Le Seigneur des Ténèbres Livre 1 : Tom Jedusor
“- Il aimait agir seul. Tu entendras de nombreux Mangemorts prétendre qu’ils ont sa confiance, qu’ils sont les seuls à être proches de lui, les seuls même à le comprendre. Ils se font des illusions. Lord Voldemort n’a jamais eu d’amis et n’a jamais voulu en avoir."
Albus Dumbledore
Jedusor observa autour de lui, essayant de noter ce qui faisait de ce Chaudron Baveur un célèbre endroit magique. Des petites femmes chuchotaient à voix basse à une table en buvant des verres de xérès, une silhouette encapuchonnée au bar lisait un journal, et une femme à l’air grincheux se trouvait à proximité d’une serpillière. Rapidement, cependant, Tom pu noter des détails surprenant. Une des vieilles femmes agitait une tige en bois semblable à celle de Dumbledore en direction de la bouteille de Xérès qui se souleva légèrement et se renversa seule pour remplir son verre, le journal de l’inconnu semblait animé, avec des lettres changeant de place et des photos qui paraissaient vivantes, et la femme de ménage grincheuse observait sa serpillière nettoyer le dessous d’une table sans poser la main dessus. Rassuré d’être au bon endroit, autant qu’impressionné par ces manifestations magiques, Jedusor s’avança vers le comptoir.
- Excusez moi ? Fit t-il d’une voix forte pour attirer l’attention de l’homme chauve et légèrement bossu qui lui tournais le dos en essuyant des verres. Je cherche un homme du nom de Tom.
L’homme se retourna avec un sourire édenté, laissant apparaître à Jedusor qu’il était à l’image de son pub, vieux et misérable.
- C’est moi même. Croassa t-il. Que puis je pour vous, jeune homme ?
Jedusor inspira en tentant de chasser le dégoût de son visage. Être l’homonyme d’une telle créature n’avait rien de bien réjouissant. Il se força à sourire et reprit d’une voix polie :
- Je serais prochainement élève au collège Poudlard, et je dois me rendre sur le Chemin de Traverse pour effectuer mes achats. Je ne connais pas la marche à suivre et le Professeur Dumbledore m’as envoyé vers vous.
- Ah ! S’exclama le barman. Un nouveau venu dans le monde des sorciers. Suivez moi, jeune homme.
Jedusor le suivit tandis que le barman se dirigeais vers la cour arrière du pub, minuscule et fermée par un grand mur en brique. Le barman s’avança sans hésitation vers celui ci en sortant de sa manche un vieux bout de bois que Tom supposa être sa baguette magique.
- Alors voilà, marmonna le bossu, fixant les briques. Au dessus de la poubelle, tu compte sept briques… Puis tu tapote trois vers le haut… et deux sur le côté… Et voilà !
Jedusor le fixa d’un air peu convaincu avant de voir un trou apparaître à l’endroit tapoté par le barman qui s’agrandissait rapidement, finissant par former une véritable arche de pierre s’ouvrant vers ce qui semblait être une immense avenue commerçante. Il s’avança, les yeux ronds, fixant devant lui avec avidité.
- Et voilà petit. Bienvenue sur le Chemin de Traverse. Au fait, c’est quoi ton nom déjà ?
- Jedusor, répondit celui ci distraitement en passant l’arche de pierre qui se referma aussitôt derrière lui.
En s’avançant dans la rue, Tom ne sût que regarder en premier. Des étals de chaudrons, de grimoires, de foies de chauve-souris, d’étranges instruments d’argent et de cuivre, des potions, des parchemins se trouvaient à perte de vue. Des dizaines de magasins aux devantures prometteuses s’alignaient, « Au Royaume du Hibou » , « Globus Mundi » et autres, tandis qu’au fond se dressait un imposant bâtiment en pierre blanche où Tom pu lire, gravé dans la pierre « Gringotts Bank ». Il s’approcha en premier lieu de cette banque, une idée lui venant soudainement à l’esprit.
Près du portail en bronze se trouvait la créature la plus étrange que Jedusor avait jamais aperçu et qu’il ne put s’empêcher de fixer. Petite de taille, avec de longs doigts crochus et le teint basané, des oreilles pointues et de petits yeux noirs, il portait un uniforme que Tom pensa classique d’un garde de bâtiment important. La créature le toisa d’un air mauvais, révélant dans un rictus deux rangées de petites dents pointues.
- Bah quoi ? T’as jamais vu un Gobelin ?! Andouille ! s’exclama l’étrange garde en reniflant avec dédain.
Tom se garda bien de répondre et poursuivit son chemin vers les escaliers menant aux imposantes portes en argent . En arrivant près de celles, gardées par deux gobelins à l’air bien plus féroce et sérieux, il put lire gravé dans le métal :
« Entre ici étranger, si tel est ton désir,
Mais à l’appât du gain, renonce à obéir,
Car celui qui veux prendre mais ne veux pas gagner,
De sa cupidité, le prix devra payer.
Si tu veux t’emparer, en ce lieu souterrain,
D’un trésor convoité qui jamais ne fut tien,
Voleur, tu trouveras en guise de richesse,
Le juste châtiment de ta folle hardiesse. »
Fronçant les sourcils devant l’évidente menace, Jedusor pensa instinctivement que l’heure n’était pas à faire des vagues. Il allait devoir, en attendant de maîtriser à la perfection ses pouvoirs ainsi que les codes de cette société magique, apprendre à faire profil bas.
En pénétrant de le hall d’entrée de la banque, avec son sol en marbre, ses lustres en cristal accrochées sur le plafond haut et les multiples comptoirs sur les côtes ou des gobelins armés de plumes, de parchemins et de balances en cuivre marmonnaient en pesant de nombreuses pièces d’argent de bronze et d’or identiques à celles que Dumbledore lui avait donné, Jedusor se senti conforté dans le fait qu’il voulait appartenir à ce monde. Jamais alors il n’avait eût l’occasion de pénétrer dans un espace comme celui-ci, et de ce qu’il en savait pour n’y avoir bien entendu jamais mis les pieds, les banques des non sorciers n’étaient pas semblables à celle ci. Jedusor se dirigea d’un pas déterminé vers le comptoir du fond, qui semblait réservé à l’accueil des clients et s’y éclaircit la gorge pour attirer l’attention du gobelin y siégeant.
- Excusez moi. Je souhaite vous demander quelque chose… Commença t-il de sa voix la plus polie.
- Mmmh… Répondit le gobelin sans lever les yeux de son épais livre de comptes. Si c’est pour un crédit, dans la conjoncture actuelle…
- Pas exactement, continua Jedusor. Je souhaitait plutôt obtenir une information. Je suis, en quelque sorte, nouveau venu et…
- Pour les ouvertures de compte, coupa le Gobelin toujours sans prêter attention au jeune homme, il faut prendre rendez vous. La porte derrière le septième comptoir en partant de la gauche.
- Non plus. Je souhaitait en fait savoir si je ne disposais pas déjà d’un compte à mon nom.
Le gobelin leva enfin la tête et toisa Jedusor d’un air méprisant.
- Numéro de coffre ? Demanda t-il soudainement
- Je… Je vous demande pardon ? Répondit Tom, surpris.
- C’est quoi votre numéro de coffre ? Vous avez votre clef ?
- Je n’en sais rien, répondit Jedusor en sentant l’agacement pointer. Je m’appelle Jedusor et…
Le Gobelin ricana et secoua la tête en retournant à son livre de compte.
- Ça ne marche pas comme ça à Gringotts, petit. Je me fiche éperdument de votre nom. Ici les clients donnent le numéro de leur coffre, la clef, on les y accompagne, dans nos souterrains, et ils y gèrent leurs affaires. Si vous n’avez rien de cela, vous n’avez rien du tout.
Jedusor accusa le coup. Il hocha la tête et tourna les talons pour sortir précipitamment de la banque. Si, comme il le pensais, son père était un sorcier, qu’il soit vivant ou mort, ça n’était manifestement pas ici qu’il obtiendrais des informations. En sortant du bâtiment, il le fixa une dernière fois avec une lueur flamboyante dans le regard en songeant à ces coffres souterrains regorgeant sans doute de fortunes accumulés par de puissants sorciers.
Tom jeta un œil à sa liste de fournitures en marchant à nouveau dans la rue commerçante. Un chaudron, sans doute pour préparer des potions, avec des fioles. Une balance en cuivre, sans doute pour les ingrédients. Pour le télescope, il ne pouvait que supposer, mais peut être que la pratique de la magie était lié à l’étude des étoiles. Des vêtements précis, sans doute faisant partie de l’uniforme, ainsi qu’un certains nombres de livres aux titres prometteurs tels que « Milles Herbes et Champignons Magiques » ou « Histoire de la Magie ». Il décida de commencer par la baguette magique. Ce Dumbledore en avait une, ainsi que le barman du chaudron baveur et sans doute tout les sorciers présents dans l’avenue bondée. C’était, manifestement, le moyen de canaliser ses pouvoirs. De surcroît, la rentrée était encore loin, et Jedusor n’avait aucune envie de traverser Londres avec tout cet attirail ou de s’attirer les questions des bonnes femmes de l’orphelinat si elles le voyaient arriver avec un chaudron rempli de grimoires. Il aurait grand temps de revenir au chemin de traverse durant l’été. Pour autant, l’acquisition de la baguette, ainsi que de quelques uns des ouvrages, notamment « Le Livre des Sorts et Enchantements » lui parût essentiel pour commencer à étudier proprement ses talents.
Il se promena donc un moment devant les devantures des boutiques jusqu’à trouver celle qui semblait convenir, « Ollivander – Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J-C ». Tom pénétra dans la boutique, faisant tinter la cloche et découvrit un étalage d’étagères qui semblaient déborder de boîtes contenant, à n’en pas douter, des milliers de baguettes. Une échelle de bibliothèque glissa tout à coup sur l’un de ses assemblages avec un homme aux cheveux mi-long le fixant de ses deux grand yeux pâles installé à son sommet.
- Eh bien, dit-il tout doucement, bien que Tom l’entendit parfaitement grâce au silence qui régnait dans la boutique. Voilà un nouveau visage. Bienvenue jeune homme.
- Merci monsieur, répondit posément Jedusor, en fixant autour de lui les baguettes de présentation. Je rentre au collège Poudlard à la rentrée prochaine et je souhaitais faire l’acquisition d’une baguette magique.
- Naturellement, dit le vendeur toujours aussi doucement. Vous entrez dans le monde de la sorcellerie et souhaitez faire l’acquisition de votre première baguette. Un moment marquant dans la vie de tout jeune sorcier. Mais si vos parents ne sont pas sorciers, n’êtes vous pas accompagné d’un professeur de Poudlard ?
- Je n’en ai pas eût besoin, répliqua Jedusor. Je suis quelqu’un d’assez débrouillard et indépendant. Un certain professeur Dumbledore m’as expliqué comment me rendre ici, voilà tout. Et rien ne prouve que mes parents sont des moldus. Je vis dans un orphelinat.
- Je vois… Quel est votre nom ?
- Jedusor, répondit Tom en haussant un sourcil. Pourquoi cela ?
- Je me souvient de chaque baguette que j’ai vendu monsieur Jedusor. Et celles que mon père vendait avant moi. Et vous êtes le premier Jedusor à entrer dans notre humble boutique, croyez le bien. Certes cela ne prouve pas que votre ascendance est moldue… Mais si il y a un Jedusor parmis les sorciers, il n’as pas acheté sa baguette au Royaume-Uni… Expliqua Ollivander en fixant Tom d’un air désolé.
Jedusor pensa qu’il était impossible de se souvenir de chaque baguette vendue dans une carrière. Il devait y avoir une centaine de mages et sorcières dans la rue, et si chacun d’entre eux avait acheté sa baguette chez cet Ollivander, cet homme ne pouvait disposer de la mémoire suffisante pour se rappeler chacun d’entre eux. Cela ne prouvait rien que ce vendeur ne connaissait aucun Jedusor. Tom reprit, tandis que Ollivander le fixait toujours :
- Eh bien, aujourd’hui, c’est de ma propre baguette dont je veux me soucier. Puis je en acheter une ? Il y en a t-il de plus puissantes que d’autres ? Je suis prêt à mettre le prix.
Tant pis si Tom devait ruser par la suite pour acheter ses uniformes et grimoires tant qu’il ressortait de cette boutique avec une baguette digne de ce nom. Ollivander, toutefois, secoua la tête.
- Monsieur Jedusor, c’est la baguette qui choisit son sorcier. Et chaque baguette est aussi différente que chaque sorcier lui même, avec un bois, une taille et des spécificités ainsi qu’un cœur unique. Les baguettes de ma création utilisent du crin de licorne, du ventricule de dragon ainsi que des plumes de phénix. C’est après un examen minutieux que nous découvriront quelle baguette vous conviendra le mieux.
Sur ces mots, Ollivander sortit de son bureau tout un attirail de rubans et s’approcha de Tom pour le mesurer sous tout les angles. Jedusor se laissa faire, concentré sur ce qu’il avait entendu. Ainsi donc, il existait des créatures fantastiques tels que des dragons ou des phénix. Ce monde regorgeait de mystères et il était hors de question d’arriver à Poudlard avec un air benêt de nouveau venu. Il devrait étudier sérieusement durant tout l’été pour en apprendre le plus possible sur son nouvel univers. Au bout de ce qui sembla être une éternité, Ollivander se planta devant lui pour lui demander :
- De quel main tenez vous la baguette ?
- Je suis droitier. Répondit Jedusor.
- Très bien. Nous allons en essayer une, fit Ollivander en se précipitant dans ses étals pour s’arrêter soudainement devant une boîte qui dépassait à peine. Il la tira et l’ouvrit pour en sortir une longue baguette qu’il tendit à Tom en revenant vers lui. Bois de cerisier, 29,7 centimètres, ventricule de dragon. Rigide.
Tom se saisit de la baguette et la regarda d’un air dubitatif puis l’agita en direction de la fenêtre du magasin. Celle ci se fissura soudainement et Ollivander lui prit aussitôt la baguette des mains.
- Réaction évidente. Essayons plutôt celle-ci…
Cela dura longtemps. Un tas de baguette s’accumulait sur le bureau mais Ollivander ne semblait pas s’en inquiéter outre mesure. Il fixait même Tom avec un regard de plus en plus intéressé.
- Aucune ne semble convenir à votre puissance magique… Les baguettes sentent la puissance du sorcier ainsi que son caractère. Elles refusent les maîtres qu’elles ne se sentent pas capables de combler. Essayons celle ci, voulez vous ? Bois d’if et plume de phénix, 33,75 centimètres. Très puissante.
Tom s’en saisit avec lassitude mais ressentit aussitôt une sensation différente. La baguette lui picotait les doigts, comme si elle le testais et lorsqu’il effectua un mouvement le bureau et le fauteuil de Ollivander ainsi que les chaises d’attentes dans le coin s’élevèrent dans les airs. Jedusor se sentit transporté, comme si de l’air chaud remontait du bas de son corps pour le recouvrir. Il se tourna vers Ollivander qui lui souriait.
- Eh bien voilà, vous avez trouvé une baguette qui vous convient parfaitement. Une des plus puissantes que j’ai créé, assurément. Je crois que vous avez un bel avenir devant vous monsieur Jedusor.
Reprenant la baguette à Tom pour l’emballer, il se dirigea vers son bureau avant de s’immobiliser et de se tourner à nouveau vers Jedusor qui ne lâchais pas des yeux sa nouvelle alliée, grisé à l’idée de posséder une puissante baguette prouvant qu’il se destinait à la grandeur.
- Au fait j’y pense… Vous m’avez dit que le professeur de Poudlard qui vous avais renseigné s’appelait…
- Dumbledore, répondit Tom en fronçant les sourcils. Pourquoi ça ?
- C’est une étrange… Très étrange coïncidence… Murmura Ollivander en reprenant l’emballage de sa boîte. Figurez vous que… C’est du phénix de Albus Dumbledore que provient le cœur de cette baguette. Vos destins semblent liés.
Tom se figea en entendant cela. Effectivement, la coïncidence était grande. Quoi qu’il en soit, et même si l’idée d’être lié à cet homme ne lui plaisait pas plus que cela, il devait reconnaître que Dumbledore lui avait fait une forte impression. Il n’y connaissait encore pas grand-chose, mais le professeur semblait être un puissant magicien. Si son phénix était aussi puissant que lui, cela semblait de bonne augure pour son avenir.
Après avoir payé sa baguette, Ollivander lui expliquant que les pièces avaient un nom et une valeur qui variaient selon le métal en lui assurant que c’était simple à retenir entre noises, mornilles et gallions, Tom sorti précipitamment de la boutique. Il déballa sa nouvelle acquisition sans attendre et l’examina. Cette baguette semblait parfaite, Tom pouvait le sentir d’instinct, elle serait une alliée précieuse dans son apprentissage de la magie. C’est sur ces pensées qu’il poursuivit sa route, décidé à se rendre dans une librairie pour faire l’acquisition de ses premiers grimoires.
Tom retourna au Chemin de Traverse presque chaque jour cet été là. Il s’était fait apprécié du libraire principal de l’avenue, de la boutique Fleury et Bott, et pouvait y étudier des ouvrages quasiment à volonté. Également, il avait fait l’acquisition de toute ses fournitures, les ramenant à l’orphelinat petit à petit en les rangeant soigneusement dans son armoire désormais fermée à clef (il avait également acquis un solide cadenas ainsi qu’une valise « empruntés » à l’orphelinat). Il n’osa pas commencer l’apprentissage des potions, persuadé que l’odeur et le bruit attirerais sur lui les soupçons de Mrs Cole, mais s’essaya aux formules magiques qu’il notait scrupuleusement dans ses livres et ceux de Fleury et Bott afin de se familiariser le plus possible au maniement de sa baguette. Il avait ainsi pu raccommoder efficacement ses vêtements ainsi que les robes de sorcier achetées d’occasion au plus bas prix, lui permettant des économies lui ouvrant la possibilité d’acheter plus d’ouvrages traitant de tout les sujets possibles sur l’étude de la magie. L’idée d’arriver à Poudlard avec des connaissances en retard par rapport à ses camarades élevés dans des familles sorcières lui paraissait insupportable.
Également, il fit l’acquisition de « L’histoire de Poudlard » qui lui apprit tout ce qu’il désirais savoir sur le passé et le fonctionnement de sa future école. Il avait ainsi appris l’existence des quatre maisons de l’école et avait déjà écarté de son esprit l’idée de rejoindre Poufsouffle, maison apparemment affiliée aux cancres et aux bons sentiments ainsi que Gryffondor, repère des crétins courageux et bagarreurs. Serdaigle ne lui déplaisait pas tant que ça mais Tom se sentait plus familier des valeurs de Serpentard, basées sur la ruse, l’ambition et la pureté du sang. Certes, Jedusor n’était manifestement pas un nom célèbre chez les sorciers, mais Tom pensait qu’à changer cela, et l’idée de s’intégrer à un monde fermé aux moldus, qui l’avaient toujours répugnés bien avant qu’il ne connaisse véritablement sa différence par rapport à eux, lui convenait tout à fait.
Le dernier jour avant la rentrée, Tom se décida à explorer la partie du Chemin de Traverse où il n’avait pas encore mis les pieds nommée l’Allée des Embrumes. Il avait entendu des murmures de sorcières dénigrant l’endroit, le qualifiant d’endroit mal famé et rempli de sorciers douteux ainsi que de boutiques vendant des objets affiliés à la magie noire. Tom trépignait à l’idée d’y trouver d’autres moyens de renforcer sa puissance et décida de s’y rendre en début d’après midi.
Le contraste avec le Chemin de Traverse le frappa immédiatement. La rue était sombre, sale, et il y régnait une ambiance malsaine. Cela n’’impressionna en rien Jedusor qui s’y avanca, la main serrée sur sa baguette dans sa poche en regardant autour de lui, ignorant les regards inquiétants des passants encapuchonnés qui murmuraient sur son passage. En regardant autour de lui, Tom pu constater que la devanture des boutiques n’avaient en effet rien à voir avec le Chemin de Traverse. L’Apothicaire Mulpepper, où il avait acheté ses ingrédients de potion, avait également une boutique ici, mais les ingrédients exposés en vitrine variaient et semblaient parfois être des parties humaines. Il observa également un magasin rempli de tête réduites, une devanture miteuse d’un gérant de paris sportifs certainement douteux, une boutique d’ossements, un pub nommé Le Serpent qui Fume et une boutique d’antiquité nommée « Barjow et Beurk ». Alors que Tom s’apprêtait à entrer dans celle-ci pour observer de plus près une curieuse main desséchée en vitrine sous laquelle se trouvait une plaque de cuivre avec l’inscription « Main de la Gloire », il sentit brusquement une main s’abattre fermement sur son épaule.
- Dis donc petit… Fit une voix rauque tandis que Jedusor se retournais brusquement pour faire face à un individu aux cheveux noirs et sales et au visage creusé qui le regardait avec un sourire malsain. Tu t’es perdu ou quoi ?
- Lâchez moi immédiatement. Répondit Jedusor d’une voix froide en tentant de se dégager de la poigne de l’individu qui la resserra au point de lui faire mal.
- Non je ne crois pas. Vois tu, gamin, l’Allée des Embrumes est un endroit dangereux pour les petits garçons égarés et j’ai un cruel besoin de sang frais pour mes affaires. Et ces temps ci, tout est hors de prix, tu sais ce que c’est…
- Vous faîtes une très grave erreur, reprit Jedusor d’une voix assurée et glaciale. C’est votre sang qui va couler si vous ne me laissez pas tranquille.
Les passants qui s’étaient rapprochés d’eux pour observer la scène éclatèrent d’un rire sonore et le sorcier face à Tom sourit de plus belle en sortant de sa poche avec sa main libre un petit poignard d’argent. Jedusor plissa les yeux et tira discrètement sa baguette de sa poche.
- Je suppose qu’une leçon de politesse avant tout ne te fera pas de…
Il ne put finir sa phrase. Jedusor s’écria brusquement « Flipendo ! » et l’homme fit un vol plané en arrière, allant s’écraser contre des tonneaux en bois de l’autre coté remplis de fumier. Il releva la tête, furieux, pour regarder Jedusor qui le menaçait toujours de sa baguette magique.
- La, tu vois, tu viens de commettre la plus grande erreur de ta vie. Susurra t-il en sortant sa propre baguette. Endo…
- CA SUFFIT SELWYN ! Tonna une voix juste derrière Jedusor le faisant sursauter.
Tom se fit bousculer par un homme qui sortit brusquement de la boutique Barjow et Beurk et alla se poster devant l’agresseur qui le regardait, soudainement terrifié.
- Ca suffit Selwyn, reprit le nouveau venu d’une voix forte et implacable. Je n’ai aucune envie d’avoir une descente du ministère dans l’Allée parce que tu t’amuses avec un morveux égaré. Fiche moi le camp tout de suite.
Le dénommé Selwyn ne se le fit pas répéter et se releva brusquement pour partir à toute jambes, non sans un dernier regard assassin en direction de Jedusor. Celui ci se tourna vers l’imposant vendeur qui se dirigeais à nouveau vers lui.
- Caractacus Beurk, se présenta t-il en toisant Jedusor d’un air sombre. Tu as des tripes mon gars, mais tu es complètement stupide de t’être rendu ici sans défense.
- Je ne suis pas sans défense, protesta Jedusor d’un air mauvais. Je l’ai maîtrisé facilement !
- Par surprise ouais, cracha Beurk d’un air dédaigneux. Il as du te croire trop jeune pour avoir une baguette. Il était sur le point de te laminer. Alors un bon conseil, dégages avant d’offenser un autre passant avec ta belle gueule et ta foutue assurance, parce que je risque pas de t’aider une nouvelle fois.
- Je voulais d’abord voir… Commença Tom en faisant un geste vers la boutique.
- TU ES SOURD ?! Hurla brusquement Beurk, faisant sursauter à nouveau Jedusor. FOUS MOI LE CAMP !
Jedusor tourna les talons et quitta l’Allée des Embrumes d’un pas précipité, se jurant d’y revenir lorsqu’il aurait les moyens de fermer le clapet de tout ces étranges sorciers.