Je ne suis pas Harry ! Hourra !

Chapitre 2 : Nazgûl

4682 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/08/2024 17:15

À part le sol ferme, il n'y avait rien d'autre. Pas de murs, de plafond, de lumière ou de son. Juste une noirceur infinie. Maïté se sentit comme si elle avait soudainement perdu l'usage de ses sens. Pourtant, elle nota l'absence aussi bien de la peur que de la douleur, ce qui la surprit après un tel accident.

Elle tenta de crier pour évaluer les dimensions de l'endroit par l'écho, mais le cri lui revint sous forme d'un chuchotement étouffé, pire que si elle avait crié sous l'eau.

Un cercle de lumière apparut autour d'elle tout à coup, comme un éclairage dans le théâtre, avec une scène sombre et un personnage dans le faisceau lumineux.

Elle regarda ses vêtements pour vérifier s'ils étaient en bon état après sa chute mémorable, et faillit s'étouffer de colère. « Mes jeans, mes baskets, et mon pull en cachemire, où sont-ils ? » s'exclama-t-elle. Elle était vêtue d'une blouse de médecin ultracourte, si courte que ses jarretières étaient visibles, elle qui n'avait jamais porté de tels accessoires. Et pour couronner le tout, elle était chaussée avec des escarpins à talons aiguilles d'au moins 11 cm. Elle aurait pu se croire actrice dans un film pour adultes de mauvaise qualité. « Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? Qui m'a fait ça et qui est le réalisateur de ce porno ? » Rugit-elle.

Une voix claire retentit : « C'est moi ! » Un autre cercle de lumière illumina la scène imaginaire. Une forme noire émergea du halo, et Maïté eut l'impression, l'espace d'un instant, qu'il s'agissait non pas d'une créature vivante, mais d'une goutte concentrée des ténèbres. Elle cligna des yeux, sa vision devint plus nette, comme si un voile avait été levé, et elle réalisa qu'il s'agissait simplement d'une silhouette humaine en cape noire, capuche relevée.

Elle chuchota « Un Nazgûl » (1), en proie à une association d'idées. L'image de l'étranger changea immédiatement et presque imperceptiblement. La cape et la capuche restèrent, mais furent accompagnées d'un crâne visible sous le capuchon, de bottes à éperons et d'un bras décharné tenant une cravache…

-         Quelle imagination, persifla la créature, mais si ça vous plaît, pourquoi pas ? Désolé, jeune fille, je suis venu sans ma monture…

-         Jeune fille ? S’étonna Maïté. - Ça fait une éternité, qu’on ne m’a pas prise pour une jeunette. Sauf, peut-être de dos. Je suis, comme on dit, « De dos une lycéenne, de face une momie égyptienne ». 

-         Intéressante idée, vous préférez l’apparence d’une momie au lieu d’une infirmière tout droit sortie d’un film X ? Cela peut s’arranger, vous savez.

-         Non, non merci, franchement si on peut me rendre mon aspect habituel, ça sera suffisant pour faire mon bonheur.

Nazgûl claqua théâtralement des doigts. Maïté ressentit, avec une grande satisfaction, les jeans épouser parfaitement ses jambes, tandis que ses pieds soupirèrent d'aise au fond de ses baskets préférés.

-         C’est mieux ? S’enquit Nazgûl avec une feinte sollicitude.

-         Beaucoup mieux, je vous remercie. Répondit Maïté avec une politesse un peu narquoise.

-         Alors, il est temps de passer aux choses sérieuses. J’ai un souci, je dirais même, que j’ai un gros problème.

Sa manière de tout prendre à la légère et son imagination débordante jouèrent à nouveau un tour à Maïté. Un autre rond de lumière fit apparaître un bureau avec un ordinateur et un fauteuil ergonomique. Maïté faillit fondre en larmes d’émotion : son bureau, son ordinateur, son fauteuil, c'était comme retrouver son cabinet de la Rue du Bac tel qu'elle l'avait laissé.

Maïté s'assit au bureau sans hésiter et plongea dans le monde merveilleux de l'Absurdie :

-         Votre carte Vitale s’il vous plaît. Je vais créer votre fiche, et puis nous allons voir ce que je peux faire pour vous.

-         La voici, attrapa la balle au bond Nazgûl, et tendit un bout de plastique vert.

Maïté, qui décidément ne s’étonnait plus de rien, enfonça la carte dans le TLA (2) et lut les informations apparues à l’écran : « Nom : Entité. Prénom : Nazgûl. Date de naissance : La nuit des Temps »

-         Alors, Monsieur, que se passe-t-il ? Quel est le problème qui vous amène ?

-         J’ai un problème avec les âmes.

-         Je ne suis qu’un médecin généraliste, je doute fort, que je saurai gérer ce problème. Pour soigner l’âme il vaut mieux s’adresser à un psychologue ou un psychiatre…

-         Vous en serez capable ! S’exclama avec emphase Nazgûl et puis ajouta d’une voix normale, de toute façon je n’ai que vous sous la main. Bref, passons aux choses sérieuses. D'abord un peu d'histoire

Le personnage se transforma à nouveau, en prenant apparence d'un professeur respectable dans le style 1900.

-         Au début il n'y avait rien...

-         Ça me rappelle quelque chose..., n'a pas pu se retenir Maïté

-         Ne m'interromps pas, insupportable gamine ! Sinon, on ne s'en sortira pas ! Au commencement, il n'y avait rien. Puis, de ce néant surgit l'univers. Je vais t'épargner les détails, car cela serait fastidieux et long.

Et puis sur une petite planète, qui gravite autour d'une étoile jaune, la vie est apparue dans cet univers bien rangé. Je dois avouer que j'ai raté ce fait plutôt mémorable : une si petite étoile, une si petite planète, et quelle surprise !

Le prof s’épongea le crâne dégarni, toussota et repris :

-         Quand mes compagnons et moi l'avons enfin remarqué, c'était déjà trop tard. Non seulement la vie était présente, mais en plus, c'était une vie intelligente et, pire que tout, dotée d'imagination !

Et certains de ces êtres frustes, racontaient des histoires, d'autres dessinaient sur les parois des cavernes. Ce qui est remarquable, c'est que les récits étaient écoutés et crus, et les peintures étaient vues et admirées.

Un jour, lorsqu'un chasseur raconta l'histoire dans laquelle il avait tué seul et à mains nues un tigre aux dents de sabre, cela créa un monde parallèle où tout était similaire, sauf qu'un homme là-bas était vraiment capable de tuer un tigre.

Chaque récit oral ou écrit a engendré un monde. Pendant des siècles, cela a perduré, s'intensifiant avec l'invention de l'imprimerie, puis encore plus rapidement avec l'avènement d'Internet, sans même mentionner la fanfiction....

Aujourd'hui, les réalités se multiplient à l'infini, s'entassant les unes sur les autres comme les pages d'un livre, sans jamais se confondre.

Là, il leva le doigt et sur un ton tout à fait professoral énuméra :

-         Il existe des réalités où règne l'ordre dans les autres le chaos. Certaines, sont peuplées uniquement des êtres humains, tandis que dans d'autres, on trouve des elfes ou des sirènes. Cette coexistence était presque harmonieuse, mais dans l'une de ces réalités, l'équilibre est sur le point d'être rompu. Les pages du « livre des réalités » pourraient se mélanger, passer l'une dans l'autre, se froisser, s'effondrer, et ainsi viendra la fin de tout.

L’entité s’éclaircit la voix et but un verre d’eau. Maïté, profitant d’une pause dans le récit, demanda avec incrédulité :

-          Et ce n’était jamais arrivé qu'un plan de l'existence pénètre dans l'autre ? Jamais depuis la nuit des temps ?

-         Bien sûr, cela s'est produit, et à plusieurs reprises, mais de manière très restreinte, comme un coup d’épingle.

Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi il y a des doutes sur les constructeurs des pyramides, ou sur le niveau de connaissance des Incas, et pourquoi on observe régulièrement des OVNI dans ton monde ?

Mais tout cela n'était pas très grave. À l'heure actuelle, dans l'un des plans d'existence proche de l'univers chaotique, une fissure dans le voile entre les réalités est en train de se former, et il y a même des fanatiques pour l'aider à s'agrandir. Si la toile qui sépare les mondes tombe, on assistera à l'avènement des êtres de chaos, bien plus dangereux que les bâtisseurs des pyramides, les scientifiques ou les extraterrestres. Ce monde basculera et entraînera tous les autres dans sa chute, tel un château de cartes qui s'écroule.

Et ce serait vraiment regrettable... Cependant, dans cette situation difficile, il y a quelqu'un qui pourrait éviter que cette catastrophe se produise, avec un peu d'assistance, bien entendu. Malheureusement, la personne qui aurait dû apporter cette aide cruciale à notre héros est décédée de manière tragique et prématurée, ce n'était vraiment pas son heure.

-         Ne me dites pas que cette personne c'est moi, s'effraya Maïté.

-         Arrête de me couper la parole, non ce n’est pas toi, ton heure est réellement arrivée.

-         Mais alors, en quoi tout ceci me concerne ? Et que puis-je faire ?

-         Cela te concerne directement. La personne dont l'âme est si importante pour résoudre ce grave problème est arrivée ici, au triage, exactement au même moment que toi. Tu devais partir plus loin dans ton au-delà, et elle devait revenir. Mais voilà, cette âme refuse catégoriquement. Et Nous n'avons pas le droit d'intervenir...

-         Qui Nous ? Demanda vivement Maïté.

-         Aucune importance, Nous c'est Nous ! Donc, reprenons, prononça « Nazgûl » en réprimant avec peine l'énervement qui l'envahissait après chaque remarque de Maïté, Nous n'avons pas le droit d'intervenir directement auprès d'une âme qui appartient encore au monde des vivants, car tous les êtres, qu'ils soient humains, trolls, elfes ou centaures, possèdent le libre arbitre. Cependant, je peux te demander de m'aider, car ton âme n'appartient plus à tout ce qui vit, mais ne pas encore rejoint l’au-delà, et de ce fait n'a pas les mêmes limitations que Nous. Je te prie donc de convaincre cette récalcitrante.

« Prof – Nazgûl » fit un signe de main fatigué en direction de l'obscurité et un nouveau personnage fit son entrée en scène. Il était jeune, dix-huit ans tout au plus, grand, maigre et boiteux. Ses cheveux de teinte incertaine, emmêlés sous la saleté, lui donnaient une coiffure en forme de nid au-dessus d'un visage anguleux, illuminée par des grands yeux jaunes, dont l'un au beurre noir. La cigarette au coin de la bouche, la guitare dans une main et la bouteille d'Hennesy dans l'autre complétèrent le tableau.

-         Bonjour, jeune homme, prenez place, prononça Maïté sur le ton le plus professionnel possible.

Le nouvel arrivant prit place sur la chaise en face du bureau, croisa les jambes et prit une gorgée de cognac d'un air détaché. Son comportement exprimait clairement : « Je me fiche de tout, laissez-moi tranquille ».

Maïté décida de suivre le même scénario absurde, qu’avec « Nazgûl » :

-         Votre carte Vitale

-         J'en ai pas

-         Carte d'identité

-         Non plus !

Le jeune homme se mit à pianoter sur le corps en bois de sa guitare, puis chantonna sur le rythme qu'il avait créé.

« Sans papiers d'identité

    T'es perdu pour la société.

               Sans un compte en banque plein

               T'es pas maître de ton destin ! »

 

-         Horrible, ne put s'empêcher de commenter Maïté

-         Pas du Shakespeare, c'est vrai, acquiesça son interlocuteur.

-         Nom, Prénom, date de naissance.

-         Novembre, May (3), Je ne sais pas.

Il répondit dans l'ordre et poursuivit en chantonnant :

« En novembre on m'a trouvé

           Et c'est le nom qu'on m'a donné »

 

-         May... Un prénom épicène...

-         Et oui, il convient aussi bien aux filles qu'aux garçons. Ça vous bouche un coin doc, que je connaisse le mot aussi compliqué ? Si vous voulez, je vais vous raconter pourquoi on m'en a affublé ?

Maïté fit un signe de négation de la tête, ce que n'empêcha pas l'énergumène de poursuivre :

-         Pendant une nuit froide de novembre, lors d'une patrouille, les agents de police ont repéré une mallette dans le hall d'une gare. Au départ, ils ont pensé qu'il s'agissait d'une bombe et ont appelé l'unité de déminage. Après de nombreuses précautions, lorsque le démineur a enfin ouvert la valise, ils n'ont trouvé que moi à l'intérieur. J'étais si pâle, presque nacré, si blond que les agents de sécurité m'ont naturellement appelé May, et pas autrement, conclut-il avec emphase.

-         À te voir, on dirait plutôt, que tu étais trouvé dans une décharge au milieu des coquilles d'huîtres. D'où le prénom. Moi, aussi j’en connais la signification, ça te bouche un coin, hein ?

Maïté persifla, en le tutoyant d'une manière nullement professionnelle, mais, fraîchement présenté May, l'énervait prodigieusement.

-         Donc, vous êtes docteur, continua May, et vous allez me réparer ma jambe...J’ai eu un accident il y a quelques années, fracture…

-         Fracture compliquée ? Perte de substance et comme résultat inégalité de la longueur des jambes. Là, pour dire simple, il faut l'intervention d'un chirurgien. Tandis que moi je suis qu’une généraliste…

Maïté leva les bras en signe d'impuissance, sachant qu'elle aurait pu facilement guérir May dans cet endroit étrange rien qu’en le souhaitant. Cependant, elle était certaine que cela n'aurait aucun effet sur le corps réel du jeune homme. Elle se contenta donc de regarder son ordinateur, dépitée.

La musique endiablée de "La Parisienne" se fit entendre, produite par les doigts agiles de May et il chanta en périphrasant :

« Elle n'est pas une chirurgienne

Ça la gêne, ça la gêne

Oublions le bistouri

Quel ennui, quel ennui » (4)

Maïté décida de garder son calme et repris :

-         Jeune homme, vous avez été gravement battu. Vous êtes maintenant dans le coma, mais vous avez la possibilité de revenir à la vie. Cela dépend entièrement de vous ! Envisagez : revenir, reprendre votre vie là où vous l'avez laissée. Respirer l'air frais, retrouver vos amis, jouer à la guitare, chanter...

May releva la tête de sa guitare et chuchota d'une voix sifflante, comme un serpent :

-         Revenir ? Reprendre ma vie de sans-abri ? Dormir sous les ponts ou, occasionnellement, dans un foyer pour SDF ? Crever de faim ? Jouer à la guitare, qu'on a fracassée ? Respirer la pollution de Londres ? Mais j'aime mieux rester ici : j'ai pas mal nulle part, je n’ai ni faim, ni froid. J'ai toujours ma guitare, la bouteille inépuisable de cognac et le paquet plein de tiges.

May secoua doucement la bouteille et tapota sa poche gonflée par le paquet de cigarettes.

-         Fumer et boire nuit gravement à la santé, commenta, en proie à la déformation professionnelle, Maïté.

-         Et ici, cela n'a strictement aucune importance, ce n’est pas beau ça ? ! De plus j'entends déjà la fête mémorable qui m'attend ! Écoutez doc ! Prononça May avec ravissement.

Au bout de sa perception, Maïté eut l'impression d'entendre de la musique, des voix joyeuses et le tintement des verres.

May se leva, tendit les bras vers le ciel et disparut dans un tourbillon des confettis en criant : « attendez-moi les amis, j'arrive ! »

Juste un confetti solitaire plana jusqu'à la chaise où il était assis auparavant et au même moment la voix mécontente se fit entendre :

-         Bravo, bravissimo ! Il t’a fallu exactement cinq malheureuses minutes pour tout ruiner et le laisser filer hors de mon atteinte !

L'entité apparut tout près, en reprenant sa forme « Nazgûl »

-         Je vous avais prévenu je ne suis pas une psy...

-         À ma « pauvre chérie », c'est vrai tu n'es pas qualifiée pour ça, se moqua « Nazgûl » et ajouta sur un ton venimeux, je suis presque tenté de chanter comme May :

« Elle n'est pas, non plus une psy

Quel gâchis, quel gâchis »

-         Mais si l'âme de May est hors de ma juridiction, toi, c'est une autre paire de manches... Je peux, et je vais te donner cet ordre : tu vas prendre sa place et réaliser sa destinée ! Conclut l'entité avec aplomb.

-         Des clous, je suis sûre que ça ne marche pas de cette façon...

-         Perspicace ? C'est vrai, pas de cette façon, mais en signant un contrat...

Sur ces mots, Nazgûl se métamorphosa en Méphistophélès (5), ressemblant en tout point à un personnage célèbre de l'opéra, tenant dans les mains un parchemin et une plume. Il se contempla un moment et articula presque admiratif :

-         Quelle imagination et quelle curieuse association d'idées ! Mais revenons à nos moutons. Le contrat, le voici, Méphistophélès montra le parchemin, tout est noté là-dedans. Tes devoirs et tes droits. Et je serai même "bon prince", tu as le droit de modifier ou rajouter trois points !

-         Ne me prenez pas pour une gourde, vous êtes loin d'être un prince et encore moins bon. Je suis convaincu que la possibilité des trois modifications est obligatoire dans ce type d'accord, c'est la raison pour laquelle on parle toujours de trois vœux dans tous les contes.

-         C'est bien vu, donc lis, modifie et signe !

Méphistophélès lui tendit le parchemin et la plume, et Maïté se plongea dans la lecture de texte suivant :

« L'âme, connue sous le nom de Maïté née le 20 mai 1968, décédée le 22 décembre 2023, issue de plan d'existence sous le n°0 » Maïté interrompit la lecture pour dire avec étonnement :

-         Je suis de monde « originel » ? En voilà une surprise !

Puis continua la lecture :

« S'engage à remplacer l'âme connue sous le nom de May, né le 10 novembre 1978, déserté l’existence le 18 juin 1996, issu de plan d'existence sous le n°... » elle leva de nouveau la tête, renonçant à lire les dix mètres de parchemin couverts de chiffres, et jeta un coup d'œil étonné vers son interlocuteur. Ce dernier ne se fit pas prier et expliqua :

-         Je t’avais prévenue que l'univers est infini. Le numéro de son plan doit être mentionné, c'est la procédure habituelle, mais tu n'as pas besoin de le lire en entier. Et non, le temps ne s'écoule pas de la même façon partout. 2023 chez toi, 1996 chez May. Mais poursuivons...

« Et vivre à sa place pour accomplir sa destinée. En échange elle reçoit :

1.      Un corps de 17 ans d’âge.

2.      Toutes les connaissances et la mémoire de précédent « occupant ».

Là Maïté effectua le premier changement en rajoutant "et conservera les siennes". 

3.      Les pouvoirs magiques

Vint la deuxième clarification de la main de Maïté « dont, le pouvoir de guérisseur avec la possibilité de se guérir soi-même ».

-         Eh, protesta l'entité, cela fait deux en un, c'est trop ! Il t’en reste plus

-         C'est sur la même ligne, donc cela compte pour un et il m'en reste encore un !

-         Quelle impudence ! Encore un peu et tu me réclameras la clef de coffre-fort plein d’or à Gringotts…

-         Gringotts, chuchota presque Maïté, avec un calme, qui précède généralement la tempête. - L'univers d'Harry Potter ! Je ne veux pas devenir Harry !

Sa voix monta dans les aiguës.

-         Hystérique ! Tu ne peux pas être Harry ! As-tu bien regardé May ? Grand, maigre, boiteux aux yeux jaunes ! Il ressemble à Potter ?

Maïté prit une grande respiration. Au lieu de crier comme prévu, elle dit d'une voix calme et glaciale :

-         Dans un univers de la fanfiction tout est possible ! Et notez, que je refuse, également, de devenir Ron, Drago, Professeur Rogue ou Hermione !

-         Hermione c'est une fille !!!

-         Et l'imagination des fans est sans limite !!!

Méphistophélès soupira avec un air fatigué, croisa les bras en signe de résignation :

-         Je te promets, tu seras May, rien que May, uniquement May ! Tu peux même le mettre en troisième vœu pour plus de garantie !

Maïté continua la lecture tout en bougonnant :

-         Bizarrement, je vous crois sur parole, et je vais garder le troisième en réserve.

 4.      Une vie intéressante, pleine d’aventures d’une durée d’un mois.

 -         Quoi ! Un MOIS, mais tu rêves, hurla notre héroïne en rayant le "1 mois" et notant à la place « Une vie longue, intéressante et pleine d’aventures. » - Je m'en doutais, que les dés étaient pipés ! Continua-t-elle de maugréer - Je devais venir, donner le coup de pompe magique au cul de l'élu, pour le mettre dans le droit chemin et crever, peut-être même héroïquement « en protégeant la veuve et l'orphelin » ! C'était ça le Plan ? Réponds-moi !

-         Qu'as-tu fait, petite monstruosité ? Un mois, c'était déjà un cadeau ! N'oublie pas, tu étais morte ! Maintenant même moi, je ne sais pas ce que va se passer ! Signe enfin !

Maïté sursauta et comme sous hypnose attrapa la plume pour griffonner sa plus belle signature de médecin, en bas de contrat. À l’instant même, elle fut soulevée de bureau, secouée fermement comme dans un shaker, pliée, dépliée, tordue, effilée. Sous un coup de pied fantomatique, elle prit de la vitesse et entendit tonner tout autour : « Je ne sais pas ce qui va se passer, et je m'en fiche royalement ! Je m'en lave les mains ! ».

Un bref moment de désorientation, et Maïté dégringola dans... L'eau !?!

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(1)   Les Nazgûl, aussi appelés Spectres de l'anneau, Cavaliers noirs, les neuf Cavaliers, ou simplement les Neuf sont des personnages légendaires, apparaissant dans le "Seigneur des anneaux." de J. R. R. Tolkien,

(2)   Le TLA est un lecteur de cartes bi-fentes, c’est-à-dire qu'il accède simultanément à la carte Vitale du patient et à la carte professionnelle de praticien. Il permet de lire les informations contenues sur les cartes vitales des patients pour ensuite créer et télétransmettre les feuilles de soins électroniques.

(3)   May - La racine du prénom May, écrit aussi Maye, est grecque. Il vient de « mry », et signifie « perle ».

(4)   « La Parisienne » - Chanson interprétée par Marie-Paule Belle en 1976.

(5)   Méphistophélès est un démon du folklore allemand. On le rencontre pour la première fois au XVIe siècle dans la légende de Faust, et il devient rapidement un personnage courant dans les œuvres populaires. Ici Maïté fait référence au personnage de l’opéra de Charles Gounod « Faust ».

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