L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 47 : Tome 4. Sur le chemin de la liberté. Partie 12
3556 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 26/11/2024 18:19
Perkins sourit avec dédain en voyant la jeune femme inconsciente dans les bras de son subalterne. La tête d'Hermione pendait sans force. Des mèches brunes rebelles couvraient en partie son visage livide.
- Si je comprends bien, il est désormais inutile de chercher le mythique inspecteur Winslow. C'est fou ! il claqua de langue. Je me rappelle encore comment il vantait ses exploits de la Seconde guerre Magique à tous les carrefours!
Smethwick fit apparaître un gant et toucha précautionneusement la main brûlée d'Hermione
- Je me demande, quelle est l'origine de cette blessure ? Même sa baguette a fondu. Je n'ai jamais rencontré quelque chose de pareil auparavant !
- Ron a dit qu'elle avait lancé sur lui le sortilège de mort avant de perdre connaissance, rapporta l'Auror qui tenait Hermione.
- Quoi ? ! s'alarma Smethwick. Pourtant, il y a une minute à peine, vous affirmiez que Ron et Harry étaient vivants !
- Hippocrate, Severus calma le vénérable guérisseur, il ne fait aucun doute que Monsieur Weasley est vivant s’il est capable de parler.
- Mais comment est-ce possible ? ! Smethwick n’arrivait toujours pas à se reprendre.
- Je suis sûr que nous le saurons tôt ou tard, dit Rogue avec empressement, mais pour l'instant, j'espère que vous me pardonnerez, j'ai besoin de voir Harry.
- Severus, et votre fille ? l'arrêta Smethwick. Voulez-vous que je l'accompagne jusqu’à l'hôpital Sainte Mangouste et que je revienne après ?
Le visage de Rogue reflétait un combat intérieur intense. La folle et presque insupportable envie de voir Harry et de s'assurer qu'il allait bien, luttait contre la crainte de se séparer de sa fille, même brièvement. En fin de compte, il prit une décision. Il prononça en s'adressant en même temps à Perkins et Smethwick :
- Je vais emmener le bébé à Harry, je suis sûr que sa magie profitera au bébé tout autant que la mienne. Je vais vérifier son état, laisser quelques Aurors avec lui pour sa sécurité, puis je reviendrai vers vous.
- D'accord, acquiesça Perkins. Ne vous inquiétez pas, Professeur Rogue, Harry sera entre de bonnes mains, il sera gardé par le personnel le plus fiable.
Smethwick haussa les épaules :
- Vous êtes le père, vous savez ce qui est le mieux pour votre fille.
***
Severus tenait la petite fille endormie contre sa poitrine tout en s’éclairant le chemin avec sa baguette. Il sortit dans le couloir, où plusieurs impacts de balles étaient visibles sur les murs, et une flaque de sang brillait faiblement sur le sol. Il repéra vite la cellule numéro trois et y jeta un coup d'œil. Harry n'était pas là, mais il vit Ron, le visage figé, assis sur le lit en entourant son ventre proéminent avec ses bras. Un Auror retirait méticuleusement un cathéter papillon de sa veine.
Weasley plissa les yeux pour atténuer la lueur de lumière au bout de la baguette, avant de murmurer :
- Harry est probablement dans la pièce voisine, Professeur.
Rogue s'approcha de Ron et remarqua les bracelets bloque-magie à ses poignets. En utilisant sa baguette, il les fit tomber par terre.
- Merci, Ron se frotta machinalement les poignets.
- Comment allez-vous, Ronald ? demanda Severus avec sympathie.
- Très bien, répondit-il avec l'indifférence. On pourrait même dire parfaitement, pour une personne qui a survécu à Avada. Qu'est-il arrivé à Hermione ?
- Je ne sais pas encore, mais il est probable qu'il s'agisse d'une punition de la Magie. Après tout, elle a essayé de vous tuer, ainsi que son enfant, et la magie ne pardonne pas cela.
Ron acquiesça et dit en souriant tristement :
- C'est logique. Il s'est avéré que notre Hermione, qui croyait tout savoir, n'avait pas lu tous les livres sur la magie. Passons. L'essentiel, c'est que vous soyez venu nous chercher. Si je comprends bien, à dos des dragons ! Impressionnant ! Et ma très chère ex n'a pas eu le temps d'emmener votre enfant nulle part. Harry sera très heureux. Allez le voir, Professeur. Ne vous inquiétez pas, je vais bien.
***
Severus fit encore quelques pas dans le couloir et put enfin ouvrir la porte derrière laquelle se trouvait la personne qui comptait le plus pour lui.
Harry n’était pas seul. Perkins avait laissé deux Aurors avec lui. L'un d'eux venait de retirer les larges bandes qui maintenaient Harry attaché au lit. Lorsqu'ils virent Rogue, les Aurors quittèrent discrètement la pièce pour monter la garde à l'extérieur.
Rogue, la gorge serrée par l'émotion se dirigea vers le lit et caressa doucement le visage de Harry, celui-ci pressa silencieusement la main de Severus contre ses lèvres, en le regardant avec des yeux brillants de larmes.
Rogue voulait crier et demander pardon. Le bébé semblait soudainement lourd dans ses bras. Severus ne pouvait pas détourner les yeux du visage de Harry, et murmura en peinant à bouger ses lèvres sèches :
- Je suis si désolé... Pardonne-moi...
Harry parla d'une voix rauque et cassée en essayant de respirer légèrement pour éviter d'endommager les points de suture de son ventre :
- Sev…Tu n'es responsable... Tout va bien... Tout est fini... Je vais tout à fait bien... L'essentiel, c'est que tu es ici... Et notre bébé est aussi avec nous... N'en parlons plus...
- Comme tu voudras, dit Rogue.
Désormais, après avoir vu par lui-même qu’Harry était en vie et dans un état relativement stable, il retrouva la capacité à agir. Il leva le côté repliable du lit, retira les bracelets bloque-magie des poignets de Harry, installa sa fille à ses côtés, puis commença à disposer les flacons de potions sur la table de chevet.
- C'est bien pratique quand ton mari est le meilleur créateur de potions de la Grande-Bretagne magique, essaya de sourire Harry, mais gémit immédiatement de douleur.
- Ne perturbe pas le processus de guérison, Potter, gronda Rogue, feignant d'être en colère, mais au fond de lui, il était rempli de tendresse et du désir de protéger son garçon bien-aimé de tous les malheurs du monde. Bois ça...
Severus porta le flacon de liquide rouge sang aux lèvres d'Harry.
- Et maintenant ceci.
Il aida Harry à boire le Phoenix Lacrima.
Maintenant qu’Harry se rétablissait petit à petit, Rogue devait relever le défi le plus difficile. Il s'inclina vers Harry et embrassa délicatement successivement ses lèvres pâles et sèches, puis la marque rouge vif du bracelet sur son poignet :
- Mon cœur… Je donnerais n'importe quoi au monde pour te sortir d'ici immédiatement, mais je dois aller jusqu'au bout. Il y a ici beaucoup de personnes qui ont besoin d’aide et je n’ai pas le droit de les abandonner. Je vais laisser notre bébé ici, elle a juste besoin de ta présence, et je serai bientôt de retour.
Harry lui attrapa la main :
- Promets-moi juste que rien ne t'arrivera ! Sev, nos baguettes sont impuissantes contre les mitrailleuses ! Jure que tu ne te jetteras pas sous les balles ! Je ne veux pas te perdre ! Je ne pourrais pas le supporter !
- Et tu ne me perdras pas ! Je suis sûr que tous les soldats ont déjà été arrêtés, donc ils ne me feront aucun mal.
- Mais il y a deux sorciers dans le camp ! Blaine et Winslow ! Harry devint encore plus nerveux.
Severus embrassa de nouveau Harry tout en écartant les mèches de cheveux collées à son front humide de sueur. Potter commençait sûrement à avoir de la fièvre à cause de tout ce qu'il avait enduré.
- Ils sont déjà neutralisés, calme-toi. En aucun cas tu ne dois pas t'inquiéter maintenant. Je reviendrai bientôt, fais en attendant une sieste. Et après je vous ramènerai tous les deux à la maison.
- Penses-tu vraiment que j’arriverai à dormir pendant que tu es en danger ? sourit Harry. Vous ne me connaissez pas assez bien, Monsieur Rogue !
Rogue lui caressa à nouveau la joue, incapable de faire un seul pas vers la porte :
- Alors j'ai une meilleure idée, ton ami Ron est dans la pièce voisine. Veux-tu que je demande aux Aurors de le faire venir ici ? Il sera heureux de te voir !
***
Après avoir quitté l'unité médicale, Severus se dirigea vers la place centrale. Là, il aperçut de nombreuses personnes effrayées, mal habillées et enveloppées dans des couvertures grises de soldats. Plus loin, plusieurs corps étaient étendus sur le sol, couverts de robes rouges des Aurors.
- Quelles sont nos pertes ? demanda Rogue à Robbins, qui faisait les cent pas devant les prisonniers.
- Trois morts et cinq blessés, répondit-il sombrement. La caserne a été prise sans combat. Les soldats n'ont pas eu le temps de réagir et se sont rendus, mais ces deux-là, il désigna Lawson et Brix ligotés, ils ont ouvert le feu. En ce qui concerne les autres : Nous venons de recevoir un Patronus de Shacklebolt : tout s'est bien passé. Gregston est déjà dans les locaux des Aurors. Il n'y a eu aucun blessé ni mort, merci Merlin. Nous devons quitter cet endroit au plus vite. Les habitants des quartiers des « combinaisons blanches » ont été transportés en toute sécurité à Sainte Mangouste. Leur accueil a été très chaleureux, mais je redoute d'imaginer ce qu’ils ont enduré. Les autres se préparent à l'évacuation. Pour l'instant, Charlie a décidé de ne pas les faire sortir, car ils auront bien le temps d'avoir froid pendant le trajet jusqu'à Londres.
- Avez-vous trouvé Crivey et les autres Aurors qui avaient été capturés ? demanda Severus.
- Seulement Weasley et Amos Blair. Tous les autres sont morts, dit sombrement Robbins. D'après les otages libérés, la majorité d'entre eux ont été assassinés pendant l'attaque du bus. Crivey est décédé ici après avoir subi des actes de violence et la torture par des décharges électriques jusqu'à ce que son cœur cesse de battre.
- Qu'est-il arrivé au garde qui a été kidnappé en même temps qu’Harry ? demanda Rogue, présentant qu'il n'aimerait pas la réponse.
- D'après ce que j’ai compris, ni la torture ni le viol n'ont pu le briser, et ils l'ont finalement pendu pour servir d'exemple aux autres. Quelle horreur ! Les monstres !
Robbins cracha sur le sol devant Lawson et Brix, qui attendaient pour connaître leur sort.
- C'est bien que Shacklebolt ait écouté la voix de la raison et n'ait pas délogé les Détraqueurs de l'Azkaban, sourit Rogue d'un air vindicatif. Pour autant que je sache, les Moldus ne voient pas ces créatures, mais ils ressentent leur présence.
- Pensez-vous que le gouvernement britannique n’exigera pas leur extradition ?
- Avant de formuler les exigences, ils devraient d'abord définir la composition du nouveau gouvernement, répondit Rogue. De plus, en tant que partie lésée, je doute que nous nous empressions pour répondre à leurs demandes.
À ce moment-là, la porte du bâtiment derrière eux s'ouvrit et une foule désordonnée de personnes vêtues de vestes rouges à capuche commença à en sortir. Certains d’entre eux étaient soutenus sous les bras par les Aurors.
Rogue et Smethwick se mirent immédiatement au travail. Presque tous les résidents des quartiers « des combinaisons rouges » avaient besoin de potion fortifiante avant un long et difficile voyage. Un grand nombre de détenus réagissant de manière particulièrement violente à leur libération reçurent également la potion apaisante.
Charlie se précipita vers Rogue et dit d'une voix légèrement paniquée :
- Severus ! Je ne trouve ni Ron, ni Drago nulle part !
- Ron et Harry sont dans l'infirmerie, répondit Rogue, quant à Drago...
Il regarda autour de lui avec inquiétude, cherchant le visage familier parmi les anciens otages.
- Je suis là aussi, une voix calme se fit entendre de la civière portée par deux Aurors, et il me semble bien, vivant ! Vous vous êtes surpassé, Professeur !
Drago, émacié, avec des cernes sombres, presque noirs sous les yeux, recouvert d'une couverture chaude presque jusqu'au menton, fit une faible tentative de sourire.
- Des dragons ! Wow !... Il soupira avec lassitude. Je dois admettre que j’avais perdu tout espoir de délivrance.
- Nous l'avons trouvé dans le mitard, rapporta l'un des Aurors à Robbins. Il n'y avait personne d'autre.
Severus agita sa baguette. Une longue table étroite sembla pousser du sol devant lui.
- Mettez la civière ici ! dit-il en faisant un signe de tête aux Aurors, qui suivirent ses instructions sans hésitation.
Pendant que Severus retirait à Drago des bracelets bloque-magie, Smethwick scannait son aura.
- Il est épuisé, à la fois physiquement et magiquement. De plus, il est en proie à l'hypothermie. Il semblerait que Monsieur Malefoy n'ait pas beaucoup mangé cette semaine, résuma-t-il.
- Donc, le fortifiant standard, la Pymentine, l’hématopoïétique, juste au cas où, et aussi une gorgée de Phoenix Lacrima, commença à énumérer Rogue, tendant une à une les flacons de potions à Smethwick. Pensez-vous que ça serait mieux de déplacer Monsieur Malefoy à Sainte Mangouste par le Portoloin ?
- Par un Portoloin serait préférable, répondit Smethwick, vérifiant à nouveau le pouls de Drago. Il est inutile et dangereux de l'exposer au froid de transfert par dragon.
Malefoy marmonna d'une voix ensommeillée :
- C'est tellement agréable d'entendre à nouveau mon nom au lieu de ce numéro, maudit par Mordred. Vous devez absolument trouver un moyen de nous débarrasser de ces tatouages.
Il souleva sa frange et montra à Rogue, qui serrait les dents de colère, le numéro sur son front.
Smethwick arrangea soigneusement la couverture de Drago :
- Nous allons vous transférer à la Sainte Mangouste, jeune homme, et vous irez immédiatement vous reposer. Et dès demain, nous essaierons d'enlever le tatouage à vous et à tous les autres. N'y pensez pas pour le moment.
- Proposez leurs aussi d'effacer les souvenirs... murmura Drago en fermant les yeux. Ils font bien plus souffrir…
***
Après avoir escorté Drago à Sainte Mangouste, Severus se rendit auprès de Smethwick et entreprit, avec les Aurors et les dragonologues, de placer les cracmols et les sorciers enceints dans de grands paniers spéciaux suspendus à l'aide de solides chaînes sous les ventres des dragons.
Tout le processus ne prit pas plus de quinze minutes : les prisonniers, dont bon nombre étaient retenues en captivité depuis plusieurs années, étaient impatients de quitter cet endroit maudit.
Finalement, deux dragons, conduits par les collègues de Charlie, s'envolèrent dans le ciel nocturne.
Weasley, assis sur le cou du Norvégien à Bosse, demanda à Severus de faire venir Ron.
Rogue hocha la tête et se dirigea vers l'infirmerie, où Harry l'attendait.
Dix minutes plus tard, un cortège sortit du bâtiment. La scène était assez étrange : Ron, enveloppé dans une cape de Auror, marchait aux côtés de Severus qui portait un bébé dans ses bras. Deux Aurors transportaient Harry sur une civière et Perkins, portant Hermione sur l'épaule, fermait la marche.
Charlie, incapable de rester assis, sauta à terre et serra son jeune frère dans ses bras :
- Ron, mon petit frère ! Je suis tellement heureux que tout va bien !
Ron lança un regard haineux à Lawson et Brix et cria :
- Sans ces salopards, j’irais bien ! Major, vos acolytes Hopkins et Anderson veulent-ils m'avoir à nouveau ? Allez-y, faites-le donc ! Êtes-vous courageux seulement avec des prisonniers enchaînés à leurs lits ? Et vous, commandant, regardez, il écarta les doigts, montrant à tous sa main mutilée, il m'en reste encore quatre entiers ! Vous voulez en couper quelques-uns ?
Ron éclata de rire et tomba à genoux, se couvrant le visage avec les mains.
- Buvez cela, Ronald !
Smethwick s'approcha de lui avec une fiole de potion apaisante, mais Ron refusa d'un geste et continua de se balancer, mêlant rires et larmes.
Charlie, pâle comme la mort, demanda dans un demi-murmure sifflant :
- Lesquels d’entre vous sont Hopkins et Anderson ?
- Ce sont eux... Les voici...
Des voix timides se firent entendre, et plusieurs mains désignèrent deux gars bien bâtis.
- Mettez-vous à côté de vos chefs, ordonna Charlie sur le même ton terne et inquiétant. Tout le monde s'éloigne d'eux de dix pas !
Dès que les deux sergents s’approchèrent des officiers Charlie cria :
- Stupefix !
Le sortilège terrassa les gardes en les faisant tomber sur le sol à côté de leurs chefs. Hopkins pleurait bruyamment en demandant grâce. Anderson s'était uriné dessus. Lawson et Brix observaient Charlie avec effroi.
Après avoir compris le terrible projet de l'aîné des Weasley, Severus tenta de le raisonner :
- Charlie, ne faites pas ça ! Robbins, ordonnez-lui de ne pas commettre de lynchage !
- Je suis désolé, Monsieur Rogue, répondit le chef Auror, Monsieur Weasley n'est pas mon subordonné. Je n'ai pas le droit de lui donner des ordres. Et en plus, je ne veux pas le faire !
- Brûle ! commanda Charlie au dragon.
Le dragon ouvrit la gueule terrifiante pleine de dents acérées comme des rasoirs, cracha un jet de feu en direction des quatre captifs. En quelques secondes, il ne restait plus que les os calcinés et fumants des bourreaux les plus impitoyables du Camp Ultime Espoir.