Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)

Chapitre 16 : Journée off

3172 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Alors qu'à Londres, deux jeunes filles savouraient leurs premiers moments ensemble, l'ambiance à Poudlard était bien plus chaotique. La journée venait à peine de commencer lorsque le professeur McGonagall fit irruption, complètement paniquée, dans le bureau de Dumbledore.

- Albus, Miss Granger a disparu ! Ce bon à rien de Rusard l'a laissée sortir hier matin, et depuis, plus personne ne l'a revue.

- Du calme, Minerva. Miss Granger va bien. Elle avait une urgence à Londres. Elle est actuellement chez sa famille moldue, saine et sauve.

- Vous auriez pu me prévenir !

- Mes excuses, Minerva. J’ai dû oublier, et je pensais que vous l'auriez remarqué plus tôt.

À cet instant, Madame Maxime fit irruption dans la pièce, son accent français trahissant son agitation.

- Monsieur Dumbledore, je dois vous parler d'urgence !

- Olympe, quelle joie de vous voir de si bon matin.

- Ma championne a disparu !

- Impossible, voyons. Le château est censé être « sécurisé », répondit McGonagall avec une pointe d’ironie.

- Miss Delacour ne doit pas être bien loin, tenta de rassurer Dumbledore.

- Je vous prie de vérifier les dortoirs de cette fille brune qui lui fait tourner la tête !

- Miss Granger ayant quitté le château hier, il est peu probable que votre élève se trouve dans la tour de Gryffondor, répondit McGonagall.

- Imbéciles d'adolescentes ! Elle a dû la suivre. Ces enfants en pleine crise d’hormones finiront par me rendre folle...  

Maxime s’effondra sur une chaise, visiblement abattue.

Soudain, une flamme verte jaillit de la cheminée, envahissant la pièce.

- Albus Dumbledore ! 

Une voix autoritaire retentit, faisant écho dans le bureau.

- Qui cela peut-il bien être cette fois ? pensa le vieux mage. Oh, Madame Delacour, quel honneur de vous voir !

- On m’a informée que ma petite-fille a disparu !

- Madame Delacour, il semble que Fleur soit partie à la poursuite d’une autre fille...

- Imbécile de Vélane, murmura-t-elle entre ses dents.

- Mesdames, du calme, je vous en prie. Minerva, Olympe, pouvez-vous nous laisser ? Je vais me renseigner sur le retour de Miss Granger et de Miss Delacour. J’ai besoin de parler à Madame Delacour en privé.

Sur ces quelques mots, les deux femmes prirent congé, ruminant à quel point les adolescents pouvaient être imprudents. Minerva invita Olympe à partager un verre dans ses quartiers. Bien qu'il fût encore tôt, elles en avaient besoin pour affronter le reste de la journée. La professeure de métamorphose gardait précieusement un vieux whisky familial, qui, elle le savait, ravirait les papilles de la directrice française.

- Clotilde, prenez place, je vous prie, dit Dumbledore en désignant un fauteuil. La cheffe Vélane s’assit avec une certaine gravité.

- Albus, depuis quand êtes-vous au courant ? demanda-t-elle.

- Depuis son arrivée. Dès leur première conversation, j’ai pu voir les choses clairement. Mais je pense que les deux s’en sont rendues compte qu’après la première tâche.

- Et sa partenaire, comment est-elle ?

- Brillante. Si cela ne tenait qu’à moi, elle serait déjà en dernière année.

- Quel âge a-t-elle ? demanda Clotilde, son visage empreint de préoccupation.

- Quinze ans, ma chère.

- Je comprends mieux pourquoi Fleur n’a rien dit... Le chemin va être long. Connaissant l’honneur de ma petite-fille, elle ne forcera pas les choses, même au risque de rendre son instinct de Vélane incontrôlable.

- C’est pourquoi je l’ai aidée hier. Elle était bouleversée par le départ précipité de sa compagne. Miss Granger a cru bien faire en partant sans prévenir.

- Ma Fleur devait être hors d’elle. Où se trouve-t-elle à présent ?

- À Londres, je pense que votre belle-fille est au courant. J’ai une personne de confiance qui veillera à ce que tout aille bien d’ici quelques heures.

- Merci, Albus. Je vais prévenir Apolline que tout est sous contrôle. S’il y a le moindre changement, prévenez-moi. À bientôt, mon ami.

- Au revoir, Clotilde.

Une fois son bureau redevenu silencieux, Dumbledore prit une minute pour souffler. À ce rythme, la journée allait être longue.


À Londres, Hermione savourait une grasse matinée après une nuit de sommeil paisible passée dans les bras de Fleur. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle constata avec inquiétude que la place de la Française à ses côtés était vide. Mais cette angoisse fut rapidement apaisée par une douce odeur émanant de la cuisine.

Encore un peu embrumée, la jeune fille se dirigea vers sa petite cuisine et se retrouva face à un spectacle des plus inattendus. Sa merveilleuse petite amie française était aux fourneaux, des écouteurs sur les oreilles, dansant avec une décontraction totale. Hermione ne pouvait être plus heureuse. Bien qu’elle soit encore jeune, elle pouvait déjà s’imaginer une vie de couple après Poudlard. Elle se surprit à rêver de voir Fleur ainsi, chaque matin, dans leur cuisine commune.

Avec précaution, Hermione s'approcha discrètement de la jolie Française et passa doucement ses mains autour de sa taille fine, provoquant un sursaut chez la blonde.

- Tu m’as fait peur ! 

Fleur se retourna brusquement, laissant tomber ses écouteurs.

- Bonjour à toi aussi, répondit Hermione avec un sourire taquin, avant de prendre son courage à deux mains pour déposer un léger baiser sur les lèvres de la championne.

- Bonjour, mon amour, murmura Fleur en glissant ses mains autour du cou d’Hermione pour lui offrir un doux baiser.

- Je ne savais pas que tu savais cuisiner. Ça sent drôlement bon !

- Il y a encore beaucoup de choses que tu ignores, ma lionne. Mais nous aurons tout le temps pour apprendre à mieux nous connaître, répondit Fleur avec un sourire malicieux, avant de se laisser aller à un autre baiser, répondant à l'appel de son instinct de Vélane pour son âme sœur.

TOC TOC TOC. Le bruit venait de la porte au fond du couloir, celle qui reliait leur appartement à celui des parents Granger. La porte s’ouvrit doucement, laissant apparaître la tête de Jane.

- Pouvons-nous entrer ?

- Oui, maman, viens.

Hermione se détacha instantanément de Fleur.

- Hum, ça sent tellement bon, on est venus s’incruster pour le petit déjeuner, ajouta Oliver, provoquant des rires dans la pièce.

- Ça tombe bien, j’ai préparé assez de pain perdu pour toute une armée, répondit Fleur avec un sourire.

- Quand as-tu trouvé le temps de faire des courses, Fleur ? demanda Jane, intriguée.

- Je me suis levée tôt. C’est devenu une habitude depuis le début du tournoi. La directrice me réveille aux aurores pour des séances d’entraînement. Hier, en vous attendant, j’ai remarqué un petit marché à proximité, alors j’ai profité de mon jogging matinal pour faire quelques courses et surprendre Hermione avec un petit déjeuner français. Et, pour être honnête, je me suis aussi fait plaisir. J’ai besoin de faire une pause avec la nourriture anglaise...

- Hermione, une fille comme elle, il faut la garder le plus longtemps possible.

- C’est bien l’intention, papa.

Hermione échangea un regard complice avec Fleur. 

- Du thé ? demanda la jeune Anglaise une théière à la main

- S’il te plaît, mon trésor.

 Oliver, déjà assis à table, lui tendit une tasse.

- Honnêtement, je tuerais pour un café, et encore mieux pour un expresso, avoua Fleur.

- Je pense pouvoir te sauver. Viens avec moi. 

Jane fit signe à Fleur de la suivre.

Jane commença à fouiller les placards, prenant son temps avant de finalement sortir l'objet qu'elle cherchait.

- La voilà ! Peux-tu la tenir pendant que je trouve les capsules ?

- Une capsule ? Comme pour les potions ? demanda Fleur, intriguée.

- Non, Fleur, pour le café. Ce que tu tiens est une machine à café de nouvelle génération. Il suffit de mettre une capsule dedans, et en quelques secondes, tu as un café. Tu peux choisir différentes tailles et saveurs. Des amis d’Oliver nous ont offert ça, mais nous ne buvons jamais de café. Tu peux t’en servir autant que tu veux quand tu rendras visite à ma fille. Trouvé !  

Jane tenait à présent plusieurs paquets de capsules de café.

De retour “chez Hermione”, toute la famille se donna pour mission de faire fonctionner la fameuse cafetière. Après plusieurs minutes passées à lire le manuel, Fleur put enfin savourer un délicieux expresso.

- Merveilleux, merci, Jane. Maintenant, prenez place. J’espère que vous aimerez, dit Fleur avec un sourire.

- Mon amour, tout ça a l’air délicieux, s'exclama Hermione, avant de mettre rapidement sa main devant sa bouche, réalisant ce qu'elle venait de dire devant ses parents.

- Trésor, ne t'excuse pas, c’est bon. Nous nous sommes faits à l'idée que Fleur est ta petite amie. Nous te demandons seulement de te comporter décemment en notre présence. Il n'y a aucun problème, répondit Oliver en posant une main rassurante sur celle de sa fille.

Le petit déjeuner se déroula dans une ambiance chaleureuse. Fleur apprécia particulièrement ce moment, partageant un peu de culture française avec la famille britannique. Elle échangea même quelques mots en français avec Jane, qui souhaitait profiter de la présence de la championne pour pratiquer la langue de Molière.

Hermione, quant à elle, rêvait de passer du temps seule avec Fleur et envisageait de lui faire visiter le Londres moldu. Cependant, le temps gris et pluvieux, typiquement anglais, la fit hésiter.

Les filles décidèrent de se blottir sur le canapé pour regarder la télévision, Fleur souhaitant comprendre l’amour d’Hermione pour les films Disney. Parcourant l’immense collection de DVD, la Française choisit de commencer par La Belle et la Bête.

- Un conte français, quelle surprise de ta part, plaisanta Hermione.

- C’est surtout que l’héroïne me rappelle étrangement toi.

- Arrête, elle est bien plus jolie, murmura Hermione, avant de mettre le DVD dans le lecteur et de s’installer sur le canapé, se blottissant contre la poitrine de Fleur sous un plaid aux couleurs de Gryffondor. La Vélane se mit à ronronner doucement, ce qui fit rire Hermione, mais elle n'en dit rien.

À la fin du film, Hermione brisa le silence.

- Alors, tu as trouvé le film intéressant ?

- J’ai surtout remarqué qu’en plus de te ressembler physiquement, Belle est aussi comme toi, toujours perdue dans les livres et tombant amoureuse d’une Bête au cœur tendre.

- Fleur, tu n’es pas une Bête !

- Je suis considérée par ton gouvernement comme une créature magique. Il n’y a pas beaucoup de différence, répondit Fleur avec un soupçon de tristesse.

- Maintenant que tu le dis, ton costume pour le bal de Noël ressemblait beaucoup à celui de la Bête, taquina l’Anglaise, un sourire malicieux aux lèvres.

- Je serai ta Bête, si tu veux bien être ma Belle.

Fleur s’allongea sur le canapé, piégeant Hermione sous elle. Elle approcha dangereusement ses lèvres du cou de la jeune Anglaise et y déposa une petite morsure.

- Fleur ! Ça va laisser une marque !

- C’est le but. Je veux que tout le monde sache que tu es à moi, répondit Fleur avec un air de défi.

- Je n’appartiens à personne, espèce de Vélane possessive, répliqua Hermione avec un sourire taquin.

- C’est pour ça que tu m’aimes, petite lionne indomptable, susurra Fleur, ses yeux brillants de malice.

Elles passèrent le déjeuner en compagnie des Granger, où Jane et Oliver prirent le temps de discuter avec Fleur de leurs métiers respectifs. La Française, curieuse et enthousiaste, visita d'abord la librairie, où elle fut ravie de découvrir un grand nombre de livres en français. Hermione était enchantée de voir sa mère et sa petite amie débattre des différences entre les auteurs français et anglais. Jane proposa à Fleur de choisir autant de livres qu’elle le souhaitait. Sans hésiter, Fleur attrapa L’Écume des jours, un choix qui fit sourire la mère d’Hermione.

Ensuite, les filles passèrent du temps avec Oliver à la galerie. Le grand brun était heureux de faire découvrir son univers à la jeune Française, lui présentant les œuvres des jeunes artistes qu’il représentait. Cependant, la blonde tomba en admiration devant une photographie en noir et blanc, exposée dans le bureau du paternel Granger. La photo montrait Hermione, un peu plus jeune, perdue dans sa lecture, assise sur le rebord d’une fenêtre, la lumière douce illuminant ses traits.

Fleur était captivée par l’image, quand elle sentit une main se poser doucement sur son épaule.

- Tu aimes ce que tu vois ? murmura Hermione à son oreille, faisant frissonner Fleur.

- Énormément. Tu es magnifique, mon amour.

Fleur resta un moment les yeux fixés sur la photographie.

- Tu es une belle parleuse, Delacour, taquina Hermione, un sourire aux lèvres.

- Je ne fais que dire la vérité, répliqua Fleur avec sincérité, faisant rougir Hermione.

Le temps passé avec les parents d’Hermione était merveilleux, mais les filles voulaient aussi profiter de cette parenthèse loin de Poudlard pour renforcer leur histoire d’amour. Fleur proposa de préparer le dîner, et bien qu'Hermione ait protesté, elle céda rapidement face au caractère déterminé de la blonde.

Le dîner fut ponctué de discussions enrichissantes, chacune appréciant les qualités intellectuelles de l’autre. Elles abordèrent une multitude de sujets différents, Fleur posant des questions sur le monde moldu tandis qu’Hermione se passionnait pour la culture française.

Une fois le repas terminé, elles s’installèrent pour regarder un nouveau film, blotties l’une contre l’autre sur le canapé, enroulées dans leur plaid, une tasse de chocolat chaud à la main. Le choix du soir était La Petite Sirène, un film qui fit réfléchir Fleur, sous les regards intrigués de la Gryffondor.

- Mon amour, j’ai trouvé ! Ariel est une sirène à la voix angélique.

Fleur se leva d’un bond du canapé

- Oui, c’est comme ça qu’Éric tombe amoureux d’elle.

Hermione ne comprenait pas le changement d’humeur de sa petite amie.

- Sauf que les vraies sirènes ne chantent plus hors de l’eau. Cela affecte trop les humains, et elles veulent éviter les ennuis.

- À quoi tu penses, mon ange ?  demanda Hermione, curieuse.

- L’œuf d’or contient un chant de sirène. Je dois l’ouvrir sous l’eau pour en comprendre les paroles. 

Fleur était en pleine ébullition, faisant les cent pas dans le petit salon.

- Ma Vélane super intelligente ! Tu as l’œuf sur toi ? 

- Oui, je ne voulais pas le laisser sans surveillance.

- Suis-moi, mes parents ont une immense baignoire dans leur salle de bains.

- On peut attendre demain. Je ne veux pas les déranger, et si je me trompe… N’oublie pas que nous sommes chez des Moldus, cela pourrait causer des problèmes, répondit Fleur, légèrement hésitante.

- Je crois en toi, et à cette heure-ci, ils ne sont pas encore couchés.

Hermione entra dans l’appartement familial, qui semblait étrangement vide. Ses parents devaient dîner dehors. Elle attrapa le bras de Fleur et se précipita vers la fameuse salle de bains.

La Française plaça l’œuf d’or dans la baignoire avant de faire couler l’eau pour l’immerger complètement. Une fois l’objet entièrement recouvert, elle l’ouvrit délicatement. Aucun cri ne s'éleva, c'était plutôt un bon signe Fleur plongea la tête sous l’eau et un chant résonna dans ses oreilles. Elle avait raison. Elle demanda immédiatement à Hermione de lui apporter du papier et un stylo pour noter les paroles.

Elles restèrent là plusieurs minutes, écoutant le chant à plusieurs reprises pour noter chaque mot avec précision.

- Mon amour, tu as réussi ! s’exclama Hermione en sautant au cou de sa petite amie pour la féliciter.

- Merci à toi et à ta passion pour les dessins animés, répondit Fleur avec un sourire.

- Excellent travail d’équipe. Maintenant, allons au lit. Nous pourrons déchiffrer tout ça demain.

Elles étaient en route pour retourner dans leur propre appartement quand elles tombèrent sur les parents Granger dans une situation plutôt compromettante, en plein milieu du salon. Un flot de jurons collectifs emplit instantanément la pièce. Hermione était choquée, les parents étaient complètement gênés, tandis que Fleur éclatait de rire, conduisant la brune hors de la pièce.

- Je suis choquée à vie, et toi, tu ris ? demanda Hermione, la bouche encore ouverte de stupeur.

- Je viens d’une famille de Vélanes. Je ne compte plus le nombre de fois où c’est arrivé avec mes parents. Tu devrais te réjouir pour eux, c’est sain d’avoir une vie sexuelle épanouie dans un couple marié depuis aussi longtemps.

Fleur essaya de calmer sa respiration entre deux éclats de rire.

- Fleur, arrête de parler de sexe et de parents dans la même phrase. Je n’arrive pas à effacer cette image de mon cerveau, répliqua Hermione, une lueur de désespoir dans les yeux.

- Je peux t’aider à avoir autre chose en tête, proposa Fleur, en s’approchant de la brune. 

Elle l’embrassa tendrement, ses mains glissant doucement dans le dos de sa petite amie.

- Mieux ? 

- Beaucoup mieux.

Leurs baisers se poursuivirent encore quelques minutes, avant qu’elles n’entament leur nouvelle routine de nuit. Hermione adorait s’endormir dans les bras de Fleur et se demandait comment elle pourrait retrouver un sommeil aussi paisible une fois de retour à l’école.

Elle chassa ces pensées de son esprit pour savourer le moment présent, conscient qu’il ne durerait pas éternellement. Elle se laissa aller à la douceur de l’étreinte de Fleur, profitant pleinement de cette paix éphémère.


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