SS ou le mensonge des fondateurs

Chapitre 18 : La grotte

3254 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

P.O.V SALAZAR SERPENTRD

-         Oh, Magie Primordiale ! - M'exclamai-je en jetant le livre "Les lois de la Grande-Bretagne magique" sur le bord de la table. On a inventé tellement de grosses bêtises !

Mais c’était à ces absurdités que je devrais faire appel pour réhabiliter mon nom et restaurer mon statut. Dumbledore avait joué un rôle important dans l’adoption de ces "lois" ! Pensai-je amèrement. « Oui, au fait, je dois aller voir comment va-t-il »

J’eus placé mon bestiaire assez loin pour des raisons de sécurité. La route fut longue, même par les raccourcis qui m’ouvrit le château ancestral. Le bestiaire était vide depuis un bon moment, et à présent, il ne fut occupé que par une seule créature, tout aussi venimeuse que la manticore rouge.

À l'entrée, je fus accueilli par trois de mes gardes.

-         Comment va notre invité ? Calme ?

-         Oui Maître. Nous lui rendons parfois visite.

-         C'est vrai, il a beaucoup de forces magiques, laissez-le les partager.

Le long couloir du bestiaire me conduisit à une petite pièce. Un léger mouvement de la main et les lampes magiques brillèrent plus fort.

-         Directeur Dumbledore, je vois que vous vous êtes assagie ?

-         Serpentard, tu ne t’en tireras pas à bon compte !

-         Des menaces ? Et dire, que je suis venu pour partager des nouvelles avec vous. Aujourd'hui, il y a eu une réunion du Magenmagot, au cours de laquelle vous avez été démis de vos fonctions de président. Il y a aussi une récompense pour votre capture. Voulez-vous savoir à quel prix on a évolué votre tête ? Tenez, je vous ai apporté le journal, tout spécialement.

Balayée par le vent de magie, la Gazette du Sorcier franchit l’écran magique sans encombre et atterrit aux pieds d'un vieux sorcier à la barbe grise emmêlée et à la robe violette sale.

« LE PLUS GRAND MAGICIEN BLANC OU LE PLUS GRAND MENTEUR ! » Hurlait le titre accrocheur.

« Comme la Gazette du Sorcier l'a appris aujourd'hui, lors d'une réunion spéciale du Magenmagot... »

-         Dix mille, Albus, juste dix mille galleons, c’est la valeur de votre tête pour le ministère ! Je ris. N'est-ce pas offensant ?

-         Que veux-tu de moi, Serpentard ?

-         Votre corps, Albus. Oh non, ne me regardez pas comme ça ! Je suis au courant de votre relation avec Grindelwald, mais votre corps m'intéresse d'une manière légèrement différente. Voyez-vous, Albus, j'ai accidentellement obtenu une âme sans propriétaire et de plus divisée en sept parties. Cette division ne pose pas de problème à un nécromancien, je pourrai la recoller. Au début, je voulais lui offrir le repos éternel, mais après une discussion avec cet esprit j'ai changé d'avis. Cher pauvre et talentueux Tom. Suffisamment doué pour comprendre mes notes de travail. Il m’a raconté tellement de choses intéressantes ! Sur la personne qui lui avait inspiré la peur de la mort et qui lui avait recommandé un livre sur les Horcruxes. Et même sur la façon dont un Grand Sorcier de Lumière, en utilisant son influence, avait littéralement "coupé les ailes" à un jeune magicien prometteur, juste pour satisfaire à ses ambitions. Le seul problème c’est que j’ai une âme mais pas de corps. Et vous savez, une pensée merveilleuse m’est venue à l’esprit : ne partageriez-vous pas votre corps avec ce pauvre garçon ? Non, non, je n'y pense pas ! Personne ne vous opprimera, en vous obligeant de partager votre tête avec un autre occupant ! Vous quitterez simplement ce corps et Tom le récupérera.

-         Voulez-vous le faire passer pour moi, Serpentard ?

-         Pas du tout ! Votre nom a été trop sali, et je ne veux pas m’occuper à faire blanchir votre réputation. Vous n’êtes pas aussi vieux que vous voudriez le faire croire. Cent dix ans c’est l’âge moyen pour un magicien. Si on vous rase la barbe vous paraîtrez déjà plus jeune et si je vous fais rajeunir un peu, disons jusqu’à l’âge de quarante ans, eh bien dans ce cas, peut-être que les vieilles commères diront : « Regardez à quel point il ressemble au jeune Dumbledore ! C’est, peut-être, son fils ? »

-         Vous... ! La barbe de Dumbledore trembla. VOUS N'OSEREZ PAS !

-         Vraiment ? Si vous le pensez, je vous décevrai grandement. C'est exactement ce que je vais faire. Ce sera que justice envers Tom. Après tout, vous avez toujours défendu la justice, Albus ! Je le ferai, mais un peu plus tard. Avant je dois récupérer le reste des Horcruxes, et c’est pas facile, car Tom les avait fort bien cachés et de manière des plus fiable. Et assez bavardé ! Reposez-vous, Albus, si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez les gardes.

J'ai fait signe de main et trois Détraqueurs volèrent vers moi. À leur vue, Dumbledore se retira dans le coin le plus éloigné de sa cellule. Je souris seulement en me dirigeant vers mes appartements.

Le dernier Horcruxe de Tom, que j’avais retiré de la tête de Potter, s’avéra être très conciliant. Mais Albus n’avait pas besoin de le savoir. Maintenant les emplacements des cinq autres ne furent pas un mystère pour moi. Poudlard me livra le diadème de Rowena à la première demande, encore un morceau d’âme à ajouter dans la tirelire. Et ensuite... mon médaillon, il était temps de récupérer ma propriété.

***

Le soir même je visitai la grotte. Les eaux gris plomb de la baie battaient paresseusement contre les rochers. Et voici l'écran magique, avec lequel Tom avait caché la cavité de l'attention des Moldus. Je le touchai légèrement et je continuai ma route. Une faible lumière vert bleu se refléta sur les parois de la caverne, la nécromagie éclairant à peine le lac souterrain. Je souris, Ils furent tous là, je le savais. Je libérai le flux de ma magie et le lac explosa en éclaboussures. Des centaines de gardes morts-vivants sentirent les nécro-émanations. Un bateau, pour quoi faire ? Des visages morts se tournèrent vers moi et les gardiens Infernaux sortirent presque de l'eau en tendant vers moi leurs bras squelettiques. Je sus ce qu'ils attendaient de moi, mais ils devaient d’abord accomplir leur tâche.

Sans crainte, je m’approchai du lac et me jetai simplement dans l’eau. Pas précisément dans les flots, mais sur les corps des Infernaux qui, dans le fol espoir de libération, firent pour moi un pont. De l’autre côté de la mare se trouva un socle avec une coupe remplie de liquide transparent. Je sus ce que c’était au premier regard, ce fut cette substance que j’avais utilisée autrefois pour créer des détraqueurs : un concentré de souffrance et de douleur, des pires souvenirs et des plus grandes peurs. Ce liquide on ne pouvait ni le renverser, ni l'évaporer, on devait le boire et survivre.

Depuis le lac mille yeux morts me regardèrent avec espoir.

-         Approche ! Commandai-je à l'un d'entre eux.

Un corps maigre, bleuâtre et pourri rampa sur le rivage vers moi.

-         Veux-tu ta liberté ? Alors bois ça !

Les yeux de l’Infernal brillèrent d’un feu bleu d’un autre monde. Le corps se releva maladroitement et se dirigea vers le piédestal. Il plongea sa tête dans la coupe, en ignorant la louche posée à côté et but le tout à petites gorgées frénétiques.

Et voici ma propriété ! Dès que je retirai le médaillon du récipient vide, le liquide le remplit à nouveau. Mais autre chose m’inquiéta : ce n’était pas mon médaillon, c’était une misérable contrefaçon ! Je l’ouvris et un mot tomba de l'intérieur : « Tu ne seras pas un immortel ! R.A.B. »

« R.A.B., initiales intéressantes, j’aimerais savoir qui es-tu. Je te trouverai. Puisque tu as laissé un message, ça signifie que tu connaissais Tom. Alors je vais le lui demander. »

Je souris à mes propres pensées en me tournant vers le lac. Il était temps de rentrer à la maison, sans oublier d'emporter la coupe. Pendant que je m'occupai de calice, je remarquai quelque chose d'intéressant, contre le mur du fond, blotti dans une niche, gisait un jeune homme d'une vingtaine d'années. De prime abord, je pensai qu'il s'agissait d'un cadavre, mais en m'approchant, je compris que je m'étais trompé. Le corps fut plongé en état de stase par l'action de mon médaillon !

-         Oh, quelle trouvaille ! N'es-tu pas ce R.A.B. ? Non, plutôt son compagnon. Après tout, le médaillon a été enlevé, mais toi, tu es resté. Eh bien, il n’est plus nécessaire de déranger Tom.

Je soulevai l’inconnu avec un sortilège, ramassai la coupe et me préparai à repartir.

-         Chose promise, chose due ! Vous aurez votre liberté et le repos dans la mort. Vous les avez mérités ! Dis-je aux infernaux en marchant sur leurs corps vers la sortie.

Je me retournai depuis l’entrée de la grotte, et lus un indescriptible espoir dans les yeux morts.

-         Vous pouvez partir ! Je libérai ma magie d'un mouvement de la main.

Un vent sombre tourbillonna au-dessus du lac, des centaines des mains mortes se tendirent vers ce maelström dans un désir sauvage de retrouver la paix. Lentement, comme à contrecœur, le tournoiement s’enfonça dans le lac. Une minute plus tard les lumières de la magie ancienne s’éteignirent et des corps usés par le temps coulèrent sans vie vers le fond. Les âmes, épuisées par le long service, trouvèrent la paix et reprirent leur place dans le cercle éternel des Renaissances. La lumière diminua, le lac devint noir et sans vie, la mort avait pris son tribut.

J'avais encore du travail, donc je transplanai directement à Poudlard. Il fallait réveiller ma "trouvaille", l'interroger et récupérer enfin mon médaillon !


Fin de P.O.V. DE SALAZAR SERPENTRD


***

-         Eh bien, c'est ici, dit Sirius, en transplanant avec Harry sur une place.

-         Ici, c’est où exactement ?

-         Grimmaurd, 12. Répète-le à voix haute.

Dès qu'Harry prononça ces mots, entre les maisons 11 et 13, sortie de nulle part, une vieille porte usée apparut, suivie de murs sales et de fenêtres opacifiés par la crasse. La maison supplémentaire sembla gonfler sous leurs yeux, en écartant les maisons voisines. Harry la regarda éclore bouche bée. La chaîne stéréo du bâtiment 11 fonctionnait comme si de rien n'était, les Moldus qui y vivaient ne ressentirent visiblement rien.

Harry commença à gravir les marches de pierre usées menant au porche, sans quitter des yeux la porte sortie de nulle part, sans trou de serrure ni fente de la boîte aux lettres, mais pourvue d’un heurtoir en argent en forme de serpent. La peinture noire fut craquelée et s'effritait par endroits.

Sirius frappa la porte avec sa baguette. Harry entendit de nombreux clics métalliques, le tintement d'une chaîne et la porte s'ouvrit en grinçant.

-         Entre, Harry, murmura Sirius, mais ne va pas trop loin et ne touche à rien.

Après avoir franchi le seuil, Harry se retrouva dans l’obscurité presque totale du couloir. L’air sentait l’humidité, la poussière et quelque chose de pourri et doucereux. Cela donnait l’impression d'une bâtisse abandonnée.

Sirius le fit passer devant une paire de longs rideaux rongés par les mites, derrière lesquels Harry supposa la présence d’une autre porte. Ils aperçurent un grand porte-parapluies qui semblait être fabriqué à partir d’une jambe de troll coupée et commencèrent à monter les escaliers sombres. Sur le mur, Harry distingua plusieurs têtes réduites, disposées en rang sur des assiettes décoratives. En regardant de plus près, il comprit qu’il s’agissait des têtes d’elfes de maison, car ils avaient tous les mêmes oreilles semblables à celles d'une chauve-souris. La confusion d’Harry grandit à chaque pas.

-         Monsieur Black ! Vous m'avez dit que vous aviez nettoyé la maison !

-         Désolé, Harry, pas entièrement. Mais ta chambre est entièrement propre et prête !

Ils traversèrent le palier sale et Sirius tourna la poignée de porte en forme de tête de serpent. La porte s'ouvrit sur une chambre.

L'espace d'un instant, Harry aperçut une pièce sombre, haute de plafond, avec un lit à baldaquin au milieu. La pièce humide et triste ne le réjouit pas énormément. Ses murs nus avec du papier peint usé ne furent décorés que d'une toile vide dans un cadre élégant, et alors qu'Harry passait devant le tableau, il entendit quelqu'un rire doucement. Le garçon regarda la pièce avec scepticisme et sortit sur le palier.

-         Harry, la pièce ne t'a pas plu ? Demanda Sirius avec inquiétude.

-         Ne t'inquiète pas, j'ai vécu dans des endroits pires. La Maison est intéressante. Ancienne et clairement pas aussi simple qu’elle paraît.

-         Je ne l’aime pas, grinça Sirius. J’habiterais volontiers ailleurs. Mais j’ai vendu la maison que j’avais héritée de mon grand-père.

-         Je l'ai déjà entendu, Monsieur Black. Et je pense toujours que c’était extrêmement déraisonnable.

-         Mais je voulais vraiment te faire plaisir, Harry. Et appelle-moi Sirius. Entendre « Monsieur Black » de ta part n’est pas très agréable.

À ce moment-là, Harry descendit et toucha accidentellement le rideau. Les courtines de velours rongés par les mites s'écartèrent, mais aucune porte n'apparut. Pendant une fraction de seconde, Harry eut l'impression de regarder par la fenêtre, devant laquelle se tenait une vieille femme avec une coiffe noire qui criait, criait, criait, comme si elle était torturée. Puis, il se rendit compte qu'il ne s'agissait que d'un portrait grandeur nature, le portrait le plus réaliste qu'il ait jamais vu.

De l'écume coula de la bouche de la vieille femme, elle roula des yeux, la peau jaune de son visage se tendit violemment. Tout au long du couloir, d'autres portraits se réveillèrent et poussèrent eux aussi des cris :

-         Des canailles ! Des ordures ! Les rejetons du vice nés dans la fange ! Sang-mêlés, monstres ! Allez-vous-en ! Comment osez-vous profaner la maison de mes ancêtres...

-         Ferme ta gueule, vieille sorcière. FERMEZ-LA ! Aboya Sirius en attrapant les tentures.

Le visage de la vieille femme devint mortellement pâle. Pendant ce temps, Harry reprit ses esprits.

-         Monsieur Black ! S'il vous plaît, parlez poliment à la dame qui, apparemment, est votre parente ! Et laissez ces rideaux tranquilles ! MADAME ! Vous pourriez exprimer vos émotions avec moins de fureur ! Ça fait mal aux oreilles !

-         Qui es-tu ? ! Cria la vieille femme du portrait.

-         Permettez-moi de me présenter, Harry s'inclina respectueusement, Harold James Potter. Héritier Potter. Le Garant de la famille Black ! À qui ai-je l'honneur de parler, Madame ?

-         Walburga Black ! Répondit la dame d’une voix étonnamment calme et autoritaire. Mon garçon, quel âge as-tu ?

-         Quatorze ans, Madame. Et s’il vous plaît, ne m’appelez pas "mon garçon". Je suis l’héritier à part entière de ma famille !

Pendant quelques secondes, il y eut un silence bienheureux, qui fut rompu par la dame du portrait.

-         Quatorze ans… Dit-elle avec une soudaine douceur. Et déjà un héritier à part entière. Et aussi le garant de ma famille... Où va le monde... Je vous demande pardon, Héritier Potter. Mon comportement était inacceptable, même en tenant compte de mon long isolement. Je suis heureuse de vous voir dans cette maison. KREATTUR !

-         Oui, Maîtresse, un vieil elfe de maison apparut à côté d'eux.

-         Kreattur, devant toi se trouve Harold Potter, l’héritier de la famille Potter et le Garant de la famille Black ! Sers-le aussi fidèlement que tu m’avais servi !

-         Oui Maîtresse. Mes respects, Garant Black. Je m'appelle Kreattur, comment puis-je vous servir ? Le vieil elfe de maison, vêtu d'une taie d'oreiller en lambeaux, s'inclina bas avec dignité.

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