Destinée | les Prince, tome 1

Chapitre 11 : Lettres inattendue et attendue

973 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/07/2024 01:39



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Le jour de ses onze ans, Séraphine était réveillée depuis six heure du matin. Assise sur un tabouret bancal à la peinture écaillée, elle scrutait le ciel avec une attention minutieuse.


« Toujours rien ? » demanda sa mère. 


C'était une femme réservée qui ne sortait que rarement de sa chambre. Elle y restait souvent cloîtrée durant des heures sans ouvrir les rideaux ni même bouger de son lit.


Les quelques fois où Séraphine la croisait, elle était effrayée par son visage émacié et par le chagrin qui avait si longtemps dévalé ses joues qu'il les avait creusées. Ses yeux brillaient d'une lueur terne, cachés derrière un rideau de cheveux noirs.


Mais aujourd'hui était une journée spéciale : le jour où Séraphine recevrait sa lettre de Poudlard et sa liste de fournitures. D'ordinaire, elle ne fêtait cependant jamais son anniversaire.


« Non. », répondit Séraphine sans quitter les nuages des yeux.


Un point noir apparut soudain à l'horizon. Il se rapprocha lentement, jusqu'à se transformer un hibou et Séraphine retint un cri de joie.


Il se posa sur le rebord de la fenêtre et Séraphine lui arracha presque sa lettre du bec.


COLLÈGE DE , ÉCOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Albus Dumbledore

Commandeur du Grand-Ordre de Merlin,

Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers

Chère Mlle Prince,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 30 juillet au plus tard.

Veuillez croire, chère Mlle Prince, en l'expression de nos sentiments distingués.


Directrice-adjointe, Minerva McGonagall


Elle parcourait la liste de fournitures scolaires quand l'oiseau picora son bras.


« Aïe ! Qu'est-ce que... Aïe ! Mais tu vas me laisser, stupide oi-


— Il faut que tu lui donne de l'argent, indiqua sa mère. Tu n'aurais pas des Noises ou des Mornilles ? »


Elle secoua négativement la tête. Elle ne possédait aucune monnaie sorcière — ni Moldue, à vrai dire.


« Des graines ? » tenta sa mère.


Séraphine réfléchit puis son visage s'éclaircit brusquement. Elle se pencha en-dessous de son lit et en tira un sachet. Elle étala les graines devant le hibou qui eut un air sceptique avant de les avaler et de s'envoler dans un battement d'ailes.


« Nous irons au Chemin de Traverse la semaine prochaine. » prévint Eileen.


Elle repartit silencieusement et Séraphine pressentit qu'elle ne sortirait plus de sa chambre avant un certain moment.


Elle en profita pour examiner les livres qu'il lui fallait acheter. Elle avait terriblement hâte de lire Potions Magiques et Le livre des Sorts et Enchantements. Elle était tellement captivée qu'elle ne remarqua pas immédiatement la chouette qui déposait une lettre sur le rebord de la fenêtre.


Intriguée, elle s'en saisit et aussitôt l'oiseau décolla.


Sur un papier doré, une écriture soignée indiquait : A l'intention de Séraphine Prince. Et, en plus petit : la Banque Gringott.


Elle se souvint qu'il s'agissait du nom de la banque des sorciers et, intriguée, elle décacheta l'enveloppe.


BANQUE DE GRINGOTT


Chère Mlle Prince,


Nous sommes au regret de vous informer du décès de votre grand-mère, Dorothy Prince, survenu le 27 décembre 1959. Son testament indique qu'elle vous lègue le Manoir Prince, la totalité de sa fortune et du mobilier. Vous avez pour obligation de vous rendre à la banque le 10 janvier accompagnée de l'un de vos tuteurs légaux. Son elfe de maison, qui a actuellement la charge du manoir, nous y rejoindra.


Signé Durk, notaire en charge de votre dossier.


Séraphine écarquilla les yeux. Sa respiration se coupa dans sa gorge.


Sa mère n'était guère une personne à s'étaler sur sa vie privée. Elle ne s'étalait en fait jamais sur quoi que ce soit : elle parlait trop peu pour cela. De toute façon, Séraphine n'avait jamais éprouvé la moindre curiosité envers la famille de sa mère.


Nul doute que, si elle avait su que sa grand-mère lui avait légué un manoir, du mobilier et son argent — même si elle en ignorait le montant —, elle se serait montrée plus curieuse.


« Séraphine, tu as reçu autre chose ? » demanda sa mère, les sourcils froncés.


Séraphine envisagea un instant de lui mentir, mais elle se rappela que le courrier de Gringott stipulait que sa tuteure légale devait être présente. Au lieu de lui répondre, elle lui tendit le papier.


« Non... Elle n'a pas fait ça. Ce n'est pas possible, souffla sa mère après avoir lu.


— Cette lettre est marquée par le sceau de Gringott », déclara Séraphine.


Sa mère lui jeta un bref coup d'œil surpris.


« Alors, nous irons à Gringott demain ? s'enthousiasma-t-elle.


— Pas question. Je ne veux plus jamais avoir affaire à... aux Prince.


— Mais il s'agit d'hériter d'un manoir, protesta Séraphine. Pas de rencontrer leur portrait-


— J'ai dit non ! » s'énerva Eileen, et à son refus ses cheveux s'envolèrent.


Séraphine se tut. Il était rare que sa mère se fâche ainsi et elle comprit qu'elle n'aurait pas gain de cause en insistant, au contraire.


Eileen partit. Séraphine regarda sa silhouette disparaître et décida qu'elle se rendrait à la banque de Gringott demain, malgré l'absence de sa mère. Même si Durk n'acceptait pas de procéder à la transaction, elle pourrait au moins en apprendre plus sur son héritage.

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