Le lys et le lion : le tournoi des 3 sorciers (fleurmione)
La journée précédente s'est avérée être riche en émotions. Après l'échange à distance dans la bibliothèque, Fleur voulait par tous les moyens passer un peu de temps seule avec la jeune Anglaise. Elle ne pouvait s'empêcher de revoir le visage triste à la table Gryffondor lors de sa nomination. Elle voulait absolument lui parler du tournoi, évoquer de vieux souvenirs et surtout savoir comment se passait sa vie aujourd'hui dans le monde sorcier.
Fleur passa une grande partie de son dimanche à chercher Hermione sans succès, la brune était tout simplement introuvable.
Dans le dortoir des filles – Tour de Gryffondor
- Hermione sort de cette chambre !
Une rousse en colère entra avec fracas dans la chambre.
- Ginny, fiche le camp !
Hermione était assise sur son lit les yeux rouges.
- Certainement pas, tu joues à l'ermite dans cette chambre depuis ce matin, et Lavande est certaine de t'avoir entendu pleurer à son réveil, tu t'inquiètes pour Harry ?
Hermione hoche légèrement la tête.
- Tu n'es pas inquiète toi ?
- Bien sûr que si je suis morte de peur, mais il faut que l'on reste fortes si on ne veut pas qu'il s'effondre lui aussi, déjà que Ron ne lui parle plus.
- Mais pourquoi ?
- Tu connais mon frère, il est tellement idiot qu'il pense qu'Harry a mis volontairement son nom dans la coupe.
- Quel crétin !
- Maintenant tu vas me dire pourquoi tu as ça ?
Ginny ramassa un morceau de parchemin abandonné sur le lit de son amie.
- Je l'ai emprunté à Harry hier avant le dîner.
- Dis-moi, qui tu espionnes ?
- Personne, laisse tomber, j'ai des devoirs à faire.
- Mon amie, tu es une très mauvaise menteuse, tu ne me laisse pas vraiment le choix.
D'un bond elle sauta sur la brune pour une séance de chatouilles.
- Arrête, arrête, c'est bon je vais te le dire,mais tu dois jurer de tenir ta langue.
- Juré. Elle leva sa main droite.
- J'évite Fleur Delacour.
- Fleurk ? La Miss Univers française ? Mais pourquoi ?
- C'est quoi ce surnom ?
- Fleur + beurk, dès que je la vois se pavaner avec sa clique, elle me donne la gerbe, nan mais t'as vu ses manières, elle se plaint de tout.
- J'ai remarqué, on dirait qu'elle se prend pour la reine du monde.
- Tout ça n'explique pas pourquoi tu l'évites.
- Il semblerait que l'on se soit croisées lors de mes différentes vacances en France quand j'étais enfant, j'ai l'impression qu'elle cherche à me parler mais franchement, vu son comportement, j'en n'ai vraiment pas envie.
- Si la Fleurk te court après, effectivement c'est un peu flippant, mais tu ne dois pas te cacher non plus, tu es une Gryffondor bordel, montre un peu de courage, maintenant viens, c'est presque l'heure du dîner. Et maintenant que tu le dis, j'ai remarqué qu'elle a agi bizarrement ce matin, elle fixait la porte d'entrée de la Grande Salle avec un regard triste. Et Luna m'a dit qu'elle avait passé la matinée dans la bibliothèque sans arrivait à lire une seule page de son livre. Ça donne l'impression qu'elle t'attendait, mon amie.
Sans contredire son amie, Hermione se leva pour descendre dans la Grande Salle où elle prit place à la table des Gryffondor pour le dîner, elle tourna la tête vers la table des bleus et capta le regard d'une Fleur complétement ravie de revoir la jeune Anglaise, esquissant même un léger sourire lorsque leurs regards se sont croisés bien que furtivement.
Les jours suivants, Fleur était désespérée, entre les cours qui lui prenait toute sa journée et la nuée d'admirateurs victimes de son emprise, elle n'a pas pu adresser un seul mot à Hermione. Même lorsqu'elle voulut la rejoindre à la bibliothèque, elle se retrouva face à des élèves de Poufsouffle se battant pour sortir avec elle.
Fleur croisa Hermione au dîner et remarqua qu'elle transportait avec elle le livre de Peter Pan, cela lui réchauffa le cœur. Elle était en train de la rejoindre à sa table, lorsqu'elle a été coupée dans son élan par les amis de la jeune Gryffondor. C'était Harry qui s'excusa d'avoir heurté la championne française. Championne qui fit demi-tour vers ses amis installées à la table Serdaigle.
-Un livre moldu ? Tu me surprends Mione.
Harry venait de s'installer à la table du dîner en compagnie de Ginny, il prit place en face d'Hermione, Ron étant à l'autre extrémité avec Dean et Seamus, le roux était toujours en colère contre lui.
- Oui j'aime beaucoup ce livre, il y a longtemps que je ne l'avais pas relu, il m'aide à penser à autre chose qu'à mon meilleur ami devant affronter la mort une fois de plus.
- Désolé, tu sais que je suis reconnaissant envers toi, tu es la seule à me croire, quand je dis que je n'ai pas mis mon nom.
- Je sais Harry, dis-moi, il s'est passé quoi après dans l'autre pièce, tout le monde avaient l'air tendu.
- Ça a été une suite de cris, ils pensaient tous que j'avais triché, Viktor et Cédric étaient dans leur coin, et Fleur, Bah elle a fait du Fleur à se plaindre avec son arrogance typiquement Française.
- Tu vois – Ginny frappa le bras d'Hermione – Je t'avais dit que Fleurk en valait pas la peine, ne te soucie pas d'elle.
- On m'explique les filles ?
Il leva un sourcil derrière ses lunettes.
- En fait j'ai rencontré Fleur, il y a longtemps et j'ai l'impression qu'elle voudrait me parler, mais elle ne ressemble plus du tout à la petite fille que je connaissais. Je ne sais pas quoi faire avec elle, des fois j'ai l'impression qu'elle me suit partout, c'est un peu flippant.
- Tu devrais la laisser te parler, voir ce qu'elle te veut et après tu pourras te faire une opinion, ne passe pas à côté d'une amitié retrouvée.
- Tu es devenu bien sage monsieur Potter.
Hermione riait tout comme Ginny.
- Il parait que tu commences à déteindre sur moi – les trois amis se mirent à sourire puis Harry a ajouté – Alors comme ça tu lis Peter Pan, personnellement je préfère Tom Sawyer.
Ils finirent de dîner dans la bonne humeur, discutant littérature Moldue, au grand désarroi de Ginny qui ne comprenait pas grand-chose à leurs histoires, le tout sous l'œil d'une Française rongée par une timidité qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant.
Soudain ses pensées furent interrompues par François.
- Cousine, je voulais m'excuser pour hier et je tenais à te dire au revoir.
- Tu pars François ?
- Oui, je sais qu'on devait rester toute l'année scolaire mais tout ici me donne le cafard, la France me manque, et pour être franc avec toi cousine je ne peux pas concevoir de t'encourager alors que cela aurait dû être moi à ta place.
- Tu es vraiment un connard, mais va faire ta vie on se reverra sans doute chez grand-mère.
- Essaye quand même de pas mourir, je m'en voudrais de devenir l'héritier de cette manière.
Sur ses belles paroles, il partit faire sa valise.
Fleur reprit son observation d'Hermione, mais pas pour longtemps car Luna vint s'asseoir à côté d'elle
- Une pièce pour vos pensées.
- Salut Luna désolée j'étais ailleurs.
- Toujours occupée par Hermione ?
- Un peu, elle me rend nerveuse, ce qui est idiot vu que je suis en dernière année et que je fais partie des champions.
- Besoin d'aide ? Hermione est mon amie, je pourrais lui parler.
- C'est gentil mais je dois me montrer plus adulte que ça.
- Comme tu veux, n'hésite pas si tu as besoin, à plus tard
La blonde était repartie aussi vite qu'elle était arrivée
Fleur finit par se lever pour aller voir la Gryffondor, mais encore une fois Merlin s'est mis en travers de son chemin. La brune était déjà en train de partir pour rejoindre son dortoir. La Française soupira avant de voir que la brune avait oublié son écharpe sur le banc. Elle la ramassa et se mit à la poursuite d'Hermione, elle finit par la rejoindre dans les escaliers mouvants.
-Hermione attend ! Ton écharpe !
Elle cria assez fort pour faire se retourner la brune mais trop tard les escaliers avaient déjà changé de direction.
La Française décida de lui rendre plus tard, profitant du parfum enivrant d'Hermione sur le vêtement, elle fit demi-tour en direction du parc.
Une fois dans sa chambre et après avoir fait quelques devoirs, Fleur se mit au lit, l'écharpe d'Hermione dans les mains comme une espèce de doudou enlacé dans sa paume de main. Respirant le parfum de l'Anglaise, un mélange de vieux parchemins, de menthe, et de cannelle.
Cette nuit-là encore, elle rêva d'Hermione, sans vraiment comprendre pourquoi la jeune fille lui faisait ressentir autant d'émotions.
De son côté, Hermione, allongée sur son lit, repensa au visage de Fleur tenant son écharpe en bas des escaliers, elle sourit. Replongeant dans ses souvenirs de la Française, elle s'endormit profondément, toujours avec cette sensation de papillons dans le ventre.