Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)
Les jours suivants sont passés à une vitesse folle. Hermione et Fleur passaient toujours plus de temps à la bibliothèque, officiellement pour travailler. La Gryffondor voulait absolument finir tous ses devoirs avant les vacances, pour la Française, c'était surtout l'occasion de passer du temps avec sa presque petite amie, n'ayant pas encore fait de demande officielle à ce sujet.
Durant la semaine écoulée, il y a eu quelques moments de tensions, surtout pour Hermione. Le fait de voir Fleur se faire courtiser par toute l'école a été un pur supplice. Il aura fallu à la championne beaucoup de patience et surtout les bons mots pour rassurer son âme sœur. Mais le dernier épisode, survenu le matin même, a été celui qui a fait le plus de mal au couple.
Plus tôt ce matin là
Hermione était assise à sa table, prenant le petit déjeuner, quand depuis la table des Serdaigle, Fleur l'observa se disputer avec Ron une énième fois. La blonde avait du mal à en connaître la raison, mais voir sa bien-aimée se lever et quitter la salle en larmes l'a rendue complètement folle.
Elle a bondi sur le Gryffondor, exigeant des explications. Il a fallu l'intervention de ses amies pour la calmer avant qu'elle ne blesse sérieusement le roux.
L'ensemble des élèves avaient vu l'altercation et des ragots ont commencé à circuler.
Fleur finit par rejoindre Hermione dans le parc, son instinct la guidant vers leur endroit préféré. La brune était là, en larmes, ce qui déchira le cœur de la blonde qui la prit instantanément dans ses bras.
- Je suis là, mon cœur, s'il te plaît, ne pleure plus.
- Ron est vraiment un connard.
- Pour la fille la plus intelligente de l’école, tu as mis du temps à t’en rendre compte.
Hermione lui donna un coup sur le bras.
- Hé, mais ça fait mal ! Je viens pour te réconforter et c’est comme ça que tu me remercies ?
- Ça t’apprendra à dire des bêtises, répondit-elle en se retournant pour embrasser la joue de Fleur.
- Mais merci d’être venue.
- Toujours là pour toi, mon amour.
- Tu sais que t’entendre parler français te rend encore plus belle ?
- Alors je devrais le faire plus souvent, dit Fleur avec un petit sourire diabolique.
- N’oublie pas, tu m’as donné l’autorisation de te frapper si tu vas trop loin.
- Quelle connerie !
- Oh, pas de jurons, Delacour. Je te rappelle que je parle ta langue, mon amour.
- Allez, rentrons, petite lionne, avant que cela ne devienne trop risqué pour moi.
En ce matin de Noël, Poudlard était en ébullition. Les étudiants s’étaient réveillés euphoriques, d’une part à cause de l’ouverture de leurs cadeaux et d’autre part en prévision du bal qui aurait lieu le soir même.
Hermione, qui pensait dormir un peu après avoir veillé tard en compagnie de Fleur, fut réveillée aux aurores par ses deux colocataires excitées.
Après s’être étirée et avoir gentiment viré Pattenrond de son lit, elle observa la pile de cadeaux au pied de celui-ci.
Il y avait le traditionnel pull de Molly Weasley, de nouvelles plumes sans encre de la part d’Harry, un joli bonnet offert par Ginny, et, sans surprise, rien de la part de Ron. Ses parents lui avaient offert de nouveaux livres, mais le cadeau qui attira le plus son attention fut un petit paquet bleu accompagné d’une note au parfum de lavande.
Ne voulant pas attirer l’attention des autres filles, Hermione ferma les rideaux de son lit avant de l’ouvrir. Le paquet contenait un magnifique bracelet en argent orné de plusieurs pendentifs. Il ressemblait à celui d’une marque très connue dans le monde moldu, à une différence près : les breloques de celui-ci étaient enchantées.
En y regardant de plus près, on pouvait voir une fleur de lys, un lion rugissant, un cœur gravé des initiales F et H, et, pour finir, un parchemin orné d’une plume écrivant « je t’aime ».
La note était très courte et non signée : « Je te souhaite un joyeux Noël. S'il te plaît, porte-le ce soir. Je t'aime. » Cela ne laissait aucun doute sur son expéditeur, ou plutôt expéditrice dans ce cas.
Hermione était maintenant rouge écarlate à la vue du magnifique cadeau de sa bien-aimée. Elle espérait simplement que le sien ne serait pas trop ridicule en comparaison.
Dans le carrosse de Beauxbâtons, l’ambiance était tout aussi folle. Les élèves français s’étaient eux aussi réveillés de bonne heure, sans se soucier du sommeil de leur championne.
Fleur se réveilla dans le brouillard, les souvenirs de sa nuit passée en compagnie d’Hermione encore frais dans son esprit.
Après une bonne douche, Fleur se dirigea vers son petit salon pour découvrir sur la table un copieux petit déjeuner offert par Dobby et Winky. L’odeur des croissants chauds lui a presque fait oublier la pile de cadeaux posée sur le canapé.
Elle se pencha pour ramasser la douce viennoiserie qui lui avait tant manqué depuis son arrivée en Écosse, puis commença à déballer ses cadeaux.
Ses camarades les plus proches lui avaient offert une nouvelle tenue de duel, l’autre ayant été en partie brûlée pendant la première épreuve du tournoi. Elle était presque identique à l’ancienne, à un détail près : sur la poitrine, un lion avait été brodé entre le logo de l’école et la fleur de lys de sa famille.
Ses parents lui avaient offert un appareil photo magique. Bien qu’ils désapprouvent son côté artistique, ils ne pouvaient nier qu’elle avait un certain talent.
Sa grand-mère avait opté pour des livres sur la culture du clan pour parfaire sa formation, et sa petite sœur Gabrielle avait choisi un assortiment de friandises que Fleur partagerait sans doute avec Hermione plus tard.
En parlant de la Gryffondor, Fleur fut touchée par son paquet comprenant une écharpe aux couleurs de la maison de Godric, mélangées avec le bleu de Beauxbâtons. La jeune française s’empressa de la mettre et sentit instantanément le parfum de cannelle de la jeune lionne.
Elles avaient prévu de ne pas se voir avant le bal, mais l’envie fut trop forte pour la Française lorsqu’en début d’après-midi elle ressentit la présence de son âme-sœur à proximité de sa chambre.
Enfilant son manteau et sa nouvelle écharpe, elle était prête à affronter le froid. À quelques mètres du carrosse, elle est tombée sur un étrange spectacle : la bataille de boules de neige annuelle des Weasley. Elle pouvait également distinguer parmi les roux Harry et, un peu à l’écart près d’un arbre, un livre à la main, celle qui faisait battre son cœur.
Afin de ne pas trop attirer l’attention des Gryffondor, Fleur lança un de ses sorts de dissimulation vélane et s’approcha doucement d’Hermione.
La jeune Anglaise était plongée dans un des livres offerts par ses parents, un livre français que sa mère lui avait conseillé après leurs échanges postaux. Elle avait parlé de Fleur à sa mère, mais avait volontairement omis certains détails sur leur relation, qui n'était plus vraiment amicale .Alors qu’elle venait de commencer un nouveau chapitre, elle entendit des bruits de pas dans la neige, mais personne n’était en vue. Elle tourna légèrement la tête pour vérifier si Harry était toujours avec les Weasley ; il était avec Ron, alors à qui pouvaient bien appartenir les traces qui s’approchaient d’elle ?
Sur ses gardes, elle commença à sortir sa baguette avant qu’une voix ne l'interrompe.
- Je te promets que je viens en paix.
- Fleur, c’est toi ?
- Oui, mon amour. Attends une seconde.
Fleur lança une barrière magique autour de l’arbre avant de se montrer à nouveau.
- Fleur, on avait dit pas de visite avant ce soir.
- Je sais, mais je n’ai pas résisté en te sentant si proche, dit-elle en attrapant la main d’Hermione pour l’embrasser.
- Je t’avoue que ça me démangeait aussi, mais avec les autres à proximité, j’ai laissé tomber. Je vois que tu apprécies mon cadeau, même s’il est loin d’être aussi beau que le tien.
- Ce n’est pas une compétition. Je sais que tu as mis tout ton cœur à faire cette écharpe, et tu y as même laissé ton parfum. Je ne pouvais pas espérer meilleur cadeau.
- Ton bracelet est magnifique. Je le porterai ce soir, mais en attendant, je dois rentrer pour me changer.
- S’il te plaît, juste un câlin avant de partir. Les heures vont être longues jusqu’à ce soir.
- Il va falloir que tu arrêtes avec ce regard de chien battu.
- Jamais, c’est mon arme secrète.
- Allez, viens, tu m’as manqué.
Elles se calinèrent contre l’arbre pendant quelques minutes, avant que les autres ne remarquent l’absence d’Hermione.
- Je dois vraiment y aller, dit Hermione en ramassant son livre.
Le titre fit réagir Fleur.
- Hermione, s'il te plaît, ne me quitte pas comme le Petit Prince avec sa fleur.
- Jamais. Le Petit Prince fait l’erreur de ne pas voir combien la rose compte pour lui, alors que moi je sais très bien à quel point j’aime ma Fleur, répondit Hermione en embrassant le front de la Française avant de partir.
- À ce soir.
- À ce soir, je serai la fille sexy en bas de l’escalier.
- Espèce de vélane arrogante.
- Je t’aime aussi.
Fleur resta un moment cachée, attendant le départ des Gryffondor.
De retour dans son dortoir, Hermione se demanda comment elle allait faire pour se préparer. Le bal n’était pas simplement une danse ; elle allait s’afficher au bras de Fleur, la championne de Beauxbâtons, devant toute l’école et se devait d’être irréprochable.
Hermione n’avait jamais été très proche de ses camarades de chambre, mais en voyant son désespoir, Lavande s’approcha.
- On dirait que tu as des soucis, Hermione.
- Je dois être parfaite pour mon rendez-vous, et je ne sais pas comment m’y prendre.
- Parvati, viens ! On dirait que Granger a besoin de nos talents.
- Vous êtes sûres ?
- Oui, laisse-nous faire. On va te transformer en une vraie Cendrillon. Depuis le temps que je meurs d’envie de dompter ta tignasse !
- Bon, d'accord, répondit Hermione, pas vraiment rassurée.
- Première chose, montre-nous ta robe, qu’on puisse choisir la coiffure et le maquillage qu’il te faut.
Hermione sortit la robe de sa housse. Elle l’avait choisie pendant l’été et était contente qu’elle soit en accord avec la tenue de Fleur. Les filles étaient folles de joie ; les prochaines heures s’annonçaient longues pour la née-Moldu.
Du côté des Français, l’ambiance n’était guère meilleure. La chambre de Fleur avait subi une invasion de vélanes prêtes à tout pour leur future cheffe. En future dirigeante, Fleur remit de l’ordre très vite, ne gardant avec elle que ses plus fidèles amies, Amélie et Catherine.
Quitte à casser les codes en arrivant au bal au bras d’une fille, la Française a décidé de se passer d’une robe et d’opter pour un costume trois pièces. Ce n’était pas n’importe quel costume ! Fleur a choisi de porter la tenue d’apparat de la famille de son père. En plus du clan de sa mère, Apolline, la jeune fille héritera également des titres de noblesse d’Alexandre, le né-Moldu de la famille du Motier de La Fayette.
Fleur a toujours été la petite fille à son papa ; elle lui voue une véritable admiration. C’est donc sans trop réfléchir qu’elle a décidé de lui rendre hommage en ce soir de bal.
En déballant la tenue, Amélie resta bouche bée. Elle ne s’attendait sûrement pas à ça.
- Fleur, tu es sûre de toi ? Madame Maxime va faire une attaque ! Entre Hermione à ton bras et ça à la place d’une robe de bal…
- Je suis certaine. Ce soir, je sais que les objectifs seront tournés sur nous (les champions), et je veux montrer à ma famille que je suis digne d’eux. Et comme tu le dis, c’est une réplique du costume militaire de mon père, que je porterai avec fierté.
- Un discours digne d’un chef ! Allez, viens, que je t’aide à enfiler tout ça, après que Catherine se soit occupée du maquillage et des cheveux.
Après des heures de coiffure, de maquillage et d’habillage, Amélie mettait enfin la touche finale en boutonnant le dernier bouton de manchette récalcitrant.
- Tu es parfaite. Je pense que la pauvre Anglaise va tomber à la renverse.
- Sauf si je tombe avant. D’après la description de sa robe, je ne suis pas sûre de rester calme.
- Essaie juste de ne pas faire trop de folies.
- Tu ne peux pas t’en empêcher.
- Tu t’ennuierais si je n’étais pas moi.
- Probablement. Merci en tout cas, les filles, pour votre aide.
Une fois les filles loin de ses quartiers, Fleur prit le temps de s’admirer dans le grand miroir de sa chambre. Elle portait une tenue digne d’une Saint-Cyrienne (la prestigieuse école militaire française).
Elle avait enfilé une chemise blanche, surmontée d’un veston bleu ciel, avec par-dessus une veste bleu nuit ornée de fils or et bleu ciel, aux couleurs de la famille Delacour, sur les manches et le col. À l’avant, des boutons en or et des épaulettes bleu clair complétaient l’ensemble.
Un ceinturon noir avec une boucle en or soutenait un pantalon blanc à la coupe droite. Aux pieds, une paire de bottes noires. Pour des raisons de sécurité, elle n’avait pas été autorisée à porter le sabre qui devait compléter la tenue.
En regardant en détail la veste, on pouvait distinguer sur sa poitrine plusieurs décorations : une médaille symbolisant le clan vélane (avec deux têtes d’aigles se faisant face, surmontées d’un drapeau français), une autre aux couleurs de l’école Beauxbâtons, un écusson de Gryffondor (souvenir de la première tâche), et deux lys en or pour représenter l’héritage de la famille de son père.
Pour sa coiffure, Fleur avait les cheveux attachés dans un chignon très serré, maintenu par un magnifique bijou en or représentant une fleur de lys, ne laissant que deux mèches solitaires, une de chaque côté de son visage.
Il était temps pour la Française de rejoindre le hall du château. Elle essaya de calmer son stress sur le chemin. Elle savait qu’à partir de ce soir, elle ne pourrait plus cacher sa relation avec la jeune Gryffondor.
Fleur ne pouvait s’empêcher de regarder le cadran du hall. Il ne restait plus que 10 minutes avant le début du bal et toujours pas de brune anglaise à l’horizon. Elle faisait les cent pas devant l’escalier, essayant de contenir au maximum son stress. Se transformer maintenant serait un désastre.
Si seulement elle se rappelait du chemin de la tour Gryffondor, elle y serait déjà, mais le château était encore un labyrinthe pour la jeune Française.
Encore 5 minutes, et si elle ne venait pas ? Si elle avait changé d’avis ?
Perdue dans son stress, Fleur ne sentit pas immédiatement la main posée sur son épaule.
- Hé, calme-toi, elle est en route. Il y a eu un petit souci de dernière minute, mais Ginny est avec elle.
- Harry ! Elle va bien ? Tu es sûre ?
- Fleur, calme-toi. Je suis l’un des seuls à savoir que tu es son rendez-vous, et je peux te garantir qu’elle va descendre. Fais-moi confiance.
Il prit la main de la Française pour tenter de la rassurer. Et essayer de calmer son stress.
- Tu as dit qu’elle a eu un souci. Et si elle s’était rendu compte que c’est une mauvaise idée de s’afficher avec moi ?
- C’est juste un truc de fille, Fleur, une histoire de chaussures. Donc arrête de t’inquiéter, voilà Ginny, dit-il en faisant signe à la rousse de les rejoindre.
- Ginny, voici Fleur. Je ne sais pas si vous avez déjà été présentée.
- Enchantée de te rencontrer officiellement, dit Fleur, en bonne Française, elle se pencha pour faire la bise à la rousse, qui parut un peu surprise.
- De même. Je sais que tu aides Harry en secret, donc merci.
- Gin, comment va Hermione ?
- Elle va arriver. Crois-le ou non, elle a oublié de prendre ses chaussures assorties à sa robe. Hermione, la planificatrice, a oublié ses chaussures. Mais bon, nous avons trouvé une solution, donc son rendez-vous ne devrait pas trop attendre. D’ailleurs, Fleur, où est le tien ? La rumeur disait que tu avais refusé tout le monde. Tu n’y vas quand même pas seule ?
Harry avait envie de rire.
- Non, je suis accompagnée. C’est la règle pour les champions, j’ai juste un rendez-vous un peu étourdi apparemment, dit-elle en lançant un clin d’œil à Harry sous le regard quelque peu confus de Ginny.
À moins de 2 minutes du début du bal, une jeune Gryffondor commençait à descendre les escaliers, sous le regard médusé de la championne française. Heureusement qu’Hermione pouvait compter sur ses amies extraordinaires, sinon elle n’aurait pas pu savourer ce moment.
Quelques minutes auparavant dans le dortoir de la tour Gryffondor
- Tu es magnifique, on a fait un excellent travail, dirent Lavande et Parvati en se tenant dans les bras.
- Je ne me reconnais même pas, c’est complètement dingue, répondit Hermione.
- Une vraie Cendrillon ! Ton rendez-vous va être sur le cul. Essaie de ne pas faire trop de folies ce soir, Granger.
- Lavande ! Hormis tes commentaires déplacés, merci pour tout, les filles.
- Avec plaisir ! Maintenant, enfile tes chaussures et va faire tourner des têtes, dit Parvati.
Hermione se leva pour fouiller dans sa malle. Elle était certaine d’avoir emballé une paire d’escarpins argentés en même temps que la robe. Pourtant, après de longues minutes de recherches, ils étaient introuvables.
- J’ai oublié les chaussures ! Je suis foutue, je ne peux pas descendre pieds nus, commença-t-elle à se morfondre.
- Hop, hop, hop, tu ne ruineras pas mon maquillage, dit Parvati en attrapant Hermione pour un câlin.
- Hermione, on est dans un dortoir rempli de filles, l’une d’elles a forcément une paire de secours que tu peux ajuster. Attends-moi là.
En moins d’une minute, Lavande est revenue avec Ginny Weasley à son bras.
- Hermione, qu’est-ce qui se passe ? Je viens de laisser Harry descendre tout seul parce que tu as une urgence d’après Lav.
- Je n’ai pas de chaussures, Gin !
- C’est tout ? Pas besoin de te mettre dans cet état. Vous oubliez que nous sommes des sorcières. Elles sont comment, tes chaussures ?
- Des escarpins argentés.
- Donne-moi tes baskets, on va arranger ça. Tu diras merci à maman quand tu la verras, dit Ginny en un coup de baguette, transformant les baskets en magnifiques chaussures de bal.
- Complètement dingue, merci Gin ! Il faudra que tu m’apprennes comment faire.
- Quand tu veux. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un champion à rejoindre. Ne tardez pas trop, il est bientôt l’heure. Et dernière chose, je ne sais pas qui est celui qui te met dans un état pareil, Mione, mais c'est très drôle de te voir complètement paniquée.
Ginny s’éclipsa pour laisser à Hermione le temps d’enfiler les fameuses chaussures. La petite rat de bibliothèque s’en voulait de ne pas avoir trouvé la solution elle-même. Elle souriait en pensant à sa vélane impatiente, qui devait n’être qu’une boule de nerfs, et elle ne se trompait pas vraiment.
Mais maintenant, plus de péripéties. Elles étaient là, l’une en face de l’autre, séparées de seulement quelques marches.
Hermione ne pouvait détacher ses yeux de la jolie championne française dans son magnifique costume. Fleur, de son côté, était complètement figée en regardant la belle brune descendre lentement l’escalier dans une superbe robe. La robe en mousseline bleu clair, légèrement décolletée et un peu ouverte sur le côté, était juste assez révélatrice pour attirer l’œil sans trop énerver la cheffe de maison McGonagall. Sur la taille, Hermione portait une ceinture en tissu bleu marine, attachée par un petit nœud sur le côté droit. Aux pieds, les fameux escarpins argentés. Ses cheveux, habituellement broussailleux, étaient devenus de superbes anglaises descendant en cascade sur ses épaules.
La Gryffondor était parfaitement assortie à la tenue de la pensionnaire de Beauxbâtons. Fleur eut un peu de mal à reprendre ses esprits avant de s’avancer vers Hermione, lui prenant la main pour un baisemain chevaleresque, comme seule la Française en avait le secret, oubliant totalement le monde qui les entourait.
Ginny était complètement choquée de voir son amie en compagnie de la Française, tandis qu’Harry était très heureux de voir sa sœur de cœur rayonner de bonheur. Les autres champions chuchotaient entre eux, fascinés par le spectacle que leur offraient les deux jeunes filles.
Une fois relevée, Fleur détacha une des deux fleurs de lys de sa veste pour l’attacher sur le devant de la robe d’Hermione. Elle se pencha pour lui déposer un chaste baiser sur la joue avant de lui chuchoter des mots doux que seule la Gryffondor pouvait entendre.
- Tu es magnifique, mon amour. Je t’aime.
- Je t’aime aussi, Fleur. J’adore le costume, tu es vraiment splendide dedans.
Histoire de casser un peu l'ambiance, le professeur McGonagall arriva pour annoncer aux champions qu'il était temps de se rassembler pour l’ouverture du bal. Elle lança un regard étonné aux deux filles sans faire de commentaire.
Fleur tendit son bras à Hermione et la guida jusqu’en bas de l’escalier avant que le professeur de Métamorphose ne reprenne la parole.
- Miss Granger, vous voilà enfin. Allez prendre place avec Miss Delacour devant. Monsieur Krum, mettez-vous derrière avec votre amie. Ce sera ensuite votre tour, Diggory, avec Miss Chang. Potter et Miss Weasley, vous fermerez la marche.
Chacun obéit et, aussitôt, les portes de la grande salle s’ouvrirent. Hermione était stressée, et la blonde pouvait le sentir. Elle murmura à l’oreille de la brune .
- Concentre-toi seulement sur nous, sur moi, et combien je t’aime. Je suis fière de t’avoir ce soir à mon bras.
Rassurée, Hermione avança aux côtés de Fleur, laissant les élèves sans voix devant le spectacle qui s’offrait à eux, le petit rat de bibliothèque des Gryffondor aux bras de la championne française. Personne n’aurait pu le prédire.
Au fil de la procession, Hermione riait intérieurement en voyant la tête de six pieds de long de Malefoy qui commençait à fulminer devant ce qu'il qualifiait de démonstration de dépravation.
Les champions profitèrent du dîner pour faire connaissance, chacun appréciant la compagnie de ses homologues et comparant les différences entre leurs écoles. Fleur était heureuse de pouvoir déguster un repas français, tout comme Viktor qui prit plaisir à faire découvrir les spécialités bulgares. Derrière son côté bourru, l’homme des Balkans était un garçon sensible et très gentil ; il aimait partager des anecdotes sur son sport et sur sa vie en général. Les autres à la table d’honneur semblaient découvrir ce nouvel aspect du champion de Durmstrang, sauf une brune aux yeux marron qui lui adressa discrètement un clin d’œil.
À l’heure de l’ouverture du bal, Fleur et les autres champions se levèrent, tendant la main à leurs cavalières respectives.
- M’accorderiez-vous cette danse, Mademoiselle Granger ?
Les paroles en français de Fleur firent rougir la Britannique.
- Avec plaisir mon amour.
La réponse, elle aussi en français, fit bondir le cœur de la blonde, qui attrapa la main tendue par sa cavalière pour l’emmener sur la piste de danse.
Hermione était un peu stressée, la danse de salon n’étant pas sa tasse de thé, elle pouvait cependant compter sur les talents de Fleur dans ce domaine. Lorsque la musique commença à jouer, la Gryffondor se laissa porter par sa partenaire.
- Hermione, regarde-moi dans les yeux et concentre-toi uniquement sur moi.
La jeune fille hocha juste la tête avant de lâcher prise et de profiter du regard azur de Fleur. Elle pouvait ressentir la connexion entre elles deux. Elles étaient captivées chacune par le regard de l’autre, le monde autour d’elles n’existait plus, les deux jeunes femmes étaient à nouveau plongées dans leur bulle.
Les autres personnes dans la pièce pouvaient percevoir l’amour qui entourait la championne française et sa partenaire. Une aura magique s’échappait du couple, et seules les Vélanes présentes pouvaient le ressentir. Elles devinrent folles de joie pour leur future cheffe, laissant s’exprimer leur excitation avant d’être réprimandées par leur directrice, qui avait constaté de loin un changement d’attitude chez certains élèves en particulier dans la gente masculine.
Soudain, la musique changea de rythme, ramenant les deux jeunes filles à la réalité. Hermione fut la première à se lancer sur la musique rock, entraînant Fleur par la main.
Au moment où leurs pieds commençaient à brûler, elles firent une pause.
- Mon amour, je vais chercher à boire.
- D’accord, je serai avec Harry et Ginny, répondit Hermione en désignant ses amis assis un peu plus loin.
- Je reviens vite, dit Fleur avant d’adresser un baiser sur la joue d’Hermione et de se diriger vers le bar.
- Alors les gars, vous passez une bonne soirée ?
- Excellente, merci d’avoir convaincu Harry de m’inviter.
- De rien, Gin. Il fallait juste lui ouvrir un peu les yeux, n’est-ce pas, champion ?
- Je ne voulais pas blesser Ron, d’accord. D’ailleurs, où est-il ?
- Tu te rappelles enfin que j’existe ?
Un roux très éméché arriva à leur table.
- Arrête, Ron, ce n’est qu’une soirée, Hermione essaya de calmer les choses.
- Une soirée où je suis encore à l’arrière pendant que vous jouez les stars. D’ailleurs, espèce de connard à lunettes, tu comptais me dire un jour que tu te tapais ma sœur ?
- Ron, c’est toi le connard !
Ginny était en feu.
- Je ne couche pas avec Harry, il vaut mieux que ça, et tu le sais.
- Et toi, la miss parfaite, je vois que maintenant tu oses t’afficher avec ta pute française. Elle doit être bonne au lit pour t’avoir retournée comme ça. À moins qu’elle s’amuse avec ses charmes de Vélane avant de te jeter comme la petite merde que tu es.
Hermione avait déjà armé son poing, mais Harry fut le plus rapide. Il frappa Ron en plein dans le nez sous le regard d’une bonne partie des élèves.
- Ne parle plus jamais des filles comme ça, tu m’entends ? Ou la prochaine fois, je te ferai bien pire. Maintenant, va décuver avant de faire autre chose de stupide.
Viktor et Cédric, qui avaient assisté à la scène de loin, prirent Ron par les mains et les pieds pour l’escorter dehors, suivis de près par McGonagall et Dumbledore.
Fleur, qui revenait de la table des boissons, ne comprenait rien à l’étrange scène qui venait de se passer juste sous ses yeux. Elle n’avait même pas remarqué que sa Gryffondor prenait la fuite vers le parc.
- Harry, que s’est-il passé ?
- Rien, juste Ron qui fait le connard comme d’habitude.
Fleur est restée figée devant la main gonflée d'Harry.
- Ginny, Harry, où est Hermione ?
- Elle est partie dehors en larmes, répondit Luna qui venait d’apparaître derrière eux.
Fleur laissa presque échapper les verres de ses mains avant de les poser sur la table et de courir en direction du parc.
Où est-elle ?
Fleur se concentra pour ressentir la présence de son âme-sœur. La réponse était maintenant dans son cœur : elle pouvait percevoir la peine de sa cavalière. La Française prit la direction de leur endroit près du lac ; sa bien-aimée était là, dans le froid, pleurant à chaudes larmes.
Ni une ni deux, Fleur enleva sa veste pour draper les épaules d’Hermione, surprise de la voir à ses côtés.
- Comment as-tu su que j’étais là ?
- Mon sixième sens, ma chérie. Maintenant viens, laisse-moi t’aider.
Fleur ouvrit grand les bras pour accueillir sa belle.
- Merci d’être là.
Hermione s’enfouit dans les bras de la Française, sa tête reposant maintenant sur la poitrine de celle-ci.
- Toujours, mon amour. Je ne t’abandonnerai jamais.
Fleur déposa un baiser sur le front de la Gryffondor.
- Tu veux me raconter ce qui s’est passé ?
- Ron a été odieux, Fleur. Il nous a insultées avec des paroles horribles. Si Harry ne l’avait pas mis KO, je l’aurais fait moi-même.
- Merci d’avoir voulu défendre mon honneur, petite lionne. Heureusement pour Monsieur Weasley que je n’étais pas là, sinon il aurait fini en charpie.
- Désolée qu’il ait gâché notre soirée.
- Il n’a rien gâché, mon cœur. Tu es toujours avec moi, c’est ce qui compte le plus. Je t’aime, Hermione.
- Je t’aime, Fleur. Si tu savais comme j’ai envie de t’embrasser là, maintenant.
- Et j’en ai envie aussi, mon amour, mais prends ton temps. Je veux que tu sois sûre de toi quand ça arrivera.
- Je suis sûre de ce que je ressens pour toi. Je dois juste faire quelque chose avant. Un truc vraiment très important. J’espère que tu le comprends.
- Tu n’as rien à expliquer. On avance à ton rythme, alors fais ce que tu dois faire, et je serai là au moment où tu seras prête.
- Merci, Fleur.
- Merci de quoi ?
- D’être toi.
Hermione leva la tête pour déposer un doux baiser sur la joue de Fleur.
La cloche de l’école sonna, annonçant minuit et la fin du bal. Il était temps pour les élèves de regagner leurs quartiers.
- Une dernière danse ? Proposa Fleur.
- Mais on n’a pas de musique.
- Laisse-toi porter.
Hermione attrapa la main de Fleur, les deux jeunes femmes s'enlaçant l'une contre l'autre, se déplaçant au son d’une musique imaginaire. Soudain, la douce voix de la Vélane s’éleva dans le silence de la nuit, chantant une mélodie en français. Sa voix brisa le calme de la nuit, créant une harmonie magique et intime, uniquement pour elles deux.
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
Je suis peut-être démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d'amour sans paroles
N'a plus besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Je lui dirai tous les mots bleus
Tous ceux qui rendent les gens heureux
Tous les mots bleus
Tous les mots bleus
Elles dansèrent pendant quelques minutes au rythme de la chanson. Hermione était profondément émue, ne voulant pas que cette nuit magique se termine. Malgré son jeune âge, elle savait déjà qu'elle voulait être aux côtés de Fleur, affronter toutes les épreuves ensemble. Son cœur était rempli d’un amour infini pour la jeune vélane, mais la peur de l’avenir commença à assombrir ses pensées. Une fois l’année scolaire terminée, comment allaient-elles continuer leur relation ?
Sentant Hermione se refermer sur elle-même, Fleur s'arrêta pour l'observer avec douceur.
- Une pièce pour tes pensées ? demanda Fleur, la voix empreinte de compréhension.
- Il n’y a rien, juste quelques angoisses sur notre avenir une fois que tu rentreras en France.
- Rien de ce que nous ne pouvons surmonter, ma chérie. Laisse-moi te raccompagner à l’intérieur.
Elle prit la main d'Hermione avec tendresse, leur amour se reflétant dans leurs yeux. En marchant vers l’intérieur, Fleur s'efforça de rassurer Hermione avec des mots pleins d’espoir et de promesses. La nuit était encore jeune, mais pour elles, chaque instant partagé était précieux.
Les deux jeunes filles prolongèrent la nuit encore quelques minutes dans les couloirs désormais vides du château, savourant chaque instant ensemble. Mais une fois arrivées devant le tableau de la Grosse Dame, l’émotion les submergea. Elles ne voulaient pas se quitter.
- Viens au carrosse, passe la nuit avec moi, juste pour dormir. Je ne veux pas te laisser, murmura Fleur avec un regard suppliant.
- Fleur, tu sais que je ne peux pas, répondit Hermione doucement, retirant la veste de ses épaules pour la rendre à la championne.
- Je sais, dors bien, mon amour, dit Fleur en prenant la main d'Hermione pour y déposer un tendre baiser.
- Dors bien, Fleur. Je penserai à toi dans mes rêves.
- Moi aussi, bonne nuit, mon ange.
- Bonne nuit, mon amour.
Fleur s’éloigna dans les escaliers, essayant de retenir ses larmes, tandis qu'Hermione se dirigeait vers le dortoir.
La Grosse Dame, qui pour une fois ne dormait pas, laissa échapper un petit reniflement.
- Le jeune amour est vraiment quelque chose de merveilleux, dit-elle d'une voix douce.
- Oui, mais il fait mal aussi, répondit Hermione en murmurant le mot de passe Fortuna major.
La porte s’ouvrit, et Hermione entra, le cœur lourd mais rempli d'amour.
Fleur, de retour dans sa chambre, s'effondra sur son lit, épuisée par l'intensité des émotions de la soirée. Hermione, dans son dortoir, se sentait dans le même état. Leurs cœurs battaient encore fort, mais la promesse de se revoir le lendemain apaisa quelque peu leur tourment.
Après avoir soigneusement rangé leurs tenues de bal, les deux jeunes filles se glissèrent sous leurs couvertures, des rêves d'amour et de bonheur plein la tête. Elles s'endormirent avec un léger sourire aux lèvres, ignorant que leur bonheur serait bientôt mis à rude épreuve.
Dans l'ombre, un insecte les observait, silencieux et menaçant, présageant des épreuves à venir.