SS ou le mensonge des fondateurs

Chapitre 10 : Unius victum

2509 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

Après avoir réuni les préfets accompagnés de Draco dans mon bureau, je les fixai de regard et prononçai :

-         Alors, qui peut m’expliquer ce qui s'est passé dans la Grande Salle aujourd'hui ?

Les étudiants restèrent silencieux et je ne les pressai pas. Après tout, chacun d'eux parfaitement comprit, que je ne demandais pas un récit des événements, mais une conclusion qu’ils en avaient tiré.

-         Je vais vous donner un indice. Qu'est-ce qui est écrit au-dessus de la sortie du salon ?

-         « Unius victum » ! Chuchota Jasper. – L’unique victime ! Un rituel, Monsieur ? Avec l'aide duquel Salazar Serpentard a traversé le temps. Par conséquent, dans toutes les sources, livres et manuscrits il est répertorié comme disparu.

-         Qu'est-ce que « Unius victum » a à voir là-dedans ?

-         Il n’a pas accompli le rituel de lui-même, devina Gemma Farley. - Il a été sacrifié. C'est-à-dire, les fondateurs l'ont offert en sacrifice pour atteindre leurs objectifs ! C'est pourquoi le portrait dans notre salon, ne correspond pas à l'apparence de Salazar Serpentard. Le portrait est un faux. Mais alors, peut-être que d’autres faits, qu’on connaît de sa vie sont des faux, eux aussi !

-         Bien raisonné. Qu'avez-vous appris de la leçon que Maître Serpentard a donnée aux autres Maisons ?

-         Respect, dignité, détermination.

-         Comment allons-nous nous comporter ?

-         Restez unis, faites preuve d'étiquette et de supériorité.

-         Pas seulement de la supériorité, notre confiance doit être basée sur la connaissance. Si vous n’êtes pas sûr, mieux vaut garder le silence que de vous ridiculiser. Aujourd'hui, Salazar Serpentard est le magicien le plus puissant. Et cela signifie...

-         Des changements ! Et notre tâche est de les mettre à notre avantage !

-         Pouvez-vous expliquer cela aux autres ?

-         Oui, Monsieur ! - Les étudiants répondirent à l'unisson.

-         Alors, en avant ! Et expliquez tous aux élèves de première année. Vous savez ce qu'il faut faire. Draco, toi, tu restes !

Après le départ des préfets, je regardai attentivement mon filleul.

-         Draco, as-tu vu Potter ?

-         Oui. Nous nous sommes rencontrés dans le train. Je dois dire que l'héritier Potter a beaucoup changé. Et changé en mieux.

-         Et que comptes-tu faire maintenant ?

-         Mon père m’a dit que Potter avait un parent influent, utile pour nous. Et compte tenu des changements que j’ai observés, je pense que je peux repartir à zéro dans la communication avec l'héritier Potter. Oublier les différents antérieures.

-         Un parent influent. Oui. Peux-tu deviner qui c’est ?

Draco réfléchit un instant, puis dit avec perplexité :

-         Salazar Serpentard ! Ce n'est donc pas pour rien qu’on traita Potter de son héritier !

***

L'apparition de Salazar Serpentard dans la Grande Salle choqua Harry. Salazar était Propriétaire de l'école ! Celui qui peut exiger les comptes des professeurs ! Mais dans le salon de la Maison, cette nouvelle suscita un tout autre intérêt. La maison Gryffondor pariait avec enthousiasme sur la rapidité avec laquelle le directeur Dumbledore remettrait le nouveau venu à sa place. Ce magicien avait glorifié la Maison Serpentard devant tout le monde ! Sans la magie noire, les vaillants Gryffondors auraient immédiatement montré qui était le patron dans cette école !

Pendant ce temps, Harry dut repousser les attaques de Ron. « Où sont tes lunettes ? D'où viennent les nouveaux vêtements ? Oui, maintenant tu ressembles à un Malfoy » Les récriminations habituelles de Ron furent agaçantes, comme d'habitude. De plus, Harry était très inquiet pour son amie.

-         Hermione, tu ne penses pas, que ton emploi du temps est erroné ?

-         Je peux tout gérer. Nous en avons discuté avec le professeur McGonagall.

-         Mais, regarde, continua Harry. – Tu as la Divination ce matin à neuf heures, et en dessous, également à neuf heures, les études des Moldues.

Il se pencha plus bas sur le programme, n'en croyant pas ses yeux.

-         La numérologie est aussi à neuf heures. Bien sûr, tu es la plus intelligente d’entre nous. Mais pas au point de suivre les trois cours en même temps. Et franchement, je ne comprends pas pourquoi aurais-tu besoin d’étudier les Moldus ? Tu es déjà issu d'une famille des moldues. Ce serait plus logique, si tu étudiais les lois de la magie.

-         Je connais les lois. Je possède un livre du ministère.

-         Je ne parle pas de lois laïques, mais de lois magiques ! Tiens, prends ça.

Harry fouilla dans son coffre et en sortit un livre enveloppé dans du papier journal.

-         Mais je dois le rendre bientôt, alors lis-le rapidement. Mais, voyons voir ! Hermione ! J'ai choisi la numérologie et les runes ! Pourquoi ai-je de la divination et des soins aux créatures magiques à la place dans mon emploi du temps ?

-         Je pense que tu dois aller consulter le professeur McGonagall. C'est peut-être une erreur !          

Plein d'indignation, Harry se rendit chez McGonagall. Seulement, cette démarche ne fut pas couronnée de succès.

-         Désolé, Harry, mais ton emploi du temps est approuvé. Et tu ne peux pas le changer.

-         Approuvé par qui, Professeur ?

-         Par le Directeur Dumbledore !

« Encore le directeur ! - Mais pourquoi ? Pourquoi n'est-il pas satisfait des matières que j'ai choisies ? Peut-être parce que j'y apprendrai, au moins quelque chose, au lieu de perdre du temps ? Je vais devoir aller voir Maître Rogue. Peut-être qu'il pourrait me conseiller quelque chose... », pensa Harry en se rendant péniblement à sa première leçon des Soins aux Créatures donné par Hagrid.

Le même jour, tard dans la soirée, Harry s’échappa du salon et sous la cape d'invisibilité, se glissa dans les sous-sols. Un coup timide à la porte de Maître Rogue, une minute d'attente angoissante et la porte s’ouvrit, en mettant fin aux craintes d’Harry d’être venu au mauvais moment. Le propriétaire des lieux, jeta un regard autour de lui, sourit et dit ironiquement :

-         Potter ! Vous avez dix secondes avant que je claque cette porte, pour vous rendre visible !

-         Désolé monsieur ! Dit Harry en enlevant sa cape. Je ne voulais pas me croiser avec personne. Puis-je vous parler ?

-         Entrez donc ! Alors, Potter, qu'est-ce que vous amène chez moi ?

-         Je voulais vous rendre les livres. Pas tous, à vrai dire. J'ai prêté « Les lois de la magie » à Hermione pour qu'elle le lise. Cela ne vous dérange pas, n'est-ce pas ? Je ne lui ai pas dit où j’ai trouvé ce manuscrit !

-         Cela ne me dérange pas, Potter. Miss Granger est une sorcière très prometteuse. Et si vous parvenez à lui faire assimiler quelques vérités simples, le monde magique y gagnera. C'est tout ?

-         Non Monsieur. Je voulais aussi vous consulter. Le directeur Dumbledore a approuvé pour moi les cours facultatifs que je n'avais pas choisis ! Est-ce que cela peut être réparé, d'une manière ou d'une autre ?

-         Quels cours ?

-         La Divination et les Soins aux créatures, mais j’avais demandé la Numérologie et les Runes !

-         Mais ce sont des matières très complexes, Potter. Êtes-vous sûr de pouvoir y arriver ?

-         Maître Rogue, même si j'obtenais qu’un « satisfaisant » pour ces leçons, ce serait mieux qu’un « très bien » pour des sottises !

-         Oh, avez-vous appris à réfléchir, enfin, Potter ?

-         Le fragment de l’âme de Voldemort est dans ma tête et ceci m’oblige de chercher les solutions et de raisonner.

Je sifflai comme un serpent.      

-         Potter ! Ne prononcez jamais ce nom devant moi !

-         Pourquoi Monsieur ? Vous l'avez prononcé vous-même plus d'une fois !

-         Regardez ! Je retroussai ma manche et a montrai le tatouage délavé d’un crâne. - Maintenant, répétez le nom !

-         Voldemort ?

Devant les yeux d'Harry, le motif noir terne se remplit de couleur et commença à pulser.

-         Son nom agit comme un appel. Chaque fois que vous le dites devant moi, je ressens un inconfort.

-         Désolé, Monsieur ! Je promets, que je ne recommencerai plus !

-         Potter ! Ne vous ai-je pas expliqué assez clairement qu’il ne fallait pas faire des promesses inconsidérées ?

-         Toutes mes excuses, Monsieur, dit Harry, embarrassé. - Je ne le ferai plus, tout simplement !

-         Je profite de votre présence, les gobelins m'ont envoyé un rapport sur vos finances ! Je recommande de le consulter ! Je posai devant Harry une enveloppe épaisse ornée du logo de Gringotts.

Harry déchira le papier et se plongea dans un monde de chiffres jusque-là inconnu et difficilement compréhensible : Reçus, intérêts, paiements, retraits... Tandis que Harry essayait de classer tout ça dans sa tête, on frappa à la porte de manière convenue. Après un coup d'œil à Potter immergé dans les finances, je déverrouillai la porte.

-         Parrain ! Mon père m'a envoyé une lettre et j'aimerais… Draco ne finit pas, fixant son regard étonné sur mon invité.

Potter, sembla être prostré au-dessus des documents.

-         Héritier Potter, je ne m'attendais pas à vous voir ici ! Dit Draco poliment, mais avec une pointe de sarcasme.

-         Héritier Malfoy, moi non plus, je ne m'attendais pas à ce que vous rendiez visite à votre doyen à une heure aussi tardive, répondit Harry de manière semblable.

-         Laissez-moi vous demander, quel incident a tellement retenu votre attention, que vous êtes resté éveillé si tard ?

Avec une curiosité mal dissimulée, Draco fouilla son nez dans les livres de comptes.

-         Oh, je vois que vous êtes alarmé par le fait, que les Weasley avaient eu la chance d'aller se reposer en Egypte à vos frais ?

Harry fronça les sourcils, mais trouva la force de demander :

-         Et où est ce que tu as vu ça ?

-         Ici ! Mille deux cents galions pour une fête d'anniversaire ! Soit, vous, Héritier Potter, avez reçu des cadeaux pour ce montant, soit... Malheureusement le montant correspond exactement aux « gains » de la famille Weasley dans une loterie.

Potter fixa la ligne avec incrédulité. Mais les chiffres étaient impitoyables et ne voulaient pas se transformer en autre chose.

-         Si vous rencontrez des difficultés avec ce rapport, je peux vous aider et conseiller ! Et c’est complètement gratuit. Pour ainsi dire, de l’entraide familiale, rigola Drago.

Harry leva les yeux et regarda son ancien ennemi.

-         Où étais-tu avant, cousin ?

-         Je t'avais proposé mon amitié ! Draco renifla. Mais tu avais refusé, choisissant Weasley plutôt que moi. Mais tu sais, je suis prêt à réessayer !

Draco s'approcha et tendit la main ouverte à Harry.

-         Bonjour, je m'appelle Draco Malefoy ! Héritier Malfoy ! Êtes-vous Harry Potter ? J'ai beaucoup entendu parler de vous.

-         Salut, répondit Harry en lui tendant la main. - Je suis Harry Potter ! Héritier Potter. Il ne faut pas se fier à tout ce qu’on entend, il faut exiger des preuves !

À ces mots, les deux garçons éclatèrent de rire et se serrèrent la main.

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