas et Goya, admirant la beauté du travail de ces grands génies.
Vraiment elles avaient passé une journée parfaite laissant de côté le message de l'œuf d'or.
Hermione avait insisté pour aider Fleur mais celle-ci lui rappela qu'elle s'en sortirait et que l'énergie de la Gryffondor devrait servir à Harry.
Cependant, quelque chose rendait Fleur mal à l'aise. Elle gardait ce sentiment pour elle depuis plusieurs jours, assise sur le canapé du salon avec un livre à la main. Depuis plusieurs minutes, Hermione l'observait depuis la cuisine, remarquant que la Française n'avait pas tourné une seule page. Il était clair que quelque chose tracassait sa petite amie. Après avoir terminé son thé, Hermione s'approcha doucement et s'installa face à elle, posant les jambes de la blonde sur les siennes.
- Fleur, qu'est-ce qui te tracasse ?
- Rien, mon amour. Pourquoi cette question ? répondit Fleur en levant enfin les yeux de son livre.
- Tu lis la même page depuis cinq minutes, ton esprit est clairement ailleurs.
- C'est juste un peu de fatigue, la journée a été éprouvante.
Fleur était bien des choses, mais certainement pas une bonne actrice.
- Fleur, regarde-moi.
Hermione s'était doucement déplacée pour se mettre à genoux devant elle.
- Je peux voir dans tes beaux yeux bleus que quelque chose ne va pas.
- On dirait qu'une Gryffondor ne lâche jamais l'affaire... Allons nous coucher, je me sentirai mieux demain.
- Et si nous restions ici à discuter, plutôt ?
- Hermione, s'il te plaît, laisse-moi.
Fleur se précipita, contrariée, vers la salle de bain.
- Mais...
Trop tard, la porte venait de claquer.
Vaincue, Hermione se réfugia dans sa chambre, enfila son pyjama et attendit le retour de Fleur. Les minutes passaient, mais toujours aucun signe de la blonde. Soudain, elle entendit des pas sortir de la salle de bain, mais personne n'entra dans la chambre.
Hermione hésitait entre sortir s'excuser ou attendre que sa petite amie se calme. Les minutes se transformèrent en une heure, ce qui était trop pour le petit cœur d'adolescente d'Hermione.
Elle s'approcha doucement du salon et trouva Fleur endormie sur le canapé. Elle n'osa pas la réveiller. Son cœur se serra en voyant clairement les traces de larmes sur les joues de la blonde. La jeune fille retourna dans son lit froid, seule, et ne trouva le sommeil que bien plus tard, épuisée d'avoir tant pleuré.
Le réveil fut difficile pour la jeune Anglaise, la place vide sur le côté droit du lit lui rappelant les événements de la veille. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'elle avait fait de mal pour contrarier sa petite amie.
Elle finit par se lever dans le silence du petit appartement, la poitrine serrée à mesure qu'elle avançait dans le salon, puis dans la cuisine vide.
Elle était partie. Son amour, son âme sœur, avait préféré fuir plutôt que de discuter. Hermione s'effondra dans un torrent de larmes, se blottissant sur le canapé tel un animal blessé. Un cri de douleur inonda le petit espace, si fort que ses parents mirent seulement quelques secondes à arriver, défonçant presque la porte qui reliait les deux appartements.
- Trésor !
- Maman, elle est partie.
Jane caressa doucement le dos de sa fille, essayant de la réconforter.
- Elle va revenir, poussin. Elle avait peut-être besoin de voir sa famille.
Oliver tentait lui aussi de calmer sa fille.
- On s'est disputées hier soir. Elle a passé la nuit sur le canapé, et ce matin, elle avait disparu.
Hermione serrait fort le coussin du canapé, essayant d'absorber le parfum de Fleur, encore imprégné dans le tissu.
- Regarde-moi, ce sont des choses qui arrivent. La communication est la base d'un couple solide. Laisse-lui un peu de temps, elle va revenir. Elle t'aime, ton père et moi en sommes témoins.
- Je vais préparer du thé.
Oliver se dirigea vers la cuisine, puis revint quelques instants plus tard.
- Trésor, il y a quelque chose sur le comptoir.
Effectivement, une petite note était posée là. Dans son angoisse, Hermione n'y avait pas prêté attention. Elle reconnut immédiatement l'écriture soignée de Fleur :
J'ai besoin de prendre un peu l'air, mais je te promets de revenir
Fleur
Pas un mot d'affection. Hermione ne savait vraiment pas comment interpréter cela. Elle resta silencieuse plusieurs minutes avant que son père ne lui tende une tasse de thé. La matinée passa, mais toujours aucune trace de Fleur, bien qu'elle ne soit qu'à trente minutes de la maison des Granger.
- Fleur, tu n'es pas raisonnable. Tu dois lui parler. Regarde-toi, tu ressembles à une épave, ce qui je dois avouer est très difficile pour une Vélane, dit sa tante Géraldine en la voyant arriver, essoufflée après avoir couru sans but.
- J'ai à peine dormi cette nuit, j'ai peur de lui en parler.
- Ma chérie, tu es presque une adulte. Si tu veux passer le reste de ta vie avec cette fille, tu dois apprendre à communiquer.
- Je sais, mais si elle le prend mal ? Si elle se rend compte qu'elle n'aime pas ma part de Vélane ? Ce n'est encore qu'une adolescente.
- Je ne peux pas répondre à sa place. Mais maintenant, tu vas rentrer chez elle et agir comme une vraie Delacour. Un Delacour ne se cache pas, il va au front, comme le dit si bien ta grand-mère.
- Merci, ma tante.
Fleur embrassa longuement Géraldine.
- Louis va te reconduire. Et si j'étais toi, je passerais chez un fleuriste. Et surtout, dialogue. Il n'est pas bon de garder tes insécurités pour toi.
- Je prends note.
Elle adressa un clin d'œil à la grande blonde avant de partir quasiment en courant.
- Géraldine, tu comptais me dire un jour que Fleur était en ville ?
Mathilde son épouse venait d'arriver dans le salon alerté par le bruit.
- Mon amour, je ne voulais pas t'inquiéter...
- Regarde-moi dans les yeux, Géraldine Beauvisage, et ose encore me mentir. Je sais par ma sœur que ma nièce est en ville depuis quatre jours et qu'elle est passée par notre maison. Vous allez avoir de gros ennuis.
- Elle m'a fait promettre. Tu sais, je suis sa marraine. Elle a confiance en moi, et j'ai envoyé Louis pour la surveiller.
- Et moi, ta femme, Fleur est l'héritière du clan. Il aurait pu se passer n'importe quoi. Tu me déçois énormément.
- J'irai dormir dans la chambre d'amis en attendant que tu me pardonnes...
Il était presque le milieu de l'après-midi lorsque Fleur rentra chez Hermione, ignorant qu'elle avait semé un sacré bazar chez sa marraine. Elle trouva l'appartement vide et, après un rapide tour d'horizon, remarqua que la galerie et la librairie étaient également fermées.
La culpabilité commençait à l'envahir, mais en tant que Delacour, elle décida de suivre le conseil de sa marraine et de ne pas s'attarder dans la tristesse. Les Granger ne devaient pas être bien loin. Elle ferma les yeux, se concentrant pour tenter de ressentir la présence de son âme sœur. Fleur percevait à quel point Hermione était bouleversée, mais elle sentait aussi qu'elle était proche. Laissant son instinct la guider, elle s'aventura dans le quartier.
Il ne lui fallut que quelques minutes de marche pour s'arrêter devant un café. Là, elle les vit : les trois Granger, prenant un café ensemble. Fleur remarqua immédiatement que sa bien-aimée avait pleuré; elle était dévastée.
Comme si elle avait senti sa présence, Hermione tourna soudain la tête vers la rue. Leurs regards se croisèrent, Hermione plongeant dans les yeux azur de Fleur, qui semblaient lui dire d'un seul coup d'œil : Pardonne-moi.
Sans préavis, Hermione quitta sa place et se précipita vers Fleur, l'enlaçant immédiatement autour du cou. Bientôt, un concert de "je suis désolée", "pardonne-moi", et "je t'aime tellement" résonna dans la rue, audible pour tous les passants.
Fleur se redressa finalement et tendit un magnifique bouquet de lys à Hermione.
- Mon amour, accepte ces fleurs en signe de l'amour véritable que je te porte, et s'il te plaît, pardonne-moi d'avoir été une vraie idiote ces dernières 24 heures.
- J'accepte, mais nous devons parler, Fleur.
- Je sais, répondit la Française, l'air penaud.
- Rentrons.
Hermione fit un signe à ses parents, qui comprirent qu'il valait mieux laisser les jeunes filles seules pour discuter.
De retour à l'appartement, la tension était palpable. L'Anglaise glissa les fleurs dans un vase, le tout dans un silence gênant. Fleur prit son courage à deux mains et décida enfin de parler de ce qui la tourmentait.
- Hermione... L'Anglaise leva les yeux vers elle. Tu veux bien me rejoindre, s'il te plaît ?
Les deux filles s'installèrent sur le canapé.
- Fleur, tu m'inquiètes. J'ai peur d'avoir fait quelque chose de mal sans m'en rendre compte.
- Oui, enfin, non... La Française cherchait ses mots, hésitante. Désolée, je m'embrouille.
- Prends ton temps.
Fleur acquiesça, puis sortit un petit papier de sa poche et le tendit à Hermione.
- Oh...
Hermione comprit en regardant de plus près l'article de la Gazette du Sorcier qui a déclenché toute cette situation.
- Je sais que c'est des conneries, mais quand tu es partie, je n'ai pas pu m'empêcher de lire. Et je sais que toi et Harry êtes amis. Mais voir Viktor te prendre dans ses bras, j'ai beaucoup de mal à l'accepter. Je ne t'en ai pas parlé parce que je ne voulais pas paraître jalouse et possessive. Mais mon côté Vélane est vraiment difficile à contrôler. Harry et Ginny ont dû me retenir quand je l'ai croisé dans le hall. Je sais que tu as sans doute une bonne raison de lui faire un câlin, mais ça me fait mal quand j'y pense.
La championne brisa enfin son armure et s'effondra en larmes.
- Oh, mon amour, murmura Hermione en la serrant aussi fort qu'elle le pouvait. Je ne pensais à rien de mal en voyant Viktor, il faut que tu me croies. Je l'aide simplement à améliorer son anglais. Il m'a croisée plusieurs fois à la bibliothèque et a vite compris que je n'étais pas une groupie. La photo de Skeeter date d'avant le bal. Viktor m'a remerciée de l'avoir aidé; il est apparemment amoureux de quelqu'un à l'école et voulait écrire une lettre à cette personne.
- Désolée de m'être emportée, mais je t'aime tellement que j'ai peur que tu ouvres les yeux et trouves quelqu'un de mieux que moi.
- Fleur Delacour ! Fleur sursauta en entendant le ton de sa petite amie. Maintenant, tu vas m'écouter attentivement. Je n'irai nulle part. Tu es mon amie depuis que j'ai sept ans. Alors oui, nous aurons encore d'autres conflits, parce que la vie n'est pas toujours rose. Mais je ne me lasserai jamais de ce regard. Hermione attrapa les joues de Fleur et plongea son regard dans le sien. Tes yeux sont vraiment le reflet de ton âme, mon amour. Je pourrais me perdre dans cet océan bleu pour le reste de ma vie.
Après ces belles paroles, Fleur embrassa Hermione avec une passion bien plus intense que les précédents baisers. La Française déversa tous ses sentiments, laissant les larmes couler sur son visage. Hermione était dans le même état, cherchant à exprimer l'étendue de son amour pour sa bien-aimée.
Doucement, Fleur passa sa langue sur la lèvre d'Hermione. La brune, surprise, pensa au fameux baiser français. Mais elle ouvrit la bouche, laissant la langue de Fleur envahir lentement son espace. La Gryffondor était paniquée, ne sachant pas quoi faire. Fleur le savait et avançait doucement, permettant à Hermione de s'adapter à la situation. Une danse subtile se mit en place : il n'y avait aucune domination, juste un désir profond de montrer leurs sentiments.
Elles s'embrassèrent jusqu'à manquer de souffle. Fleur eut envie de rire en voyant la couleur des joues d'Hermione et décida de briser la glace.
- Tu ne pourrais pas avoir un meilleur French kiss, mon amour.
- Arrête tes bêtises, Delacour.
Encore sous l'effet du baiser, Hermione se ressaisit rapidement.
- Mais j'aurais peut-être encore besoin d'un peu de pratique.
La brune lança un regard coquin à la blonde en passant sa langue sur sa lèvre supérieure.
- Laisse-moi être ton professeur particulier alors, répondit Fleur en attirant Hermione près d'elle pour un nouveau baiser brûlant.