Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)

Chapitre 10 : Quand un chat rencontre une Vélane

2935 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/12/2024 19:41

Après une nuit pleine de rêves, Hermione espérait pouvoir passer son samedi à flâner au lit, mais c’était sans compter sur sa meilleure amie rousse, répondant au doux nom de Ginny Weasley.

 

- Réveille-toi, marmotte !

- Hum, Ginny, sors de ma chambre, je dors.

- Non, Ron et Harry sont pénibles, ils me saoulent depuis plus d’une heure parce que tu as apparemment oublié que tu as promis de les accompagner à Pré-au-Lard aujourd’hui.

- Des fois j’aimerais revenir au moment où ils ne se parlaient plus. Mais bon je suis aussi contente que les choses s'arrangent entre eux. et au fait quelle heure est-il ? 

- Presque 10 heures. Ne me dis pas que tu as encore étudié toute la nuit — Ginny avait remarqué le gros livre sur le lit de son amie — c'était quoi cette fois ?

Avant de pouvoir réagir, Ginny tenait le livre sur les Vélanes. Hermione devint plus pâle que d’habitude.

- Herboristerie ? Sérieusement, tu n’aimes même pas cette matière.

- Heu, oui — la brune devait vite trouver un mensonge — j’ai discuté hier avec Neville avant le dîner et il m’a parlé de plantes que je ne connaissais pas. Tu sais comment je suis quand je ne connais pas un sujet.

- Oui, il faut que tu coures à la bibliothèque pour résoudre ton manque d’informations. N’empêche que tu ferais mieux de te dépêcher, je ne vais pas retenir longtemps les deux impatients. Ils étaient prêts à affronter les escaliers pour venir, pensant que tu étais portée disparue.

- Dis-leur que j’arrive dans quinze minutes, le temps de me changer et de faire un brin de toilette.

- Par pitié, ne traîne pas.

 

Une fois Ginny partie, Hermione se souvint de sa courte nuit. Elle avait dévoré le livre sur les Vélanes d’une traite et maintenant, elle avait un million de questions à poser à Fleur. En parlant de la Française, Hermione voulait la contacter discrètement, mais elle ne maîtrisait pas le sort pour invoquer un Patronus, malgré les efforts d’Harry pour lui enseigner. Elle repensa au sort des notes-oiseaux de Fleur et se dit qu’elle devait demander à la Française de lui apprendre. Se rendre au carrosse semblait une mauvaise idée ; elle ne voulait pas trop attirer l’attention.

 

Elle réfléchissait pendant qu’elle s’habillait, lorsque Pattenrond fit son apparition, s’affalant de tout son long sur le lit. Et si c’était sa solution ?

 

- Tu sais que je t’aime beaucoup, mon chat adoré. Je te nourris, t’offre une vie plutôt confortable, est-ce que cela te dérangerait de me rendre un petit service ?

Le chat ne réagit pas vraiment. Le demi-Fléreur a son petit caractère et, même s’il est fidèle à sa maîtresse, il apprécie son confort. Affronter le froid de novembre, très peu pour lui.

- Si tu me rends ce service, je passerai t’acheter un peu d’herbe à chat chez l’apothicaire du village et je demanderai à Dobby un plat de terrine de saumon pour ton palais raffiné.

 

Pattenrond se mit à ronronner. Le chat et la sorcière avaient un accord. Hermione se dépêcha d’écrire sa note et de l’attacher au collier du gros chat roux. La Gryffondor finit par descendre rejoindre ses camarades dans la salle commune, son gros chat dans les bras et son sac à main moldu sur l’épaule.

- Ne me dis pas que cette chose vient avec nous.

Ron détestait Pattenrond depuis leur premier jour d’école.

 

- Détends-toi, Ronald, il va juste prendre l’air. Être enfermé dans la tour n’est pas bon, il doit faire un peu d’exercice.

- Si tu le dis, allez, en route !

 

 

Les amis prirent le chemin du village. Hermione s’arrêta récupérer son courrier à la poste; sa mère lui avait envoyé un petit paquet qu’elle ouvrirait plus tard. Il était probable que ce soit quelques livres.

 

Pendant qu’Hermione s’amusait avec ses amis, Fleur essayait de se détendre dans sa chambre. La douleur dans sa jambe était vraiment pénible, même si les potions de Madame Pomfresh l'atténuaient un peu.

 

De son côté, le demi-Fléreur maudissait sa maîtresse de l’avoir convaincu d’aller dans le froid du parc de Poudlard, mais la récompense d’un bon repas et d’un petit euphorisant en valait bien la peine. Il arriva devant le carrosse et se mit à gratter à la porte et à miauler, espérant attirer l’attention d’un des élèves français.

Au bout de quelques minutes, la porte finit enfin par s’ouvrir.

 

- Tu es perdu, petit chat ? Allez, rentre, tu dois être mort de froid

 La jeune Française attrapa Pattenrond avant de remarquer la lettre sur son cou 

- Voyons voir à qui tu dois remettre ça.

Après avoir lu le nom sur l’enveloppe, elle prit la direction des escaliers.

- Fleur, tu as de la visite 

La porte de la championne était entrouverte.

- Entre, Catherine, je suis dans ma chambre.

Catherine étant Vélane comme elle, Fleur pouvait reconnaître son aura sans même la voir.

 

La championne espérait la visite de son Anglaise préférée, mais se trouva sans voix en voyant sa camarade avec un énorme chat roux dans les bras.

- Il est à qui, ce chat ?

- Je n’en sais pas plus que toi, je viens de le trouver à la porte. Il a un message pour toi, apparemment.

- Merci, cousine. Dépose-le sur le lit et essaie de lui trouver un peu de lait chaud à la cuisine.

- Bien, chef !

- Je ne suis pas encore ton chef ! Bon, maintenant découvrons à qui tu appartiens.

 

Fleur récupéra la lettre qui dégageait un parfum familier et commença à la lire.

 

Fleur,

Je te présente Pattenrond. J’espère qu’il ne te posera pas de problème. Bien que ce soit un familier très gentil, il a son petit caractère.

J’aurais pu trouver un autre moyen de te contacter, mais je ne connais pas le sort que tu utilises avec les oiseaux en papier et je n’ai jamais tenté de faire un Patronus.

Revenons au sujet de cette lettre. 

J’ai fini de lire le livre de ta grand-mère cette nuit et, du coup, j’ai un million de questions à te poser.

Si tu n’es pas trop fatiguée, j’aimerais te voir dans la bibliothèque après le dîner. Retourner dans votre carrosse me semble un peu risqué.

Si tu as une autre idée, dis-le-moi en renvoyant Pattenrond.


Tu me manques déjà.

Hermione

À peine avait-elle fini de lire la lettre que sa cousine était de retour, un bol de lait à la main.

- Merci, Cathy. Je te présente Pattenrond.

- Tiens, c’est pour toi, dit la Française en lui tendant le lait. Je te laisse te reposer, Fleur. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose.

Une fois la plus jeune partie, Fleur examina le chat devant elle. Il dégageait une aura inhabituelle.

- J’aimerais tester un truc sur toi, si tu me l’autorises bien sûr. Je n’aimerais pas te contrarier.

Le chat lui adressa un petit signe de tête tout en continuant à boire son lait, et Fleur commença à libérer son emprise sur lui. Le demi-Fléreur ressentait les mêmes effets que s’il était sous herbe à chat.

- Tu as l’air d’apprécier. Maintenant, essayons de communiquer. Je m’appelle Fleur.

- Et moi, Pattenrond, jeune Vélane.

- Ça marche ! Je savais que tu n’étais pas juste un chat. Fléreur ?

- Demi seulement. Merci pour le lait.

- De rien. Tu es chez Hermione, donc je dois aussi veiller à ton bien-être.

- J’aime ma maîtresse, et je ne sais pas quelles sont tes intentions avec elle, mais si tu la blesses, je ferai des confettis de tes plumes, compris, Vélane ?

- Noté. J’espère qu’on n’en arrivera pas là. J’aime vraiment Hermione. Je promets de tout faire pour la rendre heureuse.

- Je te crois. Ton cœur est pur, je peux le sentir.

- Le temps que je réponde à ta maîtresse, mets-toi à l’aise. Et pour le retour, ne t’en fais pas ; je demanderai à Cathy de te ramener. Je ne voudrais pas que tu te gèles les coussinets.

- Je t’aime bien, pour un oiseau.

- Je vais prendre ça pour un compliment.

 

Fleur se mit à écrire sa réponse à Hermione, tout en regardant le chat roux s’installer sur un des fauteuils de sa chambre.

Elle ne renverrait pas Pattenrond au château avant de sentir à nouveau la présence de la brune. Depuis qu’elle lui avait avoué son amour, le lien magique entre les deux commençait à se former, et Fleur en ressentait pleinement les effets sur sa condition de Vélane.

 

Hermione arriva en fin d’après-midi au château et fut surprise, en arrivant dans le hall, de voir Pattenrond dans les bras d’une blonde qui n’était visiblement pas celle qu’elle attendait.

Le chat, reconnaissant sa propriétaire, sauta des bras de la jeune fille et se dirigea vers elle.

- Tu dois être sa maîtresse. Je te laisse alors. À bientôt, Pattenrond.

La blonde adressa une dernière caresse au gros chat avant de partir, le bruit de ses talons résonnant dans le hall.

Un peu abasourdie, Hermione se pencha pour attraper son familier.

- Je vois que tu t’es fait de nouveaux amis. J’espère que tu as été un gentil chat.

La Gryffondor remarqua le petit mot attaché au collier du félin, mais avec Harry et Ron à proximité, elle décida de le lire une fois dans sa chambre.

Elle s’excusa auprès d’eux une fois de retour dans la salle commune, prétextant qu’elle devait ranger ses nouveaux achats avant de monter à l’étage. Une fois seule dans le dortoir, elle s’installa sur son lit en fermant les rideaux et lut la lettre de Fleur.

 

Ma lionne,

Ton chat est un compagnon très gentil ; nous avons même pris le temps de faire connaissance.

J’ai eu pitié de lui, donc j’ai envoyé ma cousine pour le ramener. Je l’aurais bien fait moi-même, mais ma jambe me fait souffrir depuis ce matin. J’ai repris une nouvelle potion dans l’espoir que cela passe.

Je sais que tu ne veux pas revenir dans nos appartements, donc je viendrai te rejoindre à la bibliothèque ce soir, même si je dois ramper.

Je suis pressée de pouvoir répondre à toutes tes questions, du moins pour ce que je suis autorisée à divulguer. Certains de nos secrets ne peuvent pas être révélés à des non-Vélanes.

Si tu veux, demain je pourrais t’apprendre le sort des notes volantes. Bien que j’aime beaucoup ton Fléreur, les notes seront plus pratiques.

J’espère te croiser au dîner, même si ne pas pouvoir te montrer mon affection est un supplice. Je compte me rattraper à la bibliothèque, sois-en sûre.

 

À tout à l’heure, mon aimée.

Fleur

 

Les joues de la Gryffondor étaient devenues chaudes, et elle pouvait deviner qu’elles étaient très rouges après avoir lu les mots de celle qui faisait battre son cœur.

Elle rangea ses achats du jour et fit quelques devoirs avant de descendre dans la Grande Salle pour le dîner.

 

Elle s’installa à sa table aux côtés de Ginny et Harry. Ron était en pleine discussion avec les jumeaux, qui préparaient encore un mauvais coup contre certains Serpentard. Elle laissa son regard se perdre quelques instants sur la table des Serdaigle ; les Français n’étaient pas encore là.

Ce n’est que dix minutes plus tard que la délégation de Beauxbâtons arriva. Hermione retint son souffle en voyant Fleur, soutenue par ses amies ; elle ne tenait que sur une seule jambe.

L’Anglaise voulait aller tordre le cou de la championne pour ne pas être restée au lit, mais elle devait rester calme. Leur relation était bien trop récente pour en faire profiter toute l’école.

- On dirait que Fleur a du mal à se remettre de son face-à-face avec le dragon.

Harry interrompu les pensées d’Hermione.

- Regarde, Madame Pomfresh a l’air inquiète, intervint à son tour Ginny.

 

En effet, quelques secondes plus tard, l’infirmière était devant Fleur pour lui faire un diagnostic. Hermione ne pouvait pas entendre la conversation, mais il semblait que la Vélane têtue refusait d’aller se faire soigner. Madame Maxime ne lui laissa pas le dernier mot. Elle se leva quelques minutes plus tard, accompagnée d’Hagrid, qui souleva sans difficulté une Fleur très en colère

 

Dans son fort intérieur, Hermione avait envie de rire, mais son cœur lui dictait de les suivre. Ginny et Harry, voyant le regard inquiet de leur amie, s’efforcèrent de faire la conversation jusqu’à la fin du repas. Hermione remonta avec eux en direction de la salle commune, le regard perdu dans le vide.

- Mione, va la voir.

- Je ne sais même pas si elle est encore là-bas.

- Regarde

Harry lui tendait un vieux parchemin bien connu de la brune.

Agitant sa baguette, le nom de Fleur apparut sur le plan, indiquant qu’elle était seule dans l’infirmerie.

- Il te reste deux heures avant le couvre-feu. Va-y, je m’occupe de Ginny.

- Merci, Harry.

Elle prit son meilleur ami dans ses bras avant de courir à travers les couloirs sombres du château.

 

Devant les portes de l’infirmerie, la Gryffondor était nerveuse. Elle finit par ouvrir un petit passage pour se faufiler sans risque d’être vue. Madame Pomfresh était dans son bureau.

Elle avança prudemment avant de s’arrêter à bonne distance du lit de la Française, concentrée sur son livre. Fleur, ressentant la présence de la Gryffondor, baissa l’ouvrage et sourit à la jolie brune devant elle.

- Je savais que tu viendrais.

- Bien sûr que je suis venue, espèce de Vélane inconsciente.

Hermione, essaya de rester calme pour ne pas attirer l’attention de l’infirmière.

Mon amou r, calme-toi, je vais bien.

- Vraiment, Fleur ? Arriver en boitant dans la Grande Salle, tu trouves ça aller bien ? Tu as deux minutes pour t’expliquer.

- Tu sais que j’aime te voir comme ça, en mode lionne sauvage.

Hermione rougit.

- Reprends-toi, Delacour, le temps s’écoule.

Hermione tapota sa montre.

- Oui, madame. Pour faire simple, je me suis réveillée ce matin avec une forte douleur dans la jambe. J’ai pris une potion, mais rien n’arrivait à me soulager, donc j’ai décidé de me reposer en restant au lit. Puis j’ai fait la connaissance de ton familier, très gentil, quoi qu’un peu intimidant. Quand tu as dit que tu voulais me voir, je savais que tu ne pourrais pas revenir au carrosse, donc j’ai pris sur moi pour te rejoindre. Sauf qu’à mi-chemin du château, je me suis écroulée. J’ai la jambe cassée. La potion qu’on m’a donnée après la tâche n’a pas eu le temps de bien fonctionner.

- Parce que tu es une Vélane têtue qui n’a rien trouvé de mieux que de t’enfuir de la tente.

- Je suis désolée, mon cœur .

- Oui, tu m’as inquiétée. Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu ? On aurait pu se voir un autre jour, mes questions peuvent attendre.

- Tu me manquais, Hermione, et je voulais vraiment savoir ce que tu avais appris.

- Tu m’as manqué aussi - Hermione embrassa le front de la Française - Combien de temps dois-tu rester ici ?

- Deux jours. Madame Pomfresh veut être sûre que je me tienne tranquille pour éviter toute nouvelle fracture.

- Une sage décision. Je dois retourner dans mon dortoir. S’il te plaît, ne fais rien de stupide. J’essaierai de passer demain entre deux cours et sinon, je t’enverrai Pattenrond. Je crois qu’il t’apprécie à sa manière.

- Nous avons eu une petite discussion. Les choses iront bien entre nous.

- Tu as parlé à mon chat ?

- Oui, je te raconterai. Maintenant, file, mon ange ou tu risques d’avoir des ennuis.

 

Après un long câlin et quelques baisers sur la joue, Hermione quitta Fleur pour retrouver son dortoir.

Les deux jeunes femmes eurent beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit-là.

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