Destinée | les Prince, tome 1

Chapitre 18 : Ophélia Vale

898 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/07/2024 01:50




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Séraphine, depuis que sa mère lui avait interdit de voir Lily, s'était enfermée dans sa chambre. Elle ne mangeait rien de ce que Servisis lui apportait et elle s'était plongée dans la lecture des contes de Beedle le Barde, se plaisant à imaginer ses retrouvailles avec sa chère amie.


Elle suivait avec intérêt les aventures de Babbitty Lapina quand Servisis toqua à la porte. Elle jeta un coup d'œil à la fenêtre : il ne devait pas être plus de six heures. L'elfe de maison ne pouvait être là pour lui amener son repas. Elle fronça les sourcils et se leva pour lui ouvrir alors que ses coups reprenaient.


« Servisis, qu'y a-t-il ? demanda-t-elle.


- Ta professeure est arrivée, grogna l'elfe de maison, qui avait rapidement abandonné le vouvoiement.


- Comment cela ?


- Tu dois descendre », répondit Servisis sans donner plus d'explications en tentant de lui attraper le bras et la tirer à l'extérieur de sa chambre.


Séraphine lui claqua la porte au nez.


« Dis-lui que tant que je ne peux pas voir Lily, je ne descendrai pas ! » s'écria-t-elle.


L'elfe de maison émit un grognement exaspéré et elle entendit ses pas descendre les escaliers.


Séraphine s'en voulait d'être si capricieuse. Elle craignait par dessus tout que sa mère ne mette ses menaces à exécution. Elle ne supporterait pas de perdre définitivement Lily mais la perspective de ne plus la voir avant la rentrée à Poudlard était profondément déprimante.


Trois coups retentirent et Séraphine se leva, s'apprêtant à répéter ses conditions à Servisis d'un ton énervé, quand la porte s'ouvrît sur une vieille femme élégamment habillée.


« Séraphine c'est cela ? Je m'appelle Ophélia Vale, appelle-moi Mademoiselle Vale. », se présenta-t-elle en tendant sa main.


Séraphine, d'abord surprise, plissa ensuite les yeux avec méfiance.


« Laissez-moi tranquille ! ordonna-t-elle. Je ne vous écouterai pas, je ne vous obéirai pas, je ne ferai rien ! »


Elle voulut pousser Ophélia Vale, mais celle-ci avait disparu. Séraphine, perplexe, balaya sa chambre du regard.


« Ici », dit Ophélia Vale, assise sur son lit avec une telle tranquillité que toute personne aurait pensé qu'elle était ici depuis toujours.


Séraphine sursauta.


« Comment avez-vous fait ? demanda-t-elle, sa curiosité surmontant sa colère.


- Je ne peux pas te le dire, déclara Ophélia.


- Pourquoi ? » dit Séraphine.


Ophélia esquissa un si bref sourire que Séraphine crut ne pas l'avoir vu.


« Parce que si je te le disais, je t'apprendrai quelque chose. Et comme je ne suis pas ta professeure, je ne peux pas t'apprendre quoi que ce soit. »


Séraphine se renfrogna et croisa les bras en signe de mécontentement. Ophélia conservait toujours le même visage impassible.


« Quelqu'un te manque, n'est-ce pas ? » s'enquit-elle.


Séraphine tourna vivement la tête.


« Comment le savez-vous ?


— Je le sens. »


Séraphine s'exclama : « Vous êtes une voyante, n'est-ce pas ? »


Ophélia pinça les lèvres et Séraphine hésita à considérer qu'il s'agissait d'un geste agacé ou, au contraire, la preuve qu'une immense hilarité la gagnait.


« Peut-être, répondit-elle. Je ne pense pas. En tout cas, ce que je viens de supposer n'est qu'une déduction, certainement pas une vision. »


Elle se releva et se pencha vers Séraphine, ses yeux verts plongés dans les siens.


« Séraphine, je pense que tu es une petite fille intelligente, alors je te laisse choisir ce qu'il y a de mieux pour toi. Veux-tu que je devienne ta professeure ? »


Séraphine prit le temps de réfléchir. Si elle refusait, sa mère serait très bien capable de réembaucher un professeur et elle ne pourrait pas avoir constamment le choix. D'autant qu'il pourrait être bien pire que cette mystérieuse dame.


Elle secoua la tête. Hors de question de se laisser convaincre aussi facilement. Elle s'était déjà faite avoir par sa mère, on ne la tromperait pas une deuxième fois. Et si Ophélia Vale avait de mauvaises intentions ? Qui la protégeait, sinon elle-même ?


« Je refuse. » déclara-t-elle, et ces deux mots lui semblèrent plus difficiles à prononcer qu'elle ne l'aurait pensé.


Ophélia cligna des yeux et se redressa.


« Je comprends. Ce n'est pas grave. » dit-elle d'une voix neutre. Néanmoins, Séraphine sentit qu'elle était déçue.


Elle sortit de la chambre et descendit les escaliers. Eileen, qui attendait nerveusement dans l'entrée, la regarda arriver avec surprise.


« Vous partez déjà ?


— Et je ne reviendrai pas. » affirma-t-elle en quittant la maison. Séraphine la rejoignit, mue par elle ne savait quel instinct.


« Attendez ! » cria-t-elle.


Ophélia s'arrêta. Les lèvres de Séraphines lui semblèrent collées entre elles. Son cœur battait fort et l'hésitation la troublait encore. Mais elle devait faire un choix, maintenant. Elle déglutit et prit son courage à deux mains.


« J'accepte ! » lança-t-elle.


Ophélia Vale se retourna et lui adressa un sourire, la confortant dans sa décision.


« Alors je reste. À demain, Séraphine ! » lança-t-elle.


La jeune Prince sentit qu'elle avait pris la bonne décision en contemplant la silhouette colorée de sa nouvelle professeure disparaître. Elle l'ignorait encore, mais Ophélia deviendrait plus qu'une simple enseignante dans son cœur.

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