Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)

Chapitre 8 : la première tâche

2677 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/12/2024 16:05

Note : les répliques en gras correspondent au moment où Fleur parle la langue vélane


Un immense sourire illuminait le visage de la jeune Française alors qu'elle se dirigeait vers sa chambre, le souvenir de cette journée passée en compagnie d'Hermione réchauffant son cœur.

Elle se glissa silencieusement à travers le carrosse, évitant de croiser la directrice ou une Amélie curieuse.

Une fois arrivée, elle remarqua que d'Artagnan était de retour, l'attendant patiemment sur le rebord de la fenêtre. Elle le fit entrer, lui offrit une friandise et récupéra le colis attaché à sa patte.

Elle se dépêcha de l'ouvrir pour découvrir une lettre de sa grand-mère, des sachets de plantes, quelques douceurs françaises et un livre sur les Vélanes.

Elle lut rapidement la lettre


Ma chère petite Fleur,

Je suis si heureuse d'avoir de tes nouvelles. Nous sommes tous fiers de toi ici, même si je sais que ta mère ne te le dira probablement pas. Gabrielle s'ennuie de ta présence, essaie de lui écrire un petit mot, elle en sera très heureuse.

Je t'avoue que je m'inquiète à l'idée que tu doives affronter un dragon, mais tu es une Vélane, dresser un dragon est dans ton sang. Tu trouveras jointes à cette lettre quelques herbes qui agiront comme paralysant. Je pense qu'elles te seront très utiles. Si tu as besoin d'autres conseils, tu sais que tu peux tout me demander.

Pour te remonter un peu le moral, tu trouveras aussi quelques douceurs préparées par Florimond. J'espère qu'elles auront résisté au voyage.

Ton cousin est venu nous rendre visite hier avant de retourner à Beauxbâtons. Il est encore blessé de ne pas être le champion, mais il finira par s'en remettre.

Parlons maintenant du véritable sujet de ta précédente lettre. Tu dois m'en dire plus sur cette Anglaise qui fait battre ton cœur, même si j'ai une petite idée de qui il s'agit. J'ai lu tes interrogations, mais ma chérie, si tu es honnête avec toi-même et que tu laisses parler tes sentiments, la réponse à tes questions sera évidente. Mais je pense que tu le sais déjà.

Je suis une vieille dame et je connais les peurs que tu as, mais ne les laisse pas te submerger. Nous sommes des êtres qui ne laissent que rarement la peur les dominer. Tu es une Delacour, mon enfant. Écoute toujours ton cœur, il te dira quoi faire.

Pour t'aider, je t'envoie un livre de ma bibliothèque personnelle. Nous avons déjà eu cette conversation, donc tu sauras en faire bon usage.

Écris-moi autant que tu le peux, sans trop fatiguer le pauvre d'Artagnan, bien sûr, et profite de tout ce que le Royaume-Uni peut t'offrir.

Je t'aime, ma chérie. Prends soin de toi. J'attends tes nouvelles avec impatience.

Affectueusement,

Mamie



Fleur replia la lettre et la rangea dans son bureau. Elle prit un chocolat dans la boîte avant de jeter un œil au livre "Le Guide des Vélanes". Elle pensa immédiatement à Hermione et à toutes ses questions ; ce livre était sûrement fait pour elle.

Il se faisait tard, Fleur décida de se coucher. À partir de demain, une longue semaine l'attendait.

Comme prévu, les deux étudiantes ne se virent presque pas de la semaine. Fleur passa une grande partie de son temps dans la salle de duels, tandis qu'Hermione resta aux côtés d'Harry afin de lui enseigner des sorts d'invocation.

Cependant, deux jours avant l'épreuve, Hermione n'en pouvait plus. Fleur lui manquait désespérément. Elle décida de demander des indices à la table des Serdaigle et fut ravie de recevoir une réponse de Luna. La jeune blonde de troisième année lui indiqua qu'elle avait vu Fleur et Amélie se rendre souvent aux abords de la salle de duels.

Hermione remercia Luna et se précipita vers l'endroit indiqué. Une fois sur place, elle entra discrètement et observa en silence la scène qui se déroulait devant elle : Fleur, en tenue d'escrime, pointait un fleuret vers Amélie, qui était également en tenue d'escrime. Hermione se demandait quel lien cette pratique pouvait avoir avec l'affrontement d'un dragon.

Sortant de ses pensées, elle observa attentivement les deux étudiantes de Beauxbâtons. Leur assaut semblait très disputé. Hermione, n'étant pas familière avec les règles, trouvait difficile de déterminer qui avait l'avantage.

Son regard se posa sur la tenue moulante de Fleur, ce qui éveilla en elle un soudain désir. Sentant ses joues rougir, Hermione tenta de se concentrer sur les mouvements réalisés par la championne française. Ils étaient vifs, rapides et particulièrement gracieux. Amélie mettait tout son cœur dans ses attaques, mais Fleur parait et esquivait un bon nombre d'entre elles.

L'esprit vif de la Gryffondor comprit enfin le but de cet entraînement : l'escrime était un excellent moyen de travailler les déplacements du corps, un aspect crucial pour esquiver les attaques d'un dragon.

Les deux Françaises semblaient avoir terminé leur entraînement, se saluant et retirant leurs casques. Fleur tourna légèrement la tête et croisa le regard d'une Hermione hypnotisée.

Sans hésiter, elle courut vers la jeune Anglaise et la serra dans ses bras.

-Tu m'as tellement manqué, dit-elle, prise par l'émotion au point d'en perdre son anglais.

- Crois-le si tu veux, mais tu m'as aussi beaucoup manqué, Fleur. C'est pour ça que je suis là.

Fleur sourit en réalisant qu'Hermione avait compris sa langue maternelle, nulle doute qu'avec le temps la brillante Gryffondor avait continué à étudier la langue de Molière.

- Ne devrais-tu pas être avec Harry ? Les autres pourraient penser que tu fraternises avec l'ennemi.

- Honnêtement, je m'en fiche des autres. Tu es autant mon amie qu'Harry. C'est normal de te soutenir.

Le mot "amie" résonnait dans la tête de Fleur. Hermione ne la voyait donc que comme une amie. En même temps, comment pourrait-il en être autrement ? C'était une adolescente de 15 ans et, d'après les autres élèves, elle ne vouait un amour qu'à ses livres.

Le regard de la Française était empli de tristesse, et Hermione le remarqua.

- Fleur, tu vas bien ?

- Oui, juste fatiguée. Tu devrais aussi remonter dans ton dortoir, je ne veux pas que tu aies de problème.

-D'accord, on se voit plus tard alors ?

- Je ne sais pas, Hermione. Je dois encore travailler quelques sortilèges. Tu devrais t'occuper d'Harry.

- Euh... D'accord, à plus tard alors.

Hermione se dirigea vers la porte, complètement surprise par l'attitude glaciale de Fleur. Elle se demandait ce qu'elle avait fait pour contrarier la blonde.

C'est le cœur lourd que les deux étudiantes eurent du mal à trouver le sommeil cette nuit-là.

Fleur ne fit aucune apparition dans la Grande Salle. Hermione ne savait pas quoi en penser. Aujourd'hui avait lieu la première tâche et elle voulait vraiment apporter son soutien à la championne française.

Assise à la table des Gryffondor, Ginny essayait tant bien que mal de faire avaler quelque chose à ses deux amis. Harry était trop pétrifié par l'enjeu pour manger, et Hermione était morte de peur pour les deux champions chers à son cœur.

Elle avait passé la nuit à réfléchir à ses sentiments pour Fleur, et il était clair qu'il y avait plus que de l'amitié. Pourquoi avait-elle mis autant de temps à se l'avouer ?

Il était l'heure. Harry quitta les filles pour se diriger vers l'arène. Quelques minutes plus tard, Ginny et Hermione étaient aussi en chemin.

En passant devant la tente des champions, le cœur d'Hermione s'emballa. Ginny le remarqua.

- Va lui parler, dit-elle en faisant un clin d'œil à son amie. Je te garde une place.

- Merci.

Hermione serra la rousse dans ses bras avant de prendre la direction de la tente des champions.

La Gryffondor fit enfin preuve de courage en s'approchant de la tente. Elle remarqua une ombre qui ressemblait à Harry.

- Harry, c'est toi ?

- Hermione, que fais-tu là ?

Sans lui répondre, elle entra dans la tente pour étreindre son meilleur ami. Par-dessus l'épaule de celui-ci, elle remarqua Fleur assise sur une chaise, complètement triste.

- Sois prudent, Harry, d'accord ? Maintenant, excuse-moi.

Elle s'apprêtait à rejoindre Fleur quand un flash éblouit ses yeux : Rita Skeeter se tenait là, une plume flottant à ses côtés, racontant sans doutes un tas de bêtises.

Viktor Krum s'interposa et fit sortir la journaliste, lançant un regard à Hermione au passage. Fleur n'avait toujours pas bougé ; elle semblait perdue dans ses pensées.

- Fleur ?

La jeune Anglaise s'approcha doucement et posa une main sur l'épaule de la Française.

- Hermione, c'est toi ? Mais pourquoi es-tu là ?

- Je ne pouvais pas te laisser affronter un dragon sans t'encourager, espèce de Vélane idiote.

- Oh, Hermione, je m'excuse pour mon comportement ces derniers jours. Je suis une très mauvaise amie.

- Reviens vers moi après la tâche et nous discuterons de ça, d'accord ?

Elle adressa un baiser sur la joue de la championne.

- Mademoiselle Granger, voudriez-vous m'accorder votre faveur pour me porter chance ?

- Tu es tellement chevaleresque. Je n'ai pas de rose à t'offrir.

Soudain, une petite lampe s'alluma dans l'esprit de la brune.

- Tiens, cela devrait faire l'affaire.

Elle sourit en enlevant le badge Gryffondor qu'elle portait sur sa cape et l'épingla sur la tenue de Fleur.

- J'espère qu'il te portera chance et qu'il te donnera le courage de Godric. Mais s'il te plaît, sois prudente. Je ne sais pas si je pourrais supporter de te perdre.

- Je reviendrai vers toi, ma belle, promis.

Elle enlaça Hermione dans une courte étreinte. Dumbledore venait d'entrer, il était temps pour la jeune Gryffondor de rejoindre les gradins.

Assise à côté de Ginny, Hermione ne tenait plus en place. Cédric et Krum avaient déjà vu le bout de leur tâche, et c'était maintenant au tour de Fleur d'entrer dans l'arène. Voyant l'anxiété de son amie, Ginny serra fort la main d'Hermione. À l'annonce du nom de la championne de Beauxbâtons, l'arène résonna d'applaudissements des étudiants français. Hermione observa la sortie du tunnel : Fleur arborait son meilleur visage de reine des glaces, tellement concentrée qu'on pouvait sentir sa détermination dans son regard.

Malgré la distance, la Française posa ses yeux sur la brune aux cheveux en bataille. Cette dernière lui adressa un sourire, et en réponse, Fleur embrassa l'écusson Gryffondor accroché à sa poitrine.

Croupton donna le signal et le dragon entra dans l'arène. Hermione retint son souffle en voyant la blonde de son cœur s'élancer droit sur la bête.

Fleur avait une stratégie : elle faisait maintenant face au dragon, lui parlant dans la langue secrète des Vélanes.

- Je sais que tu as une mission, dragon, mais moi, Fleur du clan vélane Delacour de France, je te demande un défi équitable.

- Petite Vélane, si tu veux un défi équitable, tu devras me prouver ta valeur. Et si tu es digne, tu recevras mon allégeance. Maintenant, tu devrais courir.

Sur ces mots, le dragon cracha une énorme flamme, esquivée de justesse par la Française. Hermione serrait tellement les poings que ses jointures avaient depuis longtemps viré au blanc.

Le dragon lança plusieurs attaques de feu, mais Fleur, avec la dextérité d'un chat, réussit à tout éviter, non sans quelques blessures dues à des atterrissages périlleux sur les rochers.

Hermione repensa à la séance d'escrime et comprit maintenant les bénéfices de cet entraînement.

Maintenant dos à son adversaire du jour, c'était son ouverture. D'un coup, elle lança un puissant sort sans parole. Une épaisse fumée recouvrit le dragon, qui inhala sans le savoir les herbes secrètes de grand-mère Delacour. La bête était maintenant maîtrisée.

- Vicieuse petite Vélane, tu m'as immobilisé.

Fleur s'empressa de ramasser son œuf d'or sous les acclamations du public, puis elle redescendit à la hauteur du dragon.

- Suis-je maintenant digne ?

- Oui, petite. Si tu as besoin de mes services, je répondrai à ton appel.

- Et quel est ton nom ?

- Asgard, jeune Vélane. Tends ta main, je te préviens, ça va faire mal.

Le dragon cracha une petite flamme violette qui brûla légèrement le bras de Fleur, laissant une marque ressemblant à un tatouage de flamme.

- Effectivement, ce n'est pas agréable.

- Nous sommes maintenant liés, petite Vélane. Prononce mon nom et je viendrai.

- Laisse-moi t'offrir un refuge dans la forêt de mon domaine.

- Avec plaisir.

Asgard se mit à éternuer, ce qui brûla sans le vouloir la jambe de la Française.

- Désolé, petite, je ne voulais pas te blesser. Tu devrais aller te faire soigner tu as l'air...

Pas le temps de finir, que Fleur s'effondra par terre. D'un coup de museau, Asgard plaça la championne sur son dos pour la conduire à la tente de soins. Sous le regard subjugué des spectateurs, qui restaient étrangement silencieux pendant tout l'échange entre la jeune fille et la bête. De loin Charlie Weasley était complètement surpris, prenant rapidement quelques notes pour ses recherches.

- Hermione, qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

- Je n'en sais vraiment rien, Ginny.

- Tu devrais descendre voir comment elle va.

- Mais Harry ?

- Tu as le temps, ils doivent remettre l'arène en place. Allez, file voir ta Française.

La rousse lui adressa un sourire et un clin d'œil.

- Ne dis rien aux autres, s'il te plaît.

- Ne t'en fais pas, file !

La Gryffondor arriva rapidement à la tente de soins, se tenant devant le dragon qui ne bougeait pas. Une fois à l'intérieur, elle vit Cédric allongé sur un lit, le visage partiellement brûlé. Elle s'avança à la recherche de Fleur lorsque des jurons en français retentirent. Sa championne devait être à l'autre bout.

- Mademoiselle Delacour, veuillez rester calme. Vous avez plusieurs fractures que je dois réparer.

- Votre potion est infecte, et je dois aller m'occuper de mon dragon.

- Vous n'irez nulle part dans cet état, croyez-moi.

- Fleur Isabelle Delacour, maintenant tu vas m'écouter.

Hermione venait d'arriver, passablement énervée.

- Hermione !

- Non, il n'y a pas d'Hermione pour toi, espèce de Vélane cinglée ! Dompter un dragon, mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? Tu vas faire ce que Madame Pomfresh te dit. Regarde ton état, j'étais morte de peur.

Fleur ne bronchait plus, complètement sous le choc du caractère de la Gryffondor.

- Très bien, allez, donnez-moi votre horrible potion.

- Merci, Miss Granger. Vous pouvez la surveiller le temps que je m'occupe de Monsieur Diggory.

- Oui, vous en faites pas, je pense qu'elle va être très calme.

- Je déteste l'effet que tu as sur moi, petite Gryffondor enragée.

- Oui, et bien j'étais morte de peur, Fleur. Alors désolée de m'être emportée. Ne me refais jamais un truc pareil.

- Désolée, ma belle, je ne pensais pas que tu tenais autant à moi.

- Fleur...je...

Elle agrippa ses bras autour des épaules de la Française et lui murmura à l'oreille.

- Je t'apprécie beaucoup, Fleur, alors s'il te plaît, ne me laisse pas.

- Hermione, je... , une larme coulait sur la joue de la championne. Je t'aime mon amour, ma lionne, mon Hermione. Je tiens beaucoup à toi, Hermione.


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