SS ou le mensonge des fondateurs
Chapitre 5 : L'Horcruxe (2ème partie)
2389 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a plus d’un an
Le récit de Serpentard sur les Horcruxes me choqua, Potter aussi se pétrifia. Il était assis blanc comme de la craie et touchait de temps en temps sa tête. Pas besoin d'être un Magicien pour comprendre ce qu'il pensait. Bien sûr, Potter ne représentait pas un membre le plus digne de la communauté magique, mais il n'était qu'un enfant et le fils de Lily.
Lily... Une autre victime de Dumbledore. Non, je ne ressentais pas de regrets pour James, mais ma Lily... Est-ce que je l'aimai ? Oui je l'aimai, mais pas de la même façon qu’un homme aime une femme. Lily fut un rayon de soleil qui éclairait ma vie. Une vie bien sombre : Un père ivrogne, une mère victimisée, le mépris et le dégoût des autres magiciens. Métis, Fils illégitime, bâtard... Hélas, le mariage de ma mère et de mon père ne fut pas validé devant la magie. J’étais donc vraiment un bâtard de la famille Prince.
Je compris, avec le temps, pourquoi Octave eut refusé d'aider ma mère. S'il avait accepté de reprendre dans le clan une apostate et son fils illégitime, la famille, déjà accablé de malédictions, aurait acquis, certainement, la marque des traîtres à leur sang. Mais dans le passé, cela fut un coup dur pour moi. Personne ne se soucia de moi : ni ma mère, ni mon père, ni mes proches. Et seule Lily m’accepta tel que j‘étais.
Elle brilla comme un phare vers lequel j’étais attiré. Je me liai d’amitié avec Lily, pour la même raison, que Granger se raccrochait au Potter et Weasley. Je voulus, juste, être indispensable. Et lorsque le soutien de Lily vacillât, je trébuchai moi-même et, dans une tentative désespérée de maintenir l'équilibre, je détruisis tout de mes propres mains. Le maximalisme juvénile multiplié sur un tas de complexes me poussa dans la direction opposée.
Mon attachement à Lily était exacerbé par un sentiment de possessivité. Après tout, c’était humain, qui d’entre nous ne se sentait pas offensé lorsque notre meilleur ami se trouvait des intérêts dont on était exclus ?
Ce fut bien longtemps, que j’aie pardonné à Lily ainsi que à moi-même. Je compris, que les gens changent. Je gardai de Lily un souvenir lumineux, et cela rendit encore plus désagréable l’obligation de regarder Dumbledore transformer son fils en marionnette. Je ne connais pas le mot « pitié ». « Prendre quelqu’un en pitié » signifiait de le convaincre de l’inutilité de faire des efforts, que ses problèmes pouvaient être résolus par quelqu’un d’autre. « On n’obtiens rien sans se donner de la peine ». Pour un résultat, il fallait travailler jusqu'aux ampoules sanglantes. Alors Potter je le ferais bosser malgré ses larmes, sa haine et sa douleur ! Peut-être que plus tard, vers la quarantaine, quand-t-il deviendrait un Maître dans son domaine de prédilection, il me comprendrait.
Mais pour l’instant, ce n'était qu'un enfant. Paresseux, méchant, gâté par le sentiment d’impunité et le Directeur. Cela pouvait encore être corrigé, l'essentiel c’était de lui sauver la vie.
- Maître Serpentard, commençai-je, y a-t-il une chance de débarrasser Monsieur Potter de l'Horcruxe ?
- Oui c’est possible, même si cela prendra du temps. Mais pourquoi faire ? Laissez-le en guise de dernier recours contre votre Voldemort. De toute façon, le garçon ne vivra pas bien longtemps. À en juger par le nombre de « punitions de la magie » que je vois sur lui, au moment où il atteindra l'âge adulte, il recevra le sceau de « traître de sang » à part entière.
Potter s'étrangla à ces mots. Il ouvrit la bouche avec indignation, mais la referma aussitôt. Il resta assis en silence pendant quelques secondes, puis demanda poliment :
- Maître Serpentard, puis-je poser une question ?
- Demandez, Monsieur Potter.
- Le « traître de sang » n'est qu'une expression ? Après tout, c’est ainsi qu’on appelle ceux qui ont des relations avec les Moldus. Comment ces relations peuvent-t-ils me tuer ? Et qu’est-ce que c’est «la punition de la magie » ?
- Oh, Magie Primordiale ! Que des questions stupides et ridicules ! Maître Rogue, qu'enseignez-vous aux enfants ?!
- Croyez-moi, Maître Serpentard, les étudiants de MA faculté connaissent les réponses à ces questions. Mais, Potter est au GRYFFONDOR ! Et Gryffondor est sous le patronage du directeur Dumbledore. Et une telle ignorance y est encouragée. Les rituels des familles nobles sont désormais qualifiés de « relique du passé » et de « snobisme ».
- Comment est-ce possible ! Comment est-il possible de mépriser les lois de la Magie elle-même ?! Salazar haleta sous le choc. Et puis il ordonna à Potter : - allez, levez-vous, jeune homme ! Et placez-vous au centre de la pièce !
Potter se leva timidement et se plaça à l'endroit indiqué. Serpentard le contourna, tendit les deux mains au-dessus de sa tête et murmura une incantation. Puis il écarta brusquement ses bras et une projection se sépara du corps de Potter. Le même Potter, seulement transparent. Son double était rempli d’une substance tourbillonnante de différentes couleurs, donc la plupart étaient ternes : gris, vert-marécage et jaune purulent. Bien que des couleurs pures étaient également visibles - noir, rouge et vert d’herbe.
Serpentard regarda la projection pendant plusieurs minutes. Puis il mit une main à l'intérieur, dispersa la fumée tout en laissant apparaître une petite zone de noir pur, puis de rouge, et à la fin de bleu et du vert.
- Et bien ! Maintenant, je comprends mieux, comment vous avez réussi à me réveiller ! Et d’où viennent les « punitions ». Monsieur Potter, combien de clans dépendent de vous ?
- Quoi ? Potter n’y rien comprit.
- Je demande, de combien de familles êtes-vous l'héritier et où sont vos « codes de clan » ?
- Je ne sais pas... monsieur.
- Que signifie « NE SAIS PAS » ?! Vos parents sont morts... Qui est votre tuteur ?
- Tante Pétunia, monsieur.
- De quel clan est-t-elle issu ?
- C'est une Moldue, monsieur.
- Impossible ! Vous portez sur vous la marque d'un tuteur magique. Qui est-t-il ?
- Directeur Dumbledore, répondis-je doucement.
Serpentard se tourna brusquement dans ma direction.
- Je suppose qu'il est inutile d'attendre une réponse de Monsieur Potter ? Alors, c’est vous qui m’expliquerez, Maître Rogue ! J'ai besoin de l'arbre généalogique des Potter et de nom de celui qui est actuellement le régent de la famille.
- Les Potter, autant que je me souvienne, font remonter leur lignée à la branche des Gaunts. En relation directe avec les Blacks, Prewetts, Londubat. Par les alliances avec : les Malfoy et Lestranges. Et il n'y a pas de régent. Monsieur Potter est le seul et direct héritier de la famille.
- Tant de familles ne se sont jamais souciées de cet héritier direct ?!
- Les Lestranges ont été déclarés criminels et emprisonnés. Monsieur Potter ne veut, catégoriquement, rien avoir de commun avec les Malfoy. Parmi les Londubat, seules la vieille Augusta et son petit-fils sont en vie. Et Augusta s'inquiète davantage pour sa propre famille. Les Blacks n'ont plus que des branches « coupées » sur leur arbre généalogique, et parmi les Prewett, seule actuellement vivante, est Molly Weasley, qui après son mariage a reçu le sceau de « traître à son sang ».
- Oh, Magie Primordiale ! - Salazar se tirailla les cheveux. Qui offre le soutient à la Magie, alors ?
- Presque personne. Le ministère a interdit les rituels de sang. Seuls les vieux Lords font encore quelque chose. Et la nouvelle génération est devant vous !!! je montrai d’un signe de tête Potter.
À ma grande surprise, le garçon écouta très attentivement notre conversation. L’expression étonnée de son visage montra clairement qu’il avait eu beaucoup de révélations aujourd’hui. Il écouta et j’espérai vivement qu’il comprit l’essentiel.
- Maître Rogue, puis-je vous poser une question ? Commença Potter.
Je faillis m’étrangler devant tant de politesse inhabituelle.
- Oui, Potter.
- Est-ce que ça veut dire, que j’ai des liens de parenté avec Ron, Neville et Draco ?
- C'est vrai, Potter.
- Pourquoi ne m'ont-ils rien dit, monsieur ?
- Cette question devrait être posée à votre tuteur, Directeur Dumbledore ! dit Salazar. D'après ce que j'ai entendu, vous vivez chez les Moldus ? Au fait, pourquoi ?
- Eh bien, le directeur Dumbledore m'a parlé de la protection de sang. Mais si elle n'existe pas, alors je ne sais pas, monsieur.
- Et encore Dumbledore ! Je vois qu'il a réussi à se faufiler partout ! Serpentard rigola. - Maître Rogue, pourquoi la tutelle a-t-elle été accordée à Dumbledore ? Après tout, il aurait été plus logique de confier l'héritier Potter à une famille apparentée ?
- Parce que Dumbledore est aussi le Président du Magenmagot !
- QUOI ? Comment est-ce possible ?!
- Comme ça…
Pendant plusieurs secondes, Salazar arpenta la pièce. Puis il s'arrêta en face de Potter, qui se tenait toujours au milieu de la pièce, et observa encore la projection.
- Monsieur Potter ! Vous êtes vraiment un jeune homme extraordinaire. Et votre cicatrice n'y est absolument pour rien. Je n'ai pas vu personne comme vous depuis bien longtemps. Non seulement vous êtes mon descendant, mais vous possédez également un don magique rare. Je pourrais assurer votre formation, mais pour le moment, je considère que c'est une pure perte de temps. Votre ignorance détruira tout simplement, mon travail. Et je n’aime pas faire des choses inutiles. Comblez les lacunes dans vos connaissances et je réfléchirai ensuite à la question de savoir si votre vie vaut mes efforts. C'est tout ! Vous avez un professeur, posez-lui tous vos questions stupides. Et j'en ai fini avec vous pour l'instant. Vous pouvez disposer !
D'un geste léger, Serpentard dissipa la projection, sans nous éclairer sur ce qu'il y voyait de si intéressant.
- Maître Rogue. Je vais moi-même finir avec la préparation des ... ingrédients... et je les stockerai dans la Réserve de l’école. Ne me dérangez plus jusqu'à la rentrée scolaire. Je dois me préparer. Si le besoin de vos conseils se fera sentir, je vous trouverai. Maintenant laissez-moi.
- Bonne chance, Maître Serpentard !
Je m'inclinai respectueusement, dans les meilleures traditions de la noblesse, le temps passé auprès Lucius se révéla bien utile.
- Allons-y, Potter.
Je ne demandai pas à Salazar de nous ouvrir un autre passage. Nous nous débrouillerions seuls. Mais un autre problème me préoccupa. Le directeur ne devrait pas savoir pour le Serpentard. Si j'étais seul, ce ne serait pas un problème. Mais Potter... « Il risquera immédiatement courir chez le directeur pour parler de notre « trouvaille ». Et cela ne sert à rien de lui demander de se taire. Il ne m'écoutera pas. »
Nous remontâmes dans les toilettes de Mimi dans un silence complet.
- Retournez dans le salon de votre faculté, Potter. Votre leçon est terminée.
- Monsieur, dit-il soudainement, puis-je venir demain pour la Retenue ?
- Pourquoi faire, Potter ?
Le garçon hésita, mais répondit quand même :
- Maître Serpentard m'a dit de poser mes questions stupides à mes professeurs. Et je n'ai personne d'autre qui questionner à part vous....