Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)
Le lendemain, Hermione se réveilla très tôt pour pouvoir passer un peu de temps en compagnie de Fleur. La Grande Salle était plutôt calme à cette heure matinale, seule son amie Ginny était déjà installée à la table de Gryffondor.
Hermione avala un petit déjeuner léger et s'excusa auprès de la rousse, qui ne posa pas de questions. Pour les proches du rat de bibliothèque, son affection pour la championne française n'était plus vraiment un secret.
Alors qu'elle se dirigeait vers l'infirmerie pour rejoindre Fleur, Hermione fut interrompue par un groupe de Serpentard qui descendait pour le petit déjeuner. Elle voulait poursuivre son chemin, mais Malefoy et ses sbires semblaient bien décidés à profiter du fait que la Gryffondor soit seule pour se venger de l'affront survenu quelques semaines auparavant.
Cette fois-ci, sans Harry ni Fleur pour la protéger, la confrontation s'annonçait plutôt mal. Heureusement pour la petite lionne, les amies françaises de Fleur étaient elles aussi en route pour passer du temps avec leur championne.
- Il y a un problème ici ? demanda Catherine, laissant échapper un peu de son emprise pour calmer tout le monde.
– Non, non, tout va bien ! S'exclama Malfoy, rougissant visiblement sous l'effet de la Vélane française, avant de faire signe à son groupe de partir.
– Merci
Hermione s'exprima en français.
– Il n'y a pas de quoi, c'est un de mes devoirs de te protéger.
– Un devoir ?
– Oui, Fleur t'expliquera.
– Merde, Fleur ! Je n'ai plus le temps de monter la voir, j'ai un entretien avec ma cheffe de maison dans 30 minutes.
– Ne t'en fais pas, nous lui expliquerons, d'accord ?
– S'il vous plaît, dites-lui que je m'excuse profondément et que je ferai tout pour venir à l'heure du déjeuner.
– Ce sera fait. Maintenant, file, avant de contrarier ta cheffe.
Hermione regarda les Françaises monter à l'infirmerie pendant qu'elle prenait le chemin inverse, le cœur lourd.
Fleur attendait avec impatience le verdict de l'infirmière après une dernière série d'examens de routine.
– Ton rétablissement se passe bien. Si tu me promets de faire attention pendant encore quelques jours, tu pourras sortir à l'heure du déjeuner après une dernière prise de potions.
– Promis, Madame Pomfresh.
– Nous la surveillerons aussi.
Au même instant, ses amies venaient d'arriver à son chevet.
– Bien, vu que vous êtes apparemment sous bonne garde, j'autorise votre sortie dans quelques heures. En attendant, pas de folie dans mon infirmerie, mesdemoiselles.
Un dernier regard menaçant en direction des Françaises et elle alla s'installer dans son bureau pour préparer les dernières potions de Fleur.
– Alors les filles, quelles sont les nouvelles du jour ?
– Nous avons croisé ta petite lionne en mauvaise posture en venant ici.
Fleur fit la moue en attendant les paroles de Catherine.
– Mais ne t'inquiète pas, nous l'avons défendue contre cet horrible garçon blond de la maison verte, ajouta Amélie.
– Encore lui ! Dès que je sors d'ici, il va comprendre sa douleur.
Fleur était enragée.
– Tu ne feras rien, tu as entendu la soignante. Tu as besoin de repos et de te concentrer sur le tournoi.
– Tu oublies la petite lionne, Amélie. Elle risque de demander un peu d'attention à notre championne.
Catherine était tout sourire
– Je veux juste m'assurer qu'elle va bien.
– Elle va bien et elle s'excuse de ne pas avoir pu venir ce matin à cause des idiots verts. Elle te promet de passer au déjeuner. J'ai pu ressentir sa tristesse lorsqu'elle a dû nous quitter. J'ai l'impression que tu lui manques beaucoup.
– Fleur, tu penses qu'elle pourrait être ta compagne ?
– Vous le saurez en temps voulu. Maintenant, remontez-moi le moral, j'ai besoin de distraction.
La conversation se poursuivit encore un peu avant que les Françaises ne doivent elles aussi rejoindre leurs salles de classe.
Il restait seulement une heure à Fleur avant d'être libérée, et elle comptait bien en profiter pour surprendre sa Gryffondor.
Après pas mal de négociations et des yeux de chien battu, Fleur réussit à convaincre Madame Pomfresh de la laisser sortir un peu plus tôt. Cela lui laissait un peu de temps pour surprendre Hermione.
La Française n'arrivait pas à mettre de mots sur sa relation avec la jeune Anglaise. Elles n'étaient clairement plus au stade de l'amitié, mais il était encore un peu tôt pour l'appeler sa petite amie. La Vélane ne voulait pas mettre la pression sur la jeune fille, trop de choses étant en jeu dans cette relation.
En attendant, elle voulait juste kidnapper Hermione pour le déjeuner, mais le problème était de savoir où elle se trouvait. Fleur décida d'utiliser un peu de son emprise devant les salles de classe pour essayer de détecter la présence de sa petite lionne, ce qui affecta un bon nombre d'élèves au passage.
Après plusieurs tentatives infructueuses, elle se dirigea vers les cachots. En passant par le hall, elle remarqua une affiche qui n'était pas là plus tôt.
C'était l'annonce du bal de Noël, qui aurait lieu quelques semaines plus tard. La Française y voyait l'occasion de parler de leur relation à Hermione et, pourquoi pas, de lui proposer de l'accompagner.
Elle fit demi-tour en direction des cuisines, ses plans venant brusquement de changer.
Hermione sortait de son interminable cours d'Histoire de la Magie avec le professeur Binns et se dirigeait vers l'infirmerie lorsqu'un petit oiseau en papier attira son attention.
Elle vérifia les couloirs avant de le saisir et de l'ouvrir.
« Retrouve-moi près de notre endroit dans le parc. »
Pas de signe de l'expéditeur, mais cela importait peu pour la jeune Gryffondor, puisqu'elle n'avait aucun doute sur son identité.
Arrivée dans le hall, elle remarqua une drôle d'agitation. Elle voulait juste profiter de la foule pour se faufiler incognito dans le parc sans tomber sur ses amis. De loin, elle aperçut l'affiche annonçant le bal de Noël et se demanda si Fleur voudrait y aller avec elle.
N'importe quoi, Hermione. C'est la championne de Beauxbâtons. Elle ira avec un beau garçon à son bras, pas avec un petit rat de bibliothèque comme toi.
Elle laissa ses réflexions de côté pour reprendre la direction du parc. Après cinq minutes de marche, elle retrouva Fleur qui l'attendait avec un pique-nique autour d'un petit feu de camp.
– Je suis presque sûre que les feux de camp sont interdits sur la pelouse.
– Heureusement que j'ai mis une protection, alors.
– Tellement arrogante.
– Non juste française. Et avoue que tu adores ça.
Fleur s'approcha pour lui faire une bise sur la joue.
– N'essaie pas de m'amadouer, Delacour.
– Avec une petite lionne comme toi, aucune chance. Allez, viens, tu m'as tellement manqué. Fleur tendit ses bras pour accueillir Hermione dans une étreinte pleine de tendresse.
– Tu m'as manqué aussi.
Hermione avait la tête posée dans le cou de la Française, respirant son parfum de lavande.
Leur étreinte sembla durer une éternité. Après quelques minutes, elles s'éloignèrent et Hermione prit le temps de contempler le déjeuner organisé par la championne française.
Devant un petit feu, se trouvait une couverture rouge au sol, quelques coussins posés dessus, accompagnés de deux plaids : l'un aux couleurs de Beauxbâtons et l'autre aux couleurs de la maison Gryffondor.
– Après vous, mademoiselle.
Fleur fit signe à Hermione de s'asseoir. Une fois en place, elle mit le plaid bleu sur les épaules de l'Anglaise avant de se couvrir de l'autre plaid après s'être assise aux côtés de la brune. Elle déballa plusieurs plats d'un grand panier en osier.
– J'ai demandé un peu d'aide à Dobby. Il m'a assuré que cela te plairait.
– Vous me surprenez, Miss Delacour. La question est : comment avez-vous réussi à récupérer un plaid de ma maison ?
– Je ne te dévoilerai pas mes secrets, mais je ferai tout pour vous, Mademoiselle Granger.
Elle lui fit un baiser sur la joue.
Hermione avait complètement perdu la notion du temps, plongée dans son repas partagé avec la belle Française. Quand elle entendit au loin la sonnerie annonçant la reprise des cours, elle se leva d'un coup avant d'être arrêtée par le bras de Fleur.
– Ne pars pas, s'il te plaît.
– Mais Fleur, je dois aller au cours de Rogue.
– Tu es dispensée, tout comme Harry. L'avantage du champion, si on te demande, tu faisais des recherches avec lui. Il est au courant de ton absence, je l'ai croisée en venant ici.
– Mais c'est de la triche, Fleur, je ne peux pas mentir.
– Tu n'aides peut-être pas Harry, mais tu aides bien un champion en ce moment, donc ce n'est qu'un demi-mensonge.
– Et en quoi je t'aide ?
– Tu es le meilleur des remèdes pour moi.
Fleur enlaça tendrement Hermione.
– Tu n'es qu'un beau parleur.
– Et je suis certaine que tu as tellement d'avance dans tes cours qu'un peu d'école buissonnière ne changera pas grand-chose.
– Ce n'est quand même pas bien de mentir.
- Et si je trouvais un bon moyen de me faire pardonner, en répondant à tes questions ? Vois- ça comme un cours privé sur les soins aux créatures magiques. Un cours tellement exclusif que certains tueraient pour avoir les informations que je vais te donner.
– Très bien, première question : est-ce vrai que tu te transformes ?
– Tu ne perds pas de temps. En tant que seulement un quart Vélane, je n'ai qu'une transformation partielle. Drago a pu faire l'expérience de mes serres et, dans certaines situations, j'arrive à déployer mes ailes.
– C'est vrai qu'Harry m'a vaguement parlé de cet événement, mais comment cela est-il arrivé ?
– La fois où il t'a attaqué avec Harry dans la cour, quand tu as été touchée, j'ai un peu vrillé. J'avais tellement de rage de te voir blessée que j'ai laissé ma partie vélane prendre le dessus. La transformation arrive lorsque l'on ressent une très forte émotion. Et ce jour-là, ma colère a pris le dessus.
– Fleur, je...
Hermione ne savait pas quoi dire après avoir découvert l'acte de chevalerie de la blonde.
— Je te remercie, je ne savais pas pourquoi tu avais pris ma défense.
– Ne me remercie pas. C'est normal de défendre quelqu'un à qui l'on tient.
– Tu tiens tellement à moi que je me dois de te poser la question qui me préoccupe le plus : Fleur, est-ce que je suis ton âme-sœur ?
– Hermione, sache avant toute chose que tu es libre. Je ne t'imposerai rien, tu n'as que 15 ans, tu as toute la vie devant toi, d'accord ?
– Tu ne réponds pas à la question.
– Je ne sais pas comment te le dire sans te faire peur, mais oui, j'ai la quasi-certitude que tu pourrais être mon âme-sœur.
– Bon, ok — Hermione accusa un peu le coup. — cela explique beaucoup de choses maintenant.
– Tu vas partir en courant ?
– Non, bien sûr que non — elle attrapa les mains de Fleur pour les serrer dans les siennes — quand je t'ai dit je t'aime, je le pensais vraiment. C'est juste un peu fou de se dire que tu es censée être l'amour de ma vie. Je ne sais pas si je suis prête à m'engager à si long terme. Tu es la première personne avec qui j'ai une vraie relation, et comme tu l'as souligné je n'ai que 15 ans.
– Regarde-moi - Fleur pouvait sentir qu'Hermione avait peur— on avancera à ton rythme. Je ne t'imposerai rien. Je veux construire quelque chose de durable avec toi, même si ça veut dire te perdre un moment pour que tu puisses vivre ta vie. Je suis certaine de mes sentiments au point d'accepter quelques sacrifices.
– Merci, Fleur. Je veux vraiment voir jusqu'où cela va nous mener, même si j'ai peur de l'avenir. Dans quelques mois, tu devras rentrer en France. Que se passera-t-il à ce moment-là ? J'ai encore quelques années avant de finir mes études. Supportera-t-on la distance ?
– Chaque chose en son temps, ma petite lionne. Laisse-moi calmer tes peurs.
Fleur se leva en tendant une main à Hermione. Une fois debout, l'une en face de l'autre, elle sortit son lecteur de musique. Après quelques minutes à choisir le bon morceau, la musique commença à retentir.
– M'accorderiez-vous cette danse, Mademoiselle Granger ?
– Fleur, je ne sais pas danser.
– Laisse-toi porter, ressens la musique et concentre-toi seulement sur moi.
Elles étaient là, perdues dans leurs regards, se laissant porter par la musique. Le temps semblait s'être arrêté. Elles ne savaient pas de quoi serait fait leur futur, mais, perdues dans leur danse, elles ne se souciaient que du moment présent.
La musique finit par s'arrêter, mais elles restèrent serrées dans leur étreinte, chacune ayant sa tête sur l'épaule de l'autre.
D'un coup, Fleur sentit le courage l'envahir. Elle quitta l'étreinte et plongea son regard dans les yeux chocolat d'Hermione. Soudain, elle s'agenouilla devant une Hermione incrédule, observant la scène qui se jouait devant elle.
La main gauche de Fleur commença à se couvrir d'une étrange flamme verte. Avant qu'Hermione puisse comprendre ce qui se passait, la flamme disparut, laissant place à un magnifique lys blanc.
– Hermione, me ferais-tu l'honneur d'être ma cavalière au bal ?
La Gryffondor prit une grande bouffée d'air avant de répondre, surprise par la question.
– Avec grand plaisir, Fleur.
Hermione posa de nouveau sa tête sur l'épaule de la blonde avant de sourire, sans remarquer qu'une larme coulait doucement sur sa joue.
– Tu n'as pas perdu de temps.
– Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu'un d'autre te le demande. Je mourrais de jalousie à l'idée de t'imaginer loin de moi.
– Tu as un côté possessif.
– Juste un peu.
Elle embrassa la joue de la Gryffondor.
– Tu sais que nous risquons de faire scandale ? Ils vont s'attendre à ce que tu sois au bras d'un beau garçon.
– Je m'en fiche. Je veux juste profiter de toi et montrer aux autres combien j'ai de la chance de t'avoir à mes côtés.
– Je t'aime, ma vélane rebelle. Allons-y pour un petit scandale alors.
– Mademoiselle Granger deviendrait-elle rebelle ?
– Mettons ça sur le compte de la crise d'adolescence.
– Futée, ma petite lionne. J'ai hâte d'y être. Au fait, as-tu d'autres questions ?
– Pourrais-tu me détailler en quoi consiste le fait d'être ton âme-sœur ? Le livre manquait un peu de détails.
– Assieds-toi, je vais t'éclairer. Mais n'oublie pas que cette discussion est strictement privée, tu ne devras rien répéter de notre culture. Je pourrais te soumettre par un sortilège, mais je préfère te faire confiance.
Fleur commença à détailler le processus de lien qui unit les âmes-sœurs, et Hermione écouta sans l'interrompre. Au fur et à mesure des explications, la jeune Gryffondor devenait un peu tendue, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de la jeune Vélane blonde.
– Hé, mon ange, regarde-moi. Nous avons le temps, d'accord ? Je sais très bien que tu n'es pas prête pour cette étape et que tu ne le seras pas avant des mois, voire des années. Fais-moi confiance, je ne forcerai pas la main, d'accord ?
– Je sais, Fleur, mais ta partie vélane risque de ne pas vouloir attendre si longtemps. Et si tu cédais au désir ?
- Regarde-moi - Fleur prit les mains de la jeune Gryffondor —je ne te mentirai pas, tu es très belle et très attirante, Hermione. Alors oui, parfois j'ai très envie de passer à cette étape, mais je t'aime trop pour t'imposer ça. Je veux que notre première fois soit magique, un moment spécial pour nous deux, car cela scellera notre vie pour toujours. Tu as raison de dire que je pourrais perdre le contrôle. Si cela devait arriver, alors repousse-moi, je ne me fâcherai pas. Frappe-moi, même si besoin.
Les deux se mirent à rire, avant de s'allonger et de profiter simplement du reste de l'après-midi blotties l'une contre l'autre, sans se soucier du monde qui les entourait.
Hermione avait peur de son avenir, mais une chose était certaine : elle appréciait de plus en plus être dans les bras de la belle Française. Fleur lui apportait cette sensation de bonheur et de sécurité qui faisait fondre son cœur d'adolescente.
C'est fou, mais je pourrais m'habituer à avoir ça pour le reste de ma vie.