Destinée | les Prince, tome 1

Chapitre 5 : Le plan de Druella Rosier — milieu

824 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/06/2024 21:03


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Décembre, 1950.


Pétronille Scraper, journaliste de la Gazette, était une femme recroquevillée sur elle-même, avec des cheveux filasse et un sourire édenté. Elle avait fait ses études à Poudlard, mais avait lamentablement échoué aux examens finals. Elle n'avait aucun talent, si ce n'était de diffuser des ragots. Elle en avait donc fait son métier : elle était devenue journaliste.


Druella ne l'aimait pas. D'ailleurs, il n'existait pas grand monde qui l'aimait, ou à la rigueur l'appréciait. Elle s'était, après tout, construite en médisant la vie des autres. Pourtant, il valait mieux se faire bien voir de cette femme, ou bien sa réputation en pâtirait.


Druella l'avait invitée pour boire un thé ensemble au Rosa Lee Teabag, un chic salon de thé du Chemin de Traverse, à la devanture dorée, dans un but bien précis.


« Je ne saurais vous décrire le plaisir de vous retrouver, Pétronille, sourit-elle après que la Scarper eut grossièrement coincé son corps bossu entre deux coussins.


— Je vous en prie, mais j'ai d'autres choses à faire et je dois me dépêcher. Qu'est-ce vous voulez ? »


Druella se crispa. Qu'est-ce qu'une femme comme elle pouvait bien avoir à faire d'autre qu'écrire de misérables articles dans le seul but de se venger des réussites des autres qui appuyaient ses propres échecs ?


« Voyez-vous, je m'inquiète fortement pour ma future belle-sœur, Eileen Prince. Elle est sensée devenir madame Black dans quelques mois, vous savez, pourtant, elle agit comme... »


Les pupilles de Pétronille Scarper se dilatèrent et ses narines s'élargirent, flairant la rumeur croustillante, la pressa de poursuivre : « Comme quoi ? Comme quoi ? »


Intérieurement, Druella éclatait d'un rire moqueur. Pétronille Scarper ressemblait à un chien devant lequel elle agiterait un os sans pour autant le lui tendre.


« Oh, Eileen est une charmante personne, mais elle a des penchants...


— Dites-moi ! insista Pétronille Scarper en lui agrippant le bras, la langue pendante et les yeux avides. Qu'est-ce qu'elle est ridicule... songea Druella.


— Je vous avoue que... qu'elle semble aimer les Moldus, murmura Druella en baissant les yeux. Elle paraissait presque peinée, mais Pétronille Scarper savait qu'à partir du moment où elle lui avait donné rendez-vous pour en discuter, elle ne ressentait pas le moindre remord de livrer sa future belle-sœur en pâture aux journalistes.


— Oh, s'enthousiasma Pétronille Scarper, je vois, je compatis, bien évidemment. »


Mais son sourire frétillant démentissait fortement ses propos.


« Et même, ajouta Druella, je vous le confie, elle les défend et elle en rencontre parfois. »


Pétronille Scarper et Druella Rosier se quittèrent donc contentes, chacune ayant satisfait les attentes de l'autre.


Tout en remontant le Chemin de Traverse, Druella pensa à son futur de Mme Black. Son mariage était prévu pour cet hiver et se déroulerait au Manoir Black. Irma Black, sa future belle-mère, avait pour projet d'organiser une grandiose cérémonie en conviant les plus éminentes familles de sangs-purs, dont l'entièreté de la famille Black, la famille Malefoy, la famille Prince, la famille Parkinson, la famille MacMillan et la famille Rosier.


Irma et Pollux Black étaient ceux qui occupaient le haut de la hiérarchie de la famille Black. Les deux époux maintenaient une froide convivialité entre eux et n'avaient jamais de gestes tendres l'un pour l'autre. Ils faisaient partie de ceux à qui le mariage arrangé n'avait même pas offert une complicité à la place de l'amour.


Pour se faire bien voir d'eux, Druella comptait sur les tendances Moldues d'Eileen Prince. Si la presse se mêlait de l'affaire, c'en était fini d'elle et Druella pourrait obtenir une meilleure notoriété, brillant à côté de sa belle-sœur continuellement à contre-courant des normes de sang-pur.


Ce serait le départ de sa gigantesque ascension sociale. Non pas qu'elle soit à plaindre de ce côté-là : Druella possédait une renommée tout à fait respectable, due à la fois à la pureté de sa famille et à sa grande beauté. Mais, telle l'ancienne Serpentard qu'elle était, elle voulait toujours plus de pouvoir et d'influence, et le soutien des Black était inestimable pour obtenir ce qu'elle désirait. En un sens, elle ressemblait à Pétronille Scarper — à la différence qu'elle était bien plus subtile et manipulatrice que cette dernière.


Druella transplana et arriva à Hackney. C'était un district sombre de Londres, dont les hauts bâtiments de brique rouge bordaient la rive gauche de la Tamise.


Un homme puissant, du moins le lui avait-il dit, lui avait donné rendez-vous pour parler d'une affaire importante. Il était rare qu'on lui propose une rencontre liée au travail dans un quartier aussi mal fréquenté, et aussi Moldu, néanmoins elle avait accepté.


Elle aperçut un homme maigre, au visage émacié et revêche, qui semblait attendre, et resta figée de surprise en le reconnaissant.


« Monsieur Prince... » murmura-t-elle en le rejoignant.

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