L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 46 : Tome 4. Sur le chemin de la liberté. Partie 11
2582 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 23/11/2024 15:21
Robbins versa un verre d'eau et le tendit à Rogue, qui tremblait encore légèrement à cause de son malaise soudain :
- Severus, c'est peut-être juste un spasme intestinal ordinaire ? Vous êtes constamment à cran, alors... Seul Merlin sait où Harry est actuellement, sa localisation est cachée par de nombreux sorts puissants. Vous ne seriez tout simplement pas capable de ressentir...
- Il ne faut pas me dire ce que je peux ou ne peux pas ressentir ! cracha Rogue, essayant de boire l’eau sans la renverser.
La douleur qui lui déchirait le corps s'est progressivement atténuée, pour être remplacée par un pressentiment déprimant de malheur.
- La dernière fois, quand le travail avait commencé, c’était pareil.
- Cela est parfaitement logique d'un point de vue de la magie, Robbins, intervint Smethwick. Au moment de la conception, les pères, à condition qu’ils soient tous deux sorciers, forment un triple lien indestructible. C'est ce lien qui permet à Severus de ressentir désormais la douleur de Harry comme si c'était la sienne. Plus la magie des pères est puissante, plus le lien est solide.
Robbins se tourna vers Rogue et prononça avec reproche :
- Vous ne nous en avez jamais parlé, Severus ! Cela change radicalement les choses ! Comment mènerez-vous une opération de sauvetage dans un tel état ?!
Rogue déposa son verre sur la table et se concentra sur ce qu'il ressentait : la douleur s'était presque dissipée, mais l'anxiété avait augmenté en proportion. Cependant, dans ce contexte, cela semblait parfaitement justifié.
- Ça va déjà beaucoup mieux. La dernière fois, j'ai commencé à ressentir les effets du travail un peu plus tôt que Harry, et l'inconfort a duré une quinzaine de minutes, autant que je m'en souvienne. Si vous doutez de mes capacités, demandez à Smethwick : je l'avais aidé personnellement en salle d'opération lors de la naissance d'Alex. À présent, je propose de laisser de côté ma modeste personne pour aborder des sujets bien plus importants, comme la synchronisation de nos actions.
- Vous semblez oublier que nous n'avons toujours pas les coordonnées du camp, nota Robbins.
- Nous les aurons dans les heures qui suivent, il nous suffit de guetter le moment où tous les artefacts bloquant la magie de l'unité médicale seront désactivés.
- Donc, conclut Kingsley, Severus rassemble toutes les potions nécessaires, puis rentrer chez lui pour mettre en route l'artefact et puis il attendra que les coordonnées apparaissent. Charlie et ses dragonologues préparent les dragons, je les informerai de l'heure exacte de début d'opération par Patronus.
- D'accord.
Weasley se piqua le doigt, activa avec son sang un portoloin réutilisable et disparut.
- Robbins, s'adressa Kingsley à l’Auror en chef, faites venir tous les participants à l'opération et distribuez-leurs des portoloins. Le code rouge est activé. Severus, pensez-vous que nous disposons encore de quelques heures ?
- Il est vingt heures trente. La dernière fois, ça avait pris environ trois heures, mais j'étais avec Harry tout le temps. Je ne sais pas s'il préviendra les gardiens du travail imminent... Je crains qu'il n’essaie de cacher les symptômes le plus longtemps possible...
- Mais cela pourrait les tuer, lui et l'enfant ! s'alarma Smethwick.
- Exact ! confirma Rogue sombrement, tout en luttant contre la panique qui l'envahissait. Agissons en fonction de la situation. Soyez prêts et attendez mon signal.
***
Après avoir vérifié que toutes les potions requises étaient versées dans des flacons spéciaux traités avec le sort de l’Incassabilité, Severus se rendit à Black House en empruntant le réseau de cheminées. Ici dans le laboratoire sous le charme de la stase des potions individuelles destinées à sauver la vie d'Harry attendait depuis plusieurs jours le moment de servir. Influencé par des cauchemars récurrents où Potter mourait par exsanguination, Severus concocta une petite dose d'un remède exceptionnel, le Phoenix Lacrima, capable de faire revenir une personne du seuil de la mort.
Une fois les préparatifs terminés, Rogue activa l'artefact de recherche par le sang. Cet appareil était très astucieux, composé d'un trépied auquel était attachée une flasque. Toutes les quinze minutes, une goutte du sang de Harry tombait sur la carte de Grande-Bretagne située sous le trépied. Si jamais l'emplacement du camp était révélé, une marque en forme d'étoile s'afficherait sur la carte, accompagnée des coordonnées précises.
Severus s'assit lourdement et posa sa tête, qui bourdonnait comme une ruche en colère, sur ses mains. Il commença l’observation de l'artefact, cherchant à l'hypnotiser du regard, et priant tous les dieux pour que Harry soit toujours en vie lorsque cela fonctionnerait.
***
Les secondes se transformèrent en minutes, puis en heures, et Rogue restait immobile sur place, craignant de manquer l'instant où les coordonnées apparaîtraient. Le moment de la naissance de leur deuxième enfant, Severus s'efforça de ne pas envisager la possibilité que ce moment soit aussi celui de la mort de Harry. Malgré tout, l'anxiété le saisissait parfois, lui serrant le cœur comme une main glacée et rendant sa respiration laborieuse.
À onze heures quinze, une autre goutte s'échappa du flacon et tomba sur la carte. À ce moment précis que tout se produisit. Une étoile brillante surgit sur la zone de l'Écosse, avec les coordonnées de latitude et de longitude clairement indiquées.
N'en croyant pas ses yeux, Rogue attrapa une plume et le parchemin posés devant lui et nota les précieuses données. Peu de temps après, il se tenait devant la porte du bureau de Shacklebolt. La mission de libération des prisonniers débuta.
***
- Groupe « A », activez les portoloins ! commanda Robbins et fut le premier à toucher l'un des deux bracelets à son poignet, qui vira tout de suite au bleu. Severus, Smethwick, vous nous rejoindrez dans une minute pile. Pendant ce laps de temps, nous activerons les artefacts et couperons l'alimentation électrique dans tout le camp. Une fois que vous serez là, nous refermerons le piège sur ceux qui tenteront de s'enfuir en transplanant.
- Groupe « B », préparez-vous !
Ce fut maintenant au tour de Kingsley d’activer son bracelet.
- Souvenez-vous que nous avons besoin du général Gregston vivant, alors oubliez même que vous connaissez le sortilège de la mort. Allons-y, et que Merlin nous aide !
La pièce se vida de presque tous ses occupants.
- Oui, l'aide de Merlin ne nous sera pas de trop aujourd'hui, soupira Smethwick, visiblement inquiet.
Severus jeta un coup d'œil à sa vieille montre-bracelet. La trotteuse, comme pour se moquer de lui, se déplaçait avec une lenteur terrifiante, mais atteignit finalement la marque souhaitée.
- Il est temps ! dit brièvement Rogue.
Après quelques moments désagréables, ils atterrirent au milieu d'une zone clôturée, avec une terrifiante potence dressée en son centre. Puis, des battements d'ailes puissants et un rugissement assourdissant retentirent au-dessus d'eux. Malgré une longue préparation, de nombreux Aurors semblaient fascinés par les monstres descendants du ciel nocturne.
La porte d'un petit bâtiment dans lequel, comme Severus s'en souvenait clairement, se trouvait l'unité médicale, s'ouvrit. Un homme en blouse blanche, l'air échevelé, en sortit tenant une baguette magique serrée dans sa main tremblante. Il vit les dragons, tenta de transplaner, mais n'y arriva pas, et figé d'horreur, resta immobile, la bouche ouverte dans un cri silencieux.
- Silencio ! Stupéfix !
Un des Aurors leva sa baguette, et l'homme tomba comme une masse sur le sol.
Robbins commença à donner les ordres dans un murmure distinct :
- Divisez-vous en groupes ! Le premier groupe devra capturer les gardes. Ensuite, le deuxième groupe, avec les dragonologues, ira au « bloc des combinaisons rouges », pour sortir tout le monde et les installer dans des paniers. Le troisième groupe pénétrera dans le "bloc des combinaisons blanches", évacuera les personnes présentes et reviendra. Vos bracelets sont équipés d'artefacts qui vous permettent de traverser le dôme anti-transplanage, vous pourrez donc le faire sans problème. Le quatrième groupe protégera Rogue et Smethwick dans l'infirmerie. Enfin, le cinquième groupe descendra au sous-sol pour libérer les prisonniers des cellules disciplinaires. Est-ce que c'est clair pour tout le monde ? Alors, en avant !
***
Perkins, le chef de l'équipe chargé de prendre le contrôle du bloc médical, fit matérialiser une plaque de plomb et la suspendit devant lui en utilisant un sort de lévitation, avant d'ordonner :
- Monsieur Rogue, je comprends que vous souhaitez retrouver Harry rapidement, mais pour votre sécurité, ainsi que celle du guérisseur Smethwick, vous resterez en retrait derrière nous. Les dragons par leurs hurlements pourraient réveiller les sourds, donc nous devons être prêts à riposter à une éventuelle attaque. Préparez vos baguettes. Ces créatures avec leurs cris pourraient faire sortir les morts des tombes, alors soyez sur vos gardes !
Perkins la baguette à la main, poussa la porte d'entrée, dont la serrure à combinaison fut désactivée dès que l'électricité cessa de l'alimenter. Une pluie de balles tirée par deux soldats qui surgirent d'une pièce adjacente et ouvrirent le feu avec leurs mitrailleuses s'abattit sur le groupe. Même si aucun projectile ne put traverser le bouclier de plomb, l'une d'entre elles toucha un Auror en ricochant sur le mur.
- Jetez vos armes à terre ! ordonna Perkins. Les mains derrière la tête ! Face au mur ! Colporta !
La porte derrière le dos des gardes se referma avec un bruit sourd.
- Va te faire mettre ! cria un des soldats, continuant à tirer, tandis que le second préféra obéir exactement aux ordres.
- Stupefix !
La mitrailleuse tomba de doigts desserrés de garde, qui s'effondra sur le sol.
Rogue s'approcha du deuxième garde et appuya sa baguette sur son cou, prêt à utiliser le sortilège de Doloris à tout moment.
- Y a-t-il quelqu’un dans le quartier d’isolement ?
- Oui, sanglota le soldat tremblant de terreur, dans les cellules trois et cinq. Et il y a un bébé dans le cabinet médical numéro un. Mais l'inspecteur Winslow est probablement là-bas avec lui.
- Merci pour l'information ! dit Rogue en serrant les dents.
Perkins se pencha sur l'Auror blessé, auprès duquel Smethwick officiait déjà.
- Les blessures sont très graves, mais il survivra, déclara-t-il à l’issue de l'examen. Je l'ai placé dans un coma magique pour le moment. J'aurai besoin de deux personnes pour l'escorter par portail vers la Sainte Mangouste. Là-bas une équipe de guérisseurs est prête à recevoir les patients.
Perkins fit un signe de tête aux deux Aurors, qui transfigurèrent immédiatement une civière et y chargèrent leur camarade.
- Bien, amenez-le aux guérisseurs et revenez immédiatement.
Les Aurors saluèrent silencieusement, activèrent leurs bracelets portoloins et quittèrent les lieux en emmenant le blessé.
- Où nous nous dirigeons maintenant ? demanda Perkins à Rogue.
Severus réfléchit un moment. Il désirait ardemment voir Harry tout de suite pour s'assurer qu'il allait bien, mais son instinct paternel lui dictait autre chose.
- Nous allons nous séparer, répondit-il d'une voix assourdie par la tension. Smethwick, moi et trois Aurors, nous nous rendrons dans le cabinet numéro un. Mon bébé est là-bas. Et probablement, Hermione Granger sous forme masculine, créée par le Polynectar, est avec lui. Envoyez les autres Aurors dans le quartier d'isolement pour vérifier les cellules trois et cinq.
***
Les Aurors avaient pénétré par effraction dans le cabinet médical numéro un rempli de matériel, mais ne trouvèrent personne à part une petite fille allongée dans une couveuse.
Rogue ressentit une vive émotion en voyant sa fille, il dut s'appuyer sur le mur pour retrouver son calme. Il n'avait jamais douté qu'Hermione retirerait immédiatement l'enfant du camp pour lui trouver une nouvelle famille. Cependant, il était trop tôt pour se réjouir. Né prématurément, le bébé semblait fragile. Severus s'approcha de la couveuse, releva le couvercle et commença à scanner l'aura magique de la petite fille.
- Severus, il faut l'évacuer, entendit-il la voix de Smethwick, et le plus tôt possible. Prenez-la dans vos bras et tenez-la pendant quelques minutes. Cela lui donnera des forces et je suis sûr qu'on arrivera à la sauver.
Smethwick transforma le drap en une couverture chaude et déconnecta soigneusement les appareils de corps de la fillette.
Severus enveloppa le bébé dans la couverture et le pressa contre sa poitrine :
- Ma chérie, je vais devoir partir pendant un moment, mais quand je te reverrai, ton papa Harry sera libre.
À cet instant Perkins pénétra dans la pièce :
- Monsieur Rogue, nous avons trouvé Harry et Ron. Tous les deux sont en vie. Et également nous avons récupéré cette personne dans la chambre de Ron.
Il ouvrit la porte en grand, laissant entrer un Auror. Celui-ci portait Hermione inconsciente, qui tenait une baguette en partie fondue dans sa main brûlée.