Le Seigneur des Ténèbres Livre 1 : Tom Jedusor

Chapitre 2 : Albus Dumbledore

3843 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/05/2024 20:30

 “- Et saviez vous à l'époque ?

- Que je venais de rencontrer le plus dangereux mage noir de tout les temps ? Non."

Harry Potter et Albus Dumbledore



Cette journée de début juillet avait beau commencer comme toute les autres, avec son temps grisâtre, ses céréales rassies et son ennui profond, Tom sentait que quelque chose allait se produire. Il ne pouvais s'empêcher de fixer au dehors par la fenêtre du hall, attendant que sa prémonition sonne à la porte, lorsque Mrs Cole, avec un drôle d'air, lui suggéra d'aller dans sa chambre au lieu de traîner sans but.

- Qu'est ce que cette vieille pie manigance encore ? pensa Tom, préoccupé en s'asseyant sur son lit pour prendre un livre de mathématiques, certainement trop avancé pour son âge mais qu'il avait déjà presque fini.

Il tenta de se concentrer sur sa lecture, mais il ne parvint pas à effacer de son esprit l'inquiétante impression que cette journée allait être différente. Quelque jours avant, Mrs Cole avait reçu une lettre qu'elle avais semblé lire plusieurs fois en fixant chaque fois d'un air étrange mêlant surprise, incompréhension et soupçon le jeune Jedusor. Avais t-elle découvert quelque chose en enquêtant sur lui ? Pensais t-elle, comme Mrs Templeton il y a quelques années, que Tom était différent ? Certes, il l'était, mais il avait bien veillé à ne pas laisser la moindre trace de ses expériences. Les enfants qui en avaient fait les frais, notamment lors de l'escapade en bas de la falaise, avaient été avertis et certainement trop terrifiés pour parler de ce qu'ils avaient vécus. Alors que préparait-elle maintenant ?

Allait-il être obligé de faire un plein usage de ses pouvoirs pour s'enfuir de l'orphelinat ? Et où irait t-il ensuite ?

C’est sur ces sombres pensées que Tom entendit soudain des voix derrière la porte. Il reconnu sans peine cette vieille chouette de Cole qui parlait avec quelqu'un. D'après ce que Tom pouvait entendre, c'était une voix d'homme adulte, qu'il ne reconnaissait pas. Il sentit la colère monter en lui à l'idée qu'on lui préparait certainement un mauvais coup, mais inspira profondément en refermant brusquement son livre. S'il fallait rejouer la comédie et user un peu de ses talents sur un autre soit-disant spécialiste venu l'examiner, il devait garder son calme. Après deux coup frappés à la porte, Tom la vit s'ouvrir sur Mrs Cole et un homme étrange, aux longs cheveux et à la longue barbe auburn, vêtu d'un accoutrement ridicule imitant difficilement un costume trois pièces en velours de couleur prune.

- Tom ? Tu as de la visite, fit Mrs Cole, le teint légèrement rougi par la quantité d'alcool qu'elle semblait avoir bu, comme elle le faisait quotidiennement depuis plusieurs années. Voici Mr Dumberton... Pardon, Dunderbore. Il est venu te dire... Enfin, il vaut mieux qu'il t'explique ça lui même.

Sur ces mots, elle quitta la pièce en refermant la porte derrière elle, laissant Tom seul avec l’inconnu. Ses yeux se plissèrent tandis qu’il fixait l'homme d'un œil mauvais. Quoi que veuille cet énergumène, qui au demeurant devait avoir lui-même quelques soucis pour se présenter publiquement ainsi vêtu, Tom était décidé à ne pas lui faciliter les choses. Un silence long et gênant s’installa avant que l’inconnu s’avance vers lui la main tendue.

- Comment vas-tu Tom ? Demanda t-il

Jedusor hésita puis consenti à lui serrer la main en restant toutefois silencieux. Il continua de fixer l’homme sombrement tandis que celui-ci, qui ne semblait nullement affecté par son manque de réponse, tira la chaise pour s’installer à côté de lui.



- Je suis le Professeur Dumbledore. reprit t-il en le fixant l’air impassible.

- Professeur ? Répéta Jedusor.

Il serra les dents, sentant ses craintes se confirmer.

- C’est un peu comme un docteur non ? Qu’est que vous êtes venu faire ici ? C’est elle qui vous a amené pour m’examiner ? Demanda t-il en pointant la porte du doigt.

- Non, non, répondit Dumbledore avec un sourire.

- Je ne vous crois pas, répliqua aussitôt Jedusor. Elle veut qu’on m’examine c’est ça ? Dîtes la vérité.

Tom insista sur cet ordre, comme il en avait l’habitude, pour forcer la main à son interlocuteur. Toutefois, Dumbledore ne parût pas du tout affecté, continuant de sourire aimablement. Tom fixa son regard dans le sien en tentant de deviner le fond de sa pensée, comme il le faisait avec les autres pensionnaires lorsqu’ils voulaient lui dissimuler quelque chose. Il ne parvint toutefois pas à distinguer quoi que ce soit dans l’esprit de l’homme qui lui faisait face, ce qui renforça encore sa méfiance.

- Qui êtes vous ? Reprit t-il, furieux de voir une telle résistance s’opposer à lui.

- Je te l’ai dit. Je suis le Professeur Dumbledore et je travaille dans une école qui s’appelle Poudlard. Je suis venu te proposer une place dans cette école, ta nouvelle école si tu accepte de venir.

Se sentant emporté par la rage, Jedusor sauta de son lit et s’éloigna le plus possible de Dumbledore, la colère marquée sur les traits de son visage.

- N’essayez pas de me raconter des histoires ! L’asile, c’est de là que vous venez, n’est ce pas ? Professeur, oui, bien sûr… Eh bien je n’irai pas, compris ?! C’est cette vieille pie qui devrait y être à l’asile. Je n’ai jamais rien fait à la petite Amy Benson ou à Dennis Bishop, vous pouvez le leur demander, ils vous le confirmeront !

- Je ne viens pas de l’asile, dit Dumbledore doucement. Je suis un enseignant, et si tu veux bien t’asseoir calmement, je te parlerai de Poudlard. Mais bien sûr, si tu préfère ne pas y aller, personne ne t’y forcera…

- Ils n’ont qu’à essayer de m’y envoyer, ils verront bien ! Répondit Tom d’un ton railleur.

- Poudlard, continua Dumbledore comme si il n’avait pas été interrompu, est une école réservée à des élèves qui ont des dispositions particulières…

- Je ne suis pas fou ! Cria Jedusor, qui perdait patience.

- Je sais bien que tu n’es pas fou. Poudlard n’est pas une école pour les fous. C’est une école de magie. Répondit Dumbledore.

A ces mots, Jedusor se figea. Il fixa alternativement chacun des yeux de Dumbledore pour tenter d’y déceler la moindre trace de mensonge.

- De… Magie ? Répéta-t-il dans un murmure.

- Exactement.

- C’est… C’est de la magie ce que j’arrive à faire ?

- Et qu’est ce que tu arrives à faire ?

- Toutes sortes de choses, répondit Jedusor dans un souffle.

Il se sentait fébrile, la rougeur lui montant au visage sous le coup de l’excitation.

- J’arrive à déplacer des objets sans les toucher. Les animaux font ce que je veux sans que j’ai besoin de les dresser. Je peux attirer des ennuis aux gens qui me déplaisent. Leur faire du mal, si j’en ai envie.

Ses jambes tremblaient. Il s’avança d’un pas vacillant et se rassit sur le lit, tout en regardant ses mains, la tête basse. Au fond de lui, il se sentit prier pour que cet individu dise la vérité, pour qu'il y ait une explication rationnelle, et des moyens de les faire progresser, à ses dons.

- Je savais que j’étais différent des autres, murmura t-il, les yeux fixés sur ses doigts frémissants. Je savais que j’étais exceptionnel. J’ai toujours su qu’il y avait quelque chose de spécial en moi.

- Eh bien, tu avais raison, répondit Dumbledore qui ne souriait plus et observait intensément Jedusor. Tu es un sorcier.

Jedusor releva la tête, avec un air de triomphe presque bestial sous l'effet de l'euphorie.

- Vous êtes aussi un sorcier ? Demanda t-il soudainement.

- Oui.

- Prouvez-le. Exigea Tom de son habituel ton impérieux.

Dumbledore haussa les sourcils.

-Si, comme je le crois, tu acceptes de prendre ta place à Poudlard…

- Bien sûr que j’accepte !

- Tu devras m’appeler « Professeur » ou « Monsieur ».

Jedusor sentit son visage se durcir soudainement. Il savait qu’il devait conserver son calme, mais l’attitude de Dumbledore commençait à lui taper sur les nerfs. Se forçant à reprendre un visage neutre, il demanda le plus poliment possible :

- Je suis désolé, monsieur… S’il vous plaît, professeur, pourriez-vous me montrer…

Tom pensait que Dumbledore allait certainement refuser, en prétextant qu'ils risquaient d’être interrompus et découverts, mais il n’en fut rien. Dumbledore tira sans rien dire une mince tige de bois de la poche intérieure de sa veste et la secoua avec désinvolture en direction de l’armoire se trouvant dans le coin de la chambre.

Aussitôt l’armoire prit feu.

Jedusor se leva d’un bond en s’entendant crier de rage. Tout ce qu’il possédait se trouvait dans cette armoire ! Il allait se ruer sur Dumbledore pour lui arracher son bout de bois des mains lorsque les flammes disparurent aussi vite qu’elles étaient apparues, laissant apparaître l’armoire parfaitement intacte.

Jedusor regarda successivement l’armoire puis Dumbledore. Il pointa du doigt la baguette du sorcier tout en demandant d’un ton avide :

- Où est ce que je peux en avoir une comme ça ?

- On verra en temps utile, répondit Dumbledore. Pour l’instant, je crois que quelque chose essaye de sortir de ton armoire.

En effet, un faible grattement s’en échappait. Pour la première fois, Jedusor ne sentit pas furieux mais effrayé.

- Ouvre la porte. Ordonna Dumbledore.

Tom hésita, puis il traversa la pièce et ouvrit brusquement la porte de l’armoire. Sur la plus haute étagère, au dessus d’une tringle à laquelle étaient suspendus ses vêtements usés jusqu’à la corde, une petite boîte tremblait et bruissait comme si des souris enfermées à l’intérieur essayaient frénétiquement de s’en échapper.

- Sors-la de l’armoire.

Totalement décontenancé, Tom prit la boîte qui continua de s’agiter entre ses mains. Comment Dumbledore savait-il … ?

- Il y a t-il dans cette boîte des choses qui ne devraient pas être en ta possession ? Demanda Dumbledore, son expression suggérant qu'il connaissait parfaitement la réponse.

Jedusor lui lança un long regard, clair et calculateur. Il envisagea la possibilité de lui mentir, en affirmant qu’il rangeait ses seules possessions dans cette boîte, pauvre orphelin qu’il était. Un tel mensonge aurait probablement fonctionné sur n’importe qui.

Il aurait peut être même pu le faire avaler à Mrs Cole qui savait pourtant très bien ce qui était à lui et ne l’était pas. Pourtant, il avait en cet instant la certitude que Dumbledore lisait en lui aussi facilement qu’il lisait dans l’esprit des pensionnaires de l’orphelinat.

- Oui, c’est possible, monsieur. Dit-il enfin de la voix la plus neutre possible.

- Ouvre-la. Ordonna Dumbledore.

Jedusor ôta le couvercle et étala sur son lit le contenu de la boîte en évitant soigneusement de le regarder. Dumbledore avait ainsi sous les yeux le yo-yo de Billy Stubbs, l’harmonica de Amy Benson ainsi que le dé à coudre en argent de cette chère Mrs Templeton. Tom se concentra de toute ses forces à ne pas penser à à la manière dont il avait acquis ces objet, au cas ou, comme il le pensait, Dumbledore pouvait dans une certaine mesure, lire dans son esprit. Une fois libérés de la boîte, les objets avaient cessé de trembler et ils restèrent parfaitement immobiles sur les couvertures.

- Tu les rendras à leurs propriétaires avec tes excuses, reprit Dumbledore d’une voix calme en rangeant sa baguette dans la poche de sa veste. Je saurai si tu l’as fait ou pas. Et tu dois être prévenu : le vol n’est pas toléré à Poudlard.

Jedusor songea qu’il allait très vite devoir trouver un moyen de réussir à dissimuler ses pensées à ce Dumbledore à l’avenir, car si il pouvait toujours rendre l’harmonica et le yo-yo, à condition que ses victimes ne s’enfuient pas en le voyant s’approcher, rendre le dé à coudre à Mrs Templeton allait forcément s’avérer plus compliqué. La situation, toutefois, invitait à ne rien laisser paraître, et il se contenta de dire d’une voix sans timbre :

- Bien, monsieur.





- A Poudlard, poursuivit Dumbledore, on apprend non seulement à se servir de la magie, mais à la contrôler. Tu as, par inadvertance, j’en suis sûr, fait usage de tes pouvoirs d’une manière qui n’est ni enseignée, ni acceptée dans notre école. Tu n’es pas le premier, et tu ne seras pas le dernier, à te laisser emporter par tes dons de sorcier. Mais tu dois savoir que Poudlard peut très bien exclure des élèves et que le ministère de la magie, oui il existe un ministère, punit encore plus sévèrement ceux qui violent la loi. Tout les nouveaux sorciers doivent accepter, lorsqu’ils entrent dans notre monde, de se soumettre à ces lois.

- Oui, monsieur, répéta Jedusor.

Il se détourna de Dumbledore en profitant de ranger dans la boîte en carton son butin d’objets volés, pour encaisser tout ce qu’il avait entendu. Alors, comme ça, les sorciers étaient une véritable société parallèles aux gens ordinaires, ils avaient un gouvernement, leurs propres lois, une école réservée… C’était tout un nouveau monde, son monde, qui s’ouvrait à Tom. Cependant, sa joie baissa brusquement lorsqu’il pensa que la-bas, il ne serait pas un être exceptionnel, mais un nouvel arrivant ordinaire, voir pire, l’ignorant petit orphelin sans le sou. À cette pensée, il se tourna brusquement vers Dumbledore et dit sans détour :

- Je n’ai pas du tout d’argent.

- On peut aisément y remédier, assura Dumbledore en sortant de sa poche une bourse de cuir. Il y a un fond à Poudlard spécialement destiné à ceux qui ont besoin d’assistance pour se procurer des livres et des robes de sorcier. Tu devras sans doute acheter certains de tes grimoires d’occasion mais…

- Où achète t-on des grimoires ? Interrompit Jedusor qui avait pris la bourse bien garnie sans remercier Dumbledore et examinait à présent une grosse pièce en or.

- Sur le Chemin de Traverse, répondit Dumbledore. J’ai sur moi la liste de tes livres et de tes fournitures scolaires. Je peux t’aider à trouver tout ce qu’il te faut…

- Vous allez venir avec moi ? Demanda Jedusor en s’arrachant à la contemplation de l’argent qu’il avait entre les mains.

- Certainement, si tu…

- Je n’ai pas besoin de vous. Coupa Jedusor. J’ai l’habitude de faire les choses moi même. Je me promène tout le temps dans Londres. Comment s’y prend-on pour aller sur ce Chemin de Traverse, monsieur ?

Déjà peu disposé à accepter la compagnie d’autres personnes lorsqu’il n’y était pas forcé, Jedusor ne souhaitait pas passer une minute de trop avec ce Professeur Dumbledore. Tout ce qu’il prenait pour acquis venait d'être bouleversé, et si il était enchanté à l’idée de découvrir un monde où il aurait enfin la place qui était la sienne, ou tout au moins, la possibilité et la certitude de l’obtenir, il se sentait vexé, effrayé, presque humilié à l’idée d’avoir à ses côtés quelqu’un disposant de pouvoirs similaires aux siens, mais avec une expérience supplémentaire si conséquente qu’il le dépassait allégrement. De surcroît, ministère de la magie ou pas, Tom était habitué à agir de son propre chef et selon ses propres envies, et il serait particulièrement pénible de se coltiner un garde fou lui rappelant telle ou telle stupide règle tandis qu’il découvrait à bras ouvert son nouveau monde et ses nouvelles possibilités. Les chances pour que ce Dumbledore accepte, toutefois, lui paraissaient bien minces, aussi fût t-il à nouveau très surpris d’entendre répliquer :

- Si tu connais bien Londres, tu sais où se situe Charing Cross Road ? Interrogea Dumbledore en tendant une enveloppe à Jedusor qui s’en saisait en hochant la tête. Très bien. Tu devras t’y rendre et trouver un pub, coincé entre une librairie et un magasin d’instruments de musique. Le pub s’appelle « Le Chaudron Baveur ». Tu le verras alors que les Moldus autour de toi, les gens qui n’ont pas de pouvoirs magiques, ne remarqueront rien du tout. Tu demanderas Tom le barman, c’est facile à retenir, il a le même prénom que toi.

Jedusor, sans pouvoir s’en empêcher, eût un sursaut d’impatience.



- Tu n’aimes pas ce prénom de Tom ?

- Il y a beaucoup de Tom… marmonna Jedusor.

En pensant à cela, Jedusor ne put réprimer l’envie de demander, presque malgré lui :

- Est ce que mon père était un sorcier ? On m’a dit que lui aussi s’appelait Tom Jedusor.

- J’ai bien peur de ne pas le savoir. Répondit Dumbledore d’une voix douce.

- Ma mère n’avait sûrement pas de pouvoirs magiques, sinon elle ne serait pas morte, dit Jedusor plus pour lui-même que pour Dumbledore. C’était sans doute lui, le sorcier. Et une fois que j’aurai acheté mes affaires, se reprit t-il, quand est ce que j’irai à Poudlard ?

- Tous les détails sont indiqués sur le deuxième parchemin de ton enveloppe, dit Dumbledore. Tu partiras de la gare de King’s Cross le 1er septembre. Il y aussi un billet de train.

Jedusor acquiesça d’un signe de tête. Dumbledore se leva et lui tendit à nouveau la main. En la serrant, Jedusor lâcha :

- Je sais aussi parler aux serpents. Je m’en suis aperçu quand nous sommes allés en excursion à la campagne. Ils viennent me voir et ils me murmurent des choses. C’est normal pour un sorcier ?

Il avait décidé de lâcher cette information en dernier parce qu'il considérait cette faculté comme la plus étrange et unique de toutes celles dont il disposait, dans le but d’impressionner Dumbledore, et il ne fut pas déçu. Bien que le professeur fit tout pour garder une attitude impassible, son regard étrange qui détaillait Tom trahissait le fait qu’il était très surpris d’entendre que le jeune homme possédait un tel pouvoir.





- C’est inhabituel, répondit Dumbledore avec une légère hésitation. Mais, ça c’est déjà vu.

Il avait parlé d’un ton dégagé, mais continua de fixer Tom un petit moment avant de lui lâcher la main et de s’avancer vers la porte.

- Au revoir, Tom. Je te reverrai à Poudlard.

- Certainement, répondit Jedusor en ne le lâchant pas du regard. Au revoir, monsieur.



Sitôt Dumbledore parti, Tom referma la porte de sa chambre et alla s’installer à nouveau sur son lit pour déchirer l’enveloppe que le professeur lui avait laissé et prendre connaissance de tout son contenu. Il commençait à étudier la liste des fournitures exigées lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit à nouveau, laissant apparaître Mrs Cole, qui semblait avoir quelque peu dessaoulé.

- Alors Tom ? Demanda t-elle en commençant à s’avancer vers lui, son regard curieux posé sur l’enveloppe déchirée et la bourse de cuir posée sur le lit. Ton entretien avec ce monsieur Dumblebore s’est t-il déroulé comme tu le souhaitait ? Vas-tu rejoindre son école ? Et as-tu pu en apprendre plus sur tes parents ?

L'insistance obstinée de cette femme à venir fouiner, plus tout le temps où Tom avait du se contenir en présence de Dumbledore, fit qu’il eût le plus grand mal à ne pas déchaîner ses pouvoirs contre Mrs Cole en cet instant. Il se maîtrisa de justesse, en songeant que Dumbledore était peut être encore dans les parages, qu’il vivait encore à l’orphelinat pour l’instant, et que ce ministère de la magie ne prendrait pas nécessairement sa défense s’il fracassait le crâne d’une stupide bonne femme « moldue » contre le mur du couloir pour lui apprendre à se mêler de ses affaires. Il ne pu toutefois se résoudre à la laisser s’approcher de la vérité et la fixa de son regard le plus sombre, en sifflant violemment :

- Mrs Cole… Sortez de ma chambre. Immédiatement.

Effrayée plus que perdue, comme Jedusor laissait en général ses victimes, Mrs Cole recula d’un pas avant de se reprendre, hésitante, mais décidée à en savoir plus.

- Voyons, mon garçon, pour qui te prend…

- SORTEZ.

Cette fois, la directrice ne l’obligea plus répéter et sortit de la pièce d’un pas précipité en claquant la porte derrière elle. Tom pensa qu’à force, elle avait du finir par développer un peu de résistance à son pouvoir de suggestion ou que sa curiosité était vraiment forte. Il était également possible que les révélations de la journée avait ébranlé le jeune Jedusor plus qu’il ne le pensait et qu’il avait du mal à se concentrer suffisamment. Quoi qu’il en soit, il sentait que rester à l’orphelinat en cet instant pouvait être une très mauvaise idée, et de surcroît, la journée n’était pas si avancée que cela. Une petite ballade du coté de Charing Cross Road s’imposait.



Tom marchait depuis un bon moment dans l’avenue londonienne lorsqu’il l’aperçu enfin, minuscule et n’attirant l’œil d’absolument aucun passant, le Chaudron Baveur. Il pénétra à l’intérieur et constata en haussant les sourcils que pour un endroit célèbre servant de porte pour accéder au monde des sorciers, celui ci semblait parfaitement, et misérablement, ordinaire.

- Absolument remarquable, songea t-il avec mépris.




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