SS ou le mensonge des fondateurs

En dînant, je vis Black et Flint trouver un langage commun et je me tournai vers McGonagall.

-         Minerve, j'ai un nouvel élève en septième année. Ajoute-le à la liste d'étudiants.

-         Quel autre élève, Severus ?

-         Regulus Black. Oui, le même qui a disparu il y a quinze ans.

-         Mais comment est-ce possible... C'est incroyable ! Je ne peux pas…

-         Minerve, je souris avec le plus de charme possible, qu'est-ce que te chagrine dans cela ? Il arrive assez souvent que les étudiants redoublent !

-         Severus, dit McGonagall presque désespérément. Ce n'est pas correct !

-         Allez ! Qui cela intéressera ? De plus, Régulus est inscrit dans le Grand livre de Poudlard !

-         Septième année ?

-         Oui, juste six mois et les examens ! Un autre sourire de ma part.

-         D’accord, acquiesça-t-elle. Mais sous ta responsabilité !

Et le soir, Regulus revint me voir.

-         Severus, ils courent de telles rumeurs à ton sujet...

-         Je ne veux même pas le savoir ! Maître Serpentard nous attend, es-tu prêt ?

-         Prêt, il le faut bien ! Allons-y.

La discussion avec Serpentard dura jusqu'à une heure avancée de la nuit. Mais ce qui l’intéressa  en premier, ce fut l'emplacement du médaillon.

-         Je l'ai donné à Kreattur, l'elfe de maison, avec pour instructions de le détruire. Il ne pouvait pas me désobéir.

-         Elfe de maison ! Mais bien sûr ! Et je n’arrêtais pas de me demander pourquoi la protection magique n’avait pas fonctionné pour la deuxième personne ! Elfe ne pouvait pas désobéir, mais il ne pouvait pas non plus détruire le médaillon. Alors, qu'a-t-il fait ?

-         Il l’a probablement caché...

Puis la conversation tourna autour de la famille Black et des dons familiaux, en particulier la nécromancie.

-         La nécromancie, oui, beaucoup de membres de notre famille l'ont pratiqué : grand-père, père et mère. J'en sais que très peu. Uniquement les rituels pratiqués à la maison.

...

-         Sirius ? Non, il n'y a jamais participé. Il était généralement contre, apparemment Dumbledore lui avait complètement lavé le cerveau.

...

-         Oui, il y a des livres, et beaucoup. Notre bibliothèque familiale est l'une des meilleures !

...

-         Non, je n'ai aucune expérience pratique. Mais j'aimerais beaucoup apprendre, mais qui pourra s'en charger de nos jours ?

À deux heures de matin, j’accompagnai Regulus à la salle commune. Même pendant les vacances personne ne supprima le règlement scolaire.

-         Regue, j’ai commandé des choses pour toi. Des vêtements, quelques robes et d'autres petites choses. Les elfes de maison les ont déjà emmenés dans votre chambre.

-         Severus, tu n’aurais pas dû...

-         Prendre soin des étudiants est ma responsabilité en tant que doyen. Tu me rembourseras plus tard.

-         Merci, je m'en souviendrai, dit-il avant qu'on se séparât.

Le lendemain matin, après le petit-déjeuner, je conviai Regulus dans mon bureau.

-         Eh bien, es-tu prêt de rentrer chez toi ?

Je prononçai l'adresse, 12 place Grimmauld, en prenant une poignée de poudre de cheminette. Et rien. Je ne compris pas, la cheminée avait-elle été bloquée ? En invoquant un Patronus, je lui dictai :

-         Sirius, ouvre le passage par la cheminée ! Immédiatement !

Les minutes d’attente furent angoissantes. Et puis, enfin, un Patronus en forme de chien apparut devant moi.

-         C'est fait, dit-il avec la voix de Black.

Je ressentis clairement son irritation.

-         Maintenant, on peut y aller, je fis un signe de tête à Regulus. Grimmaurd, 12.

Et un éclair de flamme verte nous transporta, Regue et moi à l'adresse indiquée.

***

La discussion avec Kreattur démoralisa Harry. Le manoir de la famille Black était sur le déclin, tel un vieux chien malade, malgré ses faibles ressources, il espérait toujours de recevoir l'aide de son propriétaire. Cependant, Harry ne pouvait lui offrir aucune assistance, seuls les rituels familiaux et la magie noire auraient pu le faire. Malheureusement, Sirius s'opposa fermement à cette idée.

-         Que ce nid nécromancie meure ! Dit-il avec irritation. Il en est grand temps !

Harry ne put pas comprendre cette attitude. C'était la maison familiale, chargée d'histoire et de valeurs. La bibliothèque de famille à elle seule était remarquable. Et que dire des artefacts ? De plus pour Sirius, c'était dorénavant son unique demeure. Vivant chez son oncle et sa tante, Harry avait toujours rêvé d'avoir sa propre maison, où il serait le seul maître et où personne ne lui reprocherait quoi que ce soit. Il ne put pas comprendre une telle attitude.

Même si c'était très sombre, Harry ressentit moins l'oppression de l'endroit que Sirius. En fait, cela le rassura. Entre ces murs majestueux, le temps semblait s'arrêter. L'histoire était figée sur les panneaux sombres, glissant le long des anciens escaliers aux rampes en bois sculpté, tel un vent invisible qui capture la mémoire comme une photographie. Il semblait que la magie elle-même le fixait depuis les cadres argentés des tableaux.

La défense magique des lieux s'affaiblit et de nombreuses pièces qui n'étaient auparavant accessibles qu'aux membres de la famille furent désormais ouvertes à tout le monde en toute sécurité. Voici la Tapisserie Ancestrale des Black, aucun étranger ne devrait venir ici. Mais l'endroit se dévoila et la maison ne chercha même plus à le cacher. Harry bougea, en glissant le bout de ses doigts sur la vieille toile. L'arbre généalogique de Clan fut presque sec. Aurait-il la force de faire germer une nouvelle pousse ?

S'arrêtant dans les escaliers, Harry regarda les têtes des elfes de maison. Plus il les regardait, plus...

-         Kreattur, appela Harry.

-         Comment puis-je vous servir, Monsieur ?

-         Dis-moi, pourquoi ces têtes étaient-elles accrochées ici ?

-         Le clan Black a toujours pris soin de ceux qui l'ont servi fidèlement...

-         Kreattur, pourquoi est-ce qu'il me semble qu'ils dorment ? Tantôt l'oreille, tantôt la paupière bougent...

-         Oui, Monsieur. La maison des Black était autrefois beaucoup plus grande. Et deux douzaines d'elfes servaient ici. Mais au fil du temps, il y avait moins de monde, et afin de ne pas chasser les elfes, un rituel était accompli sur eux. Et si le besoin se fait sentir à nouveau, ils pourront être réveillés.

-         Kreattur, où est Sirius ?

-         Dans la salle de la cheminée. Il va jeter les biens de la famille que ses ancêtres avaient réunis pendant si longtemps.

Harry se précipita vers la salle de cheminée et vit en entrant Sirius sortir des objets divers des placards et les jeter dans une boîte.

-         Monsieur Black ! Que faites-vous ?

-         Harry, je t’ai demandé de m’appeler Sirius. Je fais le ménage, je veux jeter toutes ces cochonneries.

-         Monsieur Black, commença Harry avec irritation, en tant que Garant de votre famille, je ne peux pas vous permettre de disposer de biens familiaux de la sorte. Avez-vous oublié que vous êtes limités en droits ? Mais si vous souhaitez les RANGER ailleurs, il est extrêmement imprudent de jeter tous les artefacts ensemble. On ne sait jamais comment ces choses peuvent interagir les unes avec les autres !

-         Harry, est-ce que ça te plaît vraiment de regarder tout ça ?

Sirius indiqua les armoires de chaque côté de la cheminée. Elles étaient remplies d'une variété d'objets : des poignards rouillés, des griffes, des peaux de serpent enroulées, des boîtes en argent terni portant des inscriptions dans une langue inconnue, ainsi qu'une magnifique carafe en cristal avec une grande opale sertie dans le bouchon, probablement remplie de sang.

À ce moment, le Patronus Corbeau apparut devant Sirius et ordonna avec la voix de Maître Rogue :

-         Sirius, ouvre la cheminée ! Immédiatement !

-         Est-ce que la cheminée est bloquée ? Dit Harry avec étonnement.

Et Sirius grimaça.

-         Je ne voulais pas que n'importe qui, erre par ici…

Ce que Sirius entendait exactement par « n’importe qui » n’avait pas besoin d’être expliqué à Harry.

-         Néanmoins, cela vaut la peine d'ouvrir la cheminée.

Laissant les armoires tranquilles, Sirius se dirigea à contrecœur, vers la cheminée, y jeta une poignée de poudre et murmura quelques mots. Le Patronus invoqué n'emporta qu'un seul mot :

« Prêt. »

Une seconde plus tard, dans une flamme verte deux personnes sortirent de la cheminée. Le premier était un jeune homme inconnu, le second Maître Rogue.

-         Eh bien, bonjour, Sirius, dit l’étranger, je suis, enfin, rentré chez moi.

Sirius regarda le jeune homme avec incrédulité pendant quelques instants, puis demanda avec hésitation :

-         Régue ? Non, ce n'est pas possible !

-         Tout est possible Sirius. Comme tu peux le voir, tout est possible, il sourit tristement et appela : « Kreattur ».

-         Maître Regulus a appelé Kreattur ? L’elfe apparut tout de suite. Kreattur est tellement heureux que son maître soit de retour !

-         Je suis content de te voir aussi, Kreattur, dit doucement Regulus.

Le vieil elfe de maison froissa la taie d'oreiller en haillons, dont il fut vêtu entre ses mains. Il garda le silence alors que des larmes glissaient doucement sur ses joues.

-         Eh bien, Maître Rogue interrompit le silence choqué. Puisque l'identité de Regulus ne fait plus de doute, permettez-moi de vous vous présenter.

-         Harry, voici, Regulus Arcturus Black. Le frère cadet de Sirius Black et aujourd'hui le seul représentant officiel du clan Black. Regulus, permets-moi de te présenter Harold James Potter, l'héritier légitime Potter, le Garant de la famille Black.

Harry observa le jeune homme, à peine plus vieux que lui, avec étonnement : Il avait des cheveux noirs, des yeux sombres emplis d'une mélancolie étrange, des traits du visage nobles et une forte ressemblance avec Sirius. Le jeune homme le fixa également en silence.

« Oh, Putain de code ! Quand est-ce que j’arriverai de me souvenir de toutes les règles. Je suis l'héritier et le Garant, donc je dois me présenter en premier ! » Harry jura dans ses pensées.

-         Mes respects, Monsieur Black. J'ai été tellement surpris par la présence d'un autre représentant de la famille, que je n'ai pas tout de suite trouvé les mots. Jusqu'à ce moment-là, je n'avais aucune idée que Sirius Black avait un frère. Et je suis heureux que vous soyez de retour.

-         Merci, Héritier Potter. Vous avez assumé un lourd fardeau : être le soutien de Black. Pour ma part, je ferai tout pour que ma famille prospère.

-         Regue, petit frère, est-ce vraiment toi ? Sirius se figea un instant, puis s'approcha et le serra dans ses bras.

-         Sirius ! Eh bien, où sont tes manières ! Nous avons des invités ! S'indigna Regulus et s'excusa immédiatement : Je vous présente mes excuses pour la conduite de mon frère, il a toujours été expansif dans l'expression de ses émotions.

La journée fut marquée par des discussions. D'abord, Regulus eut une longue conversation avec le portrait de Lady Walburga. Ensuite, il répéta l'histoire de sa disparition et de son retour miraculeux. Il soupira en fixant la maison qui s'effondrait presque et s'engagea à tout réparer rapidement. Mais Sirius devenait de plus en plus sombre à chaque heure qui passait. Harry remarqua qu'il était agacé par les moqueries constantes de Regulus et par les remarques sarcastiques de Maître Rogue. Harry ne ressentit aucune compassion pour Sirius ; après tout, il était du même âge que Maître Rogue, un adulte, mais se comportait comme un enfant capricieux. Sirius réagissait de la même façon que Ron quand il était contrarié. Oh, au fait...

-         Maître Rogue, y a-t-il un moyen de vérifier Sirius sur la présence du sceau de « traître à son sang » ? Demanda Harry.

Trois paires d'yeux le fixèrent.

-         Mon hypothèse peut sembler stupide, mais vous, Monsieur Black, vous vous comportez presque comme un Weasley. Donc je pensais...

-         Quoi ? Sirius était indigné. Harry, je ne m’attendais pas à ça de ta part ! Je t’ai invité pour passer les vacances pour que tu puisses te reposer, voler sur le balai, prendre une pause dans les études. Ton père et moi...

-         Je ne suis pas mon père, Monsieur Black ! Je vous l’ai déjà dit.

-         Oui, dit Sirius en souriant d'une manière désagréable, tu n'es pas lui ! C'est vrai ! James était honnête et courageux ! Il savait se faire des amis et ne jugeait pas les gens sur leurs origines ! Il a combattu Voldemort, et toi, tu t'es vendu à ses serviteurs pour un titre !

Sirius sauta de sa chaise.

-         Oui, Harry, aux serviteurs de Voldemort ! Le voici, Sirius pointa un doigt vers Rogue, il faisait partie du Cercle Intérieur ! Et il a embrassé les pieds de l'assassin de tes parents ! Et mon cher frère rêvait de temps quand il commencerait à faire de même !!!

À ce moment-là, Sirius eut une respiration sifflante et s'effondra sur le sol, inconscient. Regulus pâlit alors que Rogue s'approcha et s'accroupit au-dessus de Sirius inconscient.

-         Comme c'est bizarre..., dit-il pensivement. La plupart du temps, Sirius est tout à fait adéquat, mais à un moment donné, il est submergé par la folie...

-         Le trait distinctif des Black, soupira Regulus. La folie est la malédiction de notre famille.

-         Peut-être, mais je pense qu’il y a autre chose ici. C’était comme si une situation ou une phrase agissent en guise de déclencheur et le poussent à agir d’une manière imprudente.

-         Mon père, dit Harry. Sirius Black a commencé de se comporter étrangement lorsqu'il a mentionné mon père.

-         Un mot de code qui déclenche un signet mental. Dumbledore était très fort en légilimencie et aurait très bien pu le placer. Sa présence expliquerait bien, le fait que Sirius n’ait même pas tenté de se justifier ou de s’évader pendant si longtemps. Harry, j’ai besoin de ton autorisation.

-         Pour quoi ?

-         Pour la légilimencie forcée de votre vassal. Si c’est vraiment le signet de Dumbledore, je peux essayer de le supprimer.

-         Si vous pensez que c’est nécessaire, Maître Rogue, alors je vous en donne ma permission.

Alors Rogue amena Sirius et Harry resta seul avec Regulus.

-         Désolé, Héritier Potter, je dois encore m'excuser pour la conduite de mon frère. Je ne pense pas que Sirius voulait vraiment vous insulter.

-         Je ne le pense pas non plus, et j'espère vraiment que l'hypothèse de Maître Rogue est vraie. Je me serai très désagréable si le comportement de Sirius s'avère être réel. Et Regulus, puis-je vous suggérer de communiquer avec moi de manière moins formelle ? Je ne suis devenu héritier que récemment et je n'y suis pas encore habitué.

-         Je suis d'accord, Harry. Mais je pense, comme tu n’y es pas encore habitué, tu dois t’entraîner d’autant plus, sourit Regulus. Quelle est ta Faculté à Poudlard ?

-         Gryffondor.

-         C'est dommage, je pensais que toi et moi, nous étudierions ensemble. J'ai été accepté à Serpentard.

-         Es-tu encore étudiant ?

-         J’ai dû reprendre les études. Je n’ai jamais obtenu mon diplôme de Poudlard. Mon aventure longue de quinze ans s’est produite au cours de ma septième année. C’est Severus, ou plutôt Professeur Rogue, qui m’a persuadé de revenir.

-         Connais-tu bien Maître Rogue ?

-         Oui, nous avons été à Poudlard en même temps. Seulement, il avait deux ans de plus que moi. Tu sais, une semaine seulement s'est écoulée pour moi. Et je n’arrive toujours pas à m’habituer au fait que tous mes anciens amis sont désormais des adultes. Et mon camarade de classe est en fait le Doyen de ma faculté !

Tard dans la nuit, Rogue quitta son "patient" et dit à Kreattur d'apporter du café. Dès qu'il s'installa près de la cheminée, Harry et Regulus descendirent le voir.

-         J'ai ordonné à Kreattur de me faire savoir quand tu auras fini, expliqua Regulus. Même me réveiller la nuit.

-         Maître Rogue..., Harry hésita, incertain.

-         Oui, il y avait bien un signet et il n'était pas le seul. Sirius dormira une journée, peut-être plus. Mais à son réveil, il devrait être normal. Souffla Rogue en se frottant les tempes.

Harry expira avec soulagement.

***

Et le lendemain, Rogue reçut un mot de Serpentard.

-         Regulus, n'as-tu pas oublié quelque chose ?

-         Je ne sais pas, il y a tellement de choses à faire...

-         Le médaillon de Serpentard ! Et nous aurons un invité dans une minute.

Dans l'éclair verdâtre Salazar Serpentard sortit de la cheminée du manoir de la famille Black. Il resta immobile pendant quelques secondes, s’imprégnant de l’atmosphère, puis sourit.

-         Endroit intéressant. Est-ce votre nid familial, Monsieur Black ?

-         Oui, Monsieur. Soyez le bienvenu.

-         Un endroit merveilleux, mais trop délaissé...

-         Je sais. Je vais m'occuper à le restaurer.

-         Avec votre maigre expérience, ce ne sera pas facile... Mais vous savez, je vais probablement vous aider. Mais d'abord, je veux récupérer ma propriété.

-         Certainement. Kreattur !

-         Je vous écoute, Maître Regulus, l'elfe de maison vêtu d'une taie d'oreiller propre avec les armoiries de la maison Black s'inclina avec dignité.

-         Où est le médaillon que je t'avais donné dans la grotte ?

-         Kreattur a abandonné son maître et n'a pas pu détruire le médaillon, répondit tristement l'elfe de maison.

-         C'est bien. Apporte-le-moi !

Harry passa le reste des vacances à Grimmaurd. Regulus était très occupé à récupérer son nom, à reprendre la direction des affaires familiales et à rénover la maison. Serpentard s'enfonça dans les sous-sols du manoir et y fit parfois des découvertes très intéressantes, qu'il dévoilait ensuite au grand jour.

Pendant ce temps, Harry renoua connaissance avec Sirius, l'ami intime de son père et son parrain non avenu.