L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 38 : Tome 4. Sur le chemin de la liberté. Partie 3
2967 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 03/10/2024 18:11
- Transmettez un grand bonjour à Harry ! J'espère qu'il aura de quoi s'occuper dans la Zone, Georges mit le petit dragon dans un panier de transport miniature et le tendit à Severus.
- Je transmettrai ! J'essaierai de ne pas le laisser s'ennuyer, répondit-il en adoptant un air décontracté. - Combien je vous dois ?
- On ne prend pas d'argent à Harry et à ses proches dans ce magasin ! Georges se redressa fièrement.
- Au revoir, Severus, Charlie serra la main de Rogue. – Nous parlerons plus tard de l’approvisionnement en sang-de-dragon.
- Et dans un avenir très proche, répondit Severus. - Merci pour tout. Georges, Lee, passez une bonne journée ! – sur ces mots, il poussa la porte et se retrouva de nouveau dans la rue balayée par le vent glacial.
Cependant, il n'y resta pas longtemps. Un instant après, Severus posa les pieds sur le chemin enneigé du grand parc entourant le Manoir des Malefoy. Dehors, devant les portes de fer forgé, un blizzard faisait rage, mais ici, grâce aux sortilèges météorologiques, le climat était totalement différent, et il faisait nettement plus chaud.
Rogue consulta Tempus, il ne restait plus que deux minutes avant l'heure fixée par Lucius. Son fils manquait terriblement à Severus, mais en même temps il ressentait une peur inexplicable. Il redoutait de regarder Alex dans les yeux et d'y déceler de la haine.
Dès son entrée dans le salon richement décoré, Severus vit ses pires craintes se confirmer. Alex, qui était assis sur le canapé à côté de Narcissa, ne tourna même pas la tête lorsqu'il apparut, mais à la remarque de Madame Malefoy : « Alex, bébé, ton père est là ! », il se serra un peu plus contre elle, comme s'il cherchait sa protection.
Essayant de ne pas trahir la douleur que lui causait un accueil aussi froid, Severus s'approcha du canapé, s'accroupit, tendit à Alex le panier de transport avec le petit dragon à l'intérieur, et esquissa un sourire :
- Bonjour, fils ! Regarde ce que je t'ai apporté. Il est presque comme un vrai, il peut voler et...
Les yeux d'Alex s'illuminèrent brièvement de curiosité en voyant le cadeau, puis il attrapa le panier et le lança dans un coin reculé de la pièce. On entendit immédiatement le grognement mécontent du petit monstre.
Narcissa ouvrit la bouche pour protester contre un tel comportement, mais Severus l'arrêta d'un geste.
- Tout va bien, dit-il en réprimant ses émotions, Alex, veux-tu que je m'en aille ?
Les lèvres d'Alex tremblèrent et des larmes coulèrent sur ses joues.
- Je comprends, mon petit, tu es fâché contre moi à cause du papa Harry, continua doucement Severus, tu as le droit d'être en colère contre moi. Je t’aime beaucoup et je ne serais pas offensé même si tu ne voulais plus me voir pendant un moment. Je veux juste que tu saches que je ferai tout mon possible pour ramener Harry parmi nous au plus tôt. Et Drago aussi. Et Ron.
Alex sanglota et se glissa du canapé pour aller se réfugier dans les bras de Severus. Narcissa, se mordant la lèvre presque jusqu'au sang, marmonna des excuses et, dans le frou-frou des jupons, quitta précipitamment le salon.
Dès qu'ils furent seuls, la maîtrise de soi quitta Rogue. Tenant Alex contre lui, il fut secoué des sanglots silencieux, se libérant de la douleur et de l'horreur qui s'étaient accumulées en lui ces derniers jours. Lucius et Narcissa, en agissant avec tact, décidèrent de ne pas apparaître, ce qui remplit Severus d'une immense gratitude, car il parvint à retrouver son calme et à reprendre ses esprits seulement après plusieurs minutes.
- S'il te plaît, pardonne-moi, murmura-t-il à l'oreille d'Alex, essuyant rapidement son visage mouillé de larmes avec un mouchoir. Je jure que nous ramènerons Harry. Fais-moi confiance !
Alex leva la tête, le regarda attentivement et hocha la tête avec prudence.
- C'est bien ! Severus le pressa à nouveau contre lui. - Tu veux qu'on aille admirer ton petit dragon ? Papa Harry a vaincu le même, mais en sa version beaucoup plus grande, alors qu'il n'avait que quatorze ans. Veux-tu que je te raconte ?
Alex hocha de nouveau la tête. Severus l'aida à ouvrir le panier de transport, sortit le Magyar à Pointes agité, et le caressa. En réponse à ce geste d'affection, il ronronna comme un chaton.
- Prends-le, n'aie pas peur, Severus se tourna vers Alex.
Le garçon tendit la main et le dragon se dandina de la main de l’adulte sur celle de l’enfant.
- Voles ! Doucement ordonna Severus.
Le Magyar déploya ses ailes et s'envola vers le plafond.
- Maintenant, reviens !
Le jouet tournoya au-dessus d'Alex, émit une petite flamme froide, puis redescendit dans les mains jointes du jeune garçon, dont le visage rayonna de plaisir.
- Nous allons déjeuner maintenant, ce n'est pas poli de faire attendre Lucius et Narcissa, dit Severus. – Mets le dragon sur l'épaule de cette façon il ne te dérangera pas.
***
- Quel charmant dragonneau !
Narcissa sourit en s'asseyant à côté d'Alex et en l'aidant à se débrouiller avec la serviette et les couverts.
- Il me semble que ce soit un Norvégien à crête, Lucius regarda attentivement le monstre miniature, cependant, je peux me tromper. Je n’ai jamais été particulièrement intéressé par la dragonologie.
- C'est un Magyar à pointes, le corrigea Rogue. - Harry a combattu ce monstre pendant le Tournoi des Trois Sorciers. Alex, si tu ne manges pas ta soupe, je ne te raconterai pas cette histoire, fronça-t-il les sourcils.
Quelques minutes plus tard, Alex monta avec fierté à Severus l'assiette à soupe vide.
- Peut-être que tu peux essayer de prononcer au moins un mot ? Presque supplia Rogue.
- Severus, ne le mets pas sous pression, sourit Narcissa. Hier, Alex a été examiné par notre médecin de famille et qui a rendu un verdict que vous connaissez probablement déjà : la perte de la capacité de parler avait été causée par un grave choc nerveux. Il est probable que si... Ou plutôt, quand Harry et vous, vous retrouverez, tout redeviendra normal. En attendant, il faut faire preuve de patience. Racontez-nous plutôt comment Harry a affronté le dragon. Nous sommes tous impatients de l'entendre.
En réalité, Severus était absolument sûr que Lucius, qui n'avait pratiquement pas touché à la nourriture, tout comme lui-même d'ailleurs, aurait été beaucoup plus disposé à écouter le plan visant à sauver Drago, mais il n'était pas possible d'en débattre devant Alex. Severus décida donc de rapporter la discussion avec Lucius et Narcissa au plus tard, quand l'elfe emmènerait Alex à la salle réservée aux enfants.
- En gros, cela s'est produit quand ton papa Harry était en quatrième année, Severus s'éclaircit la gorge, comprenant tardivement que malgré tout son talent incontestable de conférencier, il n'était pas un grand maître pour réciter des contes de fées pour enfants, en particulier ceux qui devaient être improvisés. - L'école de sorcellerie de Poudlard a voulu ressusciter le Tournoi des Trois Sorciers. Je m'abstiendrai de donner mon avis sur cette folle idée de Dumbledore. Personne ne m'a demandé mon point de vue à ce sujet de toute façon. Malgré les nombreux dangers auxquels allaient être confrontés les champions, le Tournoi a quand même eu lieu. Dumbledore a promis à tout le monde qu'il imposerait des limites d'âge et ne permettrait qu’aux étudiants de dix-sept ans et plus d'y prendre part. C'était essentiel pour assurer la sécurité des participants, car les épreuves étaient extrêmement difficiles et seuls les élèves plus âgés pouvaient les réussir. Lors de la cérémonie pour choisir les champions, un problème est survenu et le nom de ton papa, un élève en quatrième année, a été choisi par la Coupe de Feu, le rendant automatiquement compétiteur. J’étais convaincu qu'Harry a lui-même jeté son nom dans la Coupe, d'une manière ou d'une autre. À cette époque, nous ne nous entendions pas très bien..., Rogue parut hésiter.
- Ne mens pas à ton fils, Severus, dit Malfoy en souriant, à cette époque-là, toi et Harry ne pouviez pas vous supporter ! Quand j'ai appris à ma sortie d'Azkaban que vous aviez un roman, j'ai pensé que c'était une plaisanterie stupide...
- Lucius, ne l'interromps pas ! Narcissa, assise en face de son mari, lui fit des gros yeux. - Vas-y, Severus. Tu es un excellent conteur.
Severus avait envie folle de donner un coup de pied sous la table à Malefoy qui parlait trop, mais il se retint, se rappelant à temps, qu'Alex devrait profiter de l'hospitalité de ce dernier pendant un certain temps.
- En fait, Lucius n'a pas tout à fait raison. À ce moment-là, mes sentiments à l'égard de Harris étaient mitigés. Bien sûr, il me contrariait souvent au point que j’étais tenté de le soumettre à un sortilège désagréable. Parfois, il me surprenait, voire suscitait mon admiration. Comme lors de son combat avec le dragon. Franchement, j'avais vraiment peur que cet « adorable petit animal » ne fasse qu'une bouchée d'Harry. Assis parmi les spectateurs, regardant Potter essayer de duper le dragon pour récupérer l'œuf d'or, j'éprouvais à la fois de la crainte et un profond respect pour ce courageux garçon. Plusieurs fois, les dents du Magyar claquèrent à un centimètre de sa tête lorsqu'il s'approchait trop près, et ses flammes roussirent son balai. Mais le monstre n'était pas assez rapide, et à la fin Harry lui vola l'œuf d'or juste sous son nez.
Le visage ravi d'Alex était la meilleure preuve que le public avait aimé l'histoire. Ou, du moins, l'un des auditeurs, dont l'avis importait le plus pour Severus.
***
Après le déjeuner, Narcissa accompagna Severus au deuxième étage, où se trouvaient les chambres.
- Nous avons attribué à Alex l'ancienne chambre de Drago, expliqua-t-elle en tournant la poignée de la porte.
Rogue entra dans une grande pièce baignée de pénombre hivernale malgré les grandes fenêtres donnant sur le jardin. Alex passa entre lui et Narcissa pour grimper une petite échelle jusqu'au large lit sous le baldaquin émeraude. Le petit dragon s'envola de son épaule et s'installa sur la tête de lit comme un oiseau sur un perchoir.
- Alex, je dois parler à Lucius et Narcissa, dit doucement Rogue en s'asseyant sur le bord du lit. Cela ne prendra pas longtemps. Et puis je viendrai te faire de la lecture, d'accord ?
Alex hocha la tête et regarda avec interrogation, d'abord Narcissa, puis la grande étagère remplie de livres qui se trouvait dans le coin le plus éloigné de la pièce, près du bureau.
- Tu peux en prendre celui que tu veux, mon chéri, dit Narcissa. Ton Papa te rejoindra bientôt.
***
- Alors, dit Lucius avec impatience, tapotant son genou avec la célèbre canne qui servait de fourreau à sa baguette magique. — Si je comprends bien tu viens directement du Ministère ?
- Tu es bien informé, acquiesça Severus.
- Et Shacklebolt ? A-t-il décidé à nouveau de ne rien faire ? Cracha amèrement Malfoy. – Ou est-ce que l’enlèvement de notre « golden boy » a finalement fait avancer les choses ?!
- Tout d'abord, je te demanderais de ne pas appeler Harry "golden boy'," répondit froidement Severus. C'est un surnom dû à Rita Skeeter, et je ne veux plus l'entendre. Même de toi. Deuxièmement, lors de la réunion d'aujourd'hui, nous avons commencé à élaborer un plan pour libérer les prisonniers, cependant, si tu veux connaître les détails, Narcissa et toi, vous devrez prêter le Serment de non-divulgation.
- Tu ne nous fais pas confiance ?
Les yeux froids de Malfoy se plissèrent sous l'effet de la colère.
- Je te fais confiance. De plus, il s'agit de sauvetage de ton fils. Néanmoins, je ne vous mettrai pas au courant des détails du plan tant que vous n'aurez pas prêté ce serment.
Narcissa prit la main de son mari et la caressa du bout des doigts :
- Lucius, cesse de blâmer Severus. Ce n'est pas de sa faute si cette situation affreuse a duré si longtemps, et il fait de son mieux pour nous aider.
Malefoy prit une profonde inspiration, essayant visiblement de se calmer, puis dit beaucoup plus calmement :
- Tu as raison, mon amour. J'espère que tu pourras me pardonner, Severus. Je ne suis plus le même depuis la disparition de Drago.
Lucius sortit la baguette magique, qu'il avait acquise un an après sa libération d'Azkaban de sa canne, prit Narcissa par la main, et tous deux récitèrent le Serment magique qui les empêcherait de parler à qui que ce soit de ce qu'ils allaient entendre de la part de Severus.
- Alors, quel est le plan ? Demanda Malefoy après que la Magie avait scellé le serment.
- Selon les sources fiables, le camp est bien caché des Moldus et des sorciers. De plus, il regorge d'artefacts qui neutralisent la magie, expliqua Rogue. Ces objets ne présentent pas de danger pour les cracmols enceints, mais peuvent être mortels pour les magiciens lors de l'accouchement, où tout le potentiel magique du père est nécessaire. Nos adversaires n’ont pas pour objectif de détruire les prisonniers. Les jeunes sorciers capables de concevoir en une semaine présentent un intérêt purement commercial pour ces canailles. Leur but est d'obtenir des prisonniers une progéniture en bonne santé, puis, après un court répit, de les forcer à accoucher encore et encore. Je suis désolé, Narcissa, Severus regarda avec pitié Madame Malefoy, qui cacha son visage dans les mains. - Je vous aurais épargné volontiers les détails désagréables, mais sans cela, il est impossible de comprendre le plan d'action que nous avons élaboré.
Lucius serra sa femme dans ses bras :
- Continue, mon épouse est beaucoup plus forte que tu ne le penses.
- Je suis bien placé pour le savoir ! Severus sourit avec amertume. - Si vous avez tous les deux survécu au règne du Seigneur des Ténèbres, vous pouvez faire face à la situation actuelle. Alors voilà. Nous connaissons la date approximative d'accouchement de Drago. Je suis convaincu que les ravisseurs n'entreprendront rien de ce qui serait néfaste pour lui ou pour son enfant pendant cette période. Ils désactiveront tous les artefacts pourraient nuire au bébé et risqueraient de transformer Drago en cracmol. Il y a quelques années, Drago a conçu un artefact unique qui permet d'effectuer une recherche de sang pendant plusieurs heures de suite. Je vais m'en servir pour localiser le camp. Ensuite, nous pourrons lancer une grande opération de sauvetage des prisonniers. Quelque chose ne va pas ? Demanda Rogue, voyant Malefoy blêmir.
- Oui, répondit-il à peine audible, vois-tu, moi aussi, j'ai essayé de retrouver Drago.
- Mais il te reste encore un peu de son sang ? S'inquiéta Rogue.
Lucius le regarda avec désespoir et secoua la tête.