L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 39 : Tome 4. Sur le chemin de la liberté. Partie 4
2337 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 09/10/2024 17:15
- Le fait est, répondit Malefoy à peine audible, vois-tu, moi aussi, j'ai essayé de retrouver Drago.
- Mais il te reste encore un peu de son sang ? S'inquiéta Rogue.
Lucius le regarda avec désespoir et secoua la tête.
En plus de trente ans en tant que créateur de potions, Severus avait été obligé de tester ses propres poisons sur lui-même à deux reprises. Bien évidemment, il n'avait pas agi par curiosité scientifique ou de sa propre initiative, mais sous la contrainte du Seigneur des Ténèbres, qui avait forcé le très jeune Rogue à préparer à la fois les poisons à action lente les plus puissants et les antidotes. Au début, il expérimenta sur lui-même sous la supervision de Voldemort, puis, bien plus tard après que le Seigneur des Ténèbres s'était assuré que le jeune sang-mêlé promettait finalement de devenir un créateur exceptionnel de potions, il fut autorisé à utiliser des Moldus capturés à cette fin. Même après de longues années, Severus se rappelait clairement ces sensations terrifiantes : d'abord, la peur paralysante qui circulait dans son corps avec le poison qu'il avait ingéré, puis le désespoir et l'impuissance humiliante, et enfin, une douleur insupportable. Et maintenant, regardant dans les yeux remplis d'horreur de Lucius, il éprouva à nouveau toutes ces sensations. Il fut submergé par des vagues de peur, de désespoir et de souffrance.
Il avait espéré que dans quelques semaines, ils trouveraient où se trouvait le camp et qu'ils organiseraient une opération de sauvetage. Que dans moins d'un mois, Harry reviendrait vers lui et Alex. Mais Lucius, involontairement, réduisit toutes ses aspirations en poussière.
- Je n'ai plus une goutte de sang de Drago, ajouta Malefoy, comme s'il entendait les pensées de Severus. - J'avais tout utilisé pour essayer de le retrouver.
- Merlin, que va-t-il se passer maintenant ? Sanglota Narcissa
- La mission de sauvetage devra être retardée d'au moins deux mois, dit Severus, essayant de parler aussi fermement que possible. - L'accouchement d'Harry est prévu dans huit semaines. Je vais commencer à surveiller sa position avec l'artefact que Drago a construit d'ici six semaines environ…
- Mais le bébé de Drago et Astoria sera déjà né, balbutia Narcissa. - Que va-t-il lui arriver ?
- Je ne sais pas...
Severus poussa un profond soupir. Il aurait sincèrement aimé réconforter la pauvre femme, mais mentir dans une telle situation était complètement inacceptable.
- Tu n'es plus une enfant, Narcissa, et tu comprends tout parfaitement bien, rétorqua Lucius. - Notre petit-enfant sera enlevé à Drago et confié à une famille moldue, maudite soit-elle trois fois !
- Ramenons d'abord Drago et tous les autres à la maison, et ensuite je retrouverai personnellement cet enfant, dit Severus avec lassitude. - Je suis sûr que personne n'aurait l'idée de cacher tous les bébés nés dans les camps en utilisant la magie. C'est tout simplement impossible à faire. Donc, j'attends beaucoup de la recherche par le sang. Mais pas avant l'opération de sauvetage. Maintenant, Rogue se leva de sa chaise, si vous permettez, je vais aller lire un livre à Alex.
***
En sortant du bureau, Severus prit quelques instants pour se calmer. Il pressa ses tempes avec les mains, ferma les yeux et prit quelques profondes inspirations. Alex avait besoin de sentir que son père était fort. C'était la seule façon d'aider l'enfant à traverser cette épreuve difficile. Rogue rassembla toute sa volonté, prit une expression imperturbable et se rendit par le couloir jusqu'à la porte de la chambre d'enfant qu'il connaissait déjà bien.
Lorsqu'il entra dans la pièce, l'elfe qui aidait Alex à se préparer pour la sieste s'inclina poliment avant de disparaître avec un léger bruit. Severus installa son fils sur ses genoux, boutonna sa veste de pyjama. Malgré son potentiel magique précoce, Alex avait encore du mal à fermer les petits boutons. Enfin, il déposa un baiser sur sa tête.
- Que veux-tu que je te lise ?
Alex montra de tête le livre sur les dragons posé sur la couverture.
- Mais, bien sûr ! Rogue sourit. - Et je parie que tu as choisi le chapitre sur Magyar à Pointes.
Ils s'installèrent sur le lit. Pendant environ vingt minutes, Alex écouta Severus attentivement, regardant les illustrations animées avec curiosité. Puis il bâilla. Une fois, puis une autre, pour finir par s'assoupir en se blottissant contre son père.
Lorsqu'Alex se réveilla, Rogue était déjà parti. Après des adieux chaleureux à Lucius et Narcissa, il retourna au ministère et dressa une liste des potions nécessaires pour les prisonniers. Même si l'opération de sauvetage avait été considérablement retardée, Severus ressentit le besoin de commencer les préparatifs. Il se persuada qu'il accélérait ainsi l'heure de la libération d'Harry, mais en réalité, il essayait de fuir le désespoir qui menaçait de l'envahir.
***
« Merlin, que tout ceci se termine enfin ! » Drago, agacé, posa sa main sur le ventre proéminent sous sa combinaison chaude, et, au grand dam du garde, s'arrêta brusquement au milieu du chemin.
Même à l'approche de l'accouchement, le guérisseur Blaine, maudit soit-il trois fois, obligea Malefoy à suivre rigoureusement le régime journalier et la diète ennuyeuse. Certes, pour le prisonnier personnel de l'inspecteur Winslow, que Drago était depuis près de quatre mois maintenant, il aurait été plus correct de dire : le régime nocturne. Il y avait près de quatre mois, Malefoy fut transféré du bloc des combinaisons rouges en isolement sans explication, et maintenant il n'était autorisé à sortir que la nuit, entre une et deux heures du matin.
Un jour, il entendit le sergent Cooper parler de son agacement à devoir sacrifier son sommeil pour escorter à tour de rôle trois sorciers enceints. Drago, alors, en tira la seule conclusion possible : Ron, qui avait mystérieusement disparu juste avant le transfert de Malefoy en isolement, était également ici.
Drago spécula sur l'identité du troisième prisonnier et essaya même, sans succès, d'interroger le sergent Cooper. Il n'a reçu pour seule réponse que des conseils de ne pas fourrer son nez dans les affaires qui ne le concernent pas. Le sergent avait sûrement déjà oublié la bague de fiançailles d'Astoria qu'il reçut de Malefoy en échange d'informations et de quelques concessions très mineures.
***
Pendant la première semaine d'isolement, Drago se sentait complètement perdu. Ni le guérisseur Blaine, ni les gardiens, n'acceptèrent de lui expliquer pourquoi il était isolé ni combien de temps cela durerait. Puisqu'il n'avait commis aucune faute disciplinaire, Drago espérait qu'il serait bientôt libéré et bénéficierait d'une relative liberté de mouvement et de la possibilité de communiquer avec d'autres prisonniers. Cependant, lorsqu'une télévision fut installée dans sa cellule, accompagnée d'une boîte remplie de livres et de magazines, il comprit qu'il passerait très probablement le temps restant jusqu'à l'accouchement en isolement. Ce fut un choc si brutal pour Drago que, tout comme lors de sa sixième année à Poudlard, il commença à subir des crises de panique. Ces crises survenaient surtout la nuit, au petit matin, et s'accompagnaient d'une impression d'étouffement et de palpitations. À plusieurs reprises, il pensa même qu'il était en train de mourir.
Malgré le fait que Malefoy avait décidé par principe de ne pas parler de son état au guérisseur Blaine, lors de l'examen suivant, ce dernier sortit soudainement un mince livret de sa poche.
- Là-dedans vous trouverez tout ce qu'il faut pour vous sentir mieux, dit-il en posant la brochure sur le lit.
- « Exercices respiratoires », lut Draco avec surprise. - Mais je vais accoucher par césarienne, alors pourquoi devrais-je...
- Je suis au courant, sourit ironiquement Blaine, mais je crois que cette information ne sera pas superflue pour vous.
Comme d'habitude, Blaine avait raison. Les exercices de respiratoires firent de vrais miracles, débarrassant presque complètement Drago des attaques panique qui l'épuisaient. Certes, cela ne l’aida pas à mieux dormir : dès qu’il s'allongeait sur le lit, le bébé commençait à lui donner des coups de pied, comme pour lui rappeler son existence.
Draco essaya de ne pas trop penser au fait qu'après avoir accouché, il ne reverrait plus jamais son enfant. Malgré toutes les épreuves qu'il avait traversées depuis l'enlèvement, il gardait toujours le mince espoir de ne pas laisser ses tortionnaires les séparer.
***
- Continue de marcher ! Il te reste encore quarante minutes avant la fin de la promenade !
Le hurlement impatient se fit entendre derrière Malefoy.
Drago avança avec résignation, fit quelques pas de plus, puis s'immobilisa brusquement en ressentant une vive douleur au bas de dos et une contraction au niveau du ventre.
- Je me sens mal ! Dit-il fermement. – Vous pouvez me fusiller sur place, mais je ne peux plus aller nulle part.
- Tu te sens mal, dis-tu ? Le soldat jura avec délectation et actionna la culasse de sa mitrailleuse. - Si tu tentes de faire une connerie…! Prévint-il, puis contourna Drago, alluma la lampe de poche pour observer le visage pâle comme la mort du prisonnier. - Tu as vraiment une mine de merde ! – Il sortit un talkie-walkie. - Ici le sergent Cooper. Je ne suis pas certain, mais je crois que nous avons le Code Rouge, envoyez-moi une civière.
***
Dès ce moment-là, le cours du temps changea pour Malefoy. Le sergent Cooper venait de crier « Code rouge » dans son talkie-walkie, et avant même de s'en rendre compte, Drago se retrouva déjà allongé sur la table d'opération, recouvert d'un drap dans l’attente d’une césarienne, tandis que le major Brix installait un écran spécial autour de lui et que le guérisseur Blaine préparait les instruments chirurgicaux.
- Le bébé n’était-il pas censé naître deux semaines plus tard ? Demanda Drago, en essayant de contenir sa panique.
- Il est absolument viable à ce stade, répondit Blaine de derrière l'écran. - En plus, tu le soutiendras avec ta magie, et tout ira bien.
- Très drôle, dit froidement Drago. - Pas avec cette bijouterie ! Il tourna son poignet enfermé dans un bracelet anti-magie. Sans ma baguette et avec des artefacts bloque-magie partout dans le camp, il est peu probable que je sois capable de créer même le plus simple Lumos.
Blaine, vêtu d'une blouse d’un blanc immaculé et d'un masque, émergea finalement de derrière l'écran. Il toucha les bracelets avec sa baguette et, à la grande joie de Drago, ils s'ouvrirent et tombèrent sur le sol.
- Ne t'inquiète pas pour ces futilités, L'inspecteur Winslow sera là dans une demi-heure, ajouta Blaine. –Dès son arrivée, nous suspendrons le fonctionnement des artefacts, et ta magie affluera vers l’enfant. En attendant, tu disposes de quelques minutes pour reprendre des forces. Tu en auras encore besoin aujourd'hui.
***
Drago ne mentait pas lorsqu'il dit à Ron qu'il n'avait pas l'intention de donner son enfant à des Moldus. Dès le début de son séjour dans le camp, il élabora un plan pour empêcher que le bébé tant désiré par Astoria lui soit enlevé. D'après les paroles de Blaine, Drago comprit que pendant l'accouchement, ses ravisseurs devraient lever toutes les restrictions sur la magie, sinon ils risquaient de perdre à la fois Drago et, plus grave encore, l'enfant. Malefoy comptait bien profiter de cette opportunité pour anéantir tous ceux présents dans la pièce en utilisant la seule arme à sa disposition : la magie brute. Il savait parfaitement que cela le tuerait, ainsi que son bébé nouveau-né, mais il ne voyait aucune autre issue.
Ainsi, maintenant, alors que Blaine n'attendait que l'arrivée de l'inspecteur Winslow pour commencer la césarienne, Drago choisit de suivre les conseils du guérisseur. Il devait se calmer et se concentrer sur son noyau magique.
À ce moment-là, l'enfant sembla ressentir quelque chose et se mit à donner de violents coups de pied, ce qui fit trembler le ventre imposant de Drago. Malefoy désirait désespérément sentir sous ses paumes les battements de la petite vie, auxquelles il allait bientôt mettre fin, mais ses poignets étaient menottés aux barreaux du lit d'hôpital.
« Calme-toi, bébé », essaya-t-il de tranquilliser le bébé, « Dans moins d'une heure nous serons à nouveau réunis : toi, moi et maman. »