L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 37 : Tome 4. Sur le chemin de la liberté. Partie 2
3207 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 30/09/2024 18:15
Après la réunion au Ministère, Severus envoya rapidement un Patronus au Manoir des Malefoy. Rogue redoutait de ne pas pouvoir trouver un souvenir heureux à cause des événements récents, mais cette action s’avéra moins difficile que prévu. Dès qu'il pensa à Alex, un nuage argenté jaillit du bout de la baguette magique, se transformant instantanément en une biche fantomatique.
- Dis à Monsieur Malefoy que je dois lui parler le plus tôt possible.
La biche baissa sa belle tête et disparut. Et quelques minutes plus tard, un merveilleux paon blanc se matérialisa devant Severus.
« Narcissa et moi t'attendons pour le déjeuner », dit-il avec la voix de Lucius et précisa : « À une heure de l'après-midi. Ne sois pas en retard. »
« À une heure de l'après-midi ! » Severus sourit amèrement. « Même dans une situation aussi grave, Lucius tient aux traditions. Peut-être c'est justement son conformisme et sa fidélité aux coutumes qui lui ont permis de rester sain d'esprit, tout d'abord pendant sa captivité à Azkaban, puis à l'époque où Voldemort et ses partisans régnaient en maîtres dans sa maison, et maintenant alors que son seul fils est retenu prisonnier par des Moldus. »
Rogue créa Tempus et réalisa qu'il lui restait une heure et demie avant de se rendre chez les Malefoy. Il avait juste assez de temps pour acheter un jouet pour Alex sur le Chemin de Traverse.
- Allez-vous porter les résultats de la réunion d'aujourd'hui à l'attention de Monsieur Malefoy ? Demanda Charlie.
Plutôt que de quitter la salle avec Shacklebolt et Robbins, il s'est mis à dessiner avec enthousiasme sur une feuille de parchemin.
- Oui, répondit Rogue, et en même temps, je vais vérifier s'il a suffisamment de sang de Drago, pour la recherche.
- Et s’il n’avait pas une telle réserve ?
La main de Charlie se figea en l'air. Il leva la tête et regarda Severus attentivement dans les yeux.
- Je préfère ne pas envisager cette option, admit ce dernier honnêtement.
- Et alors...
Rogue ressentit à nouveau un serrement désagréable dans la poitrine :
- Alors, nous devrons attendre accouchement d'Harry, et cela signifie deux ou trois semaines de plus en captivité... il s'arrêta net, comprenant tardivement que, contrairement à Harry, Ron était au camp depuis plusieurs mois maintenant. Qu’est-ce que tu dessines ? Demanda-t-il en essayant de changer de sujet douloureux pour tous les deux.
- Je fais un croquis d'un panier pour transporter les libérés, répondit Charlie, je vais le montrer à l'un des artisans de la réserve des dragons. Il a par le passé conçu un harnais spécial pour nous. Je suppose que ce genre de travail sera intéressant pour lui. Pensez-vous que nous arriverons à les faire sortir, Severus ? Vous n'imaginez pas à quel point mes parents sont désespérés. Ils ne savent vraiment pas quoi faire.
Il regarda à nouveau Rogue d'un air scrutateur, mais maintenant il y avait un doute dans ses yeux.
- Malheureusement, je peux parfaitement l'imaginer, dit doucement Rogue et, après une pause, il ajouta, - Et à propos de votre question : nous les ferons certainement sortir. Sinon..., il déglutit, essayant de repousser la vision d'un corps ensanglanté avec le ventre ouvert sur un lit d'hôpital, - Nous n'avons tout simplement pas d'autres options.
- Harry a de la chance de vous avoir, dit Charlie en pliant le dessin et en le glissant dans la poche de son jean.
- Sans moi, Harry n’aurait pas du tout été dans ce camp maudit, tout comme Drago et Ron ! Presque cracha Rogue.
- Ouais, acquiesça Charlie, et dans environ quatre-vingts ans, l'humanité serait anéantie. Les sorciers auraient probablement tenu bon un peu plus longtemps, mais dans cent cinquante ans, la planète aurait incontestablement pris l'aspect d'un désert. Nous discutions justement de ce sujet avec mon père, vous savez qu'il est un peu obsédé par la technologie moldue. Il m'a dit que les Moldus possédaient une arme appelée bombe atomique. C'est une arme effroyable capable d'annihiler toute forme de vie sur la planète et de la transformer en enfer. Donc, la substance utilisée dans cette bombe, dont j'ai oublié le nom, est employée en quantités minimes pour diagnostiquer et soigner les maladies les plus graves. Sans elle les Moldus mourraient par milliers. Et le sang du dragon qui est utilisé aussi bien pour les potions médicinales, que pour les poisons rares, presque impossibles à détecter. Vous le savez mieux que quiconque. Toute découverte peut apporter aussi bien le mal que le bien. Cela dépend entre quelles mains elle se retrouve.
Rogue sourit tristement :
- Et il s’avère que vous êtes un philosophe, Charlie ! Vous avez probablement raison, mais il m'est difficile de ne pas penser qu'en créant la potion de grossesse masculine, j'ai apporté aux gens plus de chagrin et de souffrance que de bonheur.
- Je suis sûr que si là-bas, Charlie montra de tête une direction indéterminée, tout se passera bien, vous ne penserez plus ainsi. Après tout, ce n’est pas vous qui avez organisé les enlèvements massifs pour ensuite profiter des enfants nés de la violence !
- Croyez-moi, j'ai beaucoup de choses à me reprocher, soupira Rogue. – Et quand tout se passera bien là-bas, il faudra agir d'une façon complètement différente. Y compris en tout ce qui concerne la coopération avec les Moldus. Mais pour l’instant je ne voudrais pas aborder ce sujet. Nous y reviendrons lorsqu’Harry, Ron, Drago et le reste des prisonniers seront en sécurité. Maintenant, toutes mes excuses, comme vous l'avez entendu, à une heure de l'après-midi, je suis invité à déjeuner avec les Malefoy, et avant cela, j'avais prévu d'acheter un jouet pour Alex.
- Est-ce que cela vous dérangerait si je vous accompagnais sur le Chemin de Traverse ? Demanda Charlie tout en appelant une cape d'hiver du cintre près de la porte. Je ne suis pas allé à la boutique de George depuis des lustres.
- À vrai dire, c’est là que je me rends maintenant ! Severus fut ravi d'avoir de la compagnie. – À ma grande honte, je ne suis pas doué pour choisir des jouets. Dans notre famille, c'est Harry qui s'en chargeait. Moi, j'étais responsable de l'instruction et de l'apprentissage.
- Je ne croirai jamais que vous enseignez déjà l'art des potions à votre fils ! Charlie fut sincèrement surpris. - Il doit être encore tout petit !
- Alex a récemment fêté ses cinq ans. Et c'est un enfant brillant, répondit Rogue avec une fierté mal dissimulée.
Ils descendirent à l'Atrium, d'où ils pouvaient utiliser le réseau des cheminées pour se rendre au Chaudron Baveur, et quelques minutes plus tard ils marchaient déjà le long du Chemin de Traverse presque désert.
Charlie grimaça quand le vent froid souleva sa cape, lui lançant des poignées de neige fine et piquante au visage. Il resserra sa ceinture et mit des gants en laine.
- Quel temps !
Rogue rit avec condescendance, les enveloppant d'un sortilège réchauffant :
- Fait-il beaucoup plus chaud dans vos montagnes ?
- Merci ! Ce sortilège m'est totalement sorti de la tête ! Charlie fit une moue d'agacement. J'étais si choqué par les nouvelles de Ron que j'ai du mal à réfléchir. Bien sûr, chez nous, la température est beaucoup plus basse, mais l'air est plus sec et les vents sont moins violents. La réserve se trouve dans une vallée entourée de hautes montagnes de tous côtés. Vous devriez vraiment venir nous rendre visite. Vous voudrez sûrement voir les dragons que je sélectionnerai pour attaquer le camp Moldu par vous-même.
- Évidemment, répondit Rogue. De plus, je suis persuadé que visiter la réserve serait également bénéfique pour Robbins et ses Aurors. Voir des dragons en images, c'est une chose, mais les approcher de près est une tout autre histoire, surtout lors d'une opération de sauvetage où les choses peuvent mal tourner à tout moment.
- Je suis d'accord, vous avez raison, acquiesça Charlie. Maintenant je suis sûr que nous constituerons une bonne équipe, Severus.
Il s'arrêta au milieu de la rue et tendit la main à Rogue, qui la serra fermement :
- Alors vous m’avez, au moins partiellement, pardonné pour Ron ?
- Ne portez pas la responsabilité pour tout le ministère sur vos épaules, Severus, répondit-il. Shacklebolt aurait pu agir beaucoup plus tôt, tout comme Robbins. Lors d'une réunion avec nos parents, ils ont tous deux bêlé quelque chose d'inintelligible, mais n'ont proposé aucune action concrète. Et quand mon père a dit que ce serait bien que l'Aurorat intervienne et prenne l'enquête en main, on lui a répondu clairement : à cause de deux ou trois sorciers kidnappés, personne ne va déclencher une guerre avec les Moldus. Je suis désolé de mettre du sel sur vos blessures, mais en enlevant Harry, Hermione nous a pratiquement rendu service. Sinon, ils auraient hésité comme ça encore longtemps.
Eh bien, nous sommes arrivés !
Ils s'arrêtèrent devant un immeuble de deux étages, au-dessus de l'entrée duquel se trouvait une enseigne en forme de tête coiffée d'un chapeau melon avec un lapin caché en dessous. Comme Charlie l'avait prédit, le magasin était vide à cause du mauvais temps. Mais dès qu'ils entrèrent en refermant la porte derrière eux, Georges apparut derrière le comptoir, portant une élégante veste en peau de dragon et presque inchangé par les années.
- Frangin ! Quel vent t'amène dans nos contrés ?
Il sourit chaleureusement et en un instant, par respect pour Charlie, changea sa tenue extravagante pour la robe de sorcier plus conventionnelle, quoique très chère.
- Je rendais visite à nos parents et j'ai décidé de vérifier si tu allais bien. À la porte du magasin, j'ai rencontré Monsieur Rogue. Par chance, il se rendait aussi ici. Mentit Charlie en le regardant droit dans les yeux, il n'avait nullement l'intention de révéler à son frère la véritable raison de sa présence à Londres.
Georges secoua la tête avec désapprobation, montrant clairement qu'il ne croyait pas vraiment à des coïncidences aussi étranges.
- C'est exact, confirma Rogue. Monsieur Weasley s'est gentiment porté volontaire pour m'aider à choisir un cadeau pour mon fils. Harry, comme vous le savez, est maintenant trop loin pour le faire lui-même.
Severus réalisa alors à quel point Kingsley avait pris une décision sage, bien que difficile, en empêchant les rumeurs sur l'enlèvement d'Harry se répandre dans la presse. Si la nouvelle était divulguée par les journaux, planifier une opération de sauvetage secrète deviendrait tout simplement impossible. De plus, il y avait une menace réelle, que l'information parvienne à Hermione et qu’en redoutant une action des Aurors, elle dispatcherait ses anciens camarades de classe dans des camps différents. Par conséquent, les participants à la future mission de sauvetage prêtèrent le serment de non-divulgation et les souvenirs des Aurors présents sur les lieux au moment de l'attaque contre Potter avaient été effacés. Pour toute la communauté magique, selon l'article paru dans la Gazette du Sorcier ce matin, Harry et son fils se trouvaient désormais en lieu sûr.
- Je pense que j'ai ce dont tu as besoin ! Dit Georges. Allons dans la pièce à côté. Je vais vous montrer ma nouvelle création. Lee ! Cria-t-il en direction de la remise. - Remplace-moi dans la salle des ventes au comptoir.
La voix d’un autre ancien élève de Rogue se fit entendre venant des profondeurs du magasin :
- Des acheteurs ? Vraiment ? Et moi, qui comptais rentrer plus tôt aujourd'hui. À l'occasion du départ des enfants chez leur grand-mère, Angelina a promis de préparer un dîner romantique.
- Aucun départ avant l'heure ! Aboya George avec une feinte sévérité. – Et au fait, pourquoi suis-je le dernier à savoir que ma femme prépare un dîner romantique ?!
- Elle est aussi bien à moi qu'à toi, sourit Jordan en apparaissant enfin dans l'étroite ouverture de la remise.
***
Cet échange entre les copropriétaires du magasin aurait pu surprendre toute autre personne, mais pas Severus. En tant qu'habitué du Terrier, il était conscient que Georges Weasley, Lee Jordan et Angelina Johnson entretenaient une relation rare et exceptionnelle pour le monde des sorciers modernes, à savoir une triade.
Après le décès de son frère jumeau, Georges sombra dans une profonde dépression et souffrit de graves problèmes liés à l'alcool. Malgré les efforts déployés par ses parents, Ron, Bill et Harry pour le sortir de l'abîme de désespoir, il perdait progressivement toute apparence humaine. Plus d'une fois, Harry et Ron le trouvaient ivre à mort dans les tavernes les plus mal famées et le traînèrent chez lui : sale, parfois dépouillé de tous ses biens et puant le whisky pur feu.
Presque tous ses amis et partenaires lui tournèrent le dos. Mais pas Lee Jordan, qui s'avéra être un vrai dur à cuire. Sans lui l'entreprise à laquelle les jumeaux avaient consacré plusieurs années de leur vie serait tombée en ruine. Avec une détermination obsessionnelle, il continua à secouer Georges, à lui demander son avis sur les nouveaux produits, à rendre compte des ventes. Tout ceci sans tenir compte du regard vide et de l'absence totale d'intérêt de son interlocuteur. Face à l'échec de ses tentatives, il décida de solliciter l'aide d'Angelina Johnson, qui avait été éprise de Georges depuis leurs années à Poudlard. Bien que lui-même nourrisse des sentiments pour elle, il lui demanda d'user de son charme féminin pour séduire Weasley pour le sortir de son apathie.
Et contre toute attente, Angelina s’acquitta de cette tâche avec brio. Deux mois plus tard, Georges réapparut au magasin pour la première fois depuis longtemps, puis quelques semaines plus tard, il demanda officiellement Angelina en mariage. La joie de Lee n’aurait pas connu de limites sans un « mais » très significatif : il ne pouvait pas concevoir sa vie sans Angelina. Et puis quelque chose d'incroyable se produisit : Georges, sachant que son ami éprouvait des sentiments pour sa future épouse, parvint à convaincre Lee et Angelina de former une alliance à trois. Voyant que c'était sa seule chance de ne pas perdre Angelina pour toujours, et après avoir obtenu son accord, Jordan donna également une réponse affirmative.
Au cours de l'été mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, le maître de cérémonie envoyé par le Ministère scella cette union insolite de trois cœurs. Exactement sept mois plus tard, la famille Weasley-Jordan accueillit de nouveaux membres. Angelina donna naissance à des jumeaux à la peau foncée et aux cheveux roux. Bien sûr, l'un d'eux fut appelé Fred. Un an plus tard, juste avant la catastrophe qui priva à jamais les femmes de la capacité d'avoir des enfants, naquit leur petite fille.
***
- Lee et moi devons l'idée de cette série de jouets à ce livre que tu nous as envoyé, Georges dit en pointant sur une étagère un énorme grimoire relié de cuir : « Une encyclopédie complète sur les dragons », je l'ai lue à mes enfants plusieurs soirées d'affilée presque sans interruption ! Ensuite, ils ont commencé à nous demander des jouets dragons. Nous avons essayé, et voilà le résultat !
Il montra avec fierté une étagère remplie de petites figurines animées de dragons, qui émettaient de faibles grognements.
- Lee a même réussi à leur donner la capacité de voler et de cracher des flammes magiques qui ne peuvent rien enflammer. Regardez !
Il prit l'un des petits dragons sur l'étagère, le plaça dans sa paume et dit :
- Voles !
Le petit monstre déploya ses ailes, s'éleva de quelques mètres, fit le tour de la tête de Georges, puis atterrit sur l'épaule de Weasley, qui rayonnait de fierté.
- Feu ! Commanda-t-il.
Le petit dragon ouvrit la gueule et une flamme d'apparence assez naturelle en sortit.
- La flamme est froide, on peut y mettre la main, c'est sans danger, dit George.
Charlie, sans réfléchir, mit son doigt dans le feu :
- C'est vrai, je ne sens pas du tout la chaleur. Une excellente invention, félicita-t-il son frère, qui rougissait de plaisir. - As-tu un Magyar à pointes ? Sans aucun doute, Harry l'aurait choisie pour Alex.