SS ou le mensonge des fondateurs

Chapitre 9 : Salazar Serpentard

2587 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

« Je déteste le premier jour à Poudlard. Pensa Severus Rogue. – Et qui a eu cette « brillante » idée de faire la distribution dans les facultés immédiatement ? Les premières années, après avoir passé toute une journée dans le train, sont traînées dans la nuit noire, sur un chemin boueux jusqu’aux bateaux. Puis, fatigués et affamés, ils sont, quand même, obligés d’attendre que le chapeau « intelligent » daigne donner son avis ! Je vais en parler avec le Maître Serpentard. Si on me demandait mon avis, tous les nés-moldus et la moitié des sang-mêlé devraient être rassemblés ensemble et suivre des cours préparatoires pendant deux semestres entiers, pour passer la distribution qu’en deuxième année.

De plus, cette répartition est étrange... Après tant d'années de travail à Poudlard, je n'en ai jamais compris le sens. Pourquoi diviser les enfants par facultés, si tout le monde a le même programme scolaire ? Je comprendrais s’ils étaient répartis selon leurs capacités : Créateurs de potions, herboristes, enchanteurs ou transfigurateurs, et que les matières leurs soient enseignés d’une manière approfondie. Mais non. Partout le même programme, les mêmes critères...

Hum, c'est bizarre, je ne vois pas Potter. J'ai entendu dire qu'il s'était senti mal dans le train. Peut-être il est, de nouveau, à l'infirmerie ? Ah ! Le voilà, en compagnie de Granger, heureusement que ce n’est pas avec Weasley. Est-il devenu plus raisonnable ? Le simple fait d'accepter le titre, veut tout dire. Voyons voir : il s'est correctement habillé, il s'est coiffé, il a enlevé ses lunettes, et, de plus, il a mis tous les artefacts de l’héritier. Et il n’a pas redouté de montrer à tout le monde son nouveau statut. Eh bien, observons ce que l'été lui a appris... »

 

 Le directeur Dumbledore commença son discours.

-         Salutations à tous ! Salutations et tous mes vœux pour la rentrée de la nouvelle année scolaire à l'École de sorcellerie et de magie de Poudlard ! J'ai beaucoup de choses à vous dire. Commençons par la plus importante et la plus sérieuse, pour ne plus y revenir. Ce n'est pas une nouvelle des plus agréables, mais on pourra en passer le goût amer, par un excellent repas de fête qui nous attend.

Dumbledore s'éclaircit la gorge et continua :

-         Comme vous le savez déjà, plusieurs gardes d'Azkaban, les Détraqueurs, ont été envoyés par le Ministère de la Magie dans notre école pour la sécurité de nous tous. Ils ont fouillé le Poudlard Express ce soir. Ils se placeront à toutes les sorties de l'enceinte de l'école, a poursuivi le directeur. – Et souvenez-vous, pendant qu'ils sont là, personne ne devrait essayer de quitter Poudlard sans autorisation. Les Détraqueurs ne peuvent pas être trompés par un déguisement ou par d’autres astuces ; même la cape de l’invisibilité ne vous aidera pas.

Directeur prononcé les derniers mots avec désinvolture, mais en regardant Harry et Hermione.

-         Ça ne sert à rien de supplier les Détraqueurs, ou de demander pardon. Par conséquent, je vous demande à tous de ne pas donner aux Gardes les raisons de vous faire du mal. J'ai déjà parlé avec les préfets, ils veilleront à ce que personne ne joue jamais aux jeux dangereux avec les Détraqueurs.

-         Un excellent conseil, Directeur fut interrompu par une voix douce mais autoritaire. - Très bon conseil, mais inutile ! Les Détraqueurs n'obéissent ni à la direction de l'école, ni au ministère de la Magie. Les Détraqueurs n'obéissent qu'à moi !

Toute la grande salle bruissa comme un nid de guêpes à cette nouvelle, et moi je réfléchissais fébrilement. J'avais des soupçons sur le fait que Salazar Serpentard ne resterait pas dans l'ombre, mais le fait qu'il soit apparu à la fête dès le premier jour me surpris et m'incita à prendre tous les risques.

-         Je vous demande pardon, pourriez-vous vous présenter ? Dumbledore haussa légèrement la voix.

-         Salazar Serpentard ! Fondateur et propriétaire de l'école Poudlard. Garant de la Maison Serpentard !

Après ses paroles, il y eut un silence de mort. Je ressentis presque physiquement les regards perplexes de mes « serpenteaux ». Eh bien, le jeu commençait. La principale utilisation de la légilimancie, principale mais pas la seule, était la lecture dans les pensées. Et moi j’étais le Maître dans ce domaine, donc je fermai les yeux, j’ouvris mon esprit, capturai l'empreinte mentale de tous les étudiants de ma faculté et j’envoyai une pensée claire : « DEBOUT, TOUT LE MONDE ! »

Même les amulettes protectrices ne pouvaient pas sauver d'une telle impulsion. Et en ouvrant les yeux, j'observai, avec un léger sourire, les élèves de la maison Serpentard, qui se levèrent d'un seul mouvement précis. Même les étudiants de première année, fraîchement affectés, suivirent.

Salazar, se dirigea vers la table des professeurs, tout en saluant d’un geste de tête favorable mes élèves.

-         Si j’ai bien compris, vous êtes le directeur Dumbledore. Et c’est vous, que je dois remercier pour l’état déplorable de mon château ancestral, il est sur le point de s'effondrer.

-         Comment osez-vous... - commença Albus avec indignation, mais il fut interrompu par un geste négligent de la main de Serpentard.

-         Silence ! Vous donnerez votre avis, quand je vous le demanderai.

 Dès cet instant, le Sorcier Suprême du Magenmagot, Président de la Confédération Internationale des Magiciens, le sorcier le plus puissant de son temps, resta sans voix. Au sens le plus littéral du terme, Dumbledore ouvrit la bouche avec indignation, mais ne put émettre un son.

-         Bien, je vois que sur les quatre facultés, une seule connaît l'étiquette. Et qu'en est-il des autres ? Où est passé le respect, ou du moins la politesse élémentaire ? Les élèves de cette tablée peuvent s'asseoir, dit Serpentard, pointant sa main vers la table de ma Maison. Les autres, levez-vous !

Mes serpenteaux n'eurent pas besoin qu'on le leur dise deux fois, tout aussi harmonieusement ils reprirent place.

Les étudiants des autres facultés furent, littéralement, soulevés des bancs par une force inconnue. Et si les élèves de Serdaigle et de Poufsouffle se tinrent tranquilles, ceux de Gryffondor commencèrent à s'indigner, à voix basse, heureusement.

-         Et là, c'est l'équipe pédagogique. Magnifique. Veuillez vous présenter, Honorables magiciens !

-         Je vous demande pardon, Minerva se leva. - De quel droit exigez-vous une réponse de notre part ?

-         De droit du propriétaire de cette école !

Dès que Serpentard prononça ces mots, les dalles du sol sur lesquelles il se tenait se soulevèrent, formant une plate-forme circulaire. Et dessus, juste derrière lui, apparut une chaise haute avec un dossier et des accoudoirs simples et plats. Sans regarder, il recula d'un pas et s'assit majestueusement sur le siège. Les portes de la Grande Salle se refermèrent et des lampes magiques clignotèrent au-dessus de la table des professeurs, enfermant tout le monde dans un cercle de lumière. Seulement, ce n'était la lumière ordinaire. Je ressentis physiquement la pression de la magie.

-         Eh bien, puisque l’honorable dame a été la première à intervenir, nous allons commencer par elle. Vous êtes … ?

-         Minerva McGonagall ! Directeur adjoint de Poudlard et doyen de la maison Gryffondor.

-         Spécialisation ?

-         Métamorphose, animagus.

-         Titre ?

-         Professeur.

-         Eh bien, en étant le directeur adjoint et le doyen, vous n’avez même pas de titre académique !

Le regard de Serpentard se fixa sur moi et la pression de la magie augmenta. Quelque chose me dit, qu’il ne fallait pas tenter le destin en se taisant, ça pouvait être extrêmement dangereux.

-         Severus Rogue. Doyen de la Maison Serpentard, Maître des Potions, apprenti en combat magique (hum, jamais eu le temps pour obtenir le titre de Maître), Duel, Défense contre les Forces du Mal.

-         Les Potions et le Combat magique ? Une combinaison inhabituelle, mais intéressante. Suivant !

-         Filius Flitwick, doyen de la Maison Serdaigle. Maître des sortilèges, maître de combat magique, demi-gobelin.

Flitwick prononça « demi-gobelin » avec un sourire modeste. Parce que très peu de gens furent au courant que les gobelins n'abandonnaient jamais les leurs. Ces êtres magiques étaient peu nombreux et ils vivaient selon la règle : « venge ton voisin de la même façon que tu aurais vengé ton frère ».

-         Vous, Madame ?

-         Pomona Chourave, doyen de Poufsouffle : Herbologie, herboristerie, plantes magiques.

-         Accepté. Vous ?

-         Rubeus Hagrid, je suis le professeur, eh bien, celui-là, je m'occupe des animaux, pour sûr.

-         Les animaux, alors... Si j'ai bien compris, vous êtes venu avec votre pupille ? Oui, je parle de vous, monsieur à moitié loup-garou !

Les têtes de tous les professeurs et d’étudiants se tournèrent dans la direction indiquée.

-         Rémus Lupin. Je suis invité à enseigner DCFM à partir de cette année.

-         DCFM ? Déchiffrez-le.

-         Défense contre les forces du mal.

-         Contre quelles forces, en particulier allez-vous enseigner la défense ? Nécromancie ? Magie du sang ? Des malédictions ancestrales ?

-         Non, non, non ! Des Epouvantards, des lutins, des doxies.

-         Impensable ! Alors, vous allez apprendre aux enfants comment virer les parasites des vieux coffres ?! Mais je n’arrive pas, tout simplement, à comprendre, qu’est-ce que les forces du mal ont à voir là-dedans ?

La présentation des professeurs m'amusa beaucoup. Si j’avais bien compris, la magie dans le cercle de lumière ne permettait pas de mentir. Et chacun, involontairement, dut révéler la vérité sur lui-même, sans fioriture. Seul le directeur Dumbledore fut pour l’instant laissé sans attention. Oui, sans attention et sans voix. Le pauvre Albus pouvait seulement ouvrir silencieusement la bouche.

-         Est-ce que TOUS les professeurs sont présents ? - Salazar se tourna vers Minerva.

-         Cuthbert Binns et Sibyl Trelawney manquent à l'appel.

-         Pour quelle raison ?

-         C'est une affaire privée !

-         Répondez avec plus de précision ! Ordonna Serpentard.

Minerva fit la moue et baissa les yeux.

-         Maître Rogue, pourrez-vous m’éclairer ?

-         Le premier est un fantôme, la seconde est une alcoolique !

-         Court, mais précis, rigola Serpentard. - Merci, j'ai vu tout ce que je voulais. Laissons les enfants dîner. Moi, je vais parler avec le directeur. Suivez-moi, Monsieur Dumbledore !

Serpentard se leva de la chaise et la plate-forme fusionna à nouveau avec le sol. Sans se retourner, il s'éloigna de la salle, suivi d’Albus. De l'extérieur, il semblait que le sorcier marchait tout seul. Mais en regardant de plus près on pouvait remarquer que le directeur était traîné par une force inconnue, comme un ballon attaché à une corde, et ne pouvait pas s'arrêter ou changer de direction.

Minerva prit la parole :

-         Eh bien, puisque le directeur Dumbledore est occupé et vous êtes tous affamés et fatigués - Je suggère que nous commencions le repas !

Je regardai Lupin de l'autre côté de la table avec dégoût. Je n'avais pas pitié de lui. C’était un homme faible et veule ! La lycanthropie ce n’était pas la fin du monde, quand même ! Fenrir Greyback était un monstre bien sûr, mais personne ne pouvait le qualifier de pathétique ! Et Lupin était pathétique, comme un chien galeux et rempli de puces. Il n’arrivait même, pas se réconcilier avec sa bête.

 Le dîner se termina plus rapidement que d’habitude. Les préfets emmenèrent les étudiants dans leurs chambres et moi, je me dépêchai vers la salle commune de ma Maison. Aujourd’hui je n’avais pas de temps pour Potter.

Les étudiants de première année allèrent se coucher maintenant et les élèves seniors poseront des questions. Non, il valait mieux rassembler tout le monde et leurs donner des explications, plutôt que de les laisser faire des suppositions, si non demain les lettres s’envoleront vers les Manoirs.

Dans le salon des Serpentards je me tournai pour voir toutes les personnes rassemblées autour de moi.

-         Préfets, venez dans mon bureau. Les autres, s'assoient tranquillement et attendent ! Ne traînez pas dans les couloirs, ne faites pas de suppositions stupides ! Et oui ! Je confirme, c'était vraiment Salazar Serpentard !

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