SS ou le mensonge des fondateurs

Chapitre 6 : Des questions, des questions et encore des questions

3279 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

Le petit déjeuner se passait dans le calme. Les cours se terminèrent il y a trois jours et un silence béni régnait dans la grande salle. Seuls quelques élèves et Potter, que le directeur garda pour terminer la découpe du basilic, restèrent à l'école durant l'été. J’espérais finir ce travail en trois jours, mais la vie en décida autrement. Hm, étrange, Potter ne fut pas présent dans la salle à manger.  La voix de Dumbledore me tira de mes pensées.  

-         Severus, mon garçon, ton travail avance-t-il bien ?

-         Lentement, marmonnai-je. Il est difficile de trouver un assistant plus médiocre et plus loufoque que Potter. 

-         Oh, mais que dis-tu là ! Je suis sûr que le garçon se donne de la peine !

-         Oui, il se donne de la peine à nous priver des ingrédients !

-         Severus, tu dois te dépêcher. Il est temps pour le garçon de rentrer à la maison.

-         Une semaine !

-         Hm, mon garçon, pourquoi c'est si long ?

-         Que veux-tu, Albus ? Nous n'avons guère le choix. La carcasse ne durera pas jusqu'à l'automne. Elle commence à puer, déjà. Mais si tu veux que ce soit plus rapide, tu peux nous aider. Alors nous terminerons en trois jours.

-         Moi, je ne suis qu’un vieil homme, je ne ferais que te gêner. D'accord, je t’accorde une semaine, Dumbledore hocha favorablement la tête et se tourna vers Pomfresh.

-         Poppy, ma fille...

 Je n'écoutai pas davantage, mes pensées se tournèrent vers Potter. 

 « Apparemment, il n'a pas couru chez Albus hier. Cela me fait plaisir. Peut-être, il n'est pas aussi stupide qu'il le paraît. Maître Serpentard ? Ce n’est pas pour lui, mais de lui qu’il faut avoir peur. A en juger par ce que j'ai réussi à voir dans son esprit, le Seigneur des Ténèbres contre Serpentard c’est comme un Pékinois contre un Chien-loup. Je vais donc probablement taire les nouvelles concernant le retour de Salazar. Dans le passé, j’ai trop parlé et depuis, je passe ma vie à tenir en équilibre comme un funambule sans filet de sécurité ! Mais Merlin ! J'ai quand même réussi de faire une crasse à Albus ! » Souriant à mes propres pensées, je me levai de table.

 Comme d’habitude, je sortis rapidement de la salle et j'étais sur le point de me diriger vers mes appartements, lorsqu'une voix familière m'arrêta.

-         Professeur Rogue, je... puis-je vous parler ?

-         Potter ! Qu'est-ce que vous me voulez encore ?

-         Discuter d'hier, monsieur. Je ne sais pas du tout, ce que dois-je faire maintenant ? J'ai beaucoup réfléchi... (À ce stade, j’haussai un sourcil de surprise : "Vous aviez réfléchi, Potter ? Sans blague ?») ... Je voulais aller voir le Directeur, mais ensuite j'ai changé d'avis. Maître Serpentard est-il bien réel ? Il m'a dit ça alors que vous étiez évanoui... c'est-à-dire que vous étiez inconscient. Je ne sais plus maintenant.

-         Très instructif, Potter. Comme d’habitude, vos explications sont « claires comme l’eau de roche » Suivez-moi !

Je me retournai pour se diriger rapidement vers mon bureau.

 « Potter ne pouvait pas trouver pire endroit pour parler ! Encore heureux, qu’un étranger aurait bien de la peine de tirer quelque chose de compréhensible de son discours ! Mais, c’est incontestable, je dois avoir une discussion avec Potter. Peut-être cela l’aidera de se remettre les idées en place. », pensai-je

J’ouvris la porte du bureau et après avoir laissé entrer Potter, je la verrouillai par un sort. Je le conduisis dans mon bureau, sans m’arrêter dans la salle de classe. Un claquement de doigts et un feu s'alluma dans la cheminée. Je me tournai vers le garçon.

-         Maintenant, Monsieur Potter, répétez ce que vous venez de me dire, mais plus clairement.

  Il hésita quelques secondes, en bougeant des lèvres, comme s'il prononçait les mots mentalement, et dit :

-         Monsieur, maintenant je ne sais plus du tout à qui faire confiance. Si Maître Serpentard a dit la vérité, alors il s'avère que le Directeur Dumbledore me trompait. Directeur m’a a dit que ma seule famille était tante Pétunia, et hier vous avez parlé de Ron et Neville. Et aussi à propos de la protection du sang de ma mère et ceci... - Potter mis sa main sur son front, - Krokruxe !

-         Horcruxe, Potter.

-         Eh bien oui. Que dois-je faire maintenant, monsieur ?

-         Et c’est à moi que vous le demandez ?

Le garçon soupira.

-         Je n'ai personne d'autre à qui poser les questions, murmura-t-il très doucement. Après tout, vous étiez là-bas. Vous ne parleriez pas ainsi à quelqu'un d'autre, monsieur.

 

J’observai Potter en plissant les yeux. Il était dans le désarroi, mais il essaya de réfléchir quand même. « Je vais tenter de lui ouvrir les yeux » pensai-je.

-         Asseyez-vous, Potter. Et tâchez de comprendre ce que je vais vous dire. Oui, hier, vous et moi, nous avons eu la chance de rencontrer l'un des fondateurs, Salazar Serpentard. Je vous dis cela, pour le cas où vous en douteriez. Weasley, Londubat et Malfoy sont en effet vos proches parents à des degrés divers. Personnellement, je ne peux pas confirmer que vous avez un horcruxe. Mais je fais entièrement confiance à l'avis de Maître Serpentard, ainsi que à son opinion sur la question de la protection du sang. Voulez-vous savoir autre chose ?

-         Qui sont les « traîtres à leurs sang » et qu’est-ce que c’est « la punition de la magie »

-         « Les traîtres à leur sang » sont des magiciens qui ont violé les lois magiques fondamentales. Non, pas ceux édités par le ministère. Les lois de la Magie sont inébranlables et découlent de son essence même. Dites-moi, Potter, si la chaise sur laquelle vous êtes assis disparaîtrai, que va-t-il vous arriver ?

-         Eh bien, je vais probablement tomber par terre, monsieur.

-         Oui, en effet. Et si le Ministère promulguait un décret interdisant de se retrouver par terre dans cette situation ? Est-ce que quelque chose changera ? Resterez-vous suspendu dans les airs ?

-         Non monsieur. Je vais tomber quand même.

-         C'est ça. Peu importe ce que les fonctionnaires inventent, il y avait, il y a et il y aura des lois magiques. Et ceux qui les violent régulièrement se promènent avec des « bleus ». Ces « bleus » magiques sont appelés « punition de magie ». Maintenant imaginez, Potter, que vous tombez tout le temps, à chaque pas. Vos bleus se transforment en fractures qui guérissent mal. Mais vous continuez de tomber et de se briser les os. En conséquence, votre corps est tellement difforme, que vous commencez de ressembler à un monstre. Vous ne pouvez plus ni marcher droit, ni travailler, ni même manger sans aide. Cette condition est appelée le « sceau de traître de sang ». Mais contrairement aux simples fractures, le sceau est aussi contagieux, que la grippe. Pensez-y, si le sceau était donné pour les relations avec les Moldus, alors tous les nés-moldus et les sang-mêlé le porteraient. Mais non, les « traîtres à leur sang » sont pour la plupart des sorciers de « sang pure », comme les Weasley.

-         Ron est-il un sang pur ?

-         Vous ne le saviez pas, Potter ?

-         Eh bien, il n'est pas comme Malfoy et les autres, monsieur...

-         Parce qu'il porte le sceau de traître. Prêtez attention, Potter, au fait, que même à Gryffondor, tout le monde essaye d'éviter Weasley. Le sceau infecte tout ! Et, en maintenant la relation d’amitié avec lui, vous attrapez également cette infection. Observez ses capacités mentales, la manière dont il se comporte et son habillement….

-         Qu'est-ce que les vêtements ont à voir là-dedans, monsieur ? Tout le monde n'a pas assez d'argent pour acheter de nouvelles choses, soupira Potter.

-         Je suis d’accord. Mais chacun peut et doit garder ce qu’il a en ordre. L'apparence, Potter, est un indicateur des capacités d'un magicien !

-         Ouais, et vous, comme je vois, vous n’avez beaucoup de ces capacités... marmonna Potter très doucement.

Mais j'avais entendu.

-         Ne vous fiez pas, Potter, à mon apparence, je suis un mauvais exemple. Deux serments, complétements opposés, donnés à deux personnes différentes, me tuent. C'est à cause d’eux qu'à trente-deux ans j'en paraît cinquante. Et il ne me reste plus beaucoup de temps à vivre. Dix ans, au mieux.

-         Quel genre de serments, monsieur ? Potter ne put résister et posa la question.

 « Dois-je le lui dire ou non ? Dans une situation différente, je n’y penserais même pas. Mais maintenant, avec l'avènement de Serpentard, l'équilibre des pouvoirs a changé. Qui sait, peut-être qu'il comprendra... »

-         Il y a vingt ans, Potter, vivait un magicien en Grande-Bretagne. Il voyait l'état déplorable et le déclin de la Magie et a voulu la faire revivre. Ses idées étaient justes et lui-même était convaincant. De nombreuses familles nobles et d’autres l'ont suivi. Il n'était pas du tout contre les nés-moldus et les sang-mêlé. C'est à cet homme que j'ai prêté mon premier serment. C'était…

-         Celui Dont on ne Doit pas Prononcer le Nom ?! Vous servez le Seigneur des Ténèbres !  S'exclama Potter sous le choc et sauta de sa chaise.

-         Asseyez-vous, Potter ! Avant que le culot ne vous mène tout droit au directeur, réfléchissez ! Pensez-vous qu'il ne le sait pas ?

-         Comment ? Alors, le directeur Dumbledore est au courant ?

-         Pas seulement au courant, le Directeur est celui à qui j’ai prêté un deuxième serment. Au fil du temps, le Seigneur des Ténèbres a commencé de perdre la tête. Au début, cela était imperceptible, mais bientôt, le politicien intelligent et le magicien sensé, s’est transformé en maniaque sanguinaire. Et lorsque le danger a menacé quelqu'un qui m'était cher, je me suis tourné vers Dumbledore. Il m'a persuadé de devenir son espion auprès de Lord, en échange de la protection de Lily.

-         Lily, vous avez dit, Lily ?

-         Oui, Potter. J'ai demandé à Dumbledore de protéger votre mère, mais en guise de protection, il a délibérément indiqué au Seigneur votre maison. C'est ainsi que vos parents sont morts.

-         Délibérément, Exprès...répéta Potter comme dans un rêve.

-         Oui ! J'ai été admis dans le cercle des proches de Lord et je me souviens très bien, que c’était Peter Pettigrew, qui lui a parlé de vous, en vous désignant comme le garçon de la prophétie. Mais Pettigrow était l'ami de ton père et le pupille de Dumbledore. Pendant un temps, je l'ai même considéré comme un espion de directeur, tout comme moi. Mais lorsque, sur sa dénonciation, le Seigneur est partit vous tuer... C'est à ce moment-là que j'ai réalisé à quel point j'avais tort. Je n'ai eu que quelques minutes de retard...  Et Lily était déjà morte...

-         Étiez-vous ami avec mes parents, monsieur ? Demanda Harry tristement.

-         Seulement avec votre mère, Potter. Entre votre père et moi il y avait de l’hostilité.

-         Pourquoi Monsieur ?

-         Pourquoi, avez-vous de l’hostilité envers Draco ?

-         Malfoy est un snob arrogant ! Il se croit meilleur que les autres !

-         Alors, votre père se croyait aussi meilleur que les autres ! Laissons tomber ce sujet, Potter. Je vous ai déjà trop dit.

-         Excusez-moi, monsieur, mais pourquoi me détestez-vous autant ? A cause de mon père ?

-         Qu'est-ce qui vous fait penser que je vous déteste, Potter ?

-         Vous m'insultez, m'humiliez et me disputez tout le temps !

-         Et vous voulez qu’on vous plaigne ? Alors, votre chemin est tout tracé vers le bureau de directeur. Allez voir Dumbledore et il va vous essuyer les larmes et la morve, se réjouir de vos pitreries et vous enverra à la mort avec un sourire plein de compassion et de gentillesse ! Parlez-lui de Serpentard, du fait que je sers le Seigneur des Ténèbres, vous pouvez même lui rapporter ce que je pense de lui ! Allez-y, pourquoi êtes-vous encore là ?!

-         Désolé, monsieur, Potter se recroquevilla sur sa chaise. Désolé, mais maintenant j'ai encore plus peur de lui que de vous.

 Je fis les cent pas dans le bureau, pour calmer la rage générée par les souvenirs. « Harry est juste un gamin, un jeune garçon en pleine confusion »

-         Potter, commençai-je d'une voix plus calme. Je n'ai aucune haine envers vous. Votre paresse et votre refus de réfléchir, m’irritent. Le pire dans cette situation, c’est que vous êtes capable de penser, mais n’essayez même pas de le faire. Grandissez déjà, Potter. Analysez les paroles de Maître Serpentard et les miennes.

-         Que dois-je comprendre ? Que tout le monde me trompe depuis l'enfance. Que j'ai une foule de parents proches dans le monde de magie, néanmoins je vis avec une tante et un oncle qui détestent la sorcellerie. Et j’habites chez eux, simplement parce que le directeur Dumbledore le voulut ainsi. Que ce même Directeur sait, que j'ai en moi une part de l'âme de l’Innommable.  Il le sait et ne dit rien, me préparant en sacrifice. C’est de cela, que je dois me rendre compte, Maître Rogue ?

-         Vous voyez, vous êtes capable de réfléchir ! Alors encore un petit effort. Vous, Potter, vous êtes le seul héritier d'une ancienne famille. Aussi ancienne et riche que la famille Malfoy. Vous avez bien plus en commun avec Draco qu'avec Weasley. Mais pourquoi alors, vous, l'héritier, portez-vous des vêtements usés ? Ne me regardez pas comme ça, Potter. Je peux parfaitement voir que vos guenilles ne sont pas à votre taille. Avez-vous déjà visité votre coffre-fort à Gringotts ?

-         Oui Monsieur. J'ai pris de l'argent pour les manuels et l’équipement pour l’école.

-         Pourquoi n'avez-vous pas pris d'argent pour les vêtements ? Pour les petits plaisirs, les friandises, etc. ?

-         Mais Hagrid m'a ordonné de prendre seulement cent gallions.

-         Personne ne peut vous ordonner, Potter, de prendre un certain montant. L’ensemble de votre coffre-fort d’étudiant est destiné à couvrir tous vos besoins durant votre apprentissage. Les études à Poudlard durent sept ans. Divisez le montant que vous avez vu en sept et vous obtiendrez la somme que vous pouvez dépenser en un an.

-         Mais... mais... comment est-ce possible ? On m'a dit…

-         Analysez, Potter. !

-         Oui Monsieur.

-         Je vous ai obtenu une semaine, Potter, avant que le directeur Dumbledore vous envoie chez les moldus. Pour tout le monde, nous serons dans la Chambre des Secrets à préparer les ingrédients. Je vous suggère de profiter de ce temps pour faire une liste de questions auxquelles vous souhaitez obtenir une réponse. Nous allons y travailler. Mais je suis d'accord avec Maître Serpentard. Si vous persistez dans votre attitude de la paresse et de l’insouciance, je ne perdrai pas mon temps avec vous. Maintenant, questionnez-vous : Souhaitez-vous des aventures et une mort rapide, ou des connaissances et une longue vie ! Je vous attendrai ici après le déjeuner. Et maintenant vous pouvez disposer.

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